Le
peuple en gilet réellement ou mentalement fête un Noël doux, un Noël clément
pour ceux qui se relaient sur les barrages. Les mesures annoncées sont encore
si sujettes à variations et soumises aux aléas des décrets d’application, qui
peuvent en dénaturer tout le contenu que la vigilance est de mise et que les
revendications continuent. Quatre sujets sont maintenant sur la table du
gouvernement
- Une plus grande participation directe aux décisions importantes les concernant
- Une amélioration pérenne du pouvoir d’achat
- L’amélioration des services publics en particulier dans la ruralité
- La continuation de la trajectoire du plan de transition écologique
La
première revendication touche au fonctionnement constitutionnel et elle est
matérialisée par une demande de création d’un Référendum d’Initiative Citoyenne
pour faire approuver par le peuple une nouvelle forme de gouvernance du pays.
La réforme constitutionnelle, ne pouvant avoir lieu qu’avec l’accord du Congrès
réuni à Versailles, est donc soumise à l’approbation des partis représentés au
Parlement, si l’on respecte le processus démocratique. Révolution et coup
d’Etat n’ont de sens que lorsque le peuple est désespéré de ne pouvoir se faire
entendre… La Révolution peut être pacifique mais c’est la mise en accusation et
la dissolution de la représentation parlementaire ainsi que la mise en prison
des fraudeurs de la puissance financière dont les banquiers. C’est la
révolution des casseroles en Islande, pays qui est désormais au top de la
réussite économique en Europe et hors UE.
Les
deux revendications suivantes touchent au budget de l’Etat. La solution rapide
et de facilité est de creuser le déficit pour satisfaire celles-ci.
Malheureusement le déficit de 2018 va probablement être de 9 milliards
au-dessus des prévisions avec une croissance de l’ordre de 1% au lieu des 1,7%
prévus dans le PLF 2018. De plus le déficit budgétaire prévu au PLF 2019 était
à 2,8% du PIB, au lieu des 2,7% prévus en 2018, budget 2019 initialement bâti sur une croissance de
1,9%. Deux faits nouveaux sont intervenus depuis, d’une part la remise en cause
par l’UE, l’INSEE, la Banque de France et le FMI des prévisions de croissance
pour 2019, et d’autre part la jacquerie des gilets jaunes qui pousse le
gouvernement à une dépense supplémentaire de 10 milliards. Pour le premier
point les estimations de croissance pour 2019 oscillent entre 1,6% et 1,3%
selon les institutions. Le coup de pouce au pouvoir d’achat le plomberait de
0,1% selon Bruno Lemaire si l’on tient compte du retour de recettes par une
croissance de la consommation. La nouvelle révision du PLF 2019 proposée aux
parlementaires est basée sur une croissance de 1,7%, valeur nettement
supérieure aux dernières prévisions de l’INSEE à 1,3% et même de la Banque de
France à 1,5%. Les prévisions de croissance pour l’UE de 2019 étant abaissées
par rapport à 2018, et la croissance acquise sur les 3 premiers trimestres de
2018 n’étant que de 0,76%, on peut s’attendre à ce que la croissance de 2019
ne soit pas au-dessus des 1,3% prévus par l’INSEE au lieu des 1,7% du nouveau
PLF 2019 en discussion. En conséquence c’est de l’ordre de 5 milliards
d’euros qui manqueront par rapport aux dépenses prévues.
Noël au balcon risque fort de se
terminer pour nous par des Pâques en caleçon car il faudra trouver ces 5 milliards sauf si on
laisse filer le déficit. Ceci n’est d’ailleurs pas si sûr car Bruxelles n’a pas
dit son dernier mot. SI Moscovici semble disposé à être arrangeant, le
Commissaire européen allemand au budget
veut lancer une procédure de déficit excessif contre la France. L’année 2019 va
être une lutte intense entre les classes les plus basses de la population et
celle des très riches avec une classe moyenne au milieu, poumon financier à
plumer dont l’Etat ne peut plus se passer. Derrière cette révolte du peuple qui
souffre et de celui qui paye jusqu’à rejoindre la classe des plus démunis, il y
a la remise en cause du mondialisme et du multiculturalisme. C’est donc l’UE
qui applique ces préceptes avec le plus d’ardeur qui va être au centre du jeu
justement à Pâques pour les élections européennes.
Il me faut de nouveau insister sur
une contradiction fondamentale dans les revendications des gilets jaunes, celle
de continuer un plan dispendieux de 60 milliards pour l’écologie sous le
prétexte du réchauffement climatique alors que l’écologie couvre bien d’autres
domaines en particulier pour la santé des humains et les économies d’énergie.
