Le gouvernement
vient de fournir les chiffres de la croissance du PIB à 0,4% et celui de la
croissance annuelle à 1,5%. Ces chiffres s’avèrent être un mensonge éhonté qui
n’a d’excuse que la panique qui s’empare du pouvoir. Les chiffres publiés ce
jour par Eurostat, encore partiels donnent les valeurs trimestrielles de la
croissance et par là-même la croissance annuelle. Ils montrent l’ampleur des mensonges
du pouvoir qui ne se contente pas de minimiser le nombre de manifestants dans
les rassemblements des Gilets Jaunes. Il ment souvent par omission comme je l’ai
montré pour la production des centrales thermiques polluantes, et pour la baisse
de la production de CO2 dans la production d’électricité. Mais cette fois il enfume tous les citoyens
avec un satisfecit de croissance robuste du 4ème trimestre et un
chiffre de croissance quasi conforme aux dernières prévisions de Bruno Lemaire
à 1,6% simplement diminuées de 0,1% à cause de l’effet des manifestations des
GJ sur la croissance. Alors regardez bien les chiffres officiels publiés ce 31/01/19
par Eurostat sur la croissance du PIB et l’illustration graphique. La
croissance officielle dans l’UE est basée sur l’évolution du PIB en volume donc
hors inflation et corrigée des variations saisonnières et des effets de
calendrier.
Ce n’est pas 1,5% la croissance annuelle
française du PIB mais 0,9% ! Elle correspond à la valeur
que j’avais estimée comme probable au vu de la croissance sur les 3 premiers
trimestres. Cette valeur place la France en-dessous de la croissance de la zone
euro, même si sa croissance au 4ème trimestre est légèrement
supérieure à celle de la zone. Elle reste aussi nettement inférieure à celle de
l’UE. La croissance dite robuste du 4ème trimestre, qui n’est pas de
0,4% mais de 0,27%, ne suffit pas de toute façon à cacher le fiasco du
redressement économique de la France. Même si l'Italie frôle la récession, après 20 mois de son mandat Macron n’a
nullement redressé l’économie française, contrairement à l'Espagne. Il faut se souvenir que la première
estimation de la croissance par le gouvernement était à 2%, puis le PLF2018 a
entériné une croissance de 1,9%. En Septembre Bruno Lemaire annonçait le
chiffre de 1,6% associé à une révision budgétaire alors qu’il était déjà
évident qu’au mieux la croissance serait de 1,1% et que la valeur de 0,9% paraissait
probable. Nous avons donc un Ministre des Finances qui ne veut pas voir la
réalité en face et qui gagne du temps en présentant une révision budgétaire
vouée à l’échec… et donc à l’augmentation du déficit budgétaire. C’est une très
mauvaise nouvelle puisqu’en euros courants cela représente une perte de l’ordre
de 13 milliards par rapport au budget 2019 initial et de 9 milliards par
rapport à la révision budgétaire. Cette contre-performance est d’autant plus
alarmante que le chiffre annuel de l’Allemagne, non encore publié ce jour, pourrait
être du même ordre que celui de la France. Le couple franco-allemand ralentit
fortement et le rapprochement d’Aix-la-Chapelle n’y est sans doute pas étranger
même si le ralentissement touche toute l’UE.
Mais les mensonges du
gouvernement ne s’arrêtent pas là. Selon lui le chômage serait reparti à la
baisse sur 2018. J’ai montré qu’une lecture plus fine du nombre de demandeurs d’emploi
ne permettait pas une telle affirmation, et qu’il fallait attendre le taux de
chômage publié par Eurostat. Les deux graphiques proposés sur les derniers
chiffres publiés à ce jour montrent non seulement que notre taux de chômage n’a
pas évolué en un an, à contrario de tous les autres pays représentés ici qui
ont tous fait diminuer ce taux. Le taux de l’Italie n’étant pas encore connu,
la France se place au 2ème rang des pays au plus fort taux de
chômage, derrière l’Espagne. Mais cette dernière présente le plus fort taux de
diminution du chômage. Le taux de chômage du Portugal continue à baisser
rapidement et devient nettement inférieur au nôtre. Même notre voisine la Belgique
voit son taux de chômage diminuer. On notera la bonne performance de la Pologne
dont le taux de chômage à 3,5%, fait mieux que les Etats-Unis à 3,8% et que les
Pays-Bas à 3,6%, et se rapproche de celui de l’Allemagne à 3,3%. L’Irlande qui
offre l’un des meilleurs PIB/habitant continue à faire baisser de 1% son taux
de chômage qui atteint 5,4%.
