jeudi 23 avril 2020

Coronavirus : Confiner mais pourquoi, quand et comment ?


Les Français s’impatientent et les gouvernants donnent dans l’improvisation devant un déconfinement qui doit correspondre à des objectifs contradictoires et dans des querelles de chapelles entre les scientifiques. Sur ce dernier point, je dirai plutôt entre Big Pharma et les médecins virologues de terrain pour qui l’objectif premier est de sauver des vies aujourd’hui sans penser avant l’heure aux travaux scientifiques de longue haleine et aux profits à en retirer, mais en surveillant chaque jour les résultats du traitement choisi. D’ailleurs la recherche ne doit pas être une course contre la montre, dans la précipitation, mais un travail sérieux, long, et livré enfin à la contradiction des experts indépendants. L’OMS ne peut être le garant de la qualité scientifique du travail, tout comme le GIEC, quand ils sont tous deux sous la coupe financière de grandes puissances financières privées, dont l’un attend un vaccin et l’autre un réchauffement anthropique de la planète, prometteurs de marchés juteux.

Le confinement a d’abord été décidé pour sortir d’une période dangereuse pour Macron, qui à peine sorti de l’épisode douloureux des Gilets Jaunes, s’est heurté à une résistance syndicale, et parlementaire, finalement soutenue majoritairement par la population, et a dû à regret en arriver au 49-3. Le confinement sur tout le territoire, l’interdiction de rassemblements et le parcage chez soi a mis un étouffoir momentané sur une colère sourde d’un peuple qui voit ses libertés diminuer, une gouvernance dictatoriale s’installer, une austérité de plus en plus prégnante sur les retraités et la classe moyenne, et une économie plus touchée que la moyenne des pays européens. Le choix d’un confinement global et strict rend le déconfinement périlleux. Le Medef appuie de tout son poids pour remettre la France au travail, car après les TPE et PME touchées les premières, les grandes sociétés ont désormais du mal à aller plus loin dans le dégraissage de main-d’œuvre que lui ont permis les 3 premières semaines de confinement. Ils arrivent dans le dur comme on dit. L’UE pousse Macron dans la relance de l’économie mais ce n’est pas tant le virus qui inquiète le pouvoir mais la libération des énergies protestataires qui piaffent et sont prêtes à l’attaquer pour une gestion de crise soit calamiteuse par incompétence soit programmée comme telle. Le nombre de morts du 21 avril est de 531, et celui du 1er avril était de 475. Le 1er il fallait rester confiné, et le 21 il faut dare-dare envisager de se dé-confiner. Ce n’est pas un poisson d’avril. 

Les masques manquent, c’est ennuyeux et il ne faudrait pas que le nombre de morts se remettent à croître. Si les masques sont là et que les morts augmentent on pourra toujours dire que le peuple ne respecte pas les consignes. Le confinement c’était simple au fond, il suffisait de paniquer le peuple et de lancer la chasse par les forces de l’ordre. Le déconfinement c’est plus dangereux. D’autres pays, poussés par la « faim économique », n’attendent pas le zéro mort comme en Chine. C’est le cas partout en Europe et Trump s’y met aussi. Mais tous les pays ne sont pas dans la même situation, tant sur le nombre de symptomatiques que sur le nombre de décès. Ce dernier nombre étant le plus significatif puisque j’ai montré dans le précédent article qu’on ne pouvait pas mettre pour l’instant en évidence une différence d’efficacité entre les systèmes de santé des pays examinés malgré des niveaux de personnels et d’équipements inégaux. Les Français vont maintenant ouvrir les yeux sur ces différences de résultats et la comparaison santé-économie va leur sauter aux yeux. Je vous propose donc de centrer la réflexion sur le nombre de décès par million d’habitants et sur les principaux pays représentatifs des différentes politiques de gestion de l’épidémie. Le graphique ci-dessous est exprimé en jours passés depuis que le seuil de 1 décès/million a été atteint. Ceci permet de juger du développement des décès une fois que le constat d’une épidémie installée ne peut plus être ignoré des gouvernants, lesquels ont mis ou doivent mettre œuvre un plan de campagne pour en limiter les effets.

