jeudi 24 janvier 2019


J’ai démontré que l’UE ne donne pas plus de croissance du PIB par rapport aux pays européens, et le graphique ci-dessus du PIB/habitant pour 2014 et 2017 montre que les pays qui gagnent des places dans le classement entre 2014 et 2017 sont l’Irlande qui gagne une place, l’Islande qui en gagne trois, le Portugal qui passe devant la Grèce, et la Pologne qui passe devant la Hongrie. Le cas de l’Irlande est très particulier car elle bénéficie d’une autorisation européenne de très bas impôts sur les sociétés. Toutefois le cas de l’Islande, qui n’est ni dans l’UE, ni dans l’euro montre qu’il peut y avoir un bel avenir en dehors de l’UE. On remarquera, qu’en dehors des Pays Baltes, il n’y a aucun pays du Nord en dessous du PIB/habitant de l’UE. Le top 10 du PIB/habitant ne comprend que des pays du Nord si l’on excepte la Suisse qui marque provisoirement le pas après sa dévaluation du franc suisse. La France conserve sa treizième place mais l’écart se réduit avec la Zone euro passant de 2500 à 1900 /habitant, soit une perte de 200 €/habitant par an.

Après ce rappel des conclusions des deux précédents articles, il convient de se poser la question de la redistribution sur les ménages des profits accumulés. On retrouve dans l’ensemble le même classement que pour le PIB/habitant et la France a toujours la treizième place juste au-dessus de la moyenne de la Zone euro. Toutefois il faut noter le bond spectaculaire de l’Islande qui se permet d’être en tête en 2017 de tous les pays cités ici en passant de la 5ème place à la 1ère. La perte de 2 places du Royaume-Uni est liée à la dévaluation de la livre par rapport à l’euro. La Finlande dépasse l’Autriche, l’Irlande les Pays-Bas, le Portugal la Grèce. La Slovaquie perd 4 places et la Tchéquie 2. En gros les constats ressemblent à ceux sur le PIB/habitant mais on voit que le pourcentage de redistribution est loin d’être constant dans le temps et varie sensiblement d’un pays à l’autre. 

Il convient donc de regarder ce facteur de redistribution car il intéresse directement les citoyens. On va donc regarder, non plus les valeurs mais les variations de ces deux indicateurs sur la période 2014 et 2017. Le graphique ci-dessus montre les pourcentages de variation annuelle du PIB/habitant et des dépenses des ménages de 2014 à 2017. Pour l’Islande on voit que la répartition de la redistribution de la croissance du PIB/habitant a été complète. Elle place les islandais avec le meilleur pouvoir d’achat de tous les pays de l’Espace Economique Européen. Mais ce n’est absolument pas le cas de l’Irlande avec un PIB/habitant qui croit de 13,37% chaque année et les dépenses des ménages qui n’augmentent que de 2,84%. Il faudrait regarder leurs salaires et si les Irlandais épargnent beaucoup. La France se signale par une très faible augmentation annuelle du PIB/habitant de 1,82% et a redistribué un peu moins avec 1,47%, selon l’application d’une politique d’austérité sur la grande majorité des citoyens. Les Italiens ont fait progresser leurs dépenses au même rythme que leur progression de 2,2% du PIB/habitant. Le Royaume-Uni a un peu fait subir au consommateur la dépréciation de la Livre. Mais l’Allemagne n’a redistribué que 2,07% des 2,94% de croissance de son PIB/habitant. On note que les 2,69% du PIB/habitant de l’UE ont donné 2,10% sur les ménages, soit une redistribution de 78%.

Il est intéressant de commenter le comportement des différents pays dans la redistribution de la croissance du PIB/habitant. Seulement 7 pays font profiter la consommation des ménages à plus de 90% : Roumanie, Lituanie, Italie, Tchéquie, Chypre, Estonie, Islande. 5 pays redistribuent moins de 50% : Suède, Malte, Grèce et Norvège. La France affiche donc une croissance faible et pratique seulement une redistribution de 80,9% sur la consommation des ménages, ce qui montre bien qu’elle pratique une politique de l’offre selon le modèle allemand qui ne redistribue que 70,4%, contrairement à l’Islande et la Tchéquie qui ont une dynamique de croissance annuelle du PIB/habitant de respectivement 15,6% et 6,7% et redistribuent 90,8% et 93,5%. La Grèce qui ne redistribue que 8,7% n’en redresse pas pour autant son économie avec une très faible croissance. 

