mercredi 20 février 2019

Méli-mélo : gilets jaunes, casseurs, antisionistes

Incapable de répondre aux demandes des Gilets Jaunes, pourtant clairement résumées par les manifestants à savoir RIC, hausse du SMIC, suppression de l’ISF, baisse des taxes sur le carburant et les produits de première nécessité, Macron essaie donc de détruire un mouvement sur lequel il n’a pas de prise. La force de ce mouvement est de rester dans le débat d’idées en excluant des porte-paroles, ce qui fait que ceux-ci ne peuvent être phagocytés par leur absence même. D’ailleurs les tentatives de certains pour prendre un leadership sont vite mis hors d’état de nuire.

Que peut faire un Président quant il est incapable de satisfaire les trois principales revendications, et je dirai même qu’il n’en a pas le pouvoir car il doit rester dans la ligne de l’œil de l’UE qui le regarde. Or le référendum est non-grata aux yeux de Jean-Claude Junker, la pression sur les salaires est prônée par l’UE comme la taxe carbone et la baisse des taxes doit être validée par elle (souvenez-vous de l’échec final de Chirac sur les taxes sur les restaurateurs). Ajoutons la pression de toute l’oligarchie pour maintenir l’exonération de l’ISF sur la spéculation. Enfin l’épée de Damoclès du déficit en-deçà des 3%/PIB interdit d’aller plus loin alors que le budget 2019 est déjà bâti sur une hypothèse de croissance optimiste, même beaucoup trop optimiste selon les prévisions actuelles de la croissance au sein de l’OCDE. Enfin j’ai publié la croissance annuelle réelle 2018 de la France, de décembre 2017 à décembre 2018. Celle-ci est de 0,92% à partir des chiffres fournis par Eurostat à comparer au 1,5% publié par l’INSEE, et à la croissance réelle de celle de la Zone euro de 1,2% selon Eurostat (cf. mes articles précédents). 

Macron, stupéfait et inquiet de la tournure insurrectionnelle des deux premières manifestations, a fait donner la poudre et a engagé l’épreuve de force dotant rapidement celle-ci d’armes dissuasives mais dangereuses. Les yeux crevés sont dus à la volonté des tireurs dotés d’une arme précise, ce ne peut être une maladresse. La dissuasion policière a fait partir un certain nombre de gilets jaunes mais la relève continue de perpétrer un mouvement de demandes au nom d’une démocratie jugée sourde et malade à reconstruire. C’est un changement complet de paradigme que suscitent les quatre demandes des GF. C’est tout le Système, dans lequel s’agrippe les syndicats et les représentants du Parlement, jusqu’au Conseil constitutionnel, qui est en fait remis en cause dont certains ont l’impudence de parler de manifestants au QI faible. Que l’on déplore les dégâts causés et les entreprises détruites par les manifestations est normal mais la cause c’est l’Etat qui a poussé les gens dans la rue, et celui-ci devrait prendre en charge les dégâts commis, comme le demande la Mairie de Paris. La punition des casseurs professionnels, des radicalisés ou des exaltés GF, ainsi que des bavures policières, est évidemment à espérer de la Justice. Mais les images vidéo sont là pour aussi dire que cette violence arrange Macron puisqu’il a ordonné ou couvert l’action de policiers déguisés pratiquant la casse dans la confusion générale.

Cette première action, à défaut de faire stopper le mouvement, a permis d’informer la population sur la réaction forte de l’autorité présidentielle et de jeter une accusation de violence sur un mouvement qui se dit pacifique par nature surtout dans cette première phase. La deuxième action est le lancement du Grand Débat National avec le slogan de la parole au peuple. En dehors des commentaires écrits sur les cahiers municipaux, et quelques réunions spontanées de débat, l’essentiel s’est résumé à des dizaines d’heures de télévision où Macron a répondu qu’en somme tout était déjà dans les tuyaux et qu’il suffisait de patienter pour obtenir la satisfaction des attentes. Cette idée de communication a fait remonter la cote de Macron, beau parleur et encore capable de vendre de l’illusion en excellent bonimenteur. Mais l’objectif plus caché à été de se servir de cet instrument pour argumenter auprès de Maires, à défaut de réellement prendre en compte les demandes. Ce faisant cette considération des élus municipaux oubliés, permet d’agir sur la récupération de ceux-ci pour leur rôle dans l’élection européenne et la présidentielle, et de créer le socle territorial qui lui manque.
 
