lundi 3 septembre 2012

Les liens troubles du pouvoir politique avec l’OCI (2ème partie)

A l’occasion de l’Iftar ou « rupture de jeûne » nous avons vu précédemment que Laurent Fabius a invité le 23 juillet l’ensemble des ambassadeurs des pays arabes de l’OCI au quai d’Orsay. Une partie de son discours touchait principalement aux relations de la France avec l’Islam. Les fondements de la laïcité ont été reformulés par le ministre et se sont largement éloignés de ceux que nous soutenons. Un député de l’UMP s'en émeut d'ailleurs à juste raison :
 
« La France se doit d’avoir une politique à l’égard des pays arabes et des autres Etats membres de l’OCI, mais elle ne saurait confondre les relations internationales et la défense de ses intérêts nationaux avec la promotion d’une religion quelle qu’elle soit. Aussi, on ne peut qu’être surpris de voir le Ministre des Affaires Etrangères se plier à un rite religieux pour tisser des liens avec une organisation dont les statuts mêlent le prosélytisme à l’activisme politico-religieux, alors même que les minorités religieuses dans nombre de ces pays sont persécutées.
Ce type de manifestation est en contradiction flagrante avec le principe de laïcité, qui cantonne le fait religieux à la sphère strictement privée. »

Jacques Myard adresse une question écrite au Ministre des Affaires Etrangères pour lui demander des explications. En effet il s’agit en plus de relations internationales et on peut s’étonner lorsque Laurent Fabius tient le discours suivant :

 
« Au niveau international, la France entretient de longue date des rapports avec le monde islamique, en Méditerranée, en Afrique, en Europe et en Asie. C’est pourquoi nous avons décidé de renforcer encore nos relations d’amitié et de coopération avec l’Organisation de la coopération islamique (OCI) et ses membres qui sont représentés ici. […] Dans cet esprit, j’ai le plaisir de vous annoncer que j’ai désigné comme notre envoyé spécial auprès de l’OCI notre consul général à Djeddah, M. Louis Blin, ce qui portera notre représentation au niveau de celle de nos partenaires proches. La France souhaite en effet suivre vos travaux assidûment et accompagner le développement d’une organisation qui a su trouver sa place par le dialogue avec le reste du monde. »

On peut s’étonner en effet lorsque le Secrétaire Général de l’OCI, M.Ihsanoglu déclare le 25 août à la Mecque : « le Secrétariat général de l’OCI déploie des efforts inlassables dans la défense des causes justes des Etats membres tels que le soutien à la cause palestinienne, la défense des droits des minorités et communautés musulmanes à travers le monde, la lutte contre le terrorisme, et l'appel à l'adhésion aux principes de modération et de tolérance qui sont les principales caractéristiques de l'Islam. »

Promouvoir la tolérance et la lutte contre le terrorisme dans un pays particulièrement intolérant comme l’est l’Arabie Saoudite ne manque pas de poser quelques questions sur la dualité du rôle de l’OCI. En effet ce pays soutient la révolte en Syrie et la création d’une armée aidée par des terroristes d’Al Qaida et des mercenaires de Libye par exemple. 

Comment peut-on croire à ces discours quand le même Secrétaire Général déclarait le 1er décembre 2011 à Ryad lors d'une réunion extraordinaire consacrée à la situation dans ce pays proche-oriental :  "L'OCI rejette toute ingérence dans les affaires de la Syrie ». On a vu ce qu’il est advenu par la suite. Le 16 août 2012, en réunion extraordinaire sous l’égide de l’OCI on lit que le sommet a proclamé son soutien aux "peuples musulmans opprimés  (...) qui font face aux avions de combat et aux canons des armées régulières comme c'est le cas du peuple syrien ".

L’OCI n’a qu’un seul but, l’extension de l’Islam par tous les moyens. Elle présente une façade avec un Secrétaire Général lettré et diplomate pour avancer ses pions dans une ambiance feutrée. Elle tente de réunir un front uni pour mettre en place un seul califat entre les deux tendances opposées sunnite et chiite. Toutefois l’extension de l’Islam réunit un consensus général.

Elle a fixé son siège à Djeddah dans l’attente de la « libération de Jérusalem ». Le 5 août 1990, la conférence des ministres des Affaires étrangères du Caire a adopté la Déclaration des droits de l'homme en islam qui peut être vue comme une volonté de relecture des droits de l'homme dans un cadre compatible avec la charia.

On peut se reporter à mes articles précédents pour juger de la prudence que nous devrions avoir vis-à-vis de cet organisme qui cache son jeu vis-à-vis de l’Europe tant que la religion islamique est minoritaire mais dont l’introduction de la charia dans les pays européens reste son but réel ainsi que l’unicité du monde musulman.

L’OCI c’est Raminagrobis

Approchez, approchez mes enfants…

… et croqua l’un et l’autre !

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon