lundi 9 janvier 2012

France : de grandeur en servitude

Dans les années 60-70 la France rayonnait par un dynamisme retrouvé. La France était fière de ses réalisations, nos grandes écoles et nos universités étaient réputées dans le monde, nos centres de recherche civils et militaires plaçaient la France dans les pays de tête, avec  l’atome dans le sillage de Pierre et Marie Curie qui faisait briller notre génie, l’aviation civile et la Caravelle, le Concorde, les premiers balbutiements dans la conquête de l’espace, l’informatique avec Bull. La langue française rayonnait dans le monde et nous la faisions connaître sur tous les continents.
 Nous terminions la dernière guerre coloniale pour regarder l’avenir avec confiance. La croissance était là et, avec nos usines, nos PME et PMI en plein développement, la demande d’emploi ne pouvait pas être totalement satisfaite. Jusque dans les années 80 la France était un modèle et on lui prédisait un brillant avenir, la plaçant parmi les futurs pays phares du monde. Que sommes-nous devenus depuis ?

Nous nous sommes endormis où plutôt les gouvernants de 1980 à nos jours nous ont endormis. Ils ont cassé l’élan et nous sommes entrés dans la douce euphorie de l’Etat-providence. Il faut constater que le déclin s’est vraiment fait sentir après 1980 avec l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand. Faut-il y voir une conséquence visible d’une évolution commencée précédemment ? Il est difficile d’y répondre. Mais il est un fait que, lors de la signature de Maastricht, celui-ci ne croyait plus en la France sans l’Allemagne, pourtant alors en pleines difficultés de réunification. Autant cette dernière a dynamisé le peuple allemand, autant elle nous a mis prématurément dans l’attente d’une Europe heureuse, sociale et riche par le simple poids des ses habitants et de son commerce dans le monde.
  
Les français se sont mis aussi à ne plus croire en la France, en leur propre capacité d’exister en tant que nation souveraine. Le poids de l’interdépendance, du mondialisme, de la globalisation des problèmes, du libre-échangisme s’est abattu sur une France en quête de loisirs, de sécurité et de diminution du temps de travail. Nous avons oublié la valeur du travail pour celle de la retraite au plus tôt, nous nous sommes réjouis des produits bon marché inondant notre pays. Nous avons abandonné progressivement une défense de notre langue dans le monde pour promouvoir la langue anglaise, comme si l’un supposait l’abandon de l’autre. Nous avons ouvert les vannes à une immigration sous-qualifiée que notre croissance ne pouvait plus absorber. Enfin la rigueur budgétaire est devenue un vœu pieux et notre dette s’est augmentée en même temps que le solde négatif de notre commerce extérieur.
  
Pire nous avons fini par abandonner petit-à-petit nos pouvoirs régaliens, notre monnaie, notre budget, notre politique étrangère et l’engagement de nos forces armées, soit à un organisme technocratique éloigné des peuples mais proche des lobbies et des banquiers, soit à une grande puissance hégémonique comme les Etats-Unis.

Nous avons ainsi oublié les grands principes qui avaient fait notre grandeur pour tomber dans la servitude. Le premier est la non-dépendance qu’il faut bien distinguer de l’interdépendance à laquelle nous ne pouvons échapper. C’est la possibilité de dire non et de pouvoir assumer une autonomie stratégique dans les domaines énergétiques et militaires entre autres. Le deuxième est la défense de nos intérêts spécifiques et non ceux de telle ou telle autre puissance qui défend en fait ses propres intérêts et nous force à les adopter. Le dernier est de ne pas se perdre dans des « croisades » au nom de raisons apparemment louables mais qui sont des ingérences dans des pays étrangers cachant toujours des objectifs plus sordides.

Nous sommes d’ailleurs mal placés pour demander la démocratie aux autres quand on annule le vote de notre peuple par le Congrès, ce qui ressemble tout bonnement à un coup d’Etat. La surveillance des individus par des moyens de plus en plus sophistiqués, la montée sécuritaire, le refus de mettre au référendum les grandes décisions, comme l’immigration qui a un impact direct sur le mode de vie des français, comme la libre expression sur le racisme, comme celle du choix de l’Europe fédérale, confédérale ou des peuples, montrent un Etat cheminant vers le totalitarisme.

Tout peuple qui s'endort en liberté se réveillera en servitude. (Alain)
 
Il est temps que la France en sorte ! 

Réveillons-nous ! 

Claude Trouvé