La première action sur l’autorité de l’Etat et sur la violence des GJ et cette deuxième action de communication, qui s’essouffle néanmoins, a détaché une partie de la population de la bienveillance pour les GJ. La focalisation des médias sur les violences et les dégâts causés ainsi que sur la prestation d’un Macron omniscient, chemise ouverte et en bras de chemise, n’ont toutefois pas tari le mouvement GJ. Il continue de faire parler de lui dans le monde entier. Il fallait donc alimenter la machine à endormir le peuple et stigmatiser le mouvement GJ par une autre affaire qui puisse mobiliser un peuple français qui adore discuter à perte de vue sur des sujets philosophico-politiques. Le meilleur dans ce domaine est la bête noire du racisme, dont la définition de base n’a d’ailleurs plus rien à voir avec la réalité actuelle de ce mot. Vidéo aidant quelques manifestants habillés de Jaune sont repérés lançant un flot d’injure à l’une des figures charismatiques de la religion juive. Une aubaine que Macron ne laisse pas passer. Les GJ atteints par la bête noire deviennent l’objet d’un discrédit indélébile. On ne sait toujours pas la motivation et l’appartenance politique ou religieuse des lanceurs d’invectives, mais les GJ sont accusés de ne pas avoir fait taire ces excités manu militari. Le fait que l’invectivé ait été écarté de la manifestation par un GJ de façon douce n’est nullement retenu comme une absolution pour l’ensemble du mouvement. 

Mais Macron et tout le gouvernement s’emparent des trompettes de Jéricho, la main sur le cœur, pour sonner urbi et orbi, que le racisme et l’antisionisme ne passeront pas dans la République Française. Ils vont sévir et nous concocter une nouvelle loi ou ordonnance qui va limiter un peu plus la liberté d’expression. Mais l’amalgame des GJ à la violence, à l’impossibilité de discuter avec eux faute de représentants, ajoute désormais la suspicion sur une propension au racisme et, péché ultime, à l’antisionisme. Du coup tous nos penseurs et médias enflamment un débat public sur les différentes motivations de la haine des juifs et sur les différences entre antisémitisme et antisionisme. Voilà d’une part une discussion dont raffolent les français et d’autre part un sujet qui permet de projeter des gens dans la rue pour une manifestation dont le nombre doit dépasser celui des GJ à Paris. On lance le grand jeu de la communication avec la visite de Macron au Mémorial de la Shoah à Paris pour dénoncer la montée de l'antisémitisme en France. Il en rajoute avec également celle au cimetière juif de Quatzenheim, en Alsace, profané dans la nuit de lundi à mardi, l’occasion fortuite ( ?) est trop belle. La profanation de la stèle du pauvre Halimi est une horreur mais connait-on l’auteur ? Toute cette précipitation a un fort goût de récupération politique d’un pouvoir aux abois.

Cette politique de communication dans l’urgence ne peut qu’engendrer des incompréhensions et ranimer des clivages dans l’opinion publique. Le sujet est d’importance car le racisme ambiant dans la culture française, connu depuis l’affaire Dreyfus, trouve de nouvelles motivations dans l’opposition arabo-juive. C’est bien elle qui se manifeste le plus désormais avec la progression inexorable de la religion musulmane en France. Il y avait environ 2,2 millions de musulmans en France en 2005 et l’on est proche de la vérité en parlant de 7 millions en 2018, sachant que les représentants du Culte Musulman avaient annoncé 6 millions début 2016, soit plus de 10% de la population française. Il y a dans les représentants arabes de cette religion une forte dissension avec le sionisme. Il date d’avant la création de l’Etat d’Israël. Ceci s’est concrétisé ensuite par la guerre israélo-arabe de 1948-1949, la guerre des Six jours (1967) et celle du Kippour (1973). Sur cette opposition à l’existence même de l’Etat d’Israël qui a occupé les terres des bédouins, s’ajoute désormais l’hostilité à l'extension d'Israël, notamment à sa politique de développement de colonies en Cisjordanie. Exemple : Boycott de produits israéliens ou en provenance de ses colonies. 

Le mot antisionisme est ainsi devenu un mot passe-partout, pouvant prêter à confusion. Il est donc parfois considéré comme étant utilisé pour masquer une nouvelle forme d'antisémitisme, accusation qui est à son tour dénoncée comme une manipulation pour étouffer toute critique du sionisme ou de la politique expansionniste de l'Etat d'Israël. Le débat entre antisémitisme et antisionisme devient donc rapidement spécieux et sans intérêt pour la plupart des gens. Mais essayons de clarifier les choses en observant d’abord que, pour l’antisionisme et l’antisémitisme, le suffixe -isme est ajouté pour désigner une doctrine, une idéologie ou une théorie. C’est aussi le cas pour l’européisme. Ensuite il faut connaître quelle population est visée. Les sémites sont les personnes qui appartiennent au groupe linguistique dont Sem est considéré comme l'ancêtre. Ce sont des peuples qui parlent ou ont parlé dans l'Antiquité des langues sémitiques dont sont dérivés, notamment, l'Hébreu, l'Arabe et le Syriaque. On voit déjà que la langue qui réunit les hommes et leur donne une identité a une origine commune entre juifs et arabes. Contrairement à l’histoire mondiale nous considérons actuellement comme antisémite celui qui a une aversion envers les Juifs (et non les sémites) en tant que peuple ou "race", supposée inférieure. 

