Avant
de continuer à explorer les chiffres, il est temps de faire un premier bilan. Nous
avons vu dans les articles précédents que la politique du "ruissellement"
était un postulat, l’un des maillons d’une doxa instillée et martelée dans les
esprits de nos concitoyens. Selon lui, les bénéfices des entreprises doivent automatiquement
enrichir l’État, réduire le chômage et donc assurer un meilleur niveau de vie.
J’ai développé les arguments montrant que cette automaticité était loin d’être
prouvée alors que cette politique est appliquée au moins depuis le mandat de
Sarkozy. La comparaison entre les deux quinquennats, de celui-ci et de Hollande,
a montré dans le premier article que depuis 2007 la croissance s’est dégradée
relativement et dans l’absolu, et qu’en 2016 celle-ci a été moins forte que
dans l’UE. La croissance de la France de 2016 finit plus mal que celle de l’Allemagne
et même de la zone euro. Le fait que d’autres pays du Sud aient fait moins bien
que nous n’est pas une excuse, car force est de constater que le quinquennat
Hollande a été économiquement catastrophique pour notre pays. Que gardera l’histoire,
peut-être cet aveu, presque posthume, rappelé dans l’image ci-dessus.
Dans le deuxième article au lieu de
faire ce constat sur les années, 2007-2011-2016, les comparaisons entre les pays
européens ont porté sur les variations cumulées du PIB sur les deux périodes 2007-2011et
2012-2016. Les conclusions sont globalement les mêmes sur la comparaison des
deux quinquennats mais permettent de confirmer que les pays ayant une
croissance forte se trouvent dans des petits pays de l’Est ou Baltes, mais
aussi Malte et le Luxembourg de la liste officieuse des paradis fiscaux.
Le fait que la zone euro réussisse moins bien que l’UE, elle-même très en
retard par rapport à des pays hors UE comme l’Islande et la Turquie, montre que
ni l’UE, ni la zone euro, ne donnent un avantage
économique. Mais le meilleur résultat global des pays européens ayant gardé
leur monnaie nationale montre que la
flexibilité de la monnaie est un atout essentiel de réussite d’un pays.
Le seul pays qui y échappe est l’Irlande dont on sait qu’il bénéficie d’une autorisation
européenne d’accueil des sociétés étrangères par incitation financière.
On a
pu constater que l’utilisation de l’indicateur PIB/habitant était préférable à
la croissance calculée sur le PIB. Il révèle ainsi que la France, malgré une
légère croissance, a vu décroître son PIB/habitant et que la politique
migratoire allemande s’est traduite par une variation nulle de celui-ci dans la
deuxième période alors que sa croissance cumulée a été très supérieure à la
nôtre. Contrairement à cette croyance que l’on cherche à nous inculquer, l’immigration
n’enrichit pas le peuple d’accueil sauf à dose contrôlée assurant l’emploi et à
condition d’être sans impact sur les charges sociales par habitant. L’immigration
fait pression sur les salaires et enrichit les grandes entreprises mais appauvrit
le peuple.
Le
troisième article s’est intéressé à l’impact de la politique socio-économique
sur le chômage pour constater que cet indicateur nous est très défavorable. La
France se signale par son mauvais résultat sur la période 2011-2016 avec 2%
d’augmentation/UE et 1,1%/zone euro, ce qui est cohérent avec la baisse de sa
croissance de -1,2% et surtout de son PIB/habitant de -3,7%. Mais la
comparaison entre les pays européens a montré que la croissance ne se traduit pas
immanquablement par une baisse du chômage, ce qui prouve que l’argent peut
aller ailleurs que dans l’embauche. L’utilisation de l’indicateur du taux d’emploi,
qui inclut les emplois à temps partiel contrairement au chômage qui ne prend
que les temps pleins, ne nous est pas plus favorable au contraire. Nous avons fait
moins bien que l’UE et la zone euro. Dans certains pays il y a une mouvance,
dans un sens ou dans l’autre, entre le temps partiel et le temps plein. Lorsque
les deux vont dans le même sens c’est un signe très positif ou très négatif. La
France, et surtout l’Italie présentent ce signe de dégradation économique, le Royaume-Uni
au contraire un signe de santé. L’étude du lien entre le taux de croissance
et le chômage sur les deux périodes a donné un résultat surprenant. Si dans la
première période 2007-2011, le taux de chômage décroit avec une variation
positive du taux de croissance, ce qui paraît logique, la tendance est inverse
dans la période 2012-2016 de reprise de la croissance. Il apparaît que, mis à
part les pays nouvellement entrés dans l’UE ou en perdition comme la Grèce qui
donnent cette tendance, la croissance dans la période 2012-2016 ne produit
plus de l’emploi, l’argent passe donc ailleurs, dans les caisses de l’État ou
des entreprises, et peut-être dans la spéculation.
Dans le quatrième article l’examen du
taux de privation, indice de pauvreté, montre que la France fait encore moins
bien dans la diminution de ce taux que l’UE et même que la zone euro dans la
période 2012-2016, alors que ce n’était pas vrai dans la période précédente. C’est
une raison de plus, de constater que la période Hollande a été mauvaise sur
tous les plans, malgré des facteurs exogènes beaucoup plus favorables, et de
regretter qu’elle soit globalement reconduite et exagérée par Macron. Mais
cette étude de comparaison entre les deux périodes fait le même constat que
pour le chômage. Dans la première période le taux de privation décroît avec l’augmentation
de la croissance, mais dans la seconde période cette tendance de diminution
du taux de privation avec le gain de croissance n’existe plus, car le lien entre
croissance et taux de privation n’est plus prouvé. Les pays utilisent différemment
la croissance vis-à-vis du taux de privation. Par contre sur cette période 2012-2016,
il existe un lien fort entre le PIB/habitant et le taux de privation dans le
sens logique de diminution de ce taux avec le gain de croissance. Ceci
montre l’intérêt de cet indicateur qui tient compte des variations de
population. La France, compte-tenu de sa perte de PIB/habitant, ne fait pas
mieux que l’UE, mais fait mieux que la zone euro et surtout que l’Allemagne et
la Belgique. Pour l’Allemagne l’explication tient dans l’arrivée du flux migratoire
et confirme le fait que l’immigration se
fait au détriment de la richesse à répartir.
