S’il est un sujet sur lequel il est difficile de se prononcer dans l’évolution de notre société, c’est bien celui-là. Comme la peine de mort ou l’avortement, l’avis du citoyen et de ses représentants politiques relève tout autant de la culture, de la morale, de l’éthique de chacun, que de la position de ses idées sur l’échiquier politique. La modification de la loi, bricolée dans l’urgence et présentée à une Assemblée majoritairement à gauche, va passer sans qu’un véritable débat démocratique ait eu lieu, sous le couvert de la mise en œuvre des promesses du candidat à la présidentielle. La précipitation n’a d’ailleurs pour but que de détourner l’attention du peuple hors des sujets douloureux du chômage et du tour de vis fiscal.
Le fait, que plus de la moitié des français ont porté ce candidat au pouvoir, est-il le garant de l’approbation de la majorité des français sur l’évolution de la loi prévue ? Sûrement pas, et même si des sondages permettent d’avoir une tendance, ces derniers sont des avis pris au vol sans que les sondés aient pu réellement assister à un véritable débat qui peut modifier leur opinion. Encore une fois, sur un sujet, qui concerne une évolution majeure de notre société, la démocratie est bafouée. On comprend une fois de plus pourquoi le classement des pays du monde, sur la démocratie qui y règne, nous place dans « les démocraties imparfaites », à contrario de la plupart des pays d’Europe.
Pourtant ce sujet est considéré d’une grande importance par les quatre principales religions pratiquées en France, les deux chrétiennes, catholiques et protestants, et les religions juives et musulmanes. Les quatre rejettent l’union religieuse des homosexuels. Pourquoi cette position est-elle unanime ? La réponse est dans l’enseignement religieux, en particulier catholique et musulman. « Croissez et multipliez-vous » est la mission donnée à chaque pratiquant qui adhère à ces religions. Le Coran ayant aussi une vision temporelle, cela fait partie de la loi islamique. Il s’agit bien d’inciter à la procréation la plus grande possible dans un but double inséparable, religieux et politique d’expansion.
Le mariage homosexuel ne peut évidemment pas être séparé des problèmes d’adoption et de filiation, ce qui semble être fait dans le projet de loi qui va être proposé aux élus. La procréation et le développement harmonieux de l’enfant sont donc deux sujets majeurs qu’il faut trancher. Si l’on rejette la filiation, il faut se poser le problème de l’impact démographique d’une telle décision qui est un encouragement à la pratique de l’homosexualité en couple constitué, qu’on le veuille ou non. Notre population autochtone, les « souchiens » selon certains, est en régression avec un taux de fécondité de 1,8, donc insuffisant. Les célibataires et les homosexuels participent donc à l’abaissement de la natalité alors que la population issue d’immigrés procrée beaucoup plus et va changer rapidement le visage de notre pays. Chez ces derniers, les religions sont plus suivies et le mariage homosexuel n'est pas admis. Cet aspect des choses, vu par les démographes, est loin d’être hors du débat.
Mais on n’échappe pas à la discussion sur le fait que l’épanouissement le plus souhaitable pour l’enfant est celui vécu dans un couple hétérosexuel. La nature ne nous a pas créés hermaphrodites et le mariage d’un homme et d’une femme est historiquement fait pour assurer la procréation d’une part et un environnement stable et le mieux adapté possible au développement de l’enfant d’autre part. On ne peut justifier la présence d’enfants dans les couples homosexuels par le fait que nombre d’entre eux élèvent mieux leurs enfants que certains couples hétérosexuels. On ne peut pas non plus dire que, nombre d’enfants étant bien élevés dans des familles monoparentales, la présence de deux sexes pour élever un enfant n’est pas indispensable. On confond l’indispensable avec le souhaitable et le normal.
Tous les psychologues savent que l’enfant a besoin d’avoir un contact avec les deux sexes et qu’au cours de son développement, il fera appel à l’un ou à l’autre préférentiellement. On sait aussi que, dans les familles recomposées, il y a plus de problèmes relationnels parents-enfants que dans les autres. A l'école les enfants de couples hétérosexuels sont souvent soumis à des quolibets de la part des enfants ayant un père et une mère, qui sont en nombre majoritaire, et on ne peut souhaiter qu'il devienne minoritaire. On sait donc que les conditions d'accueil dans la société sont souvent difficiles à supporter par l'enfant d'un couple homosexuel.
De toute évidence le projet de loi est bancal, car on voit mal l’intérêt du mariage, hors question financière pouvant être revue dans le PACS, si les droits, à élever des enfants adoptés ou créés par l’un des partenaires, ne sont pas attribués. Il est irresponsable de la part d’un gouvernement de ne pas associer le peuple à une décision de société qui a non seulement un impact démographique, mais qui touche à la façon dont certains enfants vont pouvoir s’épanouir au mieux et être enclins eux-mêmes par la suite à considérer le couple homosexuel comme faisant partie de la normalité souhaitable, alors que seule l’hétérosexualité a permis à l’homme de peupler la terre depuis des millénaires.
C’est le cas où un référendum s’impose, après un vrai débat public, sur un projet de loi clair et cela sans précipitation. Il s’agit d’un problème de société et donc de pratique de la démocratie par le peuple souverain alors que des avis contradictoires traversent tous les partis politiques.
La survie d’une culture et la composition de la cellule familiale
Sont des sujets où l’enfant est au centre du débat
Et non le désir égoïste de vivre comme on l’entend.
Claude Trouvé
Coordonateur MPF du Languedoc-Roussillon.
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