dimanche 30 août 2020

La vision alarmiste de l’épidémie imposée en France est dangereuse (suite)

De plus en plus de voix s’expriment sur la manipulation de la population par des informations anxiogènes. D’une épidémie du COVID-19, qui s’est déroulée de mi-mars à mi-juin, on est passé à une épidémie de l’angoisse. Dans l’article précédent j’ai tenté de quantifier un signal d’alerte crédible pour sortir d’un sentiment d’inquiétude basé uniquement sur la croyance que l’Etat ne peut pas nous tromper à ce point. Il est de plus en plus évident que la politique de gestion de ce qui n’est finalement qu’une épidémie de type grippal par un virus encore inconnu, comme l’ont démontré de nombreux pays comme la Suisse, le Danemark, les Pays-Bas, la Grèce, a été très mal gérée par la France dans sa première phase. De plus dans la phase suivante l’objectif n’est plus la santé publique mais l’application d’une politique de coercition menée de façon autoritaire en faisant de moins en moins appel à la responsabilité individuelle. On décide des mesures locales ciblées pour le port obligatoire du masque, le temps de démontrer que cela pose des problèmes d’application et on passe très vite à une généralisation du port du masque dans les villes.

Ceci est d’autant plus facile que la population est sensible à l’angoisse diffusée par l’accroissement des cas positifs. Il faut lui donner des chiffres qui parlent. On ne parlait que de centaines de décès par jour dans la première phase, et pas de tests évidemment puisque on n’avait que peu de moyens d’en faire par manque de matériels de prélèvement et de réactifs pour les exploiter. Puis les chiffres se sont mis à parler en milliers de cas et on allait de record en record, 4854 cas le 10 août, 4897 le 23 août, 6111 le 27 août ! Bingo ! On jouait toujours gagnant puisque le gouvernement demandait toujours plus de tests jusqu’à 1 million/jour. Mais des âmes mal intentionnées contestaient le lien entre la reprise d’activité du virus et le nombre de cas constatés. Qu’à cela ne tienne on a profité d’un pic de décès journaliers pour reparler des décès le 27 août avec un chiffre angoissant de 32 morts en 48 heures ! Voilà, notre mouton, à qui les mêmes âmes perfides allaient jusqu’à lui dire que le masque ne se justifiait plus, le ramène prestement sur son nez et se dit qu’heureusement l’Etat fait bien son travail d’information.

32 morts en 2 jours, la belle affaire, que devons-nous alors penser des 880 morts des tumeurs malignes et des 800 morts des maladies cardio-vasculaires dans le même temps, morts prévues dans les moyennes statistiques des années précédentes ? 16 morts/jour c’est un taux de mortalité de 1% toutes causes confondues. Oui le virus court toujours comme de nombreux compères que notre corps a appris depuis longtemps à gérer sans que nous nous en apercevions. C’est le fondement de l’immunisation collective. On se contamine et on contamine les autres. Alors oui le nombre de tests par jour ne cesse d’augmenter et le nombre de cas positifs aussi mais les hospitalisations restent très faibles par rapport à ce qu’elles étaient au mois d’avril. D’ailleurs le nombre de décès, qui est lié principalement au nombre d’hospitalisations même compte-tenu de progrès possibles dans le traitement du virus, ne montre plus de lien fort avec la croissance des tests et des cas même avec un décalage d’un mois. Le 29 juin on comptait 350 cas avérés et 35 décès, soit 1 décès pour 10 cas positifs, et le 25 août 3417 cas et 16 décès, soit 1 décès pour 214 cas positifs. Or si ce jour-là le nombre de décès était représentatif du nombre moyen de décès de cette période, comme on le verra sur le graphique ci-dessous, le nombre de cas ne battait pas des records par rapport à la montée en puissance des cas plutôt alors de 5000/jour.


Ceci montre déjà que nous ne sommes plus dans la première phase d’évolution de l’épidémie puisque le 23 mars on notait 3859 cas positifs, chiffre comparable au 25 août, mais cette fois avec 186 décès soit 1 décès pour 21 cas, soit 10 fois moins ! Ces graphiques ramènent les gens de bonne foi à la réalité, la situation actuelle n’a plus rien d’anxiogène et l’on voit autour de nous que cette anxiété légitime au début de l’épidémie ne cesse d’augmenter au fur et à mesure que nous reprenons une vie normale. Le discours d’abord anxiogène pour les plus jeunes, puis pour les plus vieux, est passé du confinement sans masque imposé au masque obligatoire pour éviter un rebond conduisant à un confinement qui n’aura finalement pas lieu, pas plus que l’on en voit le rebond des décès prévu. Ce discours abêtit un peuple qui ne cherche même plus à raisonner et qui dument apeuré devient obéissant, pleutre et indifférent au naufrage de l’économie nationale et à l’inévitable retour de bâton sur son niveau de vie.


