Nous sommes nourris en permanence de discours de
Macron, discours dont les variantes du ton et les longueurs ressemblent plus à un
jeu d’acteur qu’à un responsable, à l’écoute de son peuple et porteur de ses
aspirations, rendant compte de son action et donnant les buts poursuivis dans
un langage précis, court et déterminé. Ses volte-face sur des promesses mal
assurées, mais n’engageant surtout pas les directives européennes, sont
nombreuses et ses discours en font le roi des fake news, mais il faudra
attendre au moins quatre ans pour que beaucoup de nos concitoyens le découvre
Je me propose d’éclairer les personnes qui me font l’honneur
de me lire par des chiffres officiels, tirés des bases de données de l’UE et de
l’OCDE, et une analyse de ce qu’ils veulent dire pour leur donner une vue plus
juste et plus documentée. Dans le premier article j’ai montré que la dynamique
de croissance la plus forte à l’intérieur de l’UE ne concernait essentiellement
que les petits pays dont certains nouvellement entrés dans l’UE. Le graphique
présente les variations cumulées de croissance, y compris cette fois celles de l’UE
et de la zone euro. Il donne donc une autre vision plus réaliste que celle donnée
dans le premier article. Sur la période 2012-2016 on note des augmentations
spectaculaires de croissance avec l’Islande, la Turquie, Malte et surtout l’Irlande.
On notera que la Turquie n’est pas dans l’UE, comme l’Islande, et que la Suisse,
qui n’est pas non plus dans l’UE, fait mieux que la moyenne de l’UE.
L’Irlande, qui est dans l’UE a bénéficié de la baisse
de l’impôt sur les sociétés, qui revient à une dévaluation interne et a boosté
son attractivité et sa compétitivité. Parmi les grands pays on constate le bond
de la croissance anglaise par rapport à la période précédente et derrière elle
le maintien de la croissance allemande. La France a une croissance stagnante et
se fait rattraper par l’Espagne. Elle finit dans la moyenne de la zone euro
avec 4,1% et sensiblement derrière celle de l’UE à 6,7% sur la période
2012-2016, ce qui n’est pas un excellent résultat. L’Italie continue sa
décroissance et la Grèce reste le pays ayant la plus grande décroissance même
si celle-ci s’améliore. Elle est suivie par Chypre. On notera que Malte et
le Luxembourg qui ont une forte croissance font partie de la liste non
officialisée des paradis fiscaux ! On voit que durant la période après
la crise, les petits pays du Nord et de l’Est se taillent la part du lion au
détriment des pays du Sud : France, Espagne, Portugal, Italie, Chypre et
Grèce.
Les réactions, très différentes d’un pays à l’autre sur
ces deux périodes de crise et d’après-crise, sont mieux visibles sur le graphique
ci-contre. On note de suite que l’appartenance à l’UE n’est pas un élément
de dynamisme de l’économie puisque la Turquie fait mieux que tous les
autres pays et que la Roumanie a eu une croissance spectaculaire sur la période
2012-2016. L’Islande a aussi une
excellente croissance sur la deuxième période. On confirme que le cas de Malte
est lié à son appartenance aux paradis fiscaux.
La zone euro n’a pas été favorable aux pays du Sud dont l’Italie,
le Portugal, Chypre et la Grèce. L’Espagne s’est rapprochée de la France qui
rejoint la croissance moyenne de la zone euro, laquelle est elle-même devenue
inférieure à la moyenne de l’UE dans la période 2012-2016. La Belgique et l’Allemagne
nous devancent dans les deux périodes et le Royaume-Uni fait un grand bond de
croissance dans la période 2012-2016 avec les trois pays Baltes. Les deux grands
gagnants de la zone euro sont, comme par hasard, Malte et le Luxembourg… cherchez
l’erreur !
Regardons maintenant le PIB/habitant qui est un indicateur
beaucoup plus significatif de la richesse d’un pays. Les résultats sont fournis
par différence par rapport à l’UE. Les variations du Japon et des États-Unis permettent
de mieux situer les performances peu brillantes de l’Europe. On voit que les
résultats sont sensiblement différents. Prenons le cas de l’Irlande. Son
augmentation de 45% de la croissance sur la période 2012-2016, traduit par une
augmentation un peu inférieure de 41% du PIB/habitant. Toutefois l’arrivée
importante de sociétés augmente plus sa croissance que la richesse disponible
par habitant. Par contre la France qui
avait fait une progression de croissance de 4,1% sur la même période 2012-2016 a
diminué son PIB/habitant de 3,7% ! La démographie et l’immigration ont
joué un rôle et la France ne l’assume pas. C’est aussi le cas de l’Allemagne qui,
pour une croissance de 6,7% sur la même période, a une augmentation de 0% de son
PIB/habitant, alors que dans la période précédente pour une croissance de 6,4%,
elle avait augmenté son PIB/habitant de 6,9% ! On voit là l’illustration
des conséquences de l’immigration massive de migrants, alors que la période
précédente la démographie allemande était en baisse. C’est la population d’accueil
qui doit assumer, sur sa richesse nationale par habitant, l’arrivée massive des
migrants.
Les premières conclusions tirées de ces chiffres sont
la confirmation que l’UE qui protège n’est pas confirmée par la réalité des
chiffres. Le fait, par exemple, de se comporter comme un paradis fiscal comme
le Luxembourg et Malte, ou le fait de bénéficier d’un allègement important, et
autorisé par l’UE, des impôts sur les entreprises est plus important que
beaucoup d’autres facteurs. On note de même que les pays de la zone euro
réussissent plutôt moins bien en moyenne que les autres et qu’à l’intérieur de
la zone euro s’exerce un transfert de richesse des pays du Sud vers les autres.
Enfin on voit que les pays en dehors de l’UE, comme le Japon, les États-Unis,
et la Turquie se comportent mieux que les pays de l’UE. Il en est de même pour
l’Islande qui fait partie de l’Espace économique européen mais a refusé d’entrer
dans l’UE. L’appartenance à l’UE ne donne pas un avantage économique par
rapport aux autres pays du monde, et l’appartenance à la zone euro ne donne pas
un plus mais entraîne un transfert de richesse du Sud vers le Nord et l’Est.
Enfin la notion de PIB/habitant est beaucoup plus représentative car elle tient
compte de l’évolution des populations. Elle devrait être le marqueur retenu et
diffusé comme l’information significative de la richesse produite. Quant à la France
si elle reste leader des pays du Sud de l’Europe, elle se classe tout juste
dans la moyenne des pays de la zone euro et reste avec une augmentation de croissance
de plus d’un tiers inférieur à celle de l’Allemagne.
Après avoir largement comparé la croissance, et mieux la
variation du PIB/habitant, il nous faut nous intéresser à un autre but affiché
par le pouvoir, le chômage. Ce sera l’objet du prochain article avant de
regarder les relations de cause à effet grâce à des facteurs potentiellement
influents pour voir si les chiffres valident ou non la politique économique française
amplifiée par Macron.
L’Union
Européenne n’est pas la panacée économique
Qui a
été l’argument fondamental de sa naissance.
La zone euro
est une zone allemande d’échanges
Qui
assure le transfert des richesses du Sud
Vers l’Allemagne
et tous les autres pays.
L’UE n’est
qu’un leurre pour vassaux,
Simple carcan
devenu appendice
Pour l’hégémonie
américaine.
Claude
Trouvé
20/01/18