Le
cinquième article s’attaque au postulat selon lequel l’augmentation du coût
total de la main-d’œuvre est défavorable à la création de richesse,
sous-entendu celle à répartir sur les habitants. Enfin c’est le message que l’on
veut nous faire passer, mais dans l’esprit de ceux qui tirent profit de la
diminution du coût de la main-d’œuvre, il s’agit de croissance sans précision
sur sa destination. Malheureusement pour ces derniers, et finalement pour nous
puisque nous croyons au postulat, il apparaît sur la période 2012-2016 et l’ensemble des pays de l’UE, que 1% de coût
de main-d’œuvre en plus génère 0,5% de plus du PIB/habitant ! La
politique de réduction des coûts de main-d’œuvre par intervention de l’Etat va
dans le mauvais sens pour le PIB/habitant qui intéresse le monde des
consommateurs. Certains vont dire que, dans un monde concurrentiel, il est plus
facile pour un pays d’augmenter les salaires quand ceux-ci sont bas que l’inverse.
Nenni, il n’y a pas de lien prouvé entre les deux. Dans les bas salaires, les
Pays Baltes les ont énormément augmentés, tandis que les Grecs et Chypriotes
les ont énormément diminués. Salaires et variation des salaires sont de
choses différentes évoluant séparément.
Un
autre argumentaire est de dire qu’il y a les salaires et les charges qui y sont
associées, la France aurait été le pays ayant souffert de ces dernières. On retrouve
bien ce lien étroit entre salaires et coût total de main-d’œuvre, mais durant
cette période 2012-2016, mais la France a moins fait progresser le coût de
main-d’œuvre par rapport au salaire que l’ensemble des pays de l’UE et même que
ceux de la zone euro, pourtant ceci n’a pas empêché notre croissance de perdre
plus qu’eux. Si les coûts de main-d’œuvre français sont de 7,3% plus élevés que
ceux de l’Allemagne, ils le sont moins que la Suède dont l’économie marche
mieux que la nôtre. Il est faux de dire que la réussite de notre pays
nécessite que les salaires et les coûts de main-d’œuvre doivent être la cible d’une
pression soi-disant créatrice de richesse. Il est donc erroné de penser que
l’utilisation de notre argent, pour subventionner les entreprises ou pour les
inciter à ne pas augmenter les salaires, va relancer notre économie. Elle peut
croître en raison de facteurs exogènes favorables actuellement, mais notre
argent pourrait être mieux utilisé ailleurs dans la santé, la sécurité, la
justice, les infrastructures, la simplification du code du travail, etc. que
dans les mesures financières pour les entreprises.
La différence de compétitivité de notre
pays est essentiellement due au double handicap de l’impossibilité de jouer sur
la monnaie, comme en Suisse et au Royaume-Uni, qui nous handicape sur le marché
de la zone dollar entre autres, et de la libre circulation des capitaux, qui
viennent mettre à mal notre tissu de petites et moyennes entreprises sur le
marché intérieur. Par son entrée dans la
zone euro et le Traité de Fonctionnement de l’Union Européenne, la France est empêchée
d’agir pour ses propres intérêts. La dévaluation de la monnaie, le
contingentement des importations ou la gestion de droits de douane, la gestion
des capitaux étrangers entrant, nous sont interdits par l’UE. Or la France fait
moins bien que l’ensemble des pays de l’UE et même de la zone euro. La
conclusion qui s’impose… Sortons de l’UE !
Ceux qui vous disent le contraire vous mentent, les chiffres sont là pour le
prouver. Un pays peut bien vivre en dehors de l’euro et pas seulement la Suisse.
Le Brexit devrait ouvrir les yeux sur un pays qui s’était relancé sur la
période 2012-2016, au contraire de la France, et qui, malgré cela, veut sortir
de l’UE. Français, fermez vos oreilles aux discours du mondialisme heureux… pour
les grandes fortunes, ils ne veulent que votre argent. Les sollicitudes pour le
peuple affichées à Davos sont autant d’attrape-nigauds.
Il y a les discours, les chiffres et les
chiffres que l’on nous cache. En décembre 2017 le chômage a reculé de -0,1% et
de -0,5% en un an. Il s’agit de la catégorie A, mais sur l’ensemble des
catégories c’est +0,1% et +0,8%. Pour ceux qui croient encore que
la politique actuelle fera sensiblement diminuer le chômage, alors que celui-ci
avait baissé de -0,3% dans l’UE et dans la zone euro et qu’il a au contraire augmenté
de +0,2% en France durant
le troisième trimestre 2017 selon Eurostat, je vous invite à lire le
prochain article sur l’étude comparée sur le taux de chômage et sur ses liens
avec les données économiques.
A une période difficile sous Sarkozy a
suivi
Une période très favorable sous Hollande
Sans que le peuple français en profite.
Avec Macron et les mêmes recettes
Ça va changer ? Non, à moins que
Les moutons étouffent le loup
Déguisé en chaperon rouge !
Claude Trouvé
25/01/18
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