Macron
nous prépare une nouvelle loi sur le contrôle des fausses informations ou
celles susceptibles de nuire à la France. On peut s’étonner de voir arriver une
nouvelle loi pour remplacer la précédente qui semble « parfaitement »
répondre à l‘objectif visé. Quand je dis parfaitement, je veux dire par là
qu’elle permet à l’État de faire un peu n’importe quoi dans ce domaine à
condition que la Justice le suive. Or c’est bien là que le bât blesse, car la
justice indépendante n’est pas une garantie républicaine intangible. C’est en
effet l’Etat qui nomme et paye ces fonctionnaires de la Justice et non un
collège de citoyens ou de ses représentants pris au hasard comme on le fait
pour les jurés d’Assises. Que dit la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de
la presse, actualisée par l’ordonnance n°2000-916 du 19 septembre 2000 entrée
en vigueur le 1er janvier 2002, dans son article 27 du chapitre IV ? « La publication, la diffusion ou la
reproduction, par quelque moyen que ce soit, de nouvelles fausses, de pièces
fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers lorsque, faite
de mauvaise foi, elle aura troublé la paix publique, ou aura été susceptible de
la troubler, sera punie d’une amende de 45 000 euros. Les mêmes faits seront
punis de 135 000 euros d’amende, lorsque la publication, la diffusion ou la
reproduction faite de mauvaise foi sera de nature à ébranler la discipline ou
le moral des armées ou à entraver l’effort de guerre de la Nation. »
Comme
le dit très justement François Asselineau : « Que demander de plus ? » Il est évident que l’information
par internet y est implicitement incluse. Alors durcir les sanctions ? Il
n’y a pas matière à une nouvelle loi, une ordonnance suffit. Visiblement le but
est de faire peur et de promouvoir par elle une autocensure. La période de deux
ans sur laquelle s’appliquerait cette nouvelle loi ne serait appliquée que
pendant la période préélectorale. Il est évident que la durée de cette période
est à la discrétion de l’Etat, et des élections qui se succèdent peuvent ainsi
la rendre permanente de fait. Il apparaît que, d’une part Macron est déjà dans
la préparation des élections européennes et donc dans une période préélectorale
non officialisée, et que d’autre part il veut éviter le piège dans lequel
Hillary Clinton n’a été sauvée (provisoirement) d’un scandale d’Etat que par un
appareil d’Etat à la solde d’Obama. Toute révélation vraie ou fausse qui
viendrait troubler le déroulement d’une campagne électorale et surtout
présidentielle tomberait sous le coup de la loi. Voilà de quoi refroidir ceux
qui disposent d’informations gênantes vraies ou fausses et permettre aux grands
relais médiatiques de jouer à plein comme ils l’ont fait pour Hillary aux
Etats-Unis sans succès d’où la stupéfaction engendrée, et pour Macron en France
avec le succès que l’on connaît.
L’État veut conforter son droit de distinguer lui-même le vrai du faux… comme ce fut
le cas en URSS, et comme cela se passe pour le réchauffement climatique où la controverse
n’est encore sanctionnée que par sa décrédibilisation et celle de ses
partisans, mais où elle est muselée par ailleurs dans les médias. Les mots Fake
News ont finalement un domaine d’action plus étendu que les fausses nouvelles.
On peut y inclure le matraquage médiatique et politique de la doxa qui empêche
le déroulement normal d’un processus démocratique. On peut y mettre par exemple
la déstabilisation de François Fillon, coupable certes, mais pour lequel le
processus judiciaire a tourné à vitesse accélérée et a été accompagné par un
battage médiatique qui a même déstabilisé le candidat dans sa défense. Cela
a-t-il été le cas pour François Bayrou ? Non et pourtant il s’agissait du
Ministre de la Justice et colistier de Macron dans la Présidentielle.