Si l’on doit pousser plus loin l’analyse en tenant compte du niveau d’épargne, il est néanmoins clair que la plupart des pays européens pratiquent une politique de l’offre où seulement les 2/3 de la croissance se retrouvent en moyenne dans la consommation des ménages. On peut se servir des données publiées à ce jour par l’OCDE pour jeter un coup d’œil sur l’évolution des salaires moyens dans la même période 2014-2017. On retrouve des résultats assez semblables mais inférieurs sur la redistribution dans l’ensemble. Ils dépensent en moyenne 1/3 de plus que la variation du salaire moyen. Ceci indique que globalement les citoyens de ces pays s’endettent. C’est le cas de la France où l’augmentation des dépenses des ménages a été de 38% supérieure à celle du salaire moyen sur cette période 2014-2017.

On peut mieux en juger en croisant ces deux indicateurs sur le graphique ci-dessous.
La ligne rouge montre l’égalité entre la variation des dépenses des ménages et celle des salaires moyens. On voit les salariés de la Lettonie, du Luxembourg, de la Suède, de la Pologne et du Royaume-Uni sont dans une situation d’épargnants. Bien au contraire ceux de l’Islande, de la Tchéquie, de l’Estonie, du Danemark et de la Grèce s’endettent plus ou moins lourdement.  Parmi les grands pays où les salariés s’endettent lourdement, on peut citer dans l’ordre décroissant le Portugal, l’Espagne et l’Italie. Les salariés français et allemands n’y échappent pas, de façon moindre, mais la différence entre nos deux pays, c’est que la France s’endette plus que l’Allemagne. On voit que si le cas de la France n’est pas brillant avec une croissance faible, une dette publique grandissante et un endettement des salariés qui dépensent 30% de plus que ce qu’ils gagnent, la situation de l’Italie est pire avec un endettement public et des salariés encore plus importants malgré une croissance plus élevée que la France. 

A l’heure où la France et l’Allemagne ont signé un traité pour un rapprochement plus étroit à l’intérieur de la zone et de l’UE, on constate que leurs économies marquent le pas. La France est en instance de dépouillement progressif et l’Allemagne voit s’essouffler son rôle de prédateur des économies de l’UE et particulièrement des pays du Sud. La politique d’austérité sur les dépenses publiques diminue les prestations sociales, dont les retraites, les allocations familiales, les remboursements de santé, et les prestations de service de l’Etat, appauvrit nos infrastructures au profit de dépenses somptuaires dans un illusoire combat contre le réchauffement climatique, un déversement sur les grandes sociétés, aussi inefficace sur la croissance que sur l’emploi, une fuite des capitaux français vers l’étranger, une captation de notre patrimoine industriel, territorial, culturel, sportif, etc. par l’étranger, une impossibilité de mettre fin à une fuite illégale des capitaux des grandes sociétés vers les paradis fiscaux en échappant à l’impôt. La politique d’austérité sur les salaires, avec un SMIC qui ne suit plus l’inflation réelle et une offre d’emploi très inférieure aux demandes, nourrit une politique de l’offre qui pousse les consommateurs à s’endetter de plus en plus sans pour cela permettre au pays de subir un solde négatif de 80 milliards sur une année glissante jusqu’en novembre 2018, quand l’Allemagne a un solde positif de 247 milliards soit une différence de 327 milliards par rapport à la France !

L’Allemagne ne peut être qu’une puissance dominatrice à l’instar des Etats-Unis, omni présents aux côtés de l’UE. Qui a l’argent a le pouvoir. Celui de l’Allemagne est de mettre la main sur la deuxième puissance de l’UE au moment où l’euromark ne semble plus suffire à sa croissance. La production industrielle dans la zone euro a diminué de 1,7 % en novembre, sa plus forte baisse depuis près de trois ans, montrent les statistiques publiées lundi par Eurostat. Sur un an, la chute atteint 3,3 %, alors que le consensus la chiffrait à 2,3 %. L’euro nous protège ?


La politique mondialiste et l’euro imposés à la France par l’UE 

Ne peuvent qu’entraîner la France vers la mise sous tutelle.

L’agglomération plus grande à notre voisine allemande 

Ne peut que nuire au pays le plus faible

Qui, enchaîné, devient une proie !


Claude Trouvé 
23/01/23

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