samedi 26 janvier 2019

Des exemples caractérisés de manipulation de l’information

Le gouvernement qui ne cesse de mettre en garde la population contre les fausses nouvelles, que l’on nomme « fake news » pour montrer que l’on est « in », laisse se répandre dans les médias des informations déformant la vérité dans le sens souhaité. Je viens d’entendre sur une chaîne en continu très écoutée que le nombre de demandeurs d’emploi avait baissé de -1,5% sur l’année 2018 dans la catégorie A. On passe en effet de 3,4692 millions de demandeurs à 3,4186 millions soit une baisse de 50.600 chômeurs en un an et une baisse de -1,46% en 2018. L’arrondi de ce dernier chiffre à -1,5% est acceptable et il n’y a rien à dire sur la véracité de ces chiffres. Mais la conclusion donnée de la confirmation de la baisse du chômage, sous-entendu grâce à Macron, est beaucoup plus contestable.

La première raison est qu’il ne faut pas confondre chômeurs et demandeurs d’emploi. Ces derniers représentent seulement ceux qui font preuve d’un acte volontaire d’inscription. La deuxième raison est que le chiffre de la catégorie A était de 3,4708 millions en 2016 soit une baisse du nombre de demandeurs de -1,5% en 2 ans, et donc une baisse de -0,75% par an sous le mandat 2017-2018 de Macron, ce qui est moins glorieux. La troisième raison est que la catégorie A ne s’adresse qu’aux demandeurs sortant du plein emploi. L’ensemble des catégories A-B-C est beaucoup plus représentatif car il compte tous les actes positifs de recherche d’emploi des demandeurs sortant du plein temps ou du temps partiel. Le graphique ci-dessus montre que sur la période 2017-2018, cet ensemble a augmenté annuellement de +1,23%. Même s’il y a une légère baisse en 2018 de -0,29%, soit 15900 demandeurs en moins, on a bien 135500 demandeurs en plus depuis fin 2016. D’ailleurs malgré la fonte des catégories D et E, le nombre de demandeurs sur l’ensemble des catégories est stable depuis fin 2016 passant de 6,2336 millions à 6,2371 millions à fin 2018, soit 3500 de plus. On ne peut donc pas parler de baisse réelle significative du chômage en se basant sur les demandeurs d’emploi, mais d’augmentation des demandeurs dans les catégories A-B-C, les plus représentatives sous l’ère Macron 2017-2018. 

Ce constat sur les demandeurs d’emploi se retrouve-t-il sur les estimations trimestrielles du chômage publiées par Eurostat et l’OCDE ? De plus cette légère baisse en 2018 est-elle due à une action gouvernementale vigoureuse sur l’économie ou n’est-elle que le reflet du mieux économique enregistré en Europe fin 2017 et début 2018 ? L’examen des informations sur les pays voisins de la France dans sa partie occidentale de l’UE vont nous permettre de répondre à ces interrogations.

La représentation graphique centrale illustre les différents taux de chômage de 12 pays européens importants et des Etats-Unis. Les derniers chiffres publiés concernent le 3ème trimestre 2018.  On note immédiatement que la France a un taux de chômage (9,21%) qui n’est dépassé que par l’Italie (10,10%) et l’Espagne (15,06%), loin des taux de la zone euro (7,99%), de l’UE (6,73%), et de l’OCDE (5,26%). A 4% ou moins on trouve le Royaume-Uni, les Etats-Unis et en tête l’Allemagne. L’illustration de gauche montre que la France se retrouve dans le groupe de tête avec l’Allemagne et le Royaume-Uni des pays ayant eu le plus faible taux de baisse du chômage sur les 2 années 2017-2018 et même sur 2018 seul. A l’inverse les baisses annuelles du chômage supérieures à 1%, ont été réalisées par 4 pays, la Belgique, l’Irlande, le Portugal, et l’Espagne en tête. La France avec -0,44% en 2018 ne semble pas devoir confirmer le constat de -1,5% sur la catégorie A des demandeurs d’emploi grâce au 4ème trimestre 2018 encore à publier. On note visuellement que dans l’ensemble la progression de la diminution du chômage est d’autant plus difficile que celui-ci est bas, ce qui est logique. Ceci nous amène au graphique de droite qui combine les deux paramètres valeur et variation du taux de chômage.

