Depuis les attentats
de janvier le mot « unité » de la nation devant l’adversité a été
largement utilisé dans un matraquage de l’opinion publique. Il avait pour but d’empêcher
la réflexion des citoyens sur ce qui venait de se passer en profitant de la
stupeur du moment. Cela a bien marché d’ailleurs, les français sentant
confusément le besoin d’échanger et de lutter contre la peur. Ce faisant le mot
unité ne recouvrait pas une véritable volonté de communion entre la population
musulmane et celle de souche de civilisation différente. Tout au plus, au nom d’un
sentiment d’humanité, le peuple dans son ensemble refusait l’amalgame du
djihadisme et de la religion pratiquée par la plupart des musulmans. D’où l’accord
spontané à François Hollande, pour aller pourfendre les « terroristes »
chez eux, a permis à celui-ci de pavoiser dans les sondages. Ce haut dans les
sondages du « chef de guerre » ne lui a évidemment pas profité
longtemps. De nombreuses questions se sont posées à propos de ces attentats
mais les vrais journalistes d’investigation ont été peu entendus par les
principaux médias jusqu’à la fin 2015. L’enquête parlementaire et le recours à
la justice de parents des victimes relancent le sujet. Les langues vont se
délier et des révélations très compromettantes pour le pouvoir peuvent en
sortir.
Mais
on a aussi beaucoup parlé de laïcité, avec l’intention de rappeler aux français
qu’au nom de la laïcité l’acceptation d’une religion différente était un des
fondements de la République. C’est évidemment un piège où l’on oublie de dire
que c’est de l’école qu’il s’agit car le comportement dans la vie publique est
régi par des lois. En particulier la loi de 1905 a clairement fait la
séparation entre le temporel et le spirituel, ainsi que l’engagement de l’État
sur le maintien et l’entretien du patrimoine religieux réalisé au jour de promulgation de la loi,
mais pas au-delà ! Cette loi ne cesse d’être bafouée par de
nombreuses communes et par l’État, pour lequel l’inauguration de mosquées est
un faire-valoir largement médiatisé. Des fonds et des terrains publics sont
largement accordés sous couvert souvent de centres culturels qui ne sont la
plupart du temps que des lieux de prières et d’endoctrinement. La laïcité s’inscrit
dans le même état d’esprit que celui de la loi de 1905. Il s’agit de la
séparation entre le temporel et le spirituel, séparation impossible dans la loi
coranique d’ailleurs.
La laïcité subit les
mêmes « accommodements » que la loi de 1905 et prépare le pays à l’acceptation
d’une autre civilisation où le pourcentage de ses représentants ne va cesser de
croître par rapport à la civilisation historique de notre pays. J’ai eu l’occasion
de montrer que ceci peut aller très vite et d’autant plus vite que le flux
migratoire qui envahit l’Europe va inéluctablement se répandre en partie chez
nous. Certains hauts responsables œuvrent de plus en plus ouvertement au nom de
la laïcité pour introduire la religion musulmane comme la future religion d’Etat.
J’en veux pour preuve l’appel, signé par le président de l'Observatoire de la laïcité, Jean-Louis Bianco, lancé avec
des proches des Frères Musulmans dont Samy
Debah et Yasser Louati, directeur et porte-parole du très controversé Collectif
contre l'islamophobie en France (CCIF), et Nabil Ennasri, proche du courant des
sulfureux Frères musulmans. Le titre de cet appel est « Nous sommes unis ».
Selon le Figaro, « Très
vite, cet observatoire a adopté des positions dont un certain nombre vont à
l'encontre de la défense du principe de laïcité, ce qui est un comble puisqu'il
a pour mission d'«assister le gouvernement dans son action visant au respect du
principe de laïcité en France.» Son positionnement n'a eu de cesse d'être
dénoncé, y compris par des personnalités qui en sont membres et qui en
observent donc le fonctionnement depuis l'intérieur. Ces personnalités, dont le président du Comité
Laïcité République Patrick Kessel, ont publié le communiqué suivant : «sur
le fond, au-delà de ces propositions pour l'essentiel angéliques et
pusillanimes, cosmétiques dans le meilleur des cas, certaines sont clairement
anti-laïques et évidemment inacceptables pour la République […]» Pour
information, cet observatoire a remplacé en 2013, selon les volontés de
François Hollande, le Haut Conseil à l’Intégration, dissous en 2012 et dont
faisait partie Malika Sorel, auteure de plusieurs publications traitant de ce
sujet.