 
La représentation ci-dessus est fascinante par la richesse des constats et réflexions que l’on peut en tirer. Attention le graphique de gauche est différent et donne la situation relevée le 21 avril. Pour aider la lecture du 1er graphique, et en partant d’en haut et à droite on trouve successivement : Belgique, Espagne, un trio Royaume-Uni_Italie_France, un duo Suède_Pays-Bas, un duo Etats-Unis_Suisse , et un quatuor Allemagne-Autriche-Portugal-Danemark.
Le cas de la Belgique est impressionnant car son évolution devient de loin la plus grave, alors que ce pays a pratiqué un confinement à la française. Il en est de même de l’Espagne qui semble aller vers un ralentissement de la progression des décès, ce qui n’est pas le cas belge. Dans le trio suivant il se confirme que le France, l’Italie et le Royaume-Uni suivent des trajectoires remarquablement identiques. Si cela se confirmait dans l’avenir nous irions vers les 27.000 décès le 1er mai ! Ceci correspondait à 415 décès/million d’habitants et à 2,2% de personnes hospitalisées ou décédées en EHPAD. Malgré tout le nombre des personnes malades du coronavirus en hôpital ou en EHPAD ne représenterait que 1,8% de la population le 1er mai. L’évaluation « au doigt mouillé » du nombre de personnes supposées immunisées se réfère à une estimation du pouvoir de contagion de 2 à 3 personnes par porteur contaminant. On en arrive au chiffre de 6% de la population immunisée, chiffre garanti et publié par l’Institut Pasteur ! 

Mais revenons au graphique et au duo Suède et Pays-Bas. Le nombre de décès suit la même évolution, et au bout de 37 jours après le dépassement du 1 décès/million le nombre de décès des Pays-Bas est inférieur de 22% à celui de la France. Or ces deux pays on choisit une politique d’immunisation collective, de distanciation sociale, et d’incitation au respect civique, sans parcage de la population, et sans stopper complètement la vie économique. On a là une démonstration que le confinement n’est pas forcément la bonne solution ! Cela donne en effet des chiffres sur le coût du confinement en France, c’est 22% de décès de plus et une économie en berne à 80% depuis plus d’un mois, et cela avec des mesures particulières contraigantes ! 

Le duo suivant lie les Etats-Unis et la Suisse. Le moins qu’on puisse dire c’est que l’effet de taille n’a pas lieu d’intervenir dans la propagation du virus, l’étendue et la géographie de ces deux pays étant très différentes. Mais une hypothèse d’explication commence à se dessiner. Tout ne jouerait-il pas avant d’atteindre justement ce seuil de 1 décès/million ? N’en serait-il pas comme de la boule de billard ? Tout est joué quand la boule quitte la queue de billard qui l’a frappée ? Après on ne peut plus rien. Le dernier quatuor réunit les pays qui sont les moins affectés et cela dans des proportions énormes par rapport à la Belgique. Au 34ème jour après l’atteinte du 1 décès/million, le nombre de décès/million au Danemark était 4,6 fois moins élevé qu’en France et 8,8 fois qu’en Belgique ! On retrouve des proportions du même ordre pour les trois autres pays, Allemagne, Autriche et Portugal. On voit que la taille humaine du pays n’a pas non plus d’importance pour répondre aux arguments toujours évoqués de l’effet de taille des pays pour justifier les différences. 

Le cas danois est particulièrement intéressant avec un confinement décrété le 12 mars, et une fermeture des frontières le 13 mars. L’application de l’ensemble des mesures a pris son effet total à partir du 16 mars, mais dès l’annonce du gouvernement les danois ont obtempéré. Les institutions publiques administrations et écoles ont été fermées, les entreprises privées invitées à utiliser le télétravail et à effectif le plus réduit possible, l’usage des transports en commun réduit le plus possible, les voyages à l’étranger contrôlés, et les rassemblements de plus de 100 personnes interdits. Il s’agit d’un confinement intelligent où la responsabilité individuelle est promue et où le « restez chez vous » n’est pas imposé. La vie continue à un rythme, certes un peu dégradé, mais où la vie économique se poursuit et la population peut se déplacer. Mais le 1 décès/million n’a été atteint que le 21 mars, avec un confinement annoncé en cours dès le 13 mars soit 8 jours avant. La France a confiné drastiquement avec confinement imposé chez soi depuis le 15 mars mais le nombre total de décès était déjà de 1,9 décès/million avec 36 décès dans la journée, alors que nous ne comptions même pas les décès dans les EHPAD. Le Danemark a réagi 8 jours avant l’atteinte de 1 décès/million et la France 3 jours après. Il y a 11 jours de différence de réactivité entre ces deux pays. Ce pays remet en marche les commerces depuis le 12 avril et les écoles depuis le 15 avril avec encore une augmentation des décès journaliers d’une douzaine de morts soit 2 décès/million d’habitants, mais ceci est à comparer aux 8 décès/million de la journée du 22 avril en France. 