Quand Macron dit qu'il n'y aura plus un seul SDF dans la rue fin 2017 et qu'il considère que ceci est résolu en janvier 2018 parce que toutes les dispositions sont
prises, il est évident qu’il ne s’est pas promené Porte de la Chapelle. Il
s’agit d’une Fake News. Mais même avant d’être élu, il a menti sur sa scolarité
et ses travaux de philosophe. Il a même menti lorsqu’il a affirmé à Paris-Match
qu’il « échangeait » des idées avec l’intellectuel tunisien Abdelwahab Meddeb,
lequel était mort depuis deux ans. N’a-t-il pas donné le change quand il a dit
être socialiste ? Quand il a affirmé que la France jouerait équitablement
son rôle européen dans l’accueil des migrants et qu’il tient désormais un autre
langage d’immigration choisie à son gré, n’est-il pas un diffuseur de
mensonges ? Peu importe que l’on soit d’accord ou non, il a trompé une
partie de son peuple… celui des gens de rien que l’on croise dans les gares.
Mais
dans le rôle du matraquage médiatique, le cas de Trump est exemplaire. Voilà un
Président qui a subi un déchaînement médiatique non seulement tout au long de
sa campagne mais qui ne le lâche plus depuis son investiture. Il est la cible
non seulement aux États-Unis mais dans le monde occidental et particulièrement
dans la partie francophone de l’Europe. Mon propos n’est pas de faire de Trump,
un homme apprécié des français, mais de montrer que le matraquage est en soi
une Fake News parce qu’elle rend inaudible toute autre information comme ce fut
le cas dans les républiques totalitaires de l’URSS et de la Chine. Trump est ce
qu’il est, on l’aime ou on le déteste, il est clivant comme il l’a été dans son pays.
Mais les attaques tout azimut dont il est l’objet auraient déjà dû soulever un
mouvement populaire de grande ampleur si une partie très importante du peuple
ne le soutenait pas toujours.
Les
attaques médiatiques orchestrées par l’intelligentsia urbaine de la côte Est,
démocrate et en partie républicaine, n’atteignent pas l’électorat de Trump
composé majoritairement de citoyens de l’Amérique profonde et des grandes
villes à l’économie exsangue. Ils ont compris que celle-ci les prend aussi pour
des gens de rien, et ne croient plus les horreurs déversées sur leur Président.
Celui-ci leur parle un langage direct qu’ils comprennent et qui heurte les oreilles
sensibles de l’élite occidentale en particulier gauchisante. Ces propos ne sont
évidemment pas corrects diplomatiquement mais ils traduisent sa pensée sans
ambiguïté. A titre d’exemple on nous sert avec le dégoût médiatique qui
convient ses propos sur l’immigration où il préfère les norvégiens aux migrants
venant d’Haïti, « ce pays de merde ». Horreur crie-t-on ! Il n’a
pas dit que ses habitants étaient de la merde, ce qui serait évidemment raciste.
Non mais il est vrai que ce pays est dans la merde, c’est une réalité que l’on
peut déplorer. On peut tout juste lui reprocher de ne pas associer à son repli
migratoire, des mesures pour sortir justement ce pays de la merde en y
déversant les milliards qu’il soustrait à l’ONU et à la lutte mondiale pour le
climat.
A titre de
comparaison il faudrait se souvenir des propos de Macron sur les gens de rien
(de la merde donc) et sur les Comoriens migrants sur Mayotte, propos éminemment
racistes. La presse en général évite soigneusement de faire le rapprochement entre
Trump et Macron surtout dans cette période où la loi sur l’immigration va pour
la première fois bousculer les élus de LREM. Le conditionnement de nos
concitoyens marche à fond et les français qui osent encore trouver quelques
qualités à Trump s’enfoncent dans leur fauteuil et laissent passer l’orage de
propos haineux ou blessants sur ce Président qui n’est pas le nôtre de ceux qui
oublient d’ouvrir les yeux sur ce que le nôtre justement nous fait avaler comme
couleuvres. Le pire finalement n’est pas la fausse nouvelle quand elle est
passée au crible de médias indépendants et de citoyens dotés d’un minimum de
sens critique. Le pire c’est le matraquage de « vérités »,
vérifiables ou non, qui empêchent de développer le sens critique qui est la
base d’une démocratie. C’est ce que nous subissons, on nous fait bêler ensemble !
Que le lynchage de Trump, le matraquage
de la Russie,
L’incessante litanie sur la jeunesse et
l’efficacité
D’un Président qui sait enfiler les mots
Mais dont on attend toujours
Des résultats tangibles
Soient l’occasion de
Penser d’abord par
Nous-mêmes !
Claude Trouvé
12/01/18
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