Le matraquage médiatique depuis 40 ans sur le catastrophisme du réchauffement
climatique fait perdre la tête à nombre de nos concitoyens qui croient bien
faire en demandant une dizaine de milliards pour eux et la continuation de la
politique énergétique à 10 milliards par an et de plus en urgence. De toute
évidence la croissance actuelle de notre pays ne permet pas de satisfaire les
deux sauf en creusant la dette ou en supprimant des dépenses sur les services
publics. Ceci est d’autant plus absurde que l’exemple de l’Allemagne montre que
les énergies renouvelables (EnRia) ne permettent pas de faire baisser le taux
de CO2 émis, bien au contraire, puisqu’il faut assurer l’adéquation
production-consommation par des énergies pilotables fossiles à cause de leur
caractère intermittent et aléatoire. L’Allemagne se contente de compenser ce
besoin supplémentaire d’énergie fossile par le passage des centrales thermiques
au charbon à des centrales au gaz moins polluantes.
Mais le plus grave est ce caractère d’urgence d’agir inculquée
aux peuples par des messages de catastrophisme de plus en plus traumatisants. Depuis
la COP24 les +3°C prévus en 1998 pour 2100 sont passés à +5°C et les +1,5°C en
2050 à 2°C sans qu’aucune confirmation puisse être tirée de l’examen des
mesures satellitaires de température. Il s’agit juste d’un choix entre des centaines
de modèles mathématiques prévisionnels dont les résultats sont dans un éventail
allant de +0,1°C à 4,8°C en 2100 ! Les 42 modèles retenus par le GIEC
donnent néanmoins une dispersion entre +0,5°C et +2°C en 2050. Ceci montre
combien le consensus n’est pas acquis chez les climatologues et combien les
prévisions sont incertaines. Le GIEC se permet néanmoins de présenter des
conclusions à la COP24 sur des modèles bâtis sur la période 1986-2005 sans les
avoir réajustés au vu des mesures satellitaires ultérieures ! J’ai
porté sur le graphique la valeur désormais très probable de la température
globale terres et océans en 2018. On voit qu’elle invalide complètement le
modèle donnant +2°C en 2050.
Les dernières mesures satellitaires
de la NOAA en novembre permettent de réactualiser le graphique publié précédemment
sur les 9 premiers mois de l’année. On retrouve la même période de stabilité
des températures de 1998 à 2013 à une valeur moyenne de 0,585°C, une montée
brutale jusqu’en 2016 due au courant El ñino suivi d'une redescente en 2017 et
2018. C’est une période cyclique particulière, mais même en l’incluant dans la
droite de tendance en pointillé, la projection linéaire de la température en
2100 serait de +2°C et non +5°C. Une projection entre 1998 et 2016 en vert ne
donnerait que +1,09°C. Elles sont nettement inférieures à l’ancienne prévision
du GIEC avec +3°C en 2100. On voit combien cette prévision en bleu n’est
absolument pas vérifiée par les mesures satellitaires et ce serait bien pire
avec la nouvelle prévision de +5°C.
En conclusion la période de stabilité
de 1998 à 2013 n’a été interrompue que par un phénomène cyclique marin et on
est en droit de penser que la température en 2019 pourrait rejoindre celle de
2013. L’urgence climatique est donc un
leurre basé sur une prévision de réchauffement climatique que les scientifiques
honnêtes qualifieraient de « au pif ».
Derrière tout cela se
cache un marché énorme intéressant les grands lobbies et une manière malhonnête
de l’Etat pour nous soutirer de l’argent en nous faisant prendre des vessies pour
des lanternes. Mais selon la Banque
mondiale la lutte globale contre le réchauffement climatique est un marché de
89.000 milliards de dollars d’ici 2030 à comparer avec la dette mondiale d’un
montant de 60.000 milliards de dollars ! La manipulation du
catastrophisme et de la culpabilisation de l’homme dans des actions dites
destructrices du climat joue sur nos bons sentiments de respect de la nature et
de la protection de nos progénitures actuelles et à venir. Pour l’électricité
le développement des éoliennes est une pure connerie pour les ingénieurs
puisque leur production d’énergie par rapport à l’investissement énergétique
est plus de 20 fois inférieure à celle du nucléaire selon une étude allemande.
Ceci est en pleine contradiction avec les vœux des écologistes sur les
économies d’énergie. De plus kWh coûte cher et est revendu en grande partie à
perte sur le réseau européen.
Il est temps que les gilets jaunes
prennent en compte l’information selon laquelle le coût annuel de la transition
énergétique est égal à l’ensemble des cadeaux que le gouvernement leur promet.
Si on fait une pause d’un an dans les EnRia, le cadeau est gratuit pour le
budget 2019 de l’Etat. Mais si l’on arrête cette gabegie, le cadeau devient
pérenne comme l’aide aux entreprises qui va remplacer le CICE. Arrêtons de
pousser l’écologie dans un écologisme dogmatique qui fait les choux gras des
grands lobbies et vide nos poches pour du vent.
La jacquerie actuelle permet à tous de repenser notre pays
En cela elle marque notre histoire et il était temps.
L’élite mondiale ne craint que les révolutions.
Celle-ci se veut pacifique mais déterminée.
C’est une remise en cause profonde,
Mais la route parsemée de pièges.
Le réchauffement climatique
En est un, c’est un leurre
Au profit des riches !
Claude Trouvé
25/12/18