lundi 25 février 2019

Du bateau France, Italie et Grèce en vue.

En plein enfumage du peuple français, en pleine confusion du pouvoir qui ressemble de plus en plus à celui d’une république bananière, le commandant du bateau France maintient l’équipage à l’écoute de ses instructions dans une longue logorrhée destinée à le conduire vers l’assoupissement. Ce dernier oscille entre l’expectative, le ras-le-bol, la stupéfaction devant les dérives du pouvoir où on entrevoit un copinage de type mafieux, le show de Macron en précampagne électorale aux frais de la princesse donc nous, et cette découverte de gens de rien qui veulent reposer les principes de la démocratie. La motivation est toujours la même chez les peuples qui se révoltent, c’est le niveau de vie qui crée la pauvreté ou la fait craindre à court terme. La pauvreté ne se résume pas à considérer le nombre de SDF, ni même les habitués des secours caritatifs. Elle s’insinue dans des catégories jusqu’alors épargnées. Le blocage des retraites pour le moins et l’érosion de la CSG pour nombre d’entre eux touchent une nouvelle tranche d’entre eux. Le chômage ne diminue pas et les conditions pour le toucher deviennent de plus en plus strictes. La France plonge économiquement et le tableau ci-dessus montre que notre croissance réelle de 2018 nous place en mauvaise posture par rapport à l’UE, la zone euro, mais aussi face aux pays de l’Est asiatique, australien, néo-zélandais, et américains. Il faut abandonner le slogan de l’UE qui protège notre pays et aussi celui de l’union fait la force.

De nouveaux résultats de 2018 sur la croissance arrivent dans les statistiques d’Eurostat et les graphiques ci-joints en rendent compte. La France apparaît de plus en plus comme en retard avec l’Italie mais le cas de l’Allemagne mérite d’en expliquer la raison car apparemment l’effondrement de la croissance allemande est même plus important que celui de la France. On devra aussi s’intéresser a Royaume-Uni qui réalise une croissance supérieure à celle de l’UE. De plus elle ne subit pas une décrue aussi importante que la nôtre et se place parmi les pays les mieux placés sur ce point, au contraire de la France qui passe de 2,83% en 2017 à 0,92% en 2018. Un autre pays demande une attention particulière, c’est l’Espagne qui maintient sa croissance de 3,09% en 2017 à 2,38% en 2018, se plaçant en tête des grands pays de la Zone euro. C’est l’occasion de remarquer que la dynamique des pays hors Zone euro est bien supérieure à celle des pays de cette zone. Les pays de l’UE hors Zone euro ont une croissance de 2,14% pour 1,51% dans la Zone euro. 

Je lis beaucoup d’erreurs dans les commentaires sur l’appréciation des résultats économiques, même chez des spécialistes, je vous propose donc jeter un regard sur la dette publique car elle est révélatrice de la politique menée par chacun des pays à court et à long terme. Le graphique de gauche montre le pourcentage de la dette publique atteinte au 3ème trimestre 2018 par rapport au PIB selon Eurostat. On mesure l’ampleur de la catastrophe grecque et de la situation très difficile de l’Italie dont une très grande partie de la dette est dans les comptes de la Bundesbank. Mais si la France n’a pas dépassé les 100% à contrario de la Belgique, elle est en passe de le faire avec 99,5% du PIB. Par ailleurs la dette privée dont on ne parle jamais est à 120%. On note que l’Espagne et le Royaume-Uni sont aussi fortement endettés. C’est beaucoup moins le cas pour l’Allemagne qui dépasse légèrement les 60% au-dessus desquels on ne peut rentrer dans l’UE ! Seuls 14 pays respectent ce critère d’adhésion. Parmi eux on trouve entre autres la Finlande, les Pays-Bas et la Pologne au-dessus de 40% et par exemple la Suède, le Danemark en-dessous. L’Estonie ferme la marche avec 8%. Le Luxembourg montre l’intérêt d’être un paradis fiscal avec 21,7%. Le graphique de droite représente la variation de la dette corrigée de l’inflation entre 2017 et 2018. La situation catastrophique de la Grèce se confirme car son endettement s’est gravement aggravé, mais la situation de Chypre suscite les plus graves inquiétudes avec la plus grande dérive de son déficit public. La dérive préoccupante de la Hongrie s’appuie néanmoins sur un taux d’endettement bien plus faible que le nôtre. L’Espagne et le Royaume-Uni s’endettent, mais la dette espagnole rattrape celle de la France, le Royaume-Uni part de plus loin avec 86,3%. A l’autre bout on découvre la baisse spectaculaire de la dette de Malte, autre paradis fiscal avec le Luxembourg qui la rembourse significativement. Parmi les pays qui se désendettent il faut citer les Pays-Bas à -4.37% et l’Allemagne à -4,35%, ce qui montre l’imbrication de leurs politiques économiques. On trouve aussi le Danemark, le Portugal et la Belgique.

Je vais terminer par la France et l’Italie dont l’accroissement de la dette est faible mais l’endettement élevé, ce qui signifie une pratique d’une politique d’austérité comme le demande l’Allemagne mais dont les résultats sur la croissance sont complètement différents. Si l’on croise les indicateurs de croissance et d’endettement connus à ce jour par Eurostat, on obtient les deux représentations ci-dessus. Le graphique de gauche positionne les pays suivant les valeurs de ces 2 indicateurs. On obtient des résultats très différenciés. L’Espagne a une forte croissance et un fort déficit, ce qui indique que c’est ce dernier qui a boosté la croissance. C’est une politique du sauve-qui-peut mais qui a l’avantage de faire baisser le chômage. L’Allemagne a une faible croissance mais un fort désendettement, c’est la politique de précaution dans des temps présagés difficiles mais pour l’instant sans risque de chômage, démographie aidant. L’Italie a une croissance proche de zéro, et même une récession sur le second semestre, malgré une poursuite de l’endettement. C’est le cas de la France à un moindre niveau. La représentation de droite cumule croissance et dette pour donner une idée de l’enrichissement de ces pays en 2018. On voit la nette différence entre les 4 pays, Lituanie, Allemagne, Autriche, Pays-Bas et les autres, en particulier envers les pays du club Med, France, Espagne, Italie auxquels s’adjoint le Royaume-Uni en pleine transition pré-Brexit. Ce graphique montre que l’Allemagne et ses satellites ont continué à se nourrir des pays du Sud.

En conclusion on voit que la situation de l’Espagne est précaire comme celle de la France et que l’Italie entre dans une période difficile vers laquelle l’Espagne et la France sont en train d’aller. Si l’Espagne cesse son endettement, elle va vers la récession. Si la France continue sa politique actuelle, la dégradation très rapide de sa croissance va non seulement augmenter sa dette mais la conduire vers la récession. Elle a désormais non pas l’Allemagne comme partenaire, mais comme prédatrice, et c’est à l’Espagne et à l’Italie qu’elle devrait tendre la main. Ces trois pays n’ont pas une compétitivité qui permet de garder l’euro comme monnaie. Avant d’être réduits à l’état de la Grèce, ces trois pays devraient sortir de la Zone euro, donc de l’UE. La France joue la mauvaise carte avec l’Allemagne, carte qui la conduit vers la dépendance au plus fort qui sucera la France sur tout ce qu’elle peut encore amener dont sa présence au Conseil de Sécurité de l’ONU et sa force nucléaire, sans parler de sa présence de deuxième étendue maritime du monde.


La France se vend littéralement à son ancien occupant 

Et détruit ses chances de rebond économique.

Le matraquage médiatique de pensée 

Cache l’horizon à notre peuple,

Celui du déclin enclenché. 

Sortons vite de l’UE !
 
Claude Trouvé 
25/02/19

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