Nos derniers Présidents ont envoyé le
pays dans des conflits qui ne sont toujours pas refermés et où l’espoir d’en
sortir vainqueurs s’amenuise. Le conflit dans les Balkans se rallume, celui de
l’Afghanistan pourrit, celui de la Libye est un désastre, celui du Mali n’a
rien réglé, celui de l’Irak et de la Syrie est visiblement entretenu. D’ailleurs
la victoire en Syrie ne peut être que celle des Russes et des Kurdes. Celle en Irak
ne calmera pas la guerre de religions et le conflit renaît déjà en Libye, sur
toute l’Afrique occidentale et la corne de l’Afrique. Les Frères Musulmans ne
désarment pas. Nous sommes en guerre tonne Valls, mais le peuple y est-il
mentalement réellement prêt ? Lui a-t-on réellement posé la question et
montré ce que cela voulait dire ? « Je ne vous promets que du sang et des larmes » disait Churchill.
Ce que l’on nous impose c’est « je
vous prends de vos libertés, pour assurer votre sécurité… mais à l’impossible
nul n’est tenu ». La perte de libertés peut devenir pérenne et je vais
en graver l’urgence dans la Constitution, dit Hollande. C’est un marché de
dupes !
La peur obscurcit beaucoup le jugement de ceux qui la
ressentent. Mais la guerre n’effraie pas les politiques qui la déclarent de
leur pupitre ou de leur bureau mais n’endosseront jamais le costume militaire
et n’ont que, pour bien peu d’entre eux, des enfants sous l’uniforme et en théâtre
d’opérations. Ceux de ma génération ont connu l’Indochine puis l’Algérie, ont
vécu une guerre où nous avions un général de réserve à la tête de l’État. Il
avait combattu, la guerre avait un sens dans sa chair. Aujourd’hui ce n’est
plus le cas. Ceux qui envoient leurs soldats à la guerre à l’extérieur et
récupèrent la guerre à l’intérieur sont des irresponsables. Ils jouent à la
guerre, ce qui est bien différent. Ils se déclarent en état de guerre et ils la
font de plus sans la déclarer officiellement en pratiquant le droit d’ingérence
qui fait fi des autorisations internationales.
Les moins de 70 ans ne connaissent
pas la guerre, ils en ont entendu parler, ils l’ont vue à la télévision, dans
les cinémas, sur Internet, ils l’ont lue en se faisant bronzer sur la plage.
Les plus jeunes n’ont pas connu l’armée de conscription. La guerre pour la
très grande majorité des français ne se voit que dans les attentats. Peu d’entre
nous en sont véritablement témoins. Ils voient ailleurs sur leurs écrans un théâtre
d’ombres où l’on ne parle que de nos succès et de l’horreur des actions
ennemies. Ils ne connaissent pas l’angoisse du soldat qui ne voit pas son
ennemi mais qui sait qu’il peut le tuer à tout moment comme l’ont connu ceux
qui ont combattu dans les djebels en Algérie. Ils ne connaissent pas le bruit
strident des chasseurs qui piquent sur vous. Ils ne connaissent pas le
ronflement des bombardiers au-dessus de leurs têtes qui annonce la fuite aux
abris et le tonnerre, le fracas des bombes. Mais voyez-vous aujourd’hui c’est
nous qui répandons la mort au Moyen-Orient. C’est aussi nous qui poussons des
réfugiés dans les camps turcs et qui les recevons ensuite en Europe et bientôt
en rangs serrés aussi chez nous. C’est nous qui envenimons la haine et qui
voyons en retour des français innocents s’affaisser dans des mares de sang dans
les rues de Paris et d’ailleurs.
Nos dirigeants le savent. Les pays
occidentaux, à l’instar des États-Unis qui enclenchèrent ce mouvement en
Afghanistan mais surtout en Irak, sont en train de se calquer sur le modèle de
mercenariat, majoritairement employé dans les guerres colonialistes qu’ils mènent
: ça fait moins de remous politiques. Car la notion D’État est en train de
disparaître, selon les vœux les plus chers du broyeur UE/OTAN. Et compte-tenu
de l’âge moyen des populations occidentales, beaucoup d’aînés ont vécu 1 voire
3 guerres dans leur longue vie et en ont tiré les conclusions désabusées qu’ils
partagent, du genre “tout ça pour ça
!”.
Alors le peuple est-il mentalement prêt à défendre
notre pays et à accepter la véritable guerre où l’on ne donne pas des coups
sans en prendre ? Il a seulement peur et dit tout simplement à ses
dirigeants « Otez-moi la peur, si la
porter ailleurs me l’ôte, allez-y ». Car il y un monde entre la guerre
menée par des troupes dans un pays étranger et une guerre sur notre territoire qui
mobilise toutes les ressources humaines et opérationnelles d’un pays et encore
un autre monde quand votre fils doit partir la faire. Un sondage Gallup de 2014 pose la vraie
question : « Qui est prêt à se
battre pour son pays ? ». Le résultat est clair sur le peu d’envie qu’ont
les sociétés occidentales, en particulier méditerranéennes, à véritablement s’impliquer
dans la guerre. Les français sont sommés d’aider leur gouvernement à faire la
guerre mais ils se sentent au fond encore en paix. Ils regardent la guerre de
loin. « La paix et l’abondance
engendrent les lâches : la
nécessité fut toujours la mère de l’audace » (William Shakespeare,
Cymbeline). En France les NON l’emportent de 24% sur les OUI dans le sondage.
La nécessité de la guerre ne s’impose pas réellement au peuple français, elle
est imposée, ce qui est bien différent ! Jeanne d'Arc disait seulement : "Boutons les anglais hors de France" !
Alors il serait temps que le Président écoute vraiment son peuple.
Car ce n’est pas le servir que d’en faire la cible numéro 1
Aux yeux d’un ennemi que l’on combat mollement
Et dont la victoire se mesurera à la peur
Qu’il engendrera chez nous !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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