Cette confusion étymologique amène à chercher ce qui nourrit cette aversion qui prend des formes plus ou moins violentes allant d’une simple hostilité (« je n’aime pas les juifs, donc je les évite »), à la discrimination (ghetto, expulsion), jusqu’à un racisme prônant l’extermination (les camps de la mort). Compte-tenu de l’histoire du peuple sémite, originaire du Moyen-Orient et du nord-est de l'Afrique qui s’est différencié par la langue, on peut considérer qu’il s’est créé une opposition religieuse entre juifs et arabes que nous pouvons comprendre à travers notre Saint-Barthélemy. Mais ces deux peuples ont appris à vivre ensemble ou côte à côte. C’est donc la volonté de prééminence qui fait exploser une hostilité sous-jacente chez les Palestiniens contre l’expansionnisme d’Israël, et on parle alors d’antisionisme. Il n’en reste pas moins que le lien entre les deux est évident, et que ces deux formes de racisme peuvent facilement s’ajouter ou se confondre.

Sur le point de vue religieux, il faut aussi s’intéresser à la 3ème religion du Livre, l’église romaine catholique. L'hostilité envers les Juifs, qui remonte à l'Antiquité païenne, a pour origine leur fidélité à un Dieu unique et leur conviction d’être le peuple élu. Au IVe siècle après notre ère, ils furent accusés de la mort de Jésus-Christ (notion de peuple déicide). L'antisémitisme n'a dès lors pas cessé de croître au cours des siècles. Tout porte à croire qu’il ne va pas cesser quelle que soient les mesures coercitives prises pour l’éradiquer. Mais cette hostilité confessionnelle (contre la religion judaïque), se nourrit d’une hostilité socio-politique et économique. Elle se sert de vecteurs constants pour sa propagation dans le temps, laquelle a subi un coup d’arrêt temporaire avec l’horreur de la shoah. Le juif traîne avec lui l’image des banquiers juifs, l’image même de l’ancien usurier honni, et il faut reconnaître que la famille Rothschild domine un monde bien plus vaste que le monde occidental. Le précepte qui veut que l’on ne se marie qu’entre juifs, sous peine d’être banni de la communauté, crée un sentiment d’exclusion dans les autres confessions et chez les agnostiques ou les athées. La Licra exerce de plus un pouvoir constant sur les gouvernements français par la puissance financière qu’il représente. Son diner officiel annuel n’en est que la face émergée. 

La stagnation démographique des juifs en France, voire leur diminution avec des départs vers Israël, nourris essentiellement par l’impossibilité grandissante de vivre dans les ghettos musulmans des grandes agglomérations ou en périphérie, incite ses représentants à proclamer leur victimisation à tout propos en y associant le gouvernement et les médias. L’arrivée constante d’une immigration à forte proportion musulmane, au moins 60% du flot, et la fécondité des femmes musulmanes, s’ajoute à une baisse de la natalité du peuple assimilé ou ancien. La France présente désormais l’aspect démographique d’Israël et se trouve devant le problème de cohabitation d’une laïcité récente, d’un catholicisme ancien, et de deux confessions rivales, juive et musulmane. Son étendard claqué à tout vent de pays d’accueil s’est transformé en une idéologie complètement détournée d’un pragmatisme élémentaire. Aucun soutien massif à une politique de natalité n’a été mis en place lorsqu’il en était encore temps. Aucune véritable politique d’assimilation n’a vu le jour, si ce n’est une propagande pour justifier une acceptation de juxtaposition des communautés.

La période des vaches grasses étant derrière nous, l’arrivée de nouvelles bouches à nourrir a dépassé les possibilités d’embauche et généré chômage et insécurité. La montée mondiale de la religion musulmane, donne à ses divers chefs religieux l’ambition de dominer l’Europe, proie facile et historiquement visée. La conquête s’appuie sur un bras armé qui distille la peur et un bras pacifique qui crée une invasion démographique. Je ne suis pas loin de penser que le mouvement des GJ trouve une explication dans un sentiment de perte d’identité qui trouve ses racines dans la construction de l’UE mais dont les principes fondateurs sont le multiculturalisme, le mondialisme et désormais « l’immigration-isme ». Tout se mêle donc dans un pays de plus en plus difficile à gouverner parce qu’il perd ses repères et sent venir la perte de ses valeurs historiques et confessionnelles. Macron joue le méli-mélo d’une communication opportuniste sans apporter aucune autre solution que celle de la lente disparition de l’identité française dans un ensemble dominé par la coalition de l’hégémonie américaine alliée de circonstance avec la puissance du pétrole musulman en phase de reconquête de l’Europe. Les discussions oiseuses et inutiles sur l’antisémitisme et l’antisionisme ne sont qu’un détournement volontaire des vrais enjeux de la France aujourd’hui, enjeux aux conséquences touchant à son existence même, car c’est au fond ce qu’a entrepris Macron en vendant notre âme à l’Allemagne et à une nébuleuse ploutocratique, technocratique et antidémocratique, l’Union Européenne.

Le mouvement des gilets jaunes pointe la démocratie en danger 

Celle des leaders qui ont oublié qu’elle vise le bien du peuple

Pour de sordides combines existentielles et de pouvoir.

La France est réellement en danger de disparition.

Son spectaculaire effondrement économique

Est soigneusement masqué par le pouvoir

Qui use de tous les artifices possibles

De la communication pour

Enfumer son peuple ! 

Ouvrons les yeux !
 
Claude Trouvé 
20/02/19

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