Cette représentation est particulièrement instructive. Elle visualise la mauvaise position de la France à fort taux de chômage et faible décroissance de celui-ci. C’est aussi à un moindre degré le cas de l’Italie dont le taux de chômage est supérieur à la France mais dont la décroissance est trois fois plus rapide. A l’inverse le Portugal, au taux dans la moyenne de l’UE et de la zone euro, a une décroissance exceptionnelle sur les deux années 2017 et 2018. C’est aussi le cas de l’Espagne mais elle a le plus fort taux de chômage. A un moindre degré on peut aussi citer l’Irlande au taux moyen de chômage mais à décroissance rapide. On voit aussi qu’il y a bien un lien entre la valeur du taux de chômage et sa variation annuelle. En gros 10% de chômage a entraîné en moyenne -1,1% de baisse selon les conditions économiques extérieures sur les pays représentés ici, dont l’UE et la Zone euro. Ce n’est pas -0,44% de baisse du chômage que la France aurait dû obtenir mais -1% en 2018, même si les chiffres utilisés ici sont sur une année glissante de novembre à novembre et ne prennent donc pas en compte le 4ème trimestre 2018 non encore publié. 

Les meilleures conditions économiques européennes sur les années 2017 et 2018 ont globalement fait baisser le chômage en France, aux Etats-Unis, et même dans l’ensemble des pays de l’OCDE. Mais la France n’en a pas tiré une baisse du chômage suffisante, si tant est qu’elle existe réellement. La politique menée pendant ces deux années par la France est très mauvaise puisque l’on sait que le taux de croissance sera aussi inférieur à la moyenne des pays de l’UE. La France continue à perdre du terrain et Macron ne sauve provisoirement la face qu’en présentant la réalité des faits sous un jour qui la dénature. Le -1,5% de baisse annuelle en 2018 des demandeurs d’emploi de la catégorie A cache une baisse de seulement -0,29% des catégories A-B-C, et l’ensemble des catégories a légèrement augmenté de 3500 demandeurs depuis 2016. Par ailleurs les chiffres du chômage 2018 s’annoncent mauvais en comparaison des autres pays de la Zone euro, de l’UE, de l’OCDE, dont les Etats-Unis, avec un taux de chômage élevé et une décroissance plus de deux fois plus faible que ce qu’elle aurait dû être pour donner un résultat dans la moyenne des autres pays.

Ce n’est pas en incitant les investisseurs étrangers à venir en France en leur concédant des avantages, que nous allons payer, que se trouve le chemin de la renaissance de notre économie. Cela signifie l’arrivée de nouveaux concurrents pour notre tissu industriel déjà affaibli. Il faut au contraire mener une politique de baisse générale de la fiscalité (TVA, CSG, impôts sur les sociétés, et sur les revenus des particuliers), en relevant les salaires à partir d’un coup de pouce au SMIC pour booster la consommation, en cessant la gabegie de la politique énergétique, et en sortant de l’euro pour redonner de la compétitivité aux entreprises. C’est aux bénéfices des entreprises que l’impôt doit s’appliquer. La baisse des charges sociales ne résout rien sinon d’obliger soit à diminuer le niveau des prestations sociales, soit à faire retomber le coût sur les citoyens. Malheureusement les citoyens ont affaire à un « boni-menteur » qui ne cesse de les bercer d’illusions jusqu’à mettre le pays à feu et à sang comme cela va finir. Le fait qu’un certain nombre de citoyens y trouve encore des bénéfices corporatifs continue à permettre, par les médias et les discours, à cette marionnette du NOM, de continuer son œuvre destructrice de la France. Il est temps de lui marquer un coup d’arrêt. 

La manipulation des informations ne s’arrête pas au chômage et le prochain article en montrera d’autres aspects aussi importants.
 
La faconde et le boniment ne leurrent que les pigeons. 

La découverte de la vérité est pourtant inéluctable

Et sera d’autant plus dure qu’elle sera retardée. 

La France se désagrège et coule lentement

Mais le Capitaine crie que tout va bien

Quand elle commence à disparaître !
 
Claude Trouvé 
26/01/19

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