Le silence radio sur le contenu du rapport des observateurs de la Ligue Arabe est impressionnant. La décision de prolonger d’un mois la mission des observateurs est présentée sous un jour laissant à penser que bien des choses sont encore cachées. Ce qui est caché c’est les conclusions de ce rapport qui confirment la version du gouvernement syrien et infirme celle de l’opposition.
Notamment, il atteste qu’il n’y a jamais eu de répression létale de manifestations pacifiques et que les engagements pris par Damas ont été scrupuleusement respectés (libération de plus de 7 000 prisonniers, retrait des troupes des grandes agglomérations, etc.). Il valide le fait que le pays est déstabilisé par des groupes armés.
Le Comité ministériel ad hoc est souvent présenté comme l’instance exécutive de la Ligue alors qu’il s’agit d’un comité de suivi du Plan arabe composé de 5 Etats sur 22 (Algérie, Egypte, Oman, Qatar, Soudan). Il est passé sous silence que le Comité ministériel ad hoc a accepté le rapport des observateurs par 4 voix contre 1 (celle du Qatar) et a décidé de prolonger d’un mois la mission des observateurs en application du Plan arabe. Il est par contre souvent rapporté que l’Arabie saoudite a décidé de se retirer de ce dispositif (et tente de convaincre d’autres Etats de faire de même pour délégitimer les observateurs).
En outre, les médias atlantistes ne s’étonnent pas que le Qatar ait exigé de nouvelles élections en Syrie alors qu’il n’en a jamais tenu chez lui. Ils ne relèvent pas que la demande faite au président el-Assad de renoncer au pouvoir au profit de son vice-président n’a pas d’autre sens politique que d’affirmer que la présidence ne peut échoir qu’à un sunnite.
Il ne s’agit plus de remplacer une dictature par une démocratie, mais uniquement d’obtenir le départ d’un président alaouite et de le remplacer par une personnalité sunnite. Faut-il comprendre que les adversaires de la Syrie se contenteraient d’une victoire symbolique ou qu’ils poursuivent leur plan de destruction du pays en tentant par une nouvelle manœuvre de provoquer un conflit confessionnel ?
Si l’OTAN n’intervient pas militairement en Syrie cela tient pour une bonne part à la position de la Russie. Il ne fait guère de doute que celle-ci ne lâchera pas son aide. La présence de la flotte russe devant le port de Tartous et la vente de 36 avions Yakolev 130, pour 550 millions de dollars en est la réponse la plus claire. Ces aéronefs peuvent être utilisés pour la formation de pilotes de chasse et, en situation réelle, comme appui-feu lors de combats au sol. L’importance de ce contrat témoigne à la fois du soutien apporté par Moscou à Damas, et de sa certitude que l’administration Assad durera assez longtemps pour l’honorer complètement.
Dans la mesure où le rapport de la mission d’observation stipule qu’il n’y a jamais eu de répression sanglante de manifestations pacifiques, on se demande quel est l’intérêt spécifique de la France dans ce conflit sinon de suivre les États-Unis et la Qatar dans la poursuite de leurs objectifs propres.(Informations publiées par le réseau Voltaire)
Il ne fait plus de doute que nous avons secrètement fait éclore cette révolution dite « démocratique » sur une ville parfaitement ciblée, Homs qui reste d’ailleurs en partie sous le contrôle de l’armée syrienne. Cela est confirmé par la mort du journaliste où, tout en demandant une enquête au gouvernement syrien sur les circonstances de sa mort, on a rapatrié le corps rapidement et échappé à l’autopsie demandée par la Syrie. Depuis si le gouvernement est silencieux, c’est que les troupes syriennes semblent hors de cause mais la mission de ce journaliste est suspectée d’être une mission liée aux services secrets.
Notre appartenance à l’OTAN s’avère de plus en plus comme une mauvaise décision, en dehors du succès militaire en Lybie qui a conduit à la prise de pouvoir par un clan islamiste et à de nouvelles luttes tribales. Il nous faut quitter l’Afghanistan après y avoir perdu 85 de nos soldats et dépensé beaucoup d’argent pour un bilan dont le peu d’acquis sera remis en cause dès notre départ. Notre image sera de plus celui de l’ingérence dans un pays souverain.
En Syrie nous jouons avec le feu. Des résurgences de guerre froide apparaissent, la Russie redéploie des missiles aux frontières de l’UE. Les États-Unis nous poussent vers un conflit avec l’Iran et enflamme des guerres intestines musulmanes. Tout cela peut dégénérer en un conflit majeur où nous risquons d’être entraînés malgré nous.
La politique étrangère de la France devient illisible
Et nous livre aux visées hégémoniques
des États-Unis et des pétrodollars