Rigueur, austérité, faillite, dette sont les mots que nous entendons pour justifier sans doute que les recettes de la croissance sont beaucoup plus difficiles à trouver. La gauche brandit l’argument de l’augmentation colossale de la dette sous la période Sarkozy, lequel fait briller son bilan en temps de crise. La dette atteint des proportions inquiétantes, on ne peut nier les chiffres mais qui en est vraiment responsable ? Depuis 1974 la dette n’a cessé de croître donc les responsabilités sont partagées, il ne peut s’agir que d’une appréciation sur la croissance annuelle plus ou moins élevée.
Jetons donc un coup d’œil sur le graphique ci-contre qui montre, trimestre par trimestre, l’évolution du pourcentage de variation annuelle de la dette. On voit d’une part que l’on retrouve au troisième trimestre 2011, la variation du premier trimestre 1997 et que les variations cycliques oscillent autour d’une valeur moyenne de 7,3%. La plus faible variation a été obtenue en fin de période Chirac et son successeur a obtenu la plus forte variation fin 2009. Il apparaît donc que ceci caractérise la politique de plusieurs gouvernements depuis au moins 14 ans. Il est évident qu’en valeur absolue la variation est 2,35 fois plus importante en 2011 qu’en 1997 et approche les 1700 milliards.
Plus intéressantes sont les évolutions des différentes rubriques de la dette. On voit que ce sont les dettes de sécurité sociale qui sont les plus évolutives. C’est sans nul doute là que se trouve l’un des principaux puits de dépense. La TVA sociale s’en donne apparemment l’objectif mais est loin d’assurer une compensation dans un contexte de récession qu’elle peut d’ailleurs aggraver. On sent d’ailleurs nettement que ce poste de dépenses est comme une patate chaude entre les mains des candidats.
Mais ces pourcentages ne peuvent masquer l’importance de chacune des rubriques dans l’ensemble de la dette, dette dans laquelle la sécurité sociale représente 11,5%, selon les chiffres du troisième trimestre 2011, soit un peu plus que l’ensemble des administrations comptant pour 9,7% mais bien moins que l’Etat avec ses 78,8%. En valeur absolue la part de la dette de la sécurité sociale est de 194,6Mds€, celle des administrations de 163,7Mds€ et celle de l’Etat de 1330,7Mds€. Autrement dit 1% d’économie sur les dettes d’Etat est équivalent à 7% sur la sécurité sociale et près de 9% sur les dettes des administrations.
La pression mise sur les administrations territoriales pour diminuer les dépenses, ce qui est louable en soi, ne peut dispenser le gouvernement d’agir sur les dépenses d’Etat qui croissent encore plus vite et dont le poids est beaucoup plus important dans la dette. C’est donc dans la recherche des dépenses inutiles ou improductives, dans une meilleure gestion, mais surtout dans les recettes que se situe la solution de sortie de crise mais pas dans les impôts et taxes qui ont un impact sur la croissance. Les recettes c’est l’activité économique et une balance commerciale au moins équilibrée… comme les Suédois ont su le faire avec la couronne suédoise !
Ce qui a rempli le vase de la dette
C’est trente ans d’Etat-providence
C’est trente ans de laxisme budgétaire
C’est trente ans de dépenses supérieures au produit de notre travail.
Claude Trouvé