Le premier ministre ne peut plus mentir aux français, la zone euro est malade d’une économie qui plie sous la guerre des monnaies. Le président Hollande savait depuis longtemps que le déficit de 3% en 2013 ne pouvait être tenu. Il avait d’ailleurs commencé les travaux d’approche de ses partenaires pour desserrer l’obligation faite à la France de respecter son engagement. On ne parle même plus du respect d’une dette en deçà des 90% du PIB. Démentant les récents propos de son ministre des finances, Ayrault vient de l’avouer au peuple français.
Ce n’est évidemment pas un scoop pour ceux qui s’intéressent un peu à l’économie de notre pays. De toute évidence le fait que l’Europe s’enfonce dans la récession avec une décroissance de 0,6% au quatrième trimestre 2012, est presque une aubaine pour avouer que la France ne fait pas pire avec 0,3%. On se réjouirait presque que l’Allemagne fasse moins bien que nous avec -0,6%. C’est dire où nous en sommes. Ne parlons pas de l’Italie avec -0,9%, du Portugal à -1,8% ni bien sûr de la Grèce qui affiche -6%.
Le plus significatif est sans doute l’entrée en récession des Pays-Bas avec -0,2%. Cette fois c’est l’ensemble de la zone euro qui s’enfonce. On ne peut être que dubitatif lorsque l’on entend des journalistes économiques proférer que l’euro est sauvé. Sans doute veulent-ils dire que l’euro est sauvé et que la zone euro coule corps et biens. Le courage de nos dirigeants français est affligeant. Leur souci principal semble être de tenir le plus longtemps possible dans le mensonge devant la dureté de la tâche qui leur est assignée.
Il n’y a pas de porte de sortie de crise dans la douceur. La monnaie euro est tenue par l’Allemagne et la France endettée jusqu’au cou. La marge de manœuvre de la France ne peut se résumer à un soutien aux entreprises soit par l’investissement massif dans des grands travaux structurels productifs, soit par un allègement important sur la pression fiscale pour doper la consommation intérieure et développer l’exportation. L’une et l’autre de ces solutions demandent de trouver le financement qu’elle n’a pas, sauf… à diminuer drastiquement la dépense publique de fonctionnement.
Que fait le gouvernement ? Au lieu de se pencher d’abord sur ses propres dépenses d’Etat, il prévoit de diminuer les subventions aux collectivités territoriales. On voit que l’Etat n’est pas capable de réagir sainement et que la perspective de ne plus chercher la fuite dans la pression fiscale le rend impotent. Le rideau est donc tombé, la réalité s’impose à la France comme à la zone euro. L’Etat montre son impuissance dans la relance de l’économie. L’urgentiste Montebourg, le Don Quichotte des moulins automobiles, a beau agiter son drapeau « Made in France », la rue se remplit d’hommes et de femmes en colère.
Les grands pays ont choisi la planche à billets et la dévaluation qui en découle pour maintenir leur compétitivité rendant l’euro trop fort. Il était déjà trop fort pour la France et les pays du sud. Il le devient pour d’autres pays du nord. Les politiques d’austérité plombent la Grèce, le Portugal, l’Espagne, l’Italie. Alors restera-t-on aveugle encore longtemps ? Faudra-t-il que les agences de notation dégradent un à un les pays européens et valident la montée des taux d’emprunt à des niveaux insoutenables pour que la réalité du piège de l’euro nous explose à la figure ?
Il est temps de parler d’une zone euro à plusieurs vitesses avec une monnaie adaptée à chacune d’elles si l’on veut encore sauver ce qui reste de la grande idée européenne de la monnaie unique. On peut penser à une monnaie commune, panier de monnaies nationales. Si rien n’est tenté dans ce sens, la France devra quitter l’euro et apprendre à diminuer drastiquement ses dépenses publiques de fonctionnement.
SOS au gouvernement !
Austérité bien ordonnée commence toujours
Par soi-même !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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