Avant
toutes choses la première question à se poser est de savoir si notre entrée
dans l’UE et dans la zone euro a eu un effet bénéfique sur le plan économique.
La dynamique d’un pays se voit dans le solde ou la balance de son commerce
extérieur. Si la masse monétaire mondiale ne progressait pas, l’idéal serait
que tous les pays aient une balance équilibrée. La réalité est autre, la masse
monétaire croît exponentiellement et les pays essaient de rivaliser entre eux
pour faire rentrer de l’argent ou éviter d’en perdre. Juger de l’effet de l’UE
et de l’’euro ne peut se voir que par comparaison avec d’autres pays ou groupes
de pays comme sur le graphique ci-dessous.
Le premier constat
est le solde de l’UE très supérieur à celui de l‘OCDE, ceci n’est pas étonnant
car le poids des pays à faible dynamisme est beaucoup plus faible dans l’UE que
dans l’OCDE dans laquelle les Etats-Unis ne brillent pas sur cet indicateur. Le
trio de tête est dans l’ordre Suisse, Pays-Bas, Allemagne. La Suisse garde la
tête grâce à une dévaluation du franc suisse, dévaluation donc bien ajustée
d’avril à décembre 2017 de 7,5% par rapport à l’euro lui permettant de
rattraper son niveau de décembre 2014. La Suisse est le parfait exemple de
l’importance du pilotage réussi de l’économie par la variation du cours de la
monnaie. L’Allemagne et les Pays-Bas, aux économies liées, apparaissent sur cet
indicateur comme les grands gagnants de l’aventure européenne. Le grand perdant
est la France dont sa faible compétitivité dans son créneau d’industries et de
services l’entraîne vers une disparition de sa richesse globale. Dans le carcan
de l’euro elle ne peut pas jouer sur la monnaie comme la Suisse. Le Royaume-Uni
ne semble pas avoir aussi bien joué que la Suisse avec sa Livre Sterling et
même que la Suède qui a dévalué sa couronne suédoise. Il faut également
constater que l’économie italienne est plus performante que la nôtre dans la
zone euro mais avec un endettement/PIB supérieur. Le dernier mot sera pour la
Grèce qui semble en excellente position. Mais cela ne s’est produit que depuis
la période qui a suivi 2010 et le déclenchement d’aides massives de l’UE donc
un endettement aussi massif.
Une autre façon de
regarder le solde du commerce extérieur est de comparer son impact sur le PIB.
La Grèce en tête mérite la même remarque que précédemment. On retrouve ensuite l’Allemagne
avec le Japon et la Suisse. Les Etats-Unis sont mieux placés mais cela est dû au
fait que l’augmentation de sa population pénalisait l’indicateur précédent.
L’Italie confirme une adaptabilité de sa compétitivité soutenue par
l’endettement et non par la monnaie. En queue on retrouve le Royaume-Uni et la
France, mais celle-ci est en particulière mauvaise position. Ceci confirme
l’analyse précédente. La conclusion sur ce survol comparatif des soldes de
commerce extérieur montre de façon claire que dans un groupe de pays à monnaie
unique, il s’instaure un système de vases communicants. L’Allemagne est la
gagnante et la France la perdante. Ces deux pays étant les deux plus gros
contributeurs au budget de l’UE, 9 à 10 milliards net pour la France, il ne
peut exister de solution d’amélioration à court terme pour celui en défaut de
compétitivité. Evidemment la monnaie nationale n’est qu’un degré de liberté
dans la gestion économique d’un pays. Il peut être plus moins bien utilisé. La
Suisse représente le modèle de bonne gestion, la Suède à un moindre degré.
Visiblement la Libre Sterling était surévaluée et il faut attendre les effets
de la dévaluation entreprise par le Royaume-Uni mais celui-ci s’en est donné
les moyens.
Il y a un lien direct
entre le solde du commerce extérieur et le PIB. Il est d’autant plus fort que
le déficit ou l’excédent est élevé. En 2017 il a impacté le PIB français de
-2,44% et celui de l’Allemagne de +5,40% alors que la croissance annuelle était
de 1,4% pour la France et 2,2% pour l’Allemagne.
Si l’on s’intéresse à la
croissance annuelle sur la période 2000-2017 et à son lien avec le PIB/habitant
de départ en 2000, on compare sur cette période de l’euro l’impact de l’un sur
l’autre. Il apparaît un lien à confirmer entre la croissance sur la période
2000-2017 de l’euro et le PIB/habitant au départ de cette période en 2000. Tout
se passerait comme si la santé économique de début de période donnait une
trajectoire de croissance probable plus ou moins forte. Quatre pays échappent à
cette tendance, l’Italie et les Etats- Unis nettement en retrait, la Suisse et
surtout l’Allemagne très au-dessus. On pourrait en déduire qu’à cause de l’euro
l’Allemagne a bénéficié d’une poussée supplémentaire et l’Italie d’un frein. Pour
la France la tendance ne fait que refléter sa santé économique acquise en 2000.
De même on peut penser que l’appartenance à l’’euro n’a aucunement aidé la
Grèce puisque même avec les aides massives qui lui ont été prodiguées elle est
à peine sur la trajectoire de sa santé économique initiale.
Pour conclure il faut
regarder l’évolution annuelle du PIB/habitant entre la période avant l’euro
1985-2000 et celle après 2000-2017 sur l’échantillon de pays sélectionnés. Le
premier constat est que la différence moyenne des évolutions sur ces 2 périodes
est de -1,61% en défaveur de la seconde. La conjoncture est globalement moins
bonne mais la différence entre les pays devrait en être affectée de la même
façon. En se servant de la variation annuelle sur les deux périodes on peut
créer le graphique ci-contre qui est plein d’enseignements. Au-dessus de la
moyenne se trouvent les pays qui ont le mieux résisté à la baisse de la
conjoncture mondiale. Le premier est la Suisse dont l’évolution est
particulièrement remarquable. Ce pays s’est affranchi de la baisse de
conjoncture en jouant sur sa monnaie en 2014 et 2017, les autres pays l’ont
subie même l’Allemagne. Sa réussite n’est donc que relative. La Suède a moins
bien joué de sa monnaie que la Suisse. La Grèce ne tient que par l’aide massive
prodiguée par l’UE. Les autres pays dont la France subissent plus que les
autres la baisse générale. Pour la France on peut dire que l’UE et l’euro n’ont
rien apporté de positif, elle a même subi la baisse de la conjoncture un peu
moins bien que la moyenne des autres pays. Les Etats-Unis et le Japon, malgré
les immenses liquidités injectées par leur Banque Centrale ont fait encore
moins bien. Le Royaume-Uni a joué trop tardivement sur la Libre Sterling. Les
deux grands perdants sont l’Italie et les Pays-Bas. On peut dire que pour ces
deux pays, la période euro a cassé leur dynamique antérieure. La réussite
actuelle des Pays-Bas doit donc s’interpréter comme un rattrapage.
En
conclusion l’UE n’a pas servi de paratonnerre pour lutter contre la conjoncture
mais a brisé les élans économiques antérieurs de certains pays au profit
d’autres dont l’Allemagne. La plus ou moins bonne utilisation de l’outil
monétaire des pays à monnaie nationale a fait la différence d’évolution du
PIB/habitant. Pour les pays de la zone euro la casse du dynamisme de l’Italie
et des Pays-Bas est notoire. A noter que la France et l’Italie se sont
énormément endettées pour soutenir leur économie. Afin de dissiper tout
malentendu, il s’agit ici de parler de la variation annuelle du PIB/habitant et
non de la valeur du PIB/habitant qui s’est construit au fil des années
précédentes.
Compte-tenu
de tous les indicateurs examinés dans mes nombreux articles, il m’est devenu évident
que l’UE n’a aucune vertu globale sur le plan économique. Elle se contente de
répartir autrement les richesses et le dynamisme des membres. Elle retire un
outil indispensable, celui de l’ajustement de la monnaie où la Suisse est
passée maître. Le jour d’après ne peut pas être meilleur dans un contexte d’une
monnaie carcan dès que la compétitivité du pays n’est pas adaptée à cette
monnaie unique. Il faut donc absolument
sortir de l’UE avant toute idée de mesures de redressement et procéder à
une dévaluation du nouveau franc. Sinon le jour d’après mènera la France vers
un déclin relatif d’abord et de décroissance rapide de sa richesse ensuite,
d’où chômage et pauvreté. On verra dans le prochain article les bonnes et les
mauvaises mesures à prendre ensuite.
L’UE a perdu son aura de grande
protectrice
De la paix avec l’OTAN mais également
Comme productrice de croissance.
Elle répartit autrement l’argent,
Le dynamisme entre les pays,
Au profit d’une l’Allemagne
Tuant toute économie
Non compétitive !
Claude Trouvé
17/08/18
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