samedi 8 septembre 2012

Les Verts allemands ont perdu la tête… Est-ce contagieux ?

L’énergie nucléaire a mauvaise réputation en Allemagne où 70% de la population demandait son arrêt. L’accident de Fukushima, dont la presse aime périodiquement se faire l’écho, a obligé Angela Merkel à accélérer la décision d’arrêt du nucléaire, décision qui concerne 17 centrales dont sept sont d’ores et déjà arrêtées. En une décennie ce pays va arrêter 20% de sa production électrique. Cette attitude contraste avec la décision britannique de relance du nucléaire. Cela tient essentiellement à la puissance de persuasion des écologistes allemands qui effraient les allemands depuis trente ans sur ce sujet.


Le dernier accident au Japon n’a pas dissuadé son gouvernement de poursuivre le nucléaire, gouvernement qu’il serait normal de traiter d’irresponsable s’il considérait qu’une partie de sa population était réellement menacée. En fait malgré les chiffres donnés sur la contamination radioactive, peu compréhensibles pour la population, les effets constatés sur la population restent limités par rapport au désastre matériel et humain engendré par le tsunami lui-même.

On voit que, malgré les attaques répétées des écologistes, le nucléaire résiste même dans un pays qui a le plus subi les conséquences de la désintégration de l’atome dans le monde. Les suédois qui devaient arrêter leurs centrales ne cessent de repousser leur décision. L’Allemagne est donc un cas particulier où les Verts ont réussi à tuer le nucléaire grâce à une argumentation basée sur sa dangerosité et sur le caractère non polluant des énergies renouvelables.

Que se passe-t-il en Allemagne depuis cette décision, prise le 31 mai 2001, concernant l’arrêt définitif de toutes les centrales nucléaires d’ici 2022 ? L’énergie produite diminuant avec l’arrêt de ces centrales, elle doit mettre en œuvre une énergie de remplacement. Pour influer sur les décisions, les écologistes sont secondés par le ministre de l'Environnement Peter Altmaier qui a déclaré récemment, dans Die Zeit, que d’ici 2020 le pays allait assurer 35% de son électricité à partir de sources renouvelables. Mais que font-ils pour les 65% restants ?

Aucun autre pays ne construit actuellement autant de centrales alimentées par le coke que l'Allemagne, avec 23 installations. La plupart d'entre elles vont brûler le lignite, le combustible le plus sale des énergies fossiles, avec un impact atmosphérique de 150 millions de tonnes de CO2 de rejets, et tout cela en accord avec les Verts. On aurait pu penser que ce soit les centrales au gaz, trois fois moins polluantes, qui soient choisies. La raison économique a prévalu sur le bon sens et cela sans le désaccord des écologistes !

Cela tient à l’effet du système communautaire d’échange des quotas d’émission de CO2. La demande en énergie s’est affaiblie par suite de la crise économique et une somme importante de quotas est non utilisée. Le prix de l’unité d’échange s’est écroulé (une tonne d’émission de CO2 coûte 7 euros) et rend l’utilisation du lignite plus intéressant économiquement, même si elle consomme plus de droits d’émission de CO2. On voit déjà l’imbécilité de ce système qui conduit à polluer plus pour gagner plus ! Les Verts ont donc réussi à arrêter le nucléaire pour polluer plus l’atmosphère… sous réserve qu’à terme, au moins un siècle, on vérifie que l’émission d’origine humaine du CO2 soit bien la cause du réchauffement climatique. Si ce n’était pas le cas, on pourrait nous reprocher, à juste raison, notre intérêt pour des énergies renouvelables plus coûteuses et subventionnées.

On croit néanmoins rêver quand on lit cette déclaration des Verts allemands. "Nous sommes prêts à accepter un retour temporaire au charbon comme source d'énergie afin d'épargner à l'Allemagne les effets destructeurs de l’atome. Après tout, ce qui nous importe à tous c'est la protection de l'environnement". S'agit-il bien de l'intérêt de la planète, ou d'une convergence exceptionnelle entre les intérêts des poids lourds de l'industrie d'énergie et le soi-disant bien-être de notre planète Terre ?

La déraison ne s’arrête pas là. L’Allemagne investit 9 milliards dans l’énergie solaire alors que le soleil ne luit guère plus qu’en Alaska. L'Allemagne dispose à elle seule des installations de cellules photovoltaïques d'une capacité totale quasiment équivalente à la puissance de toutes les autres installations à travers le monde. "C'est comme si les habitants de l'Alaska se mettaient subitement à la culture d'ananas", a fustigé récemment le député de la CDU [conservateurs] Michael Fuchs.

Quelques chiffres suffisent à démonter la folie de ces dépenses. Pour réduire les émissions de CO2 d’une tonne, il faut investir 500 euros dans l’énergie solaire, 20 euros dans une nouvelle centrale au gaz et 5 euros dans l’isolation d’un bâtiment… sans compter que les centrales nucléaires n’émettent pas de CO2 !

Chez les écologistes, il y a les puristes et les autres. Les premiers défendent le respect de la nature et nous obligent à réfléchir sur notre course au progrès et notre avidité de consommation. Ils essaient noblement de nous défendre contre nous-mêmes en humains candides mais honnêtes. Ils sont malheureusement la proie inconsciente de pouvoirs de l’argent nationaux et internationaux qui les manipulent et ne leur font finalement militer que pour ce qui leur rapporte de l’argent.

Comme au poker

Entre le candide et le coquin

Le cocu est toujours le premier cité !

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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