Le graphe suivant ne s’intéresse plus qu’à la deuxième phase de l’évolution de l’épidémie. Dans la première phase on était en moyenne à 250 décès/jour du 1er mars au 28 juin avec des maxima de cas de 4376 cas positifs le 1er avril et de 1438 décès le 15 avril. Dans la 2ème phase on est à 13 décès/jour du 28 juin au 27 août avec un maximum de 91 décès le 14 juillet, soit 19 fois moins en moyenne que la 1ère phase ! La moyenne des décès est exactement de 12,87 décès/jour, et la droite de tendance donne une baisse de 1 décès tous les 100 jours. Même si elle n’est pas statistiquement significative, elle montre néanmoins d’une part que le rebond ne se manifeste pas sur cette période d’évolution des tests et des cas, lesquels n’ont pas cessé de croître, même avec un décalage de 15 jours ou 1 mois de durée d’hospitalisation, et d’autre part que cette situation peut durer longtemps tant le niveau de décès est faible. A ce niveau on arrive dans la marge d’erreur d’affectation au virus de certains décès constatés.

Devant un virus encore peu connu, il serait idiot de prédire l’avenir à plusieurs mois, comme la mutation saisonnière du virus. Mais la connaissance sur les coronavirus en général est déjà étayée et ne donne pas d’inquiétudes particulières sur la vitesse de propagation et leur virulence. Or pour l’instant cette épidémie ressemble à celle de la grippe saisonnière. Le moyen terme et le long terme laissent une marge d’incertitude qui pousse à rester sur ses gardes avant d’avoir passé au moins l’hiver prochain. Cela veut dire se tenir prêt à réagir très rapidement à tout signal significatif de propagation de la contagion. J’ai montré dans mes précédents articles que c’était le facteur le plus important dans la lutte à condition de disposer de moyens sanitaires adaptés et performants. Mais pour le court terme on constate que le nombre de décès n’évolue pas sur une période de 2 mois maintenant. Il n’y a plus de raison de maintenir la population dans l’anxiété avec des contraintes qui continuent en plus à peser sur l’économie. Alors il faut se poser la question de l’utilité du port du masque, vêtement qui a beaucoup plus d’inconvénients que le port d’une écharpe en cas de froidure. Les savants officiels ou subventionnés par les grands laboratoires s’opposent à des francs-tireurs sur lesquels on fait peser une suspicion de guerre d’égos et de complotistes.

Je ne suis pas un spécialiste de l’efficacité des masques en dehors de notons de physique qui me poussent à penser que, vu la taille des mailles du filet et celles des particules ultrafines dans les aérosols, celles-ci les traversent beaucoup plus facilement qu’un avion dans l’Arc de Triomphe. Il faudrait donc exclure que les virus puissent être transportés par ces particules, ce qui n’est pas démontré bien au contraire. Donc je vais me rabattre sur l’examen de ce qui se passe dans un pays n’ayant pas demandé ni le port du masque, ni le confinement généralisé à résidence, la Suède.


Après une évolution plus lente du nombre de décès, La Suède n’a eu son 1er cas que le 11 mars, soit 10 jours après nous, et l’évolution du nombre de décès a été plus lente. Son nombre de décès/habitant le 27 août est très proche de celui de l’Italie et supérieur de 25% au nôtre. Néanmoins il a atteint la 2ème phase d’évolution de la maladie le 3 août soit 37 jours après nous. Sur cette deuxième phase représentée sur ce graphe il est remarquable de constater qu’on a une situation identique à la nôtre. Depuis 24 jours le nombre de décès en Suède n’évolue pas, et cela sans le port du masque. La droite de tendance indique aussi une très légère baisse mais n’est pas significative. Compte-tenu de la différence du nombre d’habitants entre ces deux pays, on note que durant cette phase le nombre de décès à 3,04 décès/jour est plus de 50% plus important qu’en France. Puisque l’on constate que le processus d’auto-immunisation est lent, il se peut qu’il soit encore loin d’être terminé en Suède, et qu’il se fasse plus rapidement que nous avec une population non masquée et non autant régentée dans ses rassemblements comme en France. Ceci se fait alors au prix d’un nombre de décès supérieur mais qui reste néanmoins très faible avec un taux de létalité actuel < 0,02% décès dans la population totale depuis 24 jours.

Un autre pays a développé une politique basée sur la même conception de civisme, et de distanciation. C’est les Pays-Bas qui n’imposent pas le port du masque et même met en doute son efficacité. Ce pays a commencé sa 2ème phase de l’évolution du virus le 2 juillet et on observe le même phénomène qu’en France jusqu’au 28 août soit près de 2 mois. Le nombre de décès n’évolue pas et oscille autour d’une moyenne de 2 décès/jour, ce qui correspond à 7,7 décès/jour en France compte-tenu des différences de population. C’est un chiffre 50% plus faible qu’en France et le port du masque n’est même pas recommandé ! On peut faire le même constat au Danemark qui ne recommande pas le masque.