Le Danemark a tué la propagation du virus dans l’œuf, comme l’Allemagne qui a réagi 5 jours avant d’atteindre le 1 décès/million alors que la France a laissé 3 jours de plus au virus pour s’installer au-delà de ce constat. Elle a pensé se rattraper par un confinement global de la population chez soi, mais il était trop tard. Le remède de cheval n’avait plus d’effet sur la propagation. En fait le gouvernement par son impéritie ou son machiavélisme a imposé une double peine à son peuple ;  celle du confinement n’est rien à côté de celle des effets d’une économie en grande partie détruite pour longtemps et une perspective de rejoindre la Grèce dans le stigmate de la pauvreté. 

Le cas de la Suède est sans doute le cas le plus intéressant pour nous puisque ce pays a résisté au choix du confinement en imposant des mesures légères sur les grands rassemblements, après le discours du Premier Ministre du 23 mars. Sous la pression populaire et la comparaison avec le nombre de décès des autres pays scandinaves ayant confiné, la Suède a fini par fermer les écoles fin mars. Les contraintes sur la vie économique et citoyenne ont été réduites à minima. Les autorités préfèrent inciter au "civisme" et appellent les citoyens à "prendre leurs responsabilités" et à suivre les recommandations du gouvernement : télétravailler si c'est possible, rester à la maison quand on est malade, pratiquer la distanciation sociale et ne pas sortir si on appartient à un groupe à risque ou qu'on a plus de 70 ans. Il n’est pas mis en place de flicage de la population. Les rassemblements de plus de 50 personnes ont en revanche été interdits et les lycées et universités sont fermés. Si les autorités sanitaires n'ont pas encore demandé aux écoles de fermer, c'est parce que "ce sont les personnes âgées qui doivent rester à la maison, pas les enfants", justifient-elles.

Les Suédois vivent presque normalement en respectant une distanciation sociale comme dans les bars et les restaurants. Ils fréquentent les parcs et font du sport. Certes la Suède n’a pas évité un surplus de morts par rapport au Danemark. 29 jours après le dépassement du 1 décès/million, elle affiche 3,7 fois plus de décès/million d’habitants, mais néanmoins 35% de moins que la France et 66% que la Belgique. Les Suédois sont allés plus loin que les Pays-Bas pour un résultat identique et ils nous montrent que le confinement n’est pas la panacée. Le prix du confinement mal géré en France avec des mesures trop tardives, c’est 35% de morts en plus et 80% de pertes de l’économie sur déjà 38 jours et plus à venir. Ces chiffres sont différents des précédents car le pays examiné n’est plus les Pays-Bas mais la Suède et le nombre de jours de dépassement du 1 décès/million est différent., 37 au lieu de 29. 

La réponse à « quand appliquer le confinement » vient de nous apparaître. C’est le plus tôt possible dès l’apparition des premiers morts surtout si le virus est nouveau ou ses effets mal connus. A la question comment ? La réponse est le confinement certes mais délimité aux premières zones contaminées. Il faut y ajouter un dépistage des personnes ayant pu être en contact avec les personnes malades. A la question pourquoi ? La réponse est qu’après le confinement tardif sur tout un pays avec une population parquée n’est plus efficace sur la santé, autrement que par un effet retard destiné à soulager les moyens hospitaliers inadaptés. De plus il est destructeur de l’économie du pays. Il entraîne des dépenses et des manques à gagner pour l’Etat et le peuple qui sont proprement déraisonnables. On pourrait même penser qu’en appliquant les principes évoqués ci-dessus, on pourrait pu ainsi faire baisser le nombre de symptomatiques et de décès en-dessous du nombre de malades et de décès de la grippe saisonnière. On aurait alors cette année probablement prolongé la vie de 15.000 personnes et laissé l’économie de la France dans un état certes peu brillant mais pas encore catastrophique.

