jeudi 7 février 2019

L’UE est à 50 jours de la sortie du Royaume-Uni et la question ne se pose plus de savoir si cela va avoir lieu ou pas. La sortie est en fait actée par l’UE elle-même et toute la technocratie bruxelloise est au travail pour prendre en compte cette sortie. Elle se fera quasi sûrement sans accord ou avec un accord croupion de dernière minute car l’UE s’est elle-même prise au piège de son autoritarisme. Contrairement à ce que l‘on nous rabâche c’est l’UE qui sera perdante. L’arme de la quarantaine de milliards que le Royaume-Uni pourrait refuser de payer en cas de sortie sans accord, arme évoquée mais non encore utilisée, pourrait bien permettre de négocier des accords post Brexit à l’avantage du Royaume-Uni. Ce qui est désormais sûr, c’est que le catastrophisme annoncé avant le vote du Brexit par Mme Lagarde, patronne du FMI, par Obama venu en personne plaider pour le Bremain, par le Président de la Banque d’Angleterre, et par la cohorte de dirigeants politiques, de médias et d’économistes aux ordres, n’a pas eu lieu.

Certes la Livre a été dévaluée de 17% par rapport à l’euro entre les valeurs atteintes entre mars et décembre 2015 et celles d’octobre 2016, mais aujourd'hui la Livre a repris 10% et n’est plus inférieure que de 1% par rapport à son cours en février 2014 ! Après avoir perdu 21% par rapport au dollar entre la période mars à juillet 2015 et celle d’octobre 2016 à avril 2017, la Livre a repris 5% depuis. La chute est enrayée et la Livre devient plus favorable aux investissements étrangers et aux exportations hors UE. Où est le drame ? Des milliers d’emplois devaient quitter la City, le marché boursier de celle-ci devait se vider au profit de Paris et de Francfort, cela a fait pschitt avec seulement un transfert de quelques centaines d’emplois. Alors que les investisseurs quittent la France, selon l’aveu même du gouvernement français, ils vont en partie vers le Royaume-Uni. On apprend que le patron d’Airbus, songe fortement à y délocaliser des fabrications. Non seulement le Royaume-Uni ne plonge pas mais il reste attractif pour les investisseurs et comme important importateur, dont l’import des voitures allemandes. 

Croissance ou pas, ce qui montre la bonne gestion d’un pays c’est la dette qui cumule les déficits et les excédents budgétaires. On peut donc examiner les chiffres fournis par l’OCDE sur ce qui s’est passé de 2012 à 2017, période pendant laquelle le Royaume-Uni a encaissé les premiers à-coups du vote du Brexit et regarder ce qui se passe dans les principaux grands pays de l’UE. Le graphique supérieur montre que les pays du Sud sont les plus endettés et sont tous au-dessus de 100% du PIB en 2017. Les dettes et les PIB sont évalués en dollars contrairement aux valeurs données par l’UE. La dette de la France est à 124% du PIB en 2017 alors qu’elle est à 97% pour l’UE, ce qui veut dire que ce qui rentre dans le PIB de l’UE ne correspond pas à celui pris pour les 35 pays de l’OCDE. Néanmoins, seuls 6 pays, l’Autriche, l’Irlande, l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Estonie, ont fait décroître leur dette/PIB durant cette période de 5 ans. On les repère facilement sur le graphique inférieur qui donne le pourcentage de variation de cette période. Il est intéressant de noter que, dans cette contrainte d’austérité à l’Allemande, la présence du Royaume-Uni dans l’UE en tant que contributeur au budget européen, ne lui a guère été plus défavorable avec +2,35% qu’à la France avec +2,11% sur la dette. Toutefois la croissance annuelle de la France sur cette période n’a été que 1,19% contre 1,76% pour l’Allemagne et 2,19% pour le Royaume-Uni. Ce n’est pas le cas de l’Irlande, avec son statut très particulier de l’impôt faible sur les sociétés, et de l’Allemagne dont les excédents du commerce extérieur n’ont cessé d’augmenter. Le plus mauvais cas est celui de la Grèce avec +7,42% annuel sur la dette et -0.34% sur la croissance. C’est l’illustration de l’échec de la troïka UE-BCE-FMI au chevet de la Grèce pour soi-disant la redresser.

Mais il faut regarder ce qui se passe plus précisément en 2017, année pendant laquelle le Royaume-Uni a encore encaissé la réorganisation des marchés financiers, les effets de la dévaluation de la Livre, et les incertitudes sur les pourparlers de sortie de l’UE. Le graphique ci-contre montre que tous les pays, sauf la Grèce, ont profité d’une petite embellie de la croissance mondiale, pour faire baisser le rapport dette/PIB. Néanmoins à ce train-là pour la France et son -0,97%, il faudrait plus d’un siècle pour rembourser la dette. Il est notoire que les pays du Sud restent les plus handicapés. Le trio Pays-Bas, Autriche et Allemagne fait le meilleur profit de cette année de meilleure croissance, entraînant avec lui la Belgique au-dessus des 5% de décroissance de la dette/PIB. Mais ce Royaume-Uni, voué à la catastrophe, se permet de faire plus de deux fois mieux que la France dans la décroissance avec -2,07%. 

Avec une croissance au 3ème trimestre 2018, double de celle de la France, triple de celle de la zone euro, et déjà acquise à +1,1% au bout des trois premiers trimestres au lieu de +0,65% pour la France, avec un taux de chômage plus de 2 fois inférieur à celui de la France, les prophètes du catastrophisme soit sont des jaloux, soit cachent leur peur de voir éclater la réussite d’un grand pays qui sort de l’UE. L’argument basé sur le fait que la sortie n’est pas encore effective et que la catastrophe est à venir, ne prend plus. D’abord les prédictions de malheur avant le vote du Brexit ne se sont pas réalisées, comme l’a d’ailleurs avoué le Président de la Banque d’Angleterre. Enfin le monde des affaires raisonne sur plusieurs années à l’avance et les actions à entreprendre sont déjà en bonne partie mises en œuvre. Il est pratiquement certain que le 29 mars, voire le 30, il ne se passera pratiquement rien en dehors de la fête de l’Indépendance au Royaume-Uni et des sourires jaunes à Bruxelles. Macron, qui se veut le chantre de l’UE qui protège et enrichit (les grands banquiers et les multinationales), devra affronter les élections européennes la tête basse. Le déchaînement médiatique qui lui a réussi pour la Présidentielle va se heurter au scepticisme des Gilets Jaunes, qui gagne beaucoup les esprits de beaucoup plus que la moitié des citoyens.

On dit que la démocratie c’est : « cause toujours » en parlant des citoyens dont on n’écoute pas les vœux qui restent pieux, cette fois c’est en parlant de Macron qui prépare sa réélection en chapitrant les maires dans une ambiance contrôlée. Le Royaume-Uni est l’inventeur de la démocratie, et d’une démocratie représentative et monarchique. La démocratie représentative que nous lègue la Révolution vient de montrer ses limites quand les représentants du peuple ne représentent plus qu’eux-mêmes. C’est le génie du peuple français de montrer au monde les dérives d’un système de gouvernance d’un pays. De plus cette réflexion de fond ne vient pas de ceux qui nous dirigent mais du peuple d’en bas, du peuple de rien qui montre qu’il a compris que la démocratie ne devient plus qu’un mot dont le sens et le contenu est ignoré de ses dirigeants. La démocratie leur est volée par ses représentants, eux-mêmes hommes-lige d’une UE aux mai ns d’une oligarchie ploutocratique qui dénie aux peuples toute capacité à savoir diriger leur destin. Evidemment le peuple ne voit pas son destin dans l’enrichissement des plus riches à partir des pauvres et des moins pauvres dont les efforts ne sont pas suffisants selon Macron. 

Le peuple britannique mène la réflexion à sa façon, comme elle l’a fait depuis des siècles, et sort de l’UE castratrice d’autant plus facilement que les plus riches souhaitent extraire la City de la catastrophe annoncée, non pas du Royaume-Uni, mais de l’UE où les uns après les autres les peuples se réveillent et montrent leur diversité d’aspirations. Il va conforter la voie à l’insurrection du peuple français qui pose au monde une réflexion profonde sur une démocratie qui a perdu l’essence même de la gestion d’un Etat par le peuple et pour le peuple. Notre démocratie tourne à la dictature et pas seulement par les lois liberticides qui se succèdent, se chevauchent sans raison autre que de ligoter un peuple qui gratte à la porte de la démocratie.

Le Nouvel Ordre Mondial imposé par l’oligarchie n’est en fait qu’une forme de dictature qui n’a rien à envier aux chefs de nombreux Etats africains qui captent l’argent qui leur provient de l’extérieur ou du travail de leurs citoyens avec un robinet de ruissellement dont le débit est réduit au minimum pour éviter une révolution qui ne puisse pas être matée. Dans nos pays occidentaux cela prend la forme d’une captation des richesses du bas pour les envoyer vers le haut en cultivant l’illusion d’une démocratie. Macron veut tout voir, tout faire, tout entendre sans écouter puisque seuls les propos qu’il pourrait retenir sont déjà les actions qu’il veut faire. Mais faire pour qui ? Pour maintenir le peuple dans le besoin de travailler pour vivre et alimenter la pompe à fric avec un gros tuyau vers les gens du haut et une pissette pour les gens de rien du bas. Pour se faire la Liberté ne peut être que conditionnée à l’acquiescement ou au silence des non-nantis sur les sujets choisis par le pouvoir. Le concept de « Fake news » a débordé celui de « fausses nouvelles », pour devenir ce qui est contraire à la pensée unique. Si vous contestez le réchauffement climatique, les éoliennes, l’immigration, l’ISF, la loi travail, les arrestations sommaires, la fermeture des services publics, les blessés par les forces de l’ordre, l’intervention au Venezuela, l’intérêt de l’UE, vous êtes passibles de fermeture de votre clapet. 

Il y a quelque chose de fascinant dans la concomitance entre le Brexit et les Gilets Jaunes, comme une prise de conscience des peuples à vocation universelle. Ce n’est sans doute pas un hasard si nos deux peuples ont été aussi importants dans le développement du monde depuis deux millénaires. Ils ont senti que le monde allait vivre ailleurs en les laissant devenir une proie de prédateurs pharaoniques dont la puissance ne laissera pas des pyramides mais des millions de tombes de travailleurs asservis jusqu’à ce que leur mort souhaitée vienne soulager les dépenses publiques. Le ruissellement des richesses créées n’est qu’une illusion, un mirage. Le seul vrai ruissellement c’est la sueur du front des travailleurs, seul signe qui permet de vérifier que leur effort est suffisant. Il est temps que les pauvres moins pauvres et les encore un peu riches sortent de leur béatitude car ils sont sur la liste de la descente de leur niveau de vie. Brexit et Gilets Jaunes, c’est un cocktail de vent de liberté et de démocratie.
 
L’avenir de la France, comme celui du Royaume-Uni, 

N’est pas dans l’UE mais dans le grand large

Avec son histoire à vocation planétaire. 

Des pourtours de l’Asie à l’Afrique,

La langue française et sa culture 

Ses talents créatifs modernes

Ne sont plus à abandonner 

A cette UE contre nature,

Et ghetto oligarchique !


Claude Trouvé 
07/02/19

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