Il faut se souvenir que
François Hollande ne doit son élection qu’aux votes qui lui ont été favorables de
la part de 97% de la population musulmane, à laquelle il a fait miroiter entre
autres la loi sur le vote des étrangers, promesse non tenue d’ailleurs. Cette
tactique électorale lui avait été inspirée par le constat du Think-tank Terra
Nova sur la «nouvelle identité sociologique de la gauche, la France de
demain». Leur rapport a eu le mérite d’être publié, il dit aussi ceci :
«La population des Français issus de l'immigration est en expansion
démographique et en mutation identitaire (...) ce sont entre 500 000 et 750
000 nouveaux électeurs, naturalisés français entre 2007 et 2012, qui pourront
participer au prochain scrutin présidentiel […]. Au-delà des non-religieux, ce
sont aussi tous les non-catholiques, notamment les individus d'“autres
religions”, composés à 80 % de musulmans, qui sont plutôt enclins à voter à
gauche.» C’est bien vu et clair. Alors le Président, à défaut de faire
voter la loi sur le vote des étrangers, a pratiqué une politique de
laisser-faire avec la communauté musulmane où le respect des pratiques
vestimentaires et alimentaires n’est plus considéré comme réellement impératif.
La laïcité est agitée comme un symbole pour faire croire qu’elle existe mais
devient une laïcité à géométrie variable où l’école préempte les enfants dès le
plus jeune âge pour leur inculquer une nouvelle « religion », celle
de l’appauvrissement du savoir mis en lumière dans toutes les statistiques comparatives
mondiales, la déstructuration comme par exemple la théorie du genre et l’initiation
à la sexualité dès le plus jeune âge alors que les préoccupations de l’enfant
sont bien ailleurs.
Ce matraquage par les
symboles a pour conséquence de venir alourdir encore la chape de plomb qui
pesait déjà fortement sur la liberté de pensée et de jugement. Mais prôner l’unité
ne peut inclure ces lancinants discours de culpabilisation des actions
historiques françaises, dont la colonisation jusque dans nos écoles où les
élèves en mal d’intégration n’en retirent qu’une raison de se rapprocher de la
civilisation familiale qui leur est montrée en exemple dans leurs foyers.
Prôner la laïcité, ne s’accommode pas d’un pouvoir qui est présent dans le
spirituel, déroge à la loi de 1905, et pratique des « accommodements
raisonnables » qui s’avèrent « déraisonnables » pour la réussite
d’une intégration, à défaut d’une véritable assimilation. Les réussites sont
voyantes et cachent une radicalisation croissante chez les jeunes et un rejet
pur et simple de la civilisation occidentale. Les djihadistes ont alors beau
jeu pour montrer toutes les dérives de notre civilisation d’origine.
Malheureusement tout cela n’est pas le fruit du hasard et rentre dans un plan
de globalisation où l’interpénétration des cultures doit amener à un homme
unique, dont les repères sont supprimés les uns après les autres, la religion,
la famille, la nation, l’histoire. Cet homme devient appauvri
intellectuellement, dépourvu de sens critique, déstructuré et apathique donc
facilement manipulable et corvéable… C’est ainsi que l’on parvient à faire
approuver par le citoyen la guerre tous azimuts… au nom de la peur, le
transformant lui aussi en bourreau de femmes et d’enfants.
Les symboles structurent une nation, et la fédèrent,
Sauf quand ils ne sont plus que des chimères
Des chiffons rouges vers lesquels
Le peuple fonce aveuglément !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF
du Languedoc-Roussillon
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