Une fois remis à leur
juste valeur les peurs qui angoissent nos concitoyens, il faut définir les axes
prioritaires que le gouvernement doit traiter en urgence. Le premier sujet dont
j’ai parlé dans l’article précédent, c’est la sortie unilatérale de l’UE ou
avec d’autres pays comme l’Italie. Le but est la sortie, d’une monnaie régie
par l’Allemagne et de la tutelle américaine. Ce retour à la souveraineté nous
fait reprendre l’autonomie budgétaire, bancaire et économique, la maîtrise, de
nos frontières, de notre armée et de nos forces de sécurité intérieure, de la
primauté de la justice française et de la Constitution française sur le droit
européen pour toute association ultérieure de pays européens. Cette dernière
disposition est le cadre de reconstruction d’une nouvelle Europe des Nations
pour les 31 membres de l’Espace Économique Européen. La France ne renierait que
l’Europe à finalité fédérale actuelle construite sur les bases d’un pays européen
dominant et une collusion avec les intérêts des États-Unis. Les opposants à cette
vision de l’avenir ne manquent pas de brandir l’argument du catastrophisme sans
plus de pouvoir de conviction que leur propre autorité sur la pensée des
citoyens. Dans les faits nous serions dans le cas de la Norvège, de la Suisse,
de l’Islande dont on peut dire que les deux premiers sont les pays en tête dans
le plupart des classements internationaux et que le troisième vit bien
désormais.
Alors
arrêtons de paniquer et faisons naître un débat constructif entre partisans et
adversaires, premier acte de retour à une vraie démocratie. Il va de soi que
toute mesure remettant en cause les traités doit faire l’objet d’un référendum
qui reste le meilleur moyen de créer un débat démocratique qui va informer et
non enfumer le peuple, comme d’habitude. On va supposer que le débat a eu lieu
et que les citoyens ont voté pour la sortie de l’UE. Il s’agit alors de s’attaquer
aux mesures indispensables à prendre. La reprise de la souveraineté a un effet
immédiat pour ce qui concerne la monnaie, à savoir la compétitivité des
entreprises, le budget, la dette, les importations et exportations et les effets
bancaires dont le crédit, toutes choses liées de près ou de loin à l’économie.
Il
faut sur ce point revenir sur la banque centrale qui deviendrait la Banque de France
et non la BCE, tout au moins en attendant une refondation de l’Europe. La
contestation du retour à la création de la monnaie par une banque nationale
sous contrôle de l’État prétend qu’alors l’État fait marcher la planche à
billets à sa guise à taux nul. Il crée ainsi inévitablement du déficit sans qu’un
frein, au moins un intérêt dissuasif l’en empêche. C’est l’argument dont ce
sont servis les banquiers pour montrer l’utilité de la BCE qui, dans ses
statuts ne prête pas aux États, ce qu’elle a pourtant fait pour la Grèce !
L’argent qu’elle crée est déversé sur les banques des différents pays, et c’est
à elles que l’État emprunte. Ce filtre supplémentaire introduit donc un intérêt
collecté par les banques auprès des pays. Ces sommes ne reviennent pas à la BCE
pour le bien collectif mais dans les mains des banquiers. On comprend donc que
les premiers opposants à la sortie de l’euro sont ceux-ci. L’aréopage de la BCE
est constitué des banquiers centraux des pays avec une influence très
importante de la banque allemande. Ceci explique le poids de l’Allemagne sur
les politiques budgétaires. La Grèce, qui subit les diktat de la troïka (FMI,
UE, BCE) en est la meilleure illustration.
Le débat sur la
Banque centrale en cas de reprise de souveraineté est évidemment essentiel. La
solution d’une banque indépendante de l’État, avec des statuts du même tonneau,
n’est pas une bonne solution car elle détourne de l’argent de l’État vers les
banques. Par contre la nécessité qu’un frein soit mis aux dépenses de l’État
est nécessaire. Je ne rentrerai pas sur l’opportunité de telle ou telle mesure pour
garantir la maîtrise de la création monétaire mais on peut penser que la
représentation parlementaire et la Constitution pourraient en être garants. Il
n’est pas de pays sain sans une maîtrise budgétaire basée sur les vieux
principes de la ménagère : ne pas dépenser plus que ce que l’on gagne, n’emprunter
que pour accélérer les investissements rentables ou indispensables à la mise à
niveau des moyens et à la santé. L’État se gère comme une entreprise, à ceci
près qu’il n’est pas là pour faire des bénéfices mais pour gérer au mieux le
pays dans le but du bien commun. Toutes proportions gardées, c’est le
fonctionnement d’une association loi 1901.
L’argent
reste le souci numéro un dans tous les États du monde et dans toute son histoire mais il faut savoir quoi en
faire. Multiplier le nombre de fonctionnaires n’est pas à priori la meilleure
utilisation, surtout quand on se signale comme un des pays en comptant le plus
par habitant. Dans une entreprise on ne résout pas à priori les difficultés en embauchant,
c’est même la dernière solution adoptée quand on ne peut pas en trouver d’autres.
L’augmentation des commandes peut être absorbée par une meilleure organisation,
une meilleure productivité. L’embauche est le dernier choix car il engage implicitement
l’entreprise à se maintenir au même niveau de commandes pour faire face à ce
surplus de charges. Ceci nous amène à un mode de fonctionnement de l’Etat où la
principale dépense publique de l’Etat, ses fonctionnaires, soit l’objet d’un
cadre institutionnel strict, au niveau national, et dans toute sa déclinaison
jusqu’à la commune. Selon un récent rapport de la Cour des comptes, la masse
salariale publique représente 13% de la richesse nationale (PIB) en France,
soit 278 milliards. Embaucher des fonctionnaires, à fortiori pour des emplois
fictifs, ne peut être un remède au chômage. N’oublions pas que le fonctionnaire
a encore un emploi à vie. Il engage donc tous les budgets à venir. Faut-il
supprimer cet avantage ? C’est un vrai débat qui doit tenir compte de l’ensemble
comparatif des caractéristiques des emplois publics et privés. Comme dans le
privé, tous les emplois publics n’ont pas les mêmes caractéristiques. Un examen
par branches est sans doute nécessaire.
Il
nous faut parler de l’organisation de l’Administration française sur l’ensemble
du territoire car bien gérer une entreprise demande une structure de
commandement et d’action adaptée à ses objectifs. On en parlera dans un
prochain article.
L’argent est toujours roi et les
prédateurs sont toujours les mêmes
Que nous soyons sous la Royauté ou en
République.
Les meilleures périodes de notre
histoire
Furent ainsi celles les mieux gérées
Et celles où la guerre n’a pas
Ponctionné outre-mesure.
Les caisses de l’État.
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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