En plein enfumage du
peuple français, en pleine confusion du pouvoir qui ressemble de plus en plus à
celui d’une république bananière, le commandant du bateau France maintient
l’équipage à l’écoute de ses instructions dans une longue logorrhée destinée à
le conduire vers l’assoupissement. Ce dernier oscille entre l’expectative, le
ras-le-bol, la stupéfaction devant les dérives du pouvoir où on entrevoit un
copinage de type mafieux, le show de Macron en précampagne électorale aux frais
de la princesse donc nous, et cette découverte de gens de rien qui veulent
reposer les principes de la démocratie. La motivation est toujours la même chez
les peuples qui se révoltent, c’est le niveau de vie qui crée la pauvreté ou la
fait craindre à court terme. La pauvreté ne se résume pas à considérer le
nombre de SDF, ni même les habitués des secours caritatifs. Elle s’insinue dans
des catégories jusqu’alors épargnées. Le blocage des retraites pour le moins et
l’érosion de la CSG pour nombre d’entre eux touchent une nouvelle tranche d’entre
eux. Le chômage ne diminue pas et les conditions pour le toucher deviennent de
plus en plus strictes. La France plonge économiquement et le tableau ci-dessus
montre que notre croissance réelle de 2018 nous place en mauvaise posture par
rapport à l’UE, la zone euro, mais aussi face aux pays de l’Est asiatique,
australien, néo-zélandais, et américains. Il faut abandonner le slogan de l’UE
qui protège notre pays et aussi celui de l’union fait la force.
De
nouveaux résultats de 2018 sur la croissance arrivent dans les statistiques d’Eurostat
et les graphiques ci-joints en rendent compte. La France apparaît de plus en
plus comme en retard avec l’Italie mais le cas de l’Allemagne mérite d’en
expliquer la raison car apparemment l’effondrement de la croissance allemande
est même plus important que celui de la France. On devra aussi s’intéresser a Royaume-Uni
qui réalise une croissance supérieure à celle de l’UE. De plus elle ne subit pas
une décrue aussi importante que la nôtre et se place parmi les pays les mieux
placés sur ce point, au contraire de la France qui passe de 2,83% en 2017 à 0,92%
en 2018. Un autre pays demande une attention particulière, c’est l’Espagne qui
maintient sa croissance de 3,09% en 2017 à 2,38% en 2018, se plaçant en tête des
grands pays de la Zone euro. C’est l’occasion de remarquer que la dynamique des
pays hors Zone euro est bien supérieure à celle des pays de cette zone. Les
pays de l’UE hors Zone euro ont une croissance de 2,14% pour 1,51% dans la Zone
euro.
Je
lis beaucoup d’erreurs dans les commentaires sur l’appréciation des résultats
économiques, même chez des spécialistes, je vous propose donc jeter un regard sur
la dette publique car elle est révélatrice de la politique menée par chacun des
pays à court et à long terme. Le graphique de gauche montre le pourcentage de
la dette publique atteinte au 3ème trimestre 2018 par rapport au PIB
selon Eurostat. On mesure l’ampleur de la catastrophe grecque et de la
situation très difficile de l’Italie dont une très grande partie de la dette
est dans les comptes de la Bundesbank. Mais si la France n’a pas dépassé les
100% à contrario de la Belgique, elle est en passe de le faire avec 99,5% du
PIB. Par ailleurs la dette privée dont on ne parle jamais est à 120%. On note
que l’Espagne et le Royaume-Uni sont aussi fortement endettés. C’est beaucoup
moins le cas pour l’Allemagne qui dépasse légèrement les 60% au-dessus desquels
on ne peut rentrer dans l’UE ! Seuls 14 pays respectent ce critère d’adhésion.
Parmi eux on trouve entre autres la Finlande, les Pays-Bas et la Pologne
au-dessus de 40% et par exemple la Suède, le Danemark en-dessous. L’Estonie
ferme la marche avec 8%. Le Luxembourg montre l’intérêt d’être un paradis
fiscal avec 21,7%. Le graphique de droite représente la variation de la dette
corrigée de l’inflation entre 2017 et 2018. La situation catastrophique de la
Grèce se confirme car son endettement s’est gravement aggravé, mais la
situation de Chypre suscite les plus graves inquiétudes avec la plus grande
dérive de son déficit public. La dérive préoccupante de la Hongrie s’appuie
néanmoins sur un taux d’endettement bien plus faible que le nôtre. L’Espagne et
le Royaume-Uni s’endettent, mais la dette espagnole rattrape celle de la France,
le Royaume-Uni part de plus loin avec 86,3%. A l’autre bout on découvre la
baisse spectaculaire de la dette de Malte, autre paradis fiscal avec le Luxembourg
qui la rembourse significativement. Parmi les pays qui se désendettent il faut
citer les Pays-Bas à -4.37% et l’Allemagne à -4,35%, ce qui montre l’imbrication
de leurs politiques économiques. On trouve aussi le Danemark, le Portugal et la
Belgique.
Je vais terminer par la France et l’Italie dont l’accroissement de la dette est
faible mais l’endettement élevé, ce qui signifie une pratique d’une politique d’austérité
comme le demande l’Allemagne mais dont les résultats sur la croissance sont
complètement différents. Si l’on croise les indicateurs de croissance et d’endettement
connus à ce jour par Eurostat, on obtient les deux représentations ci-dessus.
Le graphique de gauche positionne les pays suivant les valeurs de ces 2
indicateurs. On obtient des résultats très différenciés. L’Espagne a une forte
croissance et un fort déficit, ce qui indique que c’est ce dernier qui a boosté
la croissance. C’est une politique du sauve-qui-peut mais qui a l’avantage de
faire baisser le chômage. L’Allemagne a une faible croissance mais un fort désendettement,
c’est la politique de précaution dans des temps présagés difficiles mais pour l’instant
sans risque de chômage, démographie aidant. L’Italie a une croissance proche de
zéro, et même une récession sur le second semestre, malgré une poursuite de l’endettement.
C’est le cas de la France à un moindre niveau. La représentation de droite
cumule croissance et dette pour donner une idée de l’enrichissement de ces pays
en 2018. On voit la nette différence entre les 4 pays, Lituanie, Allemagne, Autriche, Pays-Bas et les autres,
en particulier envers les pays du club Med, France, Espagne, Italie auxquels s’adjoint
le Royaume-Uni en pleine transition pré-Brexit. Ce graphique montre que l’Allemagne
et ses satellites ont continué à se nourrir des pays du Sud.
En
conclusion on voit que la situation de l’Espagne est précaire comme celle de la
France et que l’Italie entre dans une période difficile vers laquelle l’Espagne
et la France sont en train d’aller. Si l’Espagne cesse son endettement, elle va
vers la récession. Si la France continue sa politique actuelle, la dégradation
très rapide de sa croissance va non seulement augmenter sa dette mais la
conduire vers la récession. Elle a désormais non pas l’Allemagne comme
partenaire, mais comme prédatrice, et c’est à l’Espagne et à l’Italie qu’elle
devrait tendre la main. Ces trois pays n’ont pas une compétitivité qui permet
de garder l’euro comme monnaie. Avant d’être réduits à l’état de la Grèce, ces trois
pays devraient sortir de la Zone euro, donc de l’UE. La France joue la mauvaise
carte avec l’Allemagne, carte qui la conduit vers la dépendance au plus fort
qui sucera la France sur tout ce qu’elle peut encore amener dont sa présence au
Conseil de Sécurité de l’ONU et sa force nucléaire, sans parler de sa présence
de deuxième étendue maritime du monde.
La France se vend littéralement à son ancien
occupant
Et détruit ses chances de rebond économique.
Le matraquage médiatique de pensée
Cache l’horizon à notre peuple,
Celui du déclin enclenché.
Sortons vite de l’UE !
Claude Trouvé
25/02/19
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