Le projet de loi sur le mariage pour tous est parti vers le Sénat après des séances houleuses mais son issue ne faisait aucun doute. Même si l’adoption d’enfants fait partie du projet de loi, l’adoption définitive du projet ne règlera pas grand-chose puisque les problèmes d’éthique et de filiation, qui sont au cœur de cette évolution de la civilisation, ne sont pas réglés. Le projet de loi sur la famille qui doit aborder ces aspects voit se lever des réticences même au sein de la majorité sur la PMA et surtout sur la gestion pour autrui, la GPA.
Le gouvernement a décidé d’attendre l’avis du Conseil d’Ethique, dont on peut penser que son vote risque d’être défavorable et qui ne rendra son avis, seulement consultatif, qu’à l’automne. Visiblement la suite n’intéresse plus vraiment le pouvoir. La France s’est passionnée pour ce débat et le clivage a été marqué dans la population qui s’est détournée pour un temps des problèmes économiques qui génèrent des licenciements et des fermetures d’usines. Une loi, qui ne contente la population homosexuelle concernée que si elle arrive au bout de l’égalité des droits pour tous, ne peut s’arrêter au mariage pour tous.
Le lancement de ce débat qui aura sévèrement divisé les français et dont l’urgence ne trouvait qu’une faible explication par sa présence dans les promesses du candidat à la présidence, apparait comme un leurre. Ce leurre va d’ailleurs mettre la majorité dans l’embarras car l’opposition a trouvé un bon sujet et ne désarmera pas, mais de plus une partie de la gauche reviendra sur la poursuite du droit pour tous après le mariage pour tous.
La guerre au Mali a mangé son pain blanc et nous rentrons dans une phase beaucoup plus confuse où les appuis extérieurs se lasseront vite dans une guerre d’usure à la mode afghane. Nous sommes devenus les attaquants d’un territoire du nord Mali dont les bédouins musulmans, appuyés par l’islamisme, demandaient l’indépendance. Nous nous dirigeons donc vers des dépenses guerrières qui dépassent déjà les 70 millions d’euros, alors que l’issue victorieuse n’est toujours pas acquise et que la promesse de détruire les terroristes toujours pas tenue.
Nous retombons donc dans la réalité de la crise économique qui frappe particulièrement la France et dans une guerre monétaire clairement ouverte. Le Japon a réussi à dévaluer sa monnaie de 20%, notre industrie automobile a donc du souci à se faire. Les grands manipulateurs sont les Etats-Unis et la guerre contre l’euro a vu le dollar baisser de 8% en quelques semaines. Cette situation ne préoccupe pas l’Allemagne qui a un pourcentage d’échanges extérieurs dans l’UE beaucoup plus élevé que le nôtre.
La Cour des Comptes vient de mettre le doigt sur ce qui semble inéluctable, le non-respect plus que probable du déficit public à 3% à cause d’une non-maîtrise des dépenses publiques et de prévision de croissance à 0,8% trop optimiste. La réduction des dépenses publiques et de la fiscalité s’avèrent deux urgences que, pour l’instant, ce gouvernement maîtrise moins bien que le précédent.
Le leurre ne va pas fonctionner longtemps et la rue va accueillir des salariés licenciés. La France prend petit à petit le visage des pays du sud mais la vitesse s’accélère. Le Français épargne toujours par réflexe de défense. Il n’envisage pas encore que l’Etat puisse la bloquer à son profit pour payer sa dette, ce qui serait un moyen efficace de diminuer la charge des intérêts de la dette.
Quand le monde économique nous agresse,
Quand il faut y mobiliser toute notre énergie
Etait-ce l’heure du leurre ?
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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