La Bourse attend des nouvelles rassurantes dans un climat d'incertitude. En effet les interrogations sont nombreuses et au premier rang d'entre elles la perspective des élections législatives italiennes les 24 et 25 février. Le marché craint le retour d'une instabilité politique en Italie. Autre point sensible, la politique budgétaire aux Etats-Unis et les doutes sur l'évolution de la croissance aux Etats-Unis au deuxième semestre. Seul point positif, le rapport de la Bundesbank qui indique que l'Allemagne va renouer avec la croissance au premier trimestre, après un recul de 0,6% du Produit Intérieur Brut (PIB) au quatrième trimestre 2012.
Si l’Allemagne reprend vite son leadership, nous nous enfonçons toujours plus dans le chômage. Nos gouvernants phosphorent sur la politique d’austérité qui consiste surtout à faire du brainstorming sur les recettes fiscales, baisse des allocations familiales et des retraites par exemple. On ne semble pas porter un grand intérêt au rapport de la Cour des Comptes. Celle-ci a publié mardi 22 janvier un rapport d'évaluation des politiques publiques françaises en matière de chômage et d'emploi. Ses conclusions sont accablantes sur l'usage fait par l’État d'environ 50 milliards d'euros annuels.
Il constate que le chômage augmente plus vite en France que chez nos voisins. Etant entendu que la conjoncture économique est difficile pour tous les pays, on peut voir deux raisons spécifiques au nôtre. Il cite d'abord l'absence de recours en France au chômage partiel (question tabou chez les "syndicats" de salariés), mais surtout l'existence d'inégalités criantes en France (bien plus que chez ses voisins) entre ceux qui ont un emploi stable et protégé et les dizaines de milliers de salariés à la précarité subie (plus nombreux encore que chez nos voisins européens). Ensuite, le régime d'assurance chômage, lourdement déficitaire (endettement de 9 milliards en 2009, prévu à 18,5 milliards en 2013) est en grande partie dû à seulement 3% des salariés français, les intermittents du spectacle.
Les dispositifs d’aide au retour à l’emploi sont obsolètes. « Utilisés en France alors qu’ils ont quasiment disparu dans les autres pays, les contrats aidés, particulièrement ceux du secteur non marchand, n’ont pas permis par ailleurs d’obtenir des résultats satisfaisants en termes d’insertion durable dans l’emploi. Ces résultats médiocres tiennent à un ciblage défaillant, des durées de contrat trop courtes et un accompagnement insuffisant des bénéficiaires ».
Les 31 milliards annuels de la Formation Professionnelle ont d'après la Cour des Comptes « tendance à reproduire, voire amplifier, les inégalités engendrées par le fonctionnement du marché du travail, la formation bénéficiant plus aux salariés déjà les mieux formés ». Le mythe français de l'égalité de traitement de tous les salariés s'effondre une nouvelle fois.
Mais on ne saurait oublier les critiques de la Cour des Comptes sur les politiques de l’Emploi des Conseils Régionaux, des partenaires sociaux, ainsi que leurs opérateurs (Pôle emploi, OPCA, etc.), sans véritable concertation. De plus « cette multiplicité de centres de décision ne facilite pas la mise en place de politiques ciblées du marché du travail. Les réflexions actuelles sur la décentralisation doivent prendre en compte la nécessité d’une simplification radicale de ce dispositif complexe. »
Le peuple acceptera-t-il longtemps cette gestion de nos finances publiques quand ses gouvernants ne s’ingénient qu’à imaginer de nouvelles sources de recettes fiscales et d’abandons d’avantages sociaux et, année après année, sont taclés par la Cour des Comptes sans réel changement ?
Entre l’inégalité chronique et l’inefficacité structurelle
La politique de l’Emploi est à l’image d’une France
Brouillonne et incapable d’économies.
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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