Angela Merkel affronte
la fronde anti-migratoire et Victor Orban se félicite d’avoir fermé ses
frontières aux migrants. En Italie un pont s’effondre, les migrants de son
garde-côte se heurtent au trop-plein du pays qui regarde une UE impassible. Celle-ci
est mise en cause et l’Italie menace de ne pas contribuer au budget européen.
Hulot s’en va empoisonné par le glyphosate et irradié par le nucléaire et s’en
prend à l’UE qui traîne les pieds. La faute à l’UE ? Non la faute aux
populistes, mot péjoratif désignant la masse populaire, et leur nationalisme.
Heureusement Macron est là et le crie haut et fort au Danemark et en Finlande.
D’ailleurs si la France va mal, ce n’est pas la faute de l’UE, mais des
populistes encore empêtrés dans une Gaule désuète, paralysante, dans une espèce
d’attitude de repli sur soi qui la tue. De plus le gaulois est fainéant et en
partie illettré, tout au moins en Bretagne. Macron se bat sur tous les fronts
pour incarner l’homme providentiel de l’UE qui se délite. Le mercantilisme d’Angela
Merkel est bien loin des grandes idées de Macron pour l’UE, une UE dynamique,
ouverte au monde ou à tous vents c’est selon. Il défend l’idée d’une grande
Europe de la défense contre tout agresseur, la Russie étant l’ennemi numéro 1.
Mais il ne faut pas exclure de faire une alliance avec ce pays puisque les
Etats-Unis se retirent militairement de l’Europe.
Je
ne sais pas si vous voyez clair dans la position « macronienne » et
ses grandes idées européennes, pas moi. Une chose est sûre, il part, tel
Napoléon, à la conquête de l’UE en pensant profiter des ennuis allemands. Fort
du fiasco en cours de sa politique économique due à notre immobilisme et notre « flemmardise »,
il compte sur la dynamique des pays de Luther et de l’esprit Viking pour le
porter au pouvoir de grand leader européen dans le pré carré allemand. Il est
vrai que l’Europe de l’Est ne le couvre pas de lauriers, l’Espagne le reçoit
poliment sans plus et l’Italie vitupère contre lui dans un langage peu
diplomatique. Fort du soutien du Danemark, de la Finlande et pourquoi pas des
Pays-Baltes, Macron veut faire bouger les traités pour une solidarité défensive
européenne avec une capacité autonome d'intervention militaire … tout en
restant dans l’OTAN et en préparant avec les anglais et les américains une
offensive sur la Syrie sous le prétexte rôdé des armes chimiques et déjà prévu
avant même l’attaque syrienne pour libérer Idlib. C’est clair non ?
Je
ne pense pas que cela le soit pour Poutine et Trump qui ont visiblement pris la
mesure du personnage. Nous ferons ce que les Etats-Unis décideront pour la Syrie,
nous aurons un embryon de défense européenne sous la coupe de l’OTAN et nous
paierons un peu plus de notre poche pour garder les troupes, les bases et les
missiles américains dans l’UE comme Trump l’exige. Quant à Poutine il ne fera
rien tant que Macron suivra les Etats-Unis, tout en feignant d’être autonome,
dans l’affaire syrienne et en Ukraine. De toute évidence en dehors des sourires
polis, la tournée Macron va tourner au fiasco comme celle dans les pays de l’Est.
Il n’y a aucune chance que les traités évoluent dans l’état actuel des
dissensions en sein de l’UE. La vision italienne ou grecque sur le danger russe
n’est pas la même qu’en Finlande ou dans les pays Baltes. Cette tournée est
surtout destinée à époustoufler les citoyens français en donnant à Macron une
stature européenne bien au-dessus d’une simple présidence française. Elle veut
mettre en lumière sa hauteur de vue, une vue gaullienne pour le moins, mais il
promet l’inverse avec une UE fédérale régionalisée.
En
réalité le premier résultat est que Macron se ridiculise et nous avec par ses
critiques incessantes contre son propre peuple et cela en terre étrangère ce
qui est une faute grave de diplomatie. On ne peut pas dire en même temps « La France est de retour » et traiter
son peuple d’immobilisme, sinon cela veut dire qu’il est seul sur le pont d’Arcole.
