Le scandale de la viande de cheval, qui fait beaucoup parler de lui, n’est en fait que l’une de ses manipulations frauduleuses que l’on voit surgir régulièrement. La santé publique n’est pas en cause dans ce cas et cette affaire occulte le désespoir des salariés qui voient le chômage fondre sur eux. L’arrêt des moyens de production d’acier est en cours à Florange. Le président Hollande est revenu de la réunion des chefs d’Etats européens avec bien peu de décisions en notre faveur, si ce n’est la PAC maintenue avec néanmoins une diminution substantielle.
Notre pays se retrouve donc face à lui-même et dans une situation peu favorable de déficit public non maîtrisé et une croissance atone qui ne peut qu’augmenter le chômage. Les grandes manœuvres, pour faire plier l’Allemagne en lui faisant accepter un déficit public français au-dessus des 3% promis, ont déjà commencé. La Chancelière allemande Angela Merkel ou son entourage savent parfaitement ce qu'est la conjoncture" et sont "trop averti(s) pour ne pas comprendre que « quand la conjoncture est défavorable, tenir des objectifs aussi ambitieux est évidemment très délicat », a encore estimé Jérôme Cahuzac.
On ne serait être plus clair. L’objectif est, non pas de faire des économies sur le budget de fonctionnement de l’Etat, mais de faire admettre notre non respect des engagements auprès de l’Allemagne principalement. La croissance ne sera pas non plus au rendez-vous. L’austérité par l’augmentation de la pression fiscale diminuera la demande intérieure et l’euro fort diminuera plus nos exportations que nos importations en pétrole et en matières premières.
La crise de l’industrie automobile est symptomatique de notre faiblesse de compétitivité. Après l’affaire de l’usine d’Aulnay (PSA), le plan social « soft » de Renault, la question resurgit en raison des résultats désastreux de PSA. Depuis la fin de 2011, les pertes opérationnelles de PSA sont en effet de l’ordre de 200 millions d’Euro par mois. Les résultats consolidés indiquent quant à eux des pertes sur l’année 2012 qui sont estimées à plus de 5 milliards. Le groupe PSA vient de déprécier massivement ses actifs. L’argent frais manquant pour le développement des voitures hybrides, on ne voit pas comment – à terme – PSA pourrait refuser une entrée de l’État dans son capital.
Jean-Marc Ayrault désavoue son ministre du budget, Jérôme Cahuzac, qui a pour sa part reconnu que la possibilité existait pour l’État d’entrer dans le capital de PSA par l’intermédiaire du Fond Stratégique d’Investissement. On n’en est plus à un couac près. Il s’agirait de mettre de l’argent public dans une entreprise privée en difficulté créant une situation à double risque. Le risque est économique dans le cas où l’entreprise ne réussit pas son redressement et engendre donc la perte du capital investi par l’Etat. Le risque est politique car d’une part cela crée un précédent et d’autre part l’Etat se verrait adouber un plan de licenciement dans un plan national de lutte contre le chômage.
Ceci pose le problème de cohérence générale de la politique du gouvernement. Il n’est pas possible d’avoir une politique industrielle sans réfléchir sérieusement à l’évolution de la demande, tant en France que chez ses voisins, et sans penser la compétitivité à travers l’instrument du taux de change. L’industrie française est sous le coup d’une monnaie trop forte, d’une montée de la productivité des pays émergents et du dumping social de pays à fables salaires et aux contraintes environnementales faibles.
On ne voit pas comment notre pays peut échapper à une dévaluation de la monnaie utilisée et à des mesures protectionnistes ciblées. Le gouvernement n’a, de toute évidence, aucune recette valable pour l’instant si ce n’est de creuser la dette… jusqu’à quand ? Pour l’on tarde, plus la remontée sera pénible.
En économie l’attentisme creuse la tombe.
Nos fossoyeurs s’en occupent depuis trente ans.
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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