Avec
un taux de chômage figé à 9,1%, la France est désormais le pays le plus
handicapé de l’UE et de la zone euro, en attendant les résultats de l’Italie autour
de 11% de chômage. Mais de toute façon, il est clair que, contrairement
aux affirmations gouvernementales, le chômage ne diminue pas en France, il
stagne, alors qu’on assiste à un repli global du chômage dans l’UE. Par
ailleurs on peut constater que ceci va de pair avec la faible performance de la
croissance du PIB et ne permet pas d’espérer une situation meilleure en 2019.
Les prévisions du FMI et de l’OCDE montrent que notre budget 2019 est encore
bâti sur une prévision de croissance initialement à 1,7% qui ne sera pas tenue.
La France vit désormais au-dessus de ses moyens et ses dépenses sociales, avec
31,2% du PIB dont 13,9% pour les retraites, sont les plus importantes des pays
de l’OCDE.
On va se retrouver dans un cas similaire à celui du Venezuela où la
redistribution opérée par Hugo Chavez pendant une période de pétrole cher ne
peut plus être soutenue quand les rentrées pétrolières s’effondrent. La France souffre
d’un manque de compétitivité dû à l’inadéquation de l’euro trop cher. Les
mesures prises pour alléger l’impôt sur les sociétés et les crédits d’impôts
type CICE apparaissent nettement comme inefficaces. Les 40 milliards engagés,
devant créer un million d’emplois, ont fait pschitt. La politique de l’offre ne
marche pas dans ce contexte de monnaie bloquée et trop chère. Les milliards qui
aggravent les dépenses publiques, soit par de moindre rentrées fiscales des
sociétés, soit par les subventions diverses qui leur sont versées, ne peuvent être
compensées que par des prélèvements supplémentaires par les impôts sur les particuliers,
les taxes sur les consommateurs, et la baisse des prestations sociales. En
effet les dépenses publiques sont destinées à être sous les 3% du PIB et ont comme
objectif fixé par l’UE d’atteindre 0%. Avec un budget 2019 sur une croissance
de 1,6%, déjà très optimiste au vu du résultat de 2018, les cadeaux faits dans
la précipitation pour essayer de désamorcer la rébellion d’une partie de la population,
vont devoir trouver des compensations budgétaires supplémentaires sauf d’avoir
une attitude de l’UE beaucoup plus conciliante que celle vis-à-vis de l’Italie.
L’UE écoutant essentiellement l’Allemagne, le rapprochement avec celle-ci n’y
est sans doute pas étranger.
On voit que la France
avec ses contre-performances de croissance et de taux de chômage est en perte
de vitesse par rapport à l’ensemble des autres pays européens, hormis l’Italie dont
la croissance 2018 devrait être très faible d’après les résultats sur les 3 premiers
trimestres. Mais les perspectives pour 2019 ne sont pas plus réjouissantes
puisque nous perdons toujours pied par rapport à la zone euro comme le montre
le graphique ci-contre. La zone euro devrait faire moins bien que l’OCDE,
laquelle devrait être en-dessous de la prévision mondiale. Le mythe de la
monnaie unique et favorable à la croissance est démonté, et l’euro enterre la France.
Le fait nouveau est que l’Allemagne marque le pas et que l’Italie s’enfonce
toujours un peu plus. Néanmoins il faut
s’interroger sur l’Espagne, l’Irlande et les Etats-Unis qui ont trouvé les
recettes pour retrouver de la croissance. C’est finalement un terrible fiasco
pour Macron et il devient urgent de pratiquer une autre politique en sortant
des contraintes imposées par l’UE sur la libre circulation des capitaux, sur la
monnaie euro et sur la politique d’austérité à base de dévaluation interne
(baisse des salaires et des prestations sociales). Il faut s’inspirer de la
nouvelle politique américaine qui est en train de porter ses fruits avec une
hausse des salaires et une diminution du chômage. Une politique de la demande
favorisée par une hausse du SMIC et par la baisse des impôts et taxes, une
dévaluation de la monnaie accompagnée d’une baisse des impôts sur les sociétés
(déjà en cours avec passage de 33,3% à 31% au 1er janvier 2019), et
un contrôle des capitaux entrants et sortants, sont de nature à faire revenir
une croissance basée surtout sur la consommation interne dans un premier temps.
Le déficit budgétaire accru au départ sera résorbé ensuite par des rentrées
supplémentaires amenées par une croissance plus élevée. Pour rentrer dans un
cercle économique vertueux, il faut sortir de l’UE et vite… les GJ sont
doucement mais sûrement en train de le réaliser car eux savent ce que veut dire
l’austérité imposée par Bruxelles et son inspiratrice allemande. Le résultat
des élections européennes prend une importance cruciale pour la France.
Macron, le liquidateur menteur, en
arrive à truquer les chiffres
Ou à en tirer des conclusions complètement
irréalistes.
Le détournement des attentions de son
peuple
Par des effets de simple communication
Ne peut plus durer bien longtemps
Avec un citoyen plus mature
Qui observe et en juge
Les résultats !
Claude Trouvé
01/02/19
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