Deux
évènements majeurs vont définitivement clore l’histoire gaullienne de la France
de l’après-guerre, l’histoire d’une France indépendante qui avait obtenu un
siège permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU, créé sa propre force nucléaire
de dissuasion, et demander aux bases de l’OTAN de quitter le territoire
français. Ce fut l’époque des premiers graffitis, un nom bien français, où les
français écrivaient sur les murs, les ponts, les bâtiments : « US
go home » et où les bases américaines sont parties ailleurs, en Allemagne,
en Italie, en Espagne, etc. Aujourd’hui on ne « graffite » plus, on « tag » :
« Stop au nucléaire » et « Stop au réchauffement climatique ».
Ces deux derniers tags sont d’ailleurs l’illustration de la perte de boussole de
notre pays, car le nucléaire ne participe en rien au réchauffement climatique…
c’est pourquoi on veut l’arrêter ! Logique non ? Les mots sont
toujours porteurs des grands changements de la mentalité d’un pays. En
cinquante ans la langue anglo-saxonne a envahi notre pays et l’hégémonie américaine
étend son emprise sur l’euro, sur l’UE, sur notre défense, notre politique étrangère,
sur notre économie. Toutes les barrières qui constituent l’identité d’une
nation sont en train de disparaître.
Que
reste-t-il de notre indépendance, celle pour laquelle De Gaulle a affronté les États-Unis, la première puissance du monde ? Il a redonné à la France la
fierté que notre peuple avait perdue dans une guerre ou résistance et
collaboration donnaient une image brouillée de notre pays. Cette guerre
laissait le sentiment que la France ne pouvait plus lutter seul. Le mérite de
De Gaulle fut de montrer qu’il n’en était rien. Cette fierté s’est perdue, sous
Giscard d’Estaing avec ses yeux rivés sur l’Europe et surtout par François Mitterrand
persuadé que la France ne pouvait survivre seule. C’est à partir de ce moment
que la France a commencé à occulter son avenir. Ce fut l’immigration
incontrôlable avec le regroupement familial qui fut rendu légal, et
institutionnalisé, par le président Valéry Giscard d'Estaing. Ce fut la fin des
années fastes dites des Trente Glorieuses sous Pompidou, la fin de l’équilibre budgétaire.
Malgré tout la France restait un phare de développement économique et social et
l’objet d’envies.
Avec
François Mitterrand on est tombé dans l’aventure européenne amorcée par Giscard
mais aussi dans l’accroissement de la dette publique et avec le traité de
Maastricht la perte de la gestion de notre monnaie, et de nos frontières. L’UE,
enfant de la stratégie américaine, commençait sa progression vers le
fédéralisme, et son adoption de la mondialisation sous la coupe du dollar, et
de la puissance du complexe militaro-industriel et financier américain. Depuis
l’étau de l’UE se referme sur l’indépendance française qui a cru dominer l’Allemagne
grâce à l’euro, tout en permettant sa réunification. Elle se trouve finalement sous
le joug d’un euromark qui la pousse dans l’austérité.
On
doit au Président Chirac, le seul moment où la France a fait entendre sa voix,
par son refus de participer à la guerre d’Irak, gagnée rapidement sans nous, ce
qui prouve d’une part que lorsque les USA
veulent gagner une guerre, ils y mettent les moyens, et que d’autre part nous n’avions
aucune raison d’y aller. Apparemment son exemple n’a pas fait école chez
Sarkozy et Hollande. Sous Chirac le référendum français sur le traité
établissant une constitution pour l'Europe (aussi appelé traité de
Rome II ou traité de Rome de 2004) eut lieu le 29 mai
2005. A la surprise générale 54,68% des français votèrent NON. Ils signèrent en
même temps la fin du recours au référendum par le pouvoir français et l’UE.
Les
présidents suivants n’ont pas cessé d’œuvrer pour la perte d’indépendance de la
France. Ce fut avec Sarkozy d’abord la réintégration de la France dans le
commandement militaire intégré de l’OTAN, votée en mars 2009. La France réintégrait
le comité des plans de défense mais restait en dehors du groupe des plans
nucléaires. Il est fort intéressant de noter que cette décision suscite un vif
débat au sein de la classe politique. Le Parti socialiste, dans un communiqué
publié le 10 février 2009 par François Hollande, dénonce la perte de la
capacité de la France à défendre une politique étrangère autonome ! Le
Parti communiste estime quant à lui que ni la France, ni l’Europe ne doivent
être associées à une stratégie fondée sur la hiérarchie des puissances, sur la
force et sur la guerre tandis que Jean-Pierre Chevènement juge la décision
inopportune.