La France a donc tout faux et le professeur Raoult avait vu juste d’autant plus que l’on constate que le taux de mortalité que vient de publier l’Institut Pasteur est de 2,5%, et que l’on peut vérifier sur les statistiques de l’INSEE que le nombre total de morts de mars 2020 est très proche de celui de mars 2019. En fait la Suède et le Pr Raoult ont eu raison, il n’y avait rien à faire de spécial par rapport à une grippe normale. Néanmoins si le virus n’est pas bloqué dès sa première apparition, il va se propager par toutes les voies d’introduction dans l’organisme humain, à savoir bouche, nez, yeux au moins, et par tous les types de support contaminants, le contact humain, les postillons, les aérosols, les sols, les matériaux où il survit de quelques heures à quelques jours. Ces multiples voies de contamination lui permettent de se propager sans que l’on puisse pratiquement l’arrêter, puis de disparaître au moins provisoirement faute de personnes encore susceptibles de ne pas avoir développé ses défenses naturelles contre lui. 

Alors arrivés à ce point du constat, il n’y a que deux attitudes possibles. Soit on met le gouvernement entre les mains de la justice pour fautes graves et homicides involontaires, soit on y ajoute une intention contraire à son mandat de sauvegarde de son peuple. Le constat est tellement énorme que je penche, je dois le dire, vers la deuxième explication avec le risque d’être traité de complotiste. Le système économique et monétaire mondiale est au bord du gouffre avec des planches à billet où les rotatives tournent de plus en plus vite. On ne parle plus de centaines de milliards mais de trilliards d’argent factice pour soutenir juste ce qu’il faut l’économie mondiale et en profiter pour enrichir les plus grandes fortunes du monde occidental en particulier. Ce système en phase d’emballement a besoin d’un point d’arrêt, de purge. La pandémie arrive à point. On va pouvoir éponger l’épargne accumulée disponible. L’UE et en particulier la France sont dans le continent le moins performant et Macron doit cacher un fiasco relatif de ses résultats socio-économiques. L’austérité imposée par l’UE au peuple a diminué les possibilités de diriger la France démocratiquement après l’arrivée des Gilets Jaunes et le 49-3 pour faire passer la réforme des retraites. La pandémie arrive à point pour mettre une cagoule sur la tête des français, priés de s’emprisonner chez eux par la contrainte. Un traitement déstabilisant où les directives et les informations ne cessent de se contredire jour après jour finissent de déboussoler leurs cerveaux. Faites cela à un chien et il deviendra incapable de faire quoi que ce soit. La question qui reste c’est jusqu’à quand le peuple restera aveuglé et passif ?

Mais pour terminer il faut parler des vaccins, considérés comme la solution obligatoire pour protéger la population, et pour lesquels Big Pharma piaffe d’impatience, et manipule autorités mondiales et gouvernements. Si d’une part le nombre de morts, dans des pays ayant pratiqué le confinement global et parqué la population, peut être supérieur à celui d’un pays n’ayant pratiquement rien fait que des recommandations de bon sens, et si d’autre part le nombre total de morts d’un pays sur une période grippale ne varie pas sensiblement d’une année à l’autre, l’utilité d’un vaccin devrait être une piste de réflexion. Un virus comme le COVID-19, néanmoins de type grippal, arrivant sur une population non vaccinée ne fait guère plus de morts que celui d’une grippe saisonnière sur une population en partie vaccinée. On peut y ajouter le fait que détecter et traiter au plus tôt les foyers de contamination dès leur apparition donne des résultats bien meilleurs qu’une vaccination qui protègerait au mieux à 60% des gens contaminés. C’est le principal enseignement de ce suivi mondial de la propagation du COVID-19 qui vient d’en apporter la preuve, en particulier en Corée du Sud.

Volontairement ou non la France est coupable 

D’avoir paniqué et parqué son peuple

Non pour le protéger de la maladie, 

Mais bien pour gérer son peuple

Avec trop de desseins obscurs 

Dont son asservissement !
 
Claude Trouvé 
23/04/20

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire