Selon l’AFP : Les grandes puissances du G20 se sont engagées samedi 16 février 2013 à Moscou à ne pas sombrer dans une "guerre économique", en écartant toute stratégie monétaire agressive et en semblant lâcher un peu de lest sur la rigueur budgétaire de plus en plus accusée de plomber la reprise mondiale.
On ne peut être plus menteur. Evidemment si tous les pays font la course à la dévaluation, on ne sait plus vers quelle catastrophe on peut aller. Par ailleurs un certain nombre de pays ont déjà fait leur « réajustement monétaire », comme le Japon, la Chine, partiellement les Etats-Unis et même les Britanniques. Ces pays ont donc intérêt à bloquer la situation actuelle de la concurrence monétaire au point où elle en est arrivée ! On ne peut avoir plus de duplicité que le ministre britannique des Finances qui a déclaré : "Le monde ne doit pas faire l'erreur (...) d'utiliser les devises comme instrument de guerre économique"… of course, my dear !
C’est pourtant bien le cas avec une Chine soupçonnée de maintenir artificiellement le Yuan en dessous de sa valeur naturelle pour doper ses exportations. C’est pourtant bien le cas avec les Etats-Unis qui font marcher la planche à billets à raison de 85Mds$ tous les mois. Le Japon est prêt à le faire d’une façon illimitée pour soutenir son économie. Tous le font au détriment de leurs partenaires commerciaux.
A l’inverse du G7 qui estimait que les changes devaient être « déterminés par les marchés », les Etats du G20 s'engagent donc dans leur communiqué final publié samedi à "s'abstenir de procéder à des dévaluations compétitives". "Nous ne fixerons pas de cibles de taux de changes à des fins de compétitivité". On ne peut pourtant pas attendre grand-chose de la Chine qui ne s’est engagée qu’à évoluer rapidement vers cet objectif… autant dire quand bon lui semblera et ce n’est pas pour demain.
On a proféré des propos qui n’engagent à rien comme : les ministres des Finances et banquiers centraux soulignent que la politique monétaire doit « continuer à soutenir la reprise économique ». On s’accorde sur le relâchement de l’austérité, c’est-à-dire que l’on avalise la continuation de l’endettement et qu’on est prêt à accorder des délais à l’ajustement des déficits publics. Voilà qui contente les pays européens du sud et la France mais qui ne résout rien.
On est toujours à la recherche de « stratégies budgétaires à moyen terme crédibles ». A Toronto, en 2010, ces Etats s'étaient engagés à réduire d'au moins de moitié leur déficit public à l'horizon 2013, ce que plusieurs gouvernements ne sont pas parvenus à faire. A Moscou on s’est encore gargarisé de grandes intentions du style : il faut coordonner les efforts vers une croissance "forte, durable et équilibrée". Qui osera dire le contraire ! Ses promesses de Gascon n’engagent personne. Le communiqué final ne publie d’ailleurs aucun engagement chiffré.
Qui plus est, ces plans devront être mis en œuvre « en tenant compte des conditions économiques à court terme et des marges de manœuvre budgétaires là où elles existent ». Evidemment notre ministre des Finances Pierre Moscovici ne pouvait que se réjouir de trouver un appui pour faire lever l’engagement du déficit public à 3% que nous ne pourrons tenir. Selon lui, « La prise en compte de la situation économique doit nous permettre de ne pas ajouter de l'austérité à la récession ». Nous aurons les deux, mais nous venons de remporter une grande victoire… à la Pyrrhus, notre dette va continuer d’augmenter.
La cuisine française est la meilleure du monde
Mais à force de rajouter de la sauce
On finit par noyer le poisson !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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