La Finlande et le Danemark ont bien compris que son discours ne correspond pas
à ses actes. Il encense des pays très attachés à leur système social alors qu’il
est en train de le rogner de plus en plus chez lui. Ils se sont fermés à
l’immigration en pratiquant depuis longtemps un contrôle sévère de leurs
frontières. Ils pratiquent une politique d’intégration intransigeante qui
ferait hurler nos bobos. Moissonner dans le pré carré allemand ne portera pas
chance à Macron, car l’Allemagne commence à se tourner vers l’Italie, la
Hongrie et l’Autriche aussi. Macron apparaît déjà comme le coq déplumé et on ne
le ménage plus. Il va même passer pour le Don Quichotte de l’UE, car un fort
courant se dessine en faveur de l’Europe des Nations, chère à De Gaulle, depuis
les problèmes migratoires.
Macron
va finalement être reconnu comme un passéiste reprenant la logorrhée des années
80.
Son aura européenne est derrière lui mais toute son énergie va se concentrer
en fait sur les élections européennes. S’il sort vainqueur en France, il pense
qu’il pourra de nouveau faire cocorico. Il pense toujours avoir à ses côtés la
puissance financière des tenants du Nouvel Ordre Mondial, et de son parrain
Rothschild. Il peut faire falloir d’avoir strictement appliqué le dépouillement
de 99% de ses concitoyens pour déverser les aides, sur les spéculateurs par la
suppression de leur ISF, et sur les entreprises particulièrement les plus
grandes. Drapé dans le symbole de l’UE protectrice, indispensable au bonheur
français dans un monde difficile, Macron prépare l’élection européenne en
pourfendeur des démagogues nationalistes, populistes dévoyés. Mais son discours
de « Plus d’Europe » quand
l’UE dit en même temps « Plus d’immigration »
ne passe plus. Les européens réalisent les uns après les autres que l’immigration
encouragée n’a pour but que de déstabiliser les pays et de faire baisser les
salaires.
En réalité, par cette
visite dans un petit coin de l’Europe, Macron montre son isolement dans l’UE et
son inquiétude pour les prochaines élections européennes. L’Europe ne fait plus
rêver et les résultats de sa politique économique font plus que de se faire
attendre. On peut même craindre une bérézina au-delà des contreperformances du
1er semestre 2018. Pour la première fois, la consommation intérieure
baisse. Or c’est un élément majeur de notre économie, compte-tenu de notre
manque de compétitivité à l’extérieur et une balance commerciale qui se
détériore. Si cet indicateur très important passe largement au-dessus de la
tête de la majorité des français, le pouvoir d’achat et le chômage sont leurs
principaux critères de jugement avec les prestations sociales et la sécurité.
Après l’accalmie des vacances pour ceux qui ont pu en prendre hors de chez eux,
et ils sont de moins en moins nombreux, la rentrée avec les annonces de Bruno Lemaire
va impacter la crédibilité de Macron. Sa victoire en avril 2019 n’est nullement
assurée et son créneau de défenseur d’une UE plus présente, plus intégrante,
plus directive, plus fédéraliste, est contraire à l’évolution des mentalités des
peuples européens.
Il
vient de lancer la campagne pour l’élection européenne, et si les grands partis
tancent l’UE ils ne sont pas partisans d’une sortie de l’UE. Mais les débats
sur les avantages de l’appartenance à l’UE, à la zone euro, et à l’OTAN vont
enfin donner lieu à de vraies confrontations, depuis si longtemps occultés. Le
choix de Macron de tenter sa survie en passant par le leadership de l’UE aux yeux
des français, fait de l’UE et de l’euro les thèmes majeurs de la campagne pour
la première fois. Ce choix suppose que les médias se rangent derrière lui, mais
il n’est plus du tout sûr qu’ils le portent avec autant de conviction. Comme en
2017 c’est eux et ceux qui les drivent qui construiront le résultat final, car
le quatrième pouvoir devient peu à peu le second.
La démocratie a pris un goût amer
Elle est mise sous le contrôle
Des puissances de l’argent
Maîtres des médias.
Ce vote attend
Votre liberté
De dire NON
A l’UE !
Elle est mise sous le contrôle
Des puissances de l’argent
Maîtres des médias.
Ce vote attend
Votre liberté
De dire NON
A l’UE !
Claude Trouvé
31/08/18
31/08/18