Ce fut
ensuite, le 2 mai 2012, le pacte budgétaire européen, officiellement
appelé Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance (TSCG)
avec la fameuse « Règle d’Or » budgétaire. Elle introduit le principe
de l'équilibre ou de l'excédent des budgets des administrations publiques, la
limite du déficit structurel autorisé (hors effets conjoncturels… effets
discutables et discutés) est portée de 1 % à 0,5 %, la convergence à
moyen-terme vers la dette à 60% du PIB et le déficit public inférieur à 3%
selon un plan d’ajustement réduisant la dette publique d’un vingtième par an.
Il est à noter que l'adoption du pacte interviendra, malgré la forte opposition
d'une partie des syndicats, des partis politiques (le PS avec François Hollande),
dont certains demanderont la tenue d'un referendum que le gouvernement refusera
car « les Français se sont exprimés
au moment de l'élection présidentielle et des législatives ». Le recours
au référendum est exclu pour longtemps.
Dès
son élection François Hollande renie son opposition au TSCG et le fait mettre
en application par la loi le 26 novembre 2012. Le budget français est
définitivement jugé et contrôlé par les technocrates de Bruxelles. Pierre
Moscovici, le recasé Commissaire européen, ne manque pas de le faire savoir à
Michel Sapin. Il faut noter que la France, ne pouvant respecter ses engagements
sur le déficit public, n’arrête pas de demander des dérogations pour repousser
les objectifs dans le temps et que le climat avec l’Allemagne s’en ressent.
Celle-ci s’impatiente et le respect d’un déficit public inférieur à 3% en 2017
va être difficile à tenir. Dans un autre ordre d’idée, on a vu combien la
maîtrise de nos frontières était illusoire avec l’affaire des Roms où Valls s’est
fait tancé par l’UE.
Mais
deux faits majeurs vont avoir lieu. Le premier c’est le TAFTA, le traité de
libre-échange outre-Atlantique, pour lequel la France ne manifeste pas son opposition formelle alors
qu’il ouvre le marché européen où l’effacement des droits de douane est
beaucoup plus favorable aux États-Unis et où une juridiction privée pourra
mettre en cause même les États. Mais la cerise sur le gâteau est la
réintégration complète de la France dans l’OTAN, ce qui implique son retour
dans le Comité des plans nucléaires, donc la fin de l’utilisation unilatérale
de notre force nucléaire ! Dans le projet de loi déposé le 4 janvier, il
est ainsi écrit qu’« en 2009, la France a décidé de réintégrer la
structure de commandement de l’OTAN. En conséquence, elle a recommencé à
accueillir du personnel de l’Organisation dans ses quartiers généraux
militaires sans que ses QG ne bénéficient toutefois d’aucun statut
international. Seuls des arrangements de circonstance ont permis jusqu’ici
l’accueil de personnels de l’OTAN dans les QG situés sur le sol français. L’attractivité du territoire français
s’en trouve affectée de même que l’influence française au sein des
structures de commandement. »
A
propos de la réintégration dans l’OTAN par son prédécesseur , François Hollande
lançait, alors premier secrétaire du parti socialiste, à la tribune de
l’Assemblée Nationale fin 2008 pour défendre une motion de censure portée par
le groupe socialiste : « Dans toute démocratie digne de ce nom, de tels arbitrages auraient
été rendus après un vaste débat dans le pays ». Hollande était
alors partisan du référendum en somme. Sarkozy avait commencé le
travail. Hollande, en rompant définitivement avec la tradition d’indépendance
de la France en matière militaire, coupe le dernier symbole de notre
indépendance. Nul doute que cette fois c’est le gouvernement qui va écrire « US come here ! » et
nous aurons droit aux bases de l’OTAN, comme nos voisins européens, donc une
cible privilégiée de la Russie, nouvellement re-désignée comme ennemi numéro un,
alors qu’une troisième guerre mondiale est dans les cartons des stratèges
militaires américains ! Bientôt le peuple réécrira : « US go home » !
Nous disons définitivement adieu à De
Gaulle !
La France perd totalement son
indépendance
Dans le désarroi et l’apathie de son peuple.
Le servage au Nouvel Ordre Mondial
Continue son œuvre destructrice !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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