Dans
les trois articles précédents le rapide survol historique a permis de constater
l’évolution de la nature et du volume du flux migratoire ainsi que celle des
politiques et même de l’opinion publique qui l’a sous-tendue jusqu’en 2005 environ
jusqu’au moment où l’UE s’est emparée de la politique migratoire. Aux Polonais
qui sont venus en France pour travailler dans les mines de charbon et dans les aciéries,
il est venu s’adjoindre les Espagnols et les Portugais pour la reconstruction
de notre pays, puis les Italiens surtout dans le sud et dans les vignobles. Ces
trois principales populations d’immigrés avaient en commun une même
civilisation cultuelle, proche culturellement et historiquement. Le monde
germanique n’en faisait guère partie. Puis le besoin de main-d’œuvre a fait
appel aux Algériens dont le pays vivait les soubresauts difficiles de l’indépendance.
La notion de contrat de travail et de retour au pays s’est effritée dès lors
que l’on a autorisé le regroupement familial. Puis sous l’action des Droits de
l’Homme et d’une politique sociale de gauche, les critères à remplir pour séjourner
dans notre pays et de naturalisation se sont affaiblis. L’ouverture des
frontières avec Maastricht a encore facilité l’immigration légale par passage d’un
pays à l’autre. L’immigration de l’Afrique est passée de l’Espagne et de l’Italie
chez nous. Au fur et à mesure que les conditions d’accueil devenaient moins
strictes, le flux migratoire a grossi mais aussi l’immigration illégale pour
tous ceux qui ne remplissaient pas les critères au départ.
L’immigration a pris
une autre ampleur à la suite de deux évènements, la mainmise de l’UE sur la
politique migratoire d’une part, et les conflits déclenchés par les occidentaux
tout autour de la Méditerranée et l’Afrique sub-saharienne d’autre part. La France
a suivi les États-Unis dans les engagements guerriers d’ingérence dans les pays
réticents sous le fallacieux prétexte de retour à la démocratie, de population
soi-disant massacrée, ou d’aide à des gouvernements africains selon une
politique néocolonialiste. Après des tentatives de reprise en main par Sarkozy,
pour justifier son positionnement à droite, la politique migratoire de l’UE s’est
lentement affirmée. Elle a pris tout son poids dans les conflits libyens, irakiens
et syriens. Dans ces trois cas les pays occidentaux ont largement débordé les conditions
d’intervention données par l’ONU. Si la Russie s’est laissée surprendre par la
guerre en Libye, il n’en a pas été de même en Syrie. Le résultat migratoire est
d’ailleurs totalement différent.
La Libye nous exporte
non seulement ses propres ressortissants mais tous ceux de l’Afrique sub-saharienne,
particulièrement francophone. Après un exode massif en Syrie vers la Turquie, la
Jordanie puis vers l’Europe, les Kurdes, les Syriens, les Irakiens rentrent
chez eux. Il nous reste les Afghans, toujours dans une guerre larvée savamment
entretenue par la présence américaine. A cela est venu s’ajouter le double jeu
de la Turquie et la volonté allemande de donner un coup de pouce à sa démographie
en baisse. Pour la satisfaire, la Turquie a demandé 3 milliards pour contrôler le
débit d’émigration vers la Grèce. Notons que si nous avons payé notre
quote-part soit 600 à 700 millions d’euros à cette transaction financière,
800.000 immigrés environ étaient destinés à l’Allemagne. Nous avons donc payé
pour elle et récupéré au passage quelques milliers de djihadistes dans notre pays.
Finalement
la France, qui connaissait plus que les autres pays une immigration continue
depuis la 1ère mondiale, se retrouve être l’un (ou le) pays ayant le
pourcentage le plus élevé d’immigrés sur trois générations ou plus. Si les
familles polonaises ont eu beaucoup d’enfants et largement peuplé le Nord et l’Est
de la France, ceci a été beaucoup moins vrai pour les Espagnols et les Italiens.
