Le cauchemar succède au
rêve. Les idéologues de l’euro rassemblent leurs dernières forces et mettent le
malade sous perfusion. Cruelle désillusion lorsque l’on voit la Bulgarie, l’un
des pays européens les plus pauvres, renoncer à l’euro. Un tel renoncement, de
ce qui était promu comme la monnaie qui protège et permettait un bon social et
économique dans le XXIème siècle, sonne la fin du rêve. Le rêve éveillé perd
ses illusions.
La panique s’installe
discrètement encore mais les banques et certains pays européens ou non se
préparent à la fin de l’euro, enfin celui qui existe actuellement. Le 12
septembre l’euro joue sa survie. Je dis bien sa survie car le mot est fort. Ce
n’est pas sa relance qui se joue mais sa survie pour… un certain temps. Il s’agit
donc d’éviter une mort subite pour une vie végétative sous perfusion. A tout hasard,
selon le Wall Street Journal, la Banque d’Irlande plancherait sur la
possibilité de frapper de nouveau sa propre monnaie.
Des bruits courent sur la fabrication discrète de drachmes en Grèce, même
si elle est démentie. D’autres pays comme la Bosnie, la Suisse ou la Lettonie dont les monnaies sont indexées sur l'euro
réfléchiraient également à de possibles devises remplaçantes. L’agence Moody’s passe
le triple A de la zone euro en perspective négative et pourrait bientôt la
dégrader. Elle considère que désormais le sauvetage des pays en difficulté par
les pays sains risque d’alourdir leur déficit au point de les handicaper
eux-mêmes.
L’euro ne tire plus l’Europe vers
le haut, sa croissance est notoirement plus faible que les autres grands
acteurs internationaux et pays émergents. Elle menace même de plonger dans la
récession et un chômage massif. La zone euro souffre d’un problème de
compétitivité qui l’empêche d’envisager toute croissance globale. Seule est
permise une croissance relative interne. C’est le cas de l’Allemagne qui s’enrichit
aux dépens de ses voisins.
Malgré les mesures prises depuis le
début de 2010, pays après pays, cette crise
s'étend, de la Grèce à l'Irlande, de l'Irlande au Portugal, puis à l'Espagne et
à l'Italie. Les politiques d’austérité ne vont que faire décroître les recettes
fiscales et augmenter les tensions sociales. La compétitivité est tributaire de
la cherté de l’euro. Même l’Allemagne se voit en prise avec cette difficulté
pour son exportation. La récession des pays du sud en particulier vont avoir
désormais des répercussions négatives sur son économie.
Seulement voilà, l’euro est un dogme
avant de devenir un mythe. Les grands esprits, qui en ont accouché, l’on fait
gober à 17 peuples comme la panacée. Ils se réunissent de plus en plus souvent
en conclave pour se pencher sur sa maladie et imaginent des potions de plus en
plus radicales et de plus en plus souvent.
Les subventions aux entreprises
grèvent les budgets (plus de 3% du PIB) mais le déficit commercial se creuse.
Les recettes fiscales directes et indirectes sur les particuliers diminuent la
consommation et plombent la croissance. Il n’y a pas de miracle pour une zone
euro qui s’est lourdement endettée. Il faut retrouver de la croissance, donc de
la compétitivité, donc diminuer le coût des produits. Le principal levier de
commande est la baisse des coûts salariaux. Sur eux pèse la pression fiscale et
elle est de 20 à 30% supérieure à celle de l’Allemagne, pression qui génère des
recettes engouffrées dans un Etat-Providence français beaucoup plus dispendieux
que son homologue allemand.
La monnaie euro est donc au
centre du débat. Nous vendons globalement trop cher en Europe. SI le mal est
général c’est qu’il y a une cause commune et contagieuse. La dépréciation de la
monnaie est sans aucun doute le véritable remède et le plus facile à mettre en œuvre…
encore faut-il que tous ceux qui ont intérêt au maintien de la situation
actuelle pour leur plus grand profit se taisent. Ils sont nombreux et
puissants, les politiques planqués à Bruxelles, les banquiers et les
multinationales.
On tuait autrefois les bébés mal
nés, c’était cruel mais efficace. Or
s'il y a un élément qui caractérise notre Zone euro, ce sont bien ses
différences culturelles, sociales, fiscales et économiques parfois
diamétralement opposées. L’euro ne peut survivre que par son éclatement en
deux, trois… ou dix-sept parties.
Pas une seule union monétaire n'a
survécu aux différences culturelles et économiques de ses parties.
L'union monétaire austro-allemande ne tint que de 1857 à 1867. L'union monétaire latine, qui vit le jour en 1865 (France, Belgique, Suisse, Italie), fut dissoute en 1925. Même l'union scandinave (Danemark, Norvège, Suède) créée en 1872 entre des pays pourtant culturellement et économiquement très proches, a fini par être dissoute. C'est dire.
L’euro ? Il doit survivre… cochon qui s’en dédit !
Le peuple ? Il est là pour un semblant de
démocratie
Et porter son obole dans le tonneau des Danaïdes !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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