La première raison est qu’il ne faut pas confondre chômeurs
et demandeurs d’emploi. Ces derniers représentent seulement ceux qui font
preuve d’un acte volontaire d’inscription. La deuxième raison est que le
chiffre de la catégorie A était de 3,4708 millions en 2016 soit une baisse du
nombre de demandeurs de -1,5% en 2 ans, et donc une baisse de -0,75% par an
sous le mandat 2017-2018 de Macron, ce qui est moins glorieux. La troisième
raison est que la catégorie A ne s’adresse qu’aux demandeurs sortant du plein
emploi. L’ensemble des catégories A-B-C est beaucoup plus représentatif car il
compte tous les actes positifs de recherche d’emploi des demandeurs sortant du
plein temps ou du temps partiel. Le graphique ci-dessus montre que sur la
période 2017-2018, cet ensemble a augmenté annuellement de +1,23%. Même s’il
y a une légère baisse en 2018 de -0,29%, soit 15900 demandeurs en moins, on
a bien 135500 demandeurs en plus depuis fin 2016. D’ailleurs malgré la
fonte des catégories D et E, le nombre de demandeurs sur l’ensemble des
catégories est stable depuis fin 2016 passant de 6,2336 millions à 6,2371
millions à fin 2018, soit 3500 de plus. On ne peut donc pas parler de baisse
réelle significative du chômage en se basant sur les demandeurs d’emploi, mais d’augmentation
des demandeurs dans les catégories A-B-C, les plus représentatives sous l’ère
Macron 2017-2018.
Ce constat sur les demandeurs d’emploi se retrouve-t-il sur
les estimations trimestrielles du chômage publiées par Eurostat et l’OCDE ?
De plus cette légère baisse en 2018 est-elle due à une action gouvernementale
vigoureuse sur l’économie ou n’est-elle que le reflet du mieux économique enregistré
en Europe fin 2017 et début 2018 ? L’examen des informations sur les pays
voisins de la France dans sa partie occidentale de l’UE vont nous permettre de
répondre à ces interrogations.
La représentation graphique centrale illustre les différents
taux de chômage de 12 pays européens importants et des Etats-Unis. Les derniers
chiffres publiés concernent le 3ème trimestre 2018. On note immédiatement que la France a un taux
de chômage (9,21%) qui n’est dépassé que par l’Italie (10,10%) et l’Espagne
(15,06%), loin des taux de la zone euro (7,99%), de l’UE (6,73%), et de l’OCDE
(5,26%). A 4% ou moins on trouve le Royaume-Uni, les Etats-Unis et en tête l’Allemagne.
L’illustration de gauche montre que la France se retrouve dans le groupe de
tête avec l’Allemagne et le Royaume-Uni des pays ayant eu le plus faible taux
de baisse du chômage sur les 2 années 2017-2018 et même sur 2018 seul. A l’inverse
les baisses annuelles du chômage supérieures à 1%, ont été réalisées par 4
pays, la Belgique, l’Irlande, le Portugal, et l’Espagne en tête. La France avec
-0,44% en 2018 ne semble pas devoir confirmer le constat de -1,5% sur la
catégorie A des demandeurs d’emploi grâce au 4ème trimestre 2018
encore à publier. On note visuellement que dans l’ensemble la progression de la
diminution du chômage est d’autant plus difficile que celui-ci est bas, ce qui
est logique. Ceci nous amène au graphique de droite qui combine les deux paramètres
valeur et variation du taux de chômage.
Cette représentation est particulièrement instructive. Elle
visualise la mauvaise position de la France à fort taux de chômage et faible
décroissance de celui-ci. C’est aussi à un moindre degré le cas de l’Italie
dont le taux de chômage est supérieur à la France mais dont la décroissance est
trois fois plus rapide. A l’inverse le Portugal, au taux dans la moyenne de l’UE
et de la zone euro, a une décroissance exceptionnelle sur les deux années 2017
et 2018. C’est aussi le cas de l’Espagne mais elle a le plus fort taux de
chômage. A un moindre degré on peut aussi citer l’Irlande au taux moyen de chômage
mais à décroissance rapide. On voit aussi qu’il y a bien un lien entre la
valeur du taux de chômage et sa variation annuelle. En gros 10% de chômage a entraîné
en moyenne -1,1% de baisse selon les conditions économiques extérieures sur les
pays représentés ici, dont l’UE et la Zone euro. Ce n’est pas -0,44% de
baisse du chômage que la France aurait dû obtenir mais -1% en 2018, même si
les chiffres utilisés ici sont sur une année glissante de novembre à novembre
et ne prennent donc pas en compte le 4ème trimestre 2018 non encore
publié.
Les meilleures conditions économiques européennes sur les
années 2017 et 2018 ont globalement fait baisser le chômage en France, aux
Etats-Unis, et même dans l’ensemble des pays de l’OCDE. Mais la France n’en a
pas tiré une baisse du chômage suffisante, si tant est qu’elle existe
réellement. La politique menée pendant ces deux années par la France est
très mauvaise puisque l’on sait que le taux de croissance sera aussi inférieur
à la moyenne des pays de l’UE. La France continue à perdre du terrain et
Macron ne sauve provisoirement la face qu’en présentant la réalité des faits
sous un jour qui la dénature. Le -1,5% de baisse annuelle en 2018 des
demandeurs d’emploi de la catégorie A cache une baisse de seulement -0,29% des
catégories A-B-C, et l’ensemble des catégories a légèrement augmenté de 3500
demandeurs depuis 2016. Par ailleurs les chiffres du chômage 2018 s’annoncent mauvais
en comparaison des autres pays de la Zone euro, de l’UE, de l’OCDE, dont les
Etats-Unis, avec un taux de chômage élevé et une décroissance plus de deux fois
plus faible que ce qu’elle aurait dû être pour donner un résultat dans la
moyenne des autres pays.
Ce n’est pas en incitant les investisseurs étrangers à venir
en France en leur concédant des avantages, que nous allons payer, que se trouve
le chemin de la renaissance de notre économie. Cela signifie l’arrivée de
nouveaux concurrents pour notre tissu industriel déjà affaibli. Il faut au
contraire mener une politique de baisse générale de la fiscalité (TVA, CSG,
impôts sur les sociétés, et sur les revenus des particuliers), en relevant les
salaires à partir d’un coup de pouce au SMIC pour booster la consommation, en
cessant la gabegie de la politique énergétique, et en sortant de l’euro pour
redonner de la compétitivité aux entreprises. C’est aux bénéfices des entreprises
que l’impôt doit s’appliquer. La baisse des charges sociales ne résout rien
sinon d’obliger soit à diminuer le niveau des prestations sociales, soit à faire
retomber le coût sur les citoyens. Malheureusement les citoyens ont affaire à
un « boni-menteur » qui ne
cesse de les bercer d’illusions jusqu’à mettre le pays à feu et à sang comme
cela va finir. Le fait qu’un certain nombre de citoyens y trouve encore des
bénéfices corporatifs continue à permettre, par les médias et les discours, à
cette marionnette du NOM, de continuer son œuvre destructrice de la France. Il
est temps de lui marquer un coup d’arrêt.
La manipulation des informations ne s’arrête pas au chômage
et le prochain article en montrera d’autres aspects aussi importants.
La faconde et le
boniment ne leurrent que les pigeons.
La découverte de la
vérité est pourtant inéluctable
Et sera d’autant plus
dure qu’elle sera retardée.
La France se désagrège
et coule lentement
Mais le Capitaine crie
que tout va bien
Quand elle commence à
disparaître !
Claude Trouvé
26/01/19
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