Ce critère de fécondité est redevenu essentiel dans l’arrivée de population de
l’Est de l’Europe mais surtout du Moyen-Orient et de l’Afrique, populations majoritairement
musulmanes. Les chiffres les plus sûrs dont nous pouvons disposer sont de 3,6
millions d’immigrés dont 2,2 millions de musulmans en 2005. La France,
contrairement à d’autres pays européens, s’étant interdit les statistiques ethniques,
les évaluations pour 2017 sont sujettes à caution comme le déplorent les
démographes. Néanmoins par des recoupements, en particulier sur la provenance
des immigrés, on peut, comme je l’ai fait moi-même, approcher des chiffres
vraisemblables et faire des projections sur l’avenir, toutes choses égales par
ailleurs. Le chiffre de 6 millions de musulmans fin 2017 ne semble pas exagéré
soit une progression de près de 5% par an. Fin 2015, Dalil Boubaker alors
président du Conseil Français du Culte Musulman, parlait de 6 millions de
musulmans et réclamait 2.000 mosquées supplémentaires.
On
constate facilement que cette augmentation de 2,7 millions est très supérieure au
flux migratoire cumulé durant cette période qui, selon les chiffres officiels n’aurait
pas dépassé le million et demi toutes ethnies musulmanes ou non comprises. On
peut donc en conclure que l’apport dû à la fécondité des femmes déjà en France est
deux fois supérieur à celui de l’immigration propre. Voilà un point qui n’est
jamais évoqué et qui a une importance considérable dans la politique migratoire
à suivre. Elle montre que cette population musulmane croît beaucoup plus vite
que la population anciennement occupante du pays. Si l’on admet que fin 2017 la
population française aura augmenté en gros de 4,8 millions depuis 2005, immigrations
non musulmanes comprises, et que l’immigration non musulmane a crû de 3,4
millions d’âmes environ, on voit que la population anciennement implantée a fortement
décru et de l’ordre de 1,3 millions. Ces chiffres portent la population d’immigrés
à 14,4% dont 8,8% de musulmans. Ces chiffres sont basés sur le pourcentage de
musulmans estimés officiellement à 50% du total d’immigrés en 2007, depuis
celui-ci a dû évoluer avec l’apport du Moyen-Orient et est probablement plus
élevé aujourd’hui. Le nombre de musulmans en 2017 pourrait être plus proche de
7 millions.
Les
conclusions politiques ne sont pas affectées par la connaissance précise des
chiffres et des répartitions. En résumé l’immigration a pesé deux fois moins
que la fécondité des femmes immigrées depuis 2005. La population anciennement
implantée ou historique est en déclin démographique. Qu’on le veuille ou
non, que l’on soit raciste ou non, nous assistons à une immigration de
remplacement. D’ailleurs ce n’est
pas la faute des musulmans si, jusqu’à présent ils procréent plus que la
population d’accueil. Par contre il est de notre responsabilité d’une part de
savoir de quel degré d’ouverture nous devons ouvrir notre porte pour les
accueillir et d’autre part de faire un choix entre cohabitation (simple juxtaposition),
intégration et assimilation. Contrairement à ce qui s’est passé dans les
anciennes migrations, l’apport d’une civilisation culturellement et cultuelle
différente rend le vivre ensemble beaucoup plus difficile sans concessions
importantes dans notre législation et notre mode de vie si l’assimilation n’est
pas réussie. Ajoutons à cela le fait que la politique migratoire est désormais
imposée par l’Union Européenne. Si nous continuons à suivre celle-ci, le
remplacement progressif de l’ancienne population française se poursuivra puisqu’elle
considère l’afflux migratoire comme un devoir moral et un bénéfice économique.
Pour
évoquer une trame de politique migratoire souhaitable, si nous voulons garder l’essentiel
de l’identité actuelle ou la changer, cela demande de regarder les effets déjà
visibles sur notre pays et sur les pays proches de nous, comme le Royaume-Uni,
l’Allemagne, la Belgique, les Pays-bas, le Danemark et l’Italie dans le
prochain article. Avant tout il faut savoir ce que l’on veut et qu’on nous le
demande… Mais ça c’est la démocratie… alors ?
La politique migratoire européenne gomme
notre identité.
Elle promeut une cohabitation forcée avec
les migrants
Dans une progression de la civilisation
importée
Pour réaliser une homogénéité identitaire
Sur toute l’Union Européenne
Sans l’avis des peuples !
Le veulent-ils ?
Claude Trouvé
06/01/18
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire