mercredi 8 avril 2020

Coronavirus : Des masques pour cacher l’avenir


La guerre des masques fait rage dans le monde. Pour vivre heureux vivons masqué. Le message s’est répandu comme la poudre dans le monde occidental. Alors on n’est pas en reste dans nombre de pays pour fomenter des actes de piraterie en s’appropriant les livraisons destinées aux autres. La Tchéquie a tiré la première, Trump fait de la surenchère et détourne les livraisons en se faisant livrer en premier. La Chine se frotte les mains et fait monter les enchères, forte de sa position ultradominante sur ce marché. Mais la France n’est pas en reste. Elle doit rendre des masques à la Suède et l’Etat pique la commande de la région Bourgogne. La France fait figure de pays du Tiers-Monde et demande de tout dans le monde entier, Chine, Russie, Cuba, Venezuela. Après avoir demandé de ne pas porter de masques, elle veut le rendre obligatoire. Dans le premier cas c’était pour protéger les professions de santé au détriment des autres, bientôt ce sera au petit bonheur la chance de ceux qui pourront se procurer des masques.

Alors on commence à assister au bricolage des masques par la midinette parisienne, et par des enfants en quête d’occupation. Cela me rappelle la guerre où le masque devait protéger des gaz de combat et où n’en ayant pas suffisamment on bricolait son masque. Inutile de dire que tout cela tend vers une efficacité illusoire et que, contrairement à la chloroquine, on n’a pas besoin du long processus de validation pour ces masques artisanaux. Là chez Dupont tout est bon. L’important est que le peuple ait suffisamment peur pour porter n’importe quoi plutôt que rien. Certains prennent un foulard ou une écharpe à défaut sans penser à la taille du virus pour qui c’est simplement l’empêcher d’avancer en lui présentant un tunnel à traverser. Tout cela sent l’impréparation, et les décisions autoritaires dont le but sanitaire est loin d’être garanti mais dont l’effet psychologique l’est. Dans le Finistère cela prend une tournure ubuesque alors que depuis 3 semaines on attend le virus l’arme au pied et pratiquement sans masques, on va désormais voir déambuler des ombres masquées qui font prendre des allures fantomatiques à la nuit tombée. On va assister à un carnaval triste où la panique devient de plus grande parce que les gens se disent que le danger doit être encore plus grave que celui avoué pour qu’on les confine et qu’on les masque alors qu’il ne se passe rien. 

Une atmosphère délétère va se mettre en place due à des messages anxiogènes, poussant à voir le pire devant soi. Il faut alors se méfier de tout car personne ne sait si telle personne ou tel objet n’est pas porteur du virus. Qui me dit que le commerçant qui travaille avec des gants n’a pas touché une main contaminée ou un produit de son étal qui l’est ? Le virus a certainement plus d’un tour dans son sac et de multiples voies de pénétration. On bouche un trou par un masque comme on colmate une voie d’eau sur une carcasse pourrie d’un navire où l’eau suinte de partout. On est loin du masque anti-pollution utilisé dans les grands métropoles chinoises où la voie buccale d’ingestion est connue et le diamètre des particules ultrafines bien connu. On est dans celui de l’emplâtre sur une jambe de bois. Mais on va mettre le masque parce qu’on croit à son efficacité comme on va à Lourdes. Macron le sait et d’ailleurs il va à Brégançon sans masque lui. Il sait que la peur permet d’imposer n’importe quoi à un peuple assommé de certitudes proférées en permanence. L’église elle-même le sait a usé de la peur de l’enfer pour garder les fidèles en son sein. Le Nouvel Ordre Mondial le sait quand il fait distiller la peur par des prévisions climatiques catastrophiques. Derrière il y a des marchés de milliers de milliards avec les énergies renouvelables.

La simple distanciation entre les personnes est un réflexe naturel car la phrase « Ne m’approche pas, j’ai le… » fait partie du langage courant. « Eternue dans ton mouchoir ou dans ton coude » est aussi un réflexe appris dès l’enfance. C’est évidemment trop courant et simple pour suffire à paniquer la population. Vous connaissez aussi le « Lave-toi les mains avant de venir à table ou en sortant des WC ». En période d’épidémie c’est le message qui doit être rediffusé largement. Mais ce message n’est pas anxiogène car il fait partie de réflexes acquis pour lesquels il suffit de souligner l’importance en période épidémique. C’est bien là son principal défaut car son efficacité ne peut elle être mise en doute en plus. On ne sait toujours pas si la population aura des masques homologués car la livraison chinoise du milliard de masques est retardée jusqu’à… la Trinité. Si elle est aussi bonne que les blouses qui se déchirent en les mettant on peut avoir quelques craintes sur la qualité de la livraison. 

On rejoint là les réflexions désormais momentanément closes sur le confinement. Il faudra pourtant que l’on nous explique pourquoi l’Allemagne qui laisse la population se déplacer hors des lieux publics, restaurants, spectacles, commerces non essentiels, et masquée seulement dans les endroits confinés, administrations, et usines, n’avait que 19 décès/million d’habitants le 7 avril, alors que nous en étions à 154, l’Italie à 283 et l’Espagne à 295 alors que ces 3 pays confinent les gens chez eux. De plus l’agence Reuters nous apprend que l’Allemagne envisage des opérations de déconfinement à partir du 19 avril. Les chiffres des hospitalisations du 7 avril en France ont brusquement éteint la communication gouvernementale sur ce sujet. Le confinement à partir de la mi-mars devait produire ses effets 15 à 21 jours après, or ces 21 jours de délai sont passés et le nombre de morts/jour a cessé de décroître. On est confondu par la profondeur de l’affirmation selon laquelle sans le confinement on aurait plus de morts, profondeur basée sur un abîme de preuves. Ce qui est sûr c’est que l’économie allemande sera moins impactée que la nôtre où on peut penser à une perte d’une année de ressources du budget national avec la diminution d’un tiers des rentrées fiscales et 150 milliards de relances de l’économie en plus. 

Alors l’avenir est sombre mais il est dû à une politique irresponsable depuis une douzaine d’années de restrictions budgétaires sur tout ce qui touche de près ou de loin à la santé publique. Au lieu de revoir en profondeur la gestion des hôpitaux publics qui a de grandes marges d’économie, on a ciblé les équipements de base et le personnel sanitaire. Même la pénurie de médecins, comblée en partie par des médecins étrangers, est due à une baisse de l’attractivité de la profession, comme pour les infirmières, et à un numerus clausus trop faible. Ceci n’est pas excusable car en 12 ans on peut former beaucoup de médecins généralistes et spécialistes. On constate les mêmes dégâts dans l’Education Nationale et pour les mêmes raisons, peu d’économies de gestion, mais baisse des effectifs et de l’attractivité du métier.

Terminons néanmoins sur un constat moins stressant sur la mortalité d’une grippe particulière. Jusqu’à présent il ne semble pas que l’on aille vers une centaine de milliers de morts mais vers un chiffre de 12 000 décès, ce qui reste dans les chiffres annuels des grippes saisonnières. On peut noter sur ce graphique que le nombre de décès sur les personnes contaminées est en proportion relativement faible et deux fois moins que les guéris même si près de 75% des cas reconnus contaminés sont encore en cours d’hospitalisation. Ceci permet de relativiser les dégâts humanitaires de ce virus sur un plan collectif tout en pensant que de nombreuses familles sont en deuil. Au passage on note que le nombre de décès par contaminés est légèrement inférieur à celui de l’Italie et de l’Espagne, ce qui peut paraître rassurant sur notre efficacité sanitaire. Néanmoins il faut remarquer que ce taux est plus de 5 fois supérieur à celui de l’Allemagne ? Doit-on relier ce résultat au nombre 3 fois supérieur de tests de dépistage permettant de détecter plus tôt les malades à hospitaliser ? Ce sujet sera à creuser et pourrait montrer que son efficacité est bien supérieure au confinement et aux masques. 

D’ailleurs à ce sujet il faut noter combien l’opinion française et même mondiale a évolué car les 6 000 à 15 000 morts/an de la grippe saisonnière ne soulevaient pas une émotion particulière jusqu’à l’an dernier mis à part la campagne de vaccination. En décembre 1968 la grippe de Hong-Kong avait fait 25 000 morts en un mois sans avoir laissé une trace dans la mémoire collective et sans avoir plongé le pays dans une panique et un confinement total. Les épidémies, les guerres procédaient d’une acceptation de la sélection et de la régulation naturelles. Les plus faibles devaient disparaître pour laisser la vie se poursuivre sans des lourdeurs inutiles et le rapport vivable entre les ressources alimentaires et les populations était obtenu par à-coups des guerres. A partir de ressources finies d’une époque, le paramètre population s’y adaptait. Ce que je dis nous paraît inhumain aujourd’hui. Seule la Suède raisonne encore ainsi.

Nous découvrons aujourd’hui que notre nouvelle façon de penser nous mène dans des impasses où ne trouvons plus la sortie et nous paniquons sur place. Même une république française, devenue bananière, fait preuve en même temps d’omnipotence et d’impotence. Elle offre à son peuple le visage d’un pays qui vante ses prouesses technologiques, économiques, financières, culturelles, militaires, sans s’avouer que cela résulte du pillage incessant des régions et des individus les plus faibles, que nous avons asservis et qui n’ont aucun moyen de nous résister. Le constat est le même pour notre attitude d’ingérence dans les pays étrangers en faisant fi des règles internationales. Mais aujourd’hui nous subissons une terrible leçon de réalité. Alors que nous nous targuons d’être au sommet inégalé de la civilisation, un invisible virus a pourtant la capacité de nous terrasser. Nous découvrons en même temps que nous passons dans le Tiers-Monde et quelle est la réelle capacité de ceux qui nous gouvernent. Ce n’est pas dans les moments où tout va bien qu’on peut juger des capacités d’un individu, d’une société, d’un État. C’est dans les moments difficiles, complexes, voire inédits que l’on voit les compétences des uns et l’incurie des autres. C’est pour beaucoup d’entre nous le grand moment des illusions perdues car le spectacle est désolant et le voile sur cette désolation ne fait que commencer à s’entrouvrir.

Hier c’était « Ne vivez-pas dans un espace confiné » 

Aujourd’hui c’est « Restez confinés chez vous »

Hier le port du voile intégral était interdit 

Aujourd’hui c’est le masque pour tous

Même si on ne vous reconnait plus, 

Car l’Etat lui sait vous flicker,

Détruire la démocratie 

Et tuer les inutiles !
 
Claude Trouvé 
08/04/20

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