Pour les jusqu’aux boutistes de l’efficacité des masques afin d’éviter le rebond du virus, et palier à des éventuelles remarques sur le temps de recul de 24 jours trop court pour affirmer le non-rebond en Suède, on peut alors regarder la Corée du Sud. Ce pays a atteint la 2ème phase de l’épidémie le 17 avril et depuis cette date le nombre de décès n’évolue pas avec une moyenne de 0,65 décès/jour soit plus de 4 mois de recul. Pourtant depuis 11 août, compte-tenu de la détection d’un foyer de contamination, les Coréens ont lancé une opération de tests et détecté 4363 cas positifs et enregistré 11 décès pendant ces 16 jours. Depuis plus de 4 mois la Corée du Sud, le 2ème pays après la Chine touché par le virus, n’a pas connu de rebond significatif et aucun ne parait non maîtrisable.

Contrairement aux idées reçues, le port du masque n’est pas une habitude de longue date au pays du Matin calme et il a seulement été fortement recommandé par les autorités. Une Coréenne avoue : « Sauf que nous, les Coréens, nous ne sommes pas habitués à vivre notre vie en étant masqués ! Moi, par exemple, même quand il y a beaucoup de pollution, je n’en porte pas. » En réalité le port du masque est récent et n’y était pratiqué que pour se préserver de la pollution. Si le masque n’est pas obligatoire la Corée s’est penchée sur les transports en commun d’où la mise en service d’abribus anti-coronavirus. Par des rayons UV il s’attaque aux aérosols, ce qui est un aveu signifiant qu’ils considèrent que les aérosols propagent la contagion alors qu’ils sont mal filtrés par les masques. Mais il faut reconnaître qu’avec des mesures drastiques et un appel au civisme mais sans confinement généralisé du pays, la Corée a réussi un tel score sanitaire que le virus y a tué beaucoup moins de monde qu’une simple grippe en France.

En réalité entre la Suède et la Corée du Sud on est en présence de deux conceptions opposées. La première privilégie le développement des défenses naturelles en admettant que les plus fragiles, ou ceux n’ayant pas au bon moment des défenses suffisantes, peuvent en mourir. Il y a un prix à payer à la mort pour garder à une collectivité humaine les meilleures chances de survivre dans le temps long. La seconde, la Corée du Sud, privilégie la vie à tout prix et met en place tous les moyens de précaution, de prévention qui minimisent les chances d’un individu d’être infecté par la maladie. C’est la peur de la mort qui sert d’aiguillon à cette vision de la protection maximale. Ce sont les barrages artificiels à la maladie mis en place pour lutter contre l’épidémie de COVID-19. On n’accepte plus le risque. C’est une civilisation dans laquelle se protéger de la mort devient un but qui prend le pas sur l’appréciation de la vie. Ce refus de la mort entraîne alors toute un peuple dans une angoisse prête à surgir à toute occasion. On espère alors disposer très vite d’un vaccin supposé capable d’éliminer un danger que l’on n’accepte pas. On n’évalue plus le risque, on ne conçoit plus que le risque zéro. Il faut se protéger de tout. Je peux illustrer ce changement de paradigme par l’histoire vécue dans ma jeunesse sur les maladies enfantines auxquelles les jeunes n’échappaient pas, la rougeole par exemple. Nous avons été tout proche de voir le vaccin pour la rougeole, et d’autres maladies, devenir obligatoire pour les bébés. Or le médecin de famille de mes parents ne demandait pas d’isoler le premier atteint dans une chambre mais au contraire d’y mettre immédiatement les autres enfants le plus possible en contact pour en finir au plus vite avec une maladie. Elle tuait mais peu et il était vain de vouloir y échapper dans le milieu scolaire en particulier et il valait mieux l’attraper jeune qu’adulte.

C’était dans les années d’après-guerre mais cela persiste dans la mentalité suédoise, et est en voie de disparition dans la société coréenne. En France nous nous trouvons à mi-chemin sur la voie coréenne et, comme pour toute attitude mi-chèvre mi-chou, nous avons plus de morts que la Corée et plus de dégâts économiques que la Suède. Vouloir le risque zéro sans se donner les moyens drastiques de la Corée nous conduit dans un tunnel de peur dont nous n’osons plus sortir par manque de confiance dans le résultat. L’épidémie est finie ou tout-au-moins nous offre une trêve dont nous refusons de bénéficier paralysés par la peur que nous sommes. Le Suédois n’a pas vécu dans la peur de l’épidémie et ne se soucie pas de la reprise. Le Coréen a confiance dans l’efficacité de sa lutte contre l’épidémie et il garde une attitude sereine et civique dans une capacité de raisonnement et d’adaptation intacte. Le Français se nourrit de peur inculquée, et se résout à accepter des obligations et des pénalisations pour ne pas risquer la mort malgré un taux de mortalité (décès/habitants) du COVID-19 tombée actuellement à 0,007% ! C’est le risque de chutes et d’intoxications accidentelles que nous prenons… sans nous prendre la tête et ruiner notre économie ! Pour conclure cet article la vidéo un chercheur de l’INSERM, le Pr Laurant Tubiana, vous dira son point de vue sur la pertinence des mesures actuelles et le climat d’angoisse associé.


La France va mal et on lui fait perdre la raison.

Le virus ne donne peut-être pas la paix

Mais nous ne profitons même pas

D’une trêve depuis deux mois

Avant de noircir un avenir

Que rien ne permet

De prédire !

Claude Trouvé

29/08/20


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire