L’acte
IV de la fronde des Gilets jaunes vient de s’achever ce samedi 8 novembre 2018 dans
un vaste mouvement de dégagisme. Le gouvernement estime avoir fait le
nécessaire pour éviter tout débordement conduisant à des dégâts matériels et
corporels importants. Ce matin le bilan était beaucoup moins rose. La
mobilisation de la totalité des forces de l’ordre pour obtenir ce résultat
montre bien l’ampleur de la mobilisation des frondeurs, donc la profondeur de
leur ressentiment et de leur inquiétude pour l’avenir. Leur rejet de toute
récupération politique, la grande diversité de leurs demandes, ne trouve un
front commun que dans le slogan répété à longueur de journée sur tout le
territoire « Macron-démission ». Gouvernement et parlementaires sont
rejetés en bloc et c’est la tête de l’exécutif qui est visée. C’est justement
le message que ne veulent pas entendre ceux qui ont un pouvoir de changer les
choses, le gouvernement et les parlementaires. En effet si tel n’était pas le
cas, le gouvernement ne parlerait pas d’ouvrir un dialogue de plusieurs mois,
il démissionnerait. SI tel n’était pas le cas, les parlementaires lanceraient
la procédure de destitution prévue à l’article 68 de la Constitution.
L’ampleur
de ce mouvement, une révolte du peuple que l’on n’avait pas connue depuis 1789,
un ras-le-bol d’une République qui n’écoute plus mais enfume ses citoyens pour
mieux les dépouiller et qui bafoue les principes fondateurs de la République
« Liberté, Egalité, Fraternité », n’est pas entendue par le
gouvernement, ni répercutée par les parlementaires. Le peuple veut une tête,
on le convie à des séances de thérapie. Le prendre pour un malade à soigner
est sans doute la dernière phase du mépris dans lequel on le tient. Macron,
soutenu par ses commanditaires, ne démissionnera pas, et ne dissoudra pas une
Assemblée Nationale où il a l’assurance d’une majorité absolue. Macron va
lâcher du lest… provisoirement sur 2019 en fonction de ce qui lui rapportera le
plus pour les élections européennes. Ceci lui permet d’obtenir la dérogation budgétaire
nécessaire sur le fameux critère du 3% du PIB. Le Projet de Loi de Finances
2019 prévoit 2,8%/PIB, Moscovici est sans doute prêt à lâcher jusqu’à 2,9%.
0,1% de plus pour permettre à Macron de gagner les européennes, ce n’est pas
cher payé pour l’UE. Cela fait une marge de plus de 2 milliards pour baisser la
taxe sur les carburants, mais la Russie et l’Arabie Saoudite viennent de
conclure un accord de baisse de leur production, donc le prix du baril va
réaugmenter.
Aller
au-delà du 2,9%/PIB paraît difficilement acceptable par l’UE quant à l’Italie elle
est fustigée pour un déficit budgétaire passé de 2,4% à 2,8%/PIB. Ces 2,3
milliards de plus possibles à 2,9% sont la marge de manœuvre du gouvernement à
ce stade des prévisions budgétaires. Les autres mesures possibles sont des
mesures d’austérité dont la plupart ne pourront pas donner beaucoup d’effet sur
le déficit en un an ou qui toucheront à des points sensibles influençant la vie
des citoyens et dont les Gilets Jaunes veulent au contraire voir s’améliorer.
Il faut à ce stade de la réflexion en revenir à l’origine du conflit. La taxe
sur les carburants a fait déborder le vase de l’endurance du peuple qui n’a
jamais pu ou ne peut plus épargner ou voit son pouvoir d’achat diminuer.
L’augmentation de la taxe sur les carburants en cause a été justifiée par la
nécessité de la transition énergétique. Elle était donnée comme ayant deux
vertus, inciter à rouler moins en particulier avec des véhicules au diesel, et
en fin de compte participer au sauvetage de la planète. Cette vision des choses
s’est heurtée immédiatement une réponse de bon sens des manifestants :
« On ne veut pas sacrifier notre fin de mois, pour la fin du monde ».
On a ainsi noté la déconnexion de l’exécutif avec les préoccupations de survie
des Gilets Jaunes, et la contradiction de ces derniers dans le rang desquels de
nombreux défenseurs de la planète qui veulent améliorer la fin du mois et la
fin du monde.
Ces
derniers sont victimes du matraquage depuis 40 ans sur le réchauffement climatique
et la responsabilité de l’homme dans celui-ci par le biais des émissions
carbone. Le gouvernement les enferme dans ce piège qui finit par prendre plus
d’importance que les autres aspects de l’écologie, l’écologie raisonnable et de
bon sens touchant aux pollutions affectant la santé de l’homme et l’intégrité
de l’environnement, et aux économies d’énergie. Alors parlons chiffres.
Compte-tenu des aides, subventions, constructions des réseaux électriques
nécessaires, le coût de la transition énergétique est de l’ordre de 10
milliards par an et le consommateur d’électricité y participe par la taxe sur
le kWh. 5 milliards y sont budgétés pour 2019. Si l’on arrête, même
provisoirement, les constructions d’éoliennes, et de panneaux solaires, c’est 5
milliards disponibles de suite, à comparer aux 2 milliards précédents.
Qu’est-ce qui justifie aujourd’hui de ne pas reverser cela au budget général et
de prendre des mesures d’allègement sur les taxes ?
La seule explication
est qu’il faut sauver la planète et l’urgence ne saurait pas attendre. Pour
effrayer et convaincre l’aspect catastrophique du réchauffement vient de passer
au stade de +5°C à la fin du siècle. C’est le coup de pouce pour bloquer tout
recul sur ce point. Alors je vais encore une fois dire combien tout cela n’est
qu’une immense arnaque et la visualiser le mieux possible par un graphique
ci-dessous donnant les évolutions de températures sur 40 ans de 1978 à 2018.
Il
résume l’histoire récente des températures sur une année glissante comme de novembre
2017 à octobre 2018 d’une part, et des prévisions de température pour la fin du
siècle. Les modèles mathématiques prévisionnels sont sophistiqués et essaient
de repartir des causes connues ou supposées influant sur la température moyenne
du globe. Ils sont au nombre d’une centaine, le GIEC en a retenu une trentaine,
d’ailleurs très disparates dans les prévisions, et en a déduit une courbe
moyenne. Ce modèle retenu est basé sur la période 1978-1998 et on lui a demandé
de redonner une prévision correspondant à la réalité des températures observées
durant cette période. La prolongation linéaire de la température donne la ligne
orange sur le graphique de 1998 à 2018. On observe visuellement que cette
prolongation qui donnait +3,5 °C à la fin du siècle ne correspond plus à la
valeur observée en 2018 et on a -0,4°C par rapport à la prévision. On ne peut
donc absolument pas faire confiance aux modèles mathématiques qui ne collent
que sur la période où ils ont été construits. La teneur en CO2 n’a
cessé d’augmenter et son impact sur la température ne correspond plus à la
réalité observée entre 1978 et 1998 laquelle sert de base aux modèles.
En
conclusion le plan énergétique n’a aucune urgence et la propagande n’est qu’un
artifice pour prendre l’argent dans notre poche et donner la plus grande partie
aux lobbies et aux pays étrangers fabriquant éoliennes et panneaux solaires. Il
est honteux de conduire la France dans cette impasse dans laquelle l’Allemagne
s’est fourrée jusqu’au cou et de s’en servir pour taxer les automobilistes même
ayant des difficultés à joindre les deux bouts en sachant que l’écologie est
entrée dans le souhait des français d’une façon globale. Les partis politiques
y ont trouvé une source d’électeurs et l’écologie sans distinction d’action
fait partie de tous les discours. Ils feraient mieux de prendre au sérieux les
propos de Donald Trump : « Très
triste jour et nuit à Paris. Peut-être qu'il est temps de mettre fin à
l'accord de Paris ridicule et extrêmement cher et de retourner de l'argent à la
population sous la forme de la baisse des impôts ? Les États-Unis
étaient bien en avance sur cette courbe et le seul grand pays où les
émissions ont baissé l'an dernier ! — Donald J. Trump ». Le pire
est que c’est vrai c’est bien le seul grand pays qui a réussi à baisser les
émissions carbone… et grâce au gaz de schiste moins polluant que le
charbon ! Double leçon à Macron qui n’a pas d’argument et réponds
simplement à peu près ceci « Mêle-toi
de tes affaires », réponse d’un gamin de huit ans.
C’est
cette disparition d’une véritable opposition sortant des dogmes qui est
ressentie par la majeure partie de la population et que les Gilets Jaunes ont
eu le courage de dénoncer. Aucun parti n’ose se lever contre cette gabegie que
dénonce pourtant nombre d’experts que l’on invite peu dans les médias. Cette
collusion avec le pouvoir vient d’être mise au grand jour par les
parlementaires dans leur refus d’utiliser l’arme que leur donne le peuple pour
le protéger, la destitution. Le peuple crie démission mais ce sont les
parlementaires qui ont le pouvoir de le traduire en destitution comme le lui le
permet l’article 68 de la Constitution. Car le peuple ne peut rien, seul
Macron peut démissionner. Les actions de faux-semblants des parlementaires
se réduisent à des effets de manche, une motion de censure vouée à l’échec, ou
un vœu de dissolution de l’Assemblée qui n’a aucune chance d’être acceptée par
le parti LREM qui a la majorité absolue. Le lancement de la procédure de
destitution, largement soutenue, répond au vrai désir commun des Gilets Jaunes,
et, même en cas d’échec, est une première dans l’histoire de la Vème
République. Elle marquerait définitivement le mandat du Président. Elle
n’empêcherait pas la demande de dissolution de l’Assemblée, mais celle-ci
apparaît être une bonne affaire pour les partis d’opposition mais pas pour le
peuple car le Président ne serait pas nommément atteint. Il changerait de
Premier Ministre et on repartirait avec les mêmes pour le même cap.
Ne pas lancer la
procédure de destitution n’est pas de la frilosité pour la plupart des
parlementaires mais une complicité avec le pouvoir. Ils préfèrent beaucoup des
paroles à des actes qui ébranleraient le Système dans lequel ils se dorent… au
plein sens du terme. Les Gilets Jaunes l’avaient compris avant les autres et il
leur fallait agir seuls. Mais ils ne changeront pas grand-chose pour les deux
années qui viennent, s’ils ne s’attaquent pas à la tête de l’Etat, ne dénoncent
pas l’arnaque du climat qui mobilisent des sommes à la hauteur de leurs
revendications de pouvoir d’achat, et ne réclament pas un accès beaucoup plus
facile au Référendum d’Initiative Populaire, comme en Suisse. Leur force est
d’agir seuls, car syndicats et parlementaires mangent en fait dans la main de
l’Union Européenne dans laquelle Macron veut dissoudre la France par la
restriction des libertés et le multiculturalisme. Tous complices !
En votant Macron le
peuple a mis à terre les grands partis.
Il a mis sur le trône
un affairiste sorti de chez Rothschild.
Devant le déferlement
des taxes le peuple réagit
Il veut en finir avec
une République dévoyée
Et pour cela mettre
aussi hors du pouvoir
Tous ceux qui ne les
représentent plus.
C’est une opération de
salut public !
Claude Trouvé
09/12/18