Le
peuple ne veut plus rien entendre, il ne fait plus confiance à son chef et
tout militaire du caporal au Chef d’Etat-Major des Armées sait que son autorité
ne tient que par la confiance des soldats qu’il dirige. On ne peut pas
gouverner sans une confiance majoritaire dans un pays sauf dans les régimes
autoritaires et dictatoriaux… pendant un temps. Les gilets jaunes ont un slogan
qui les réunit tous : « Macron démission », et non
« Philippe démission ». C’est bien désormais le Chef de l’Etat qui
concentre la colère des manifestants. Son mépris du peuple, affiché partout en
France et réaffirmé à l’étranger, ne lui laisse désormais aucune chance de
rétablir la confiance, car seule la réussite économique et sociale pouvait
mettre une sourdine sur la vexation qu’il a engendrée. Mais après dix-huit
mois, mis à part une petite embellie fin 2017 due à un regain de croissance
dans l’UE lié à celle des Etats-Unis de Trump, la France se montre moins
performante que la plupart des pays européens. Le chômage stagne ou diminue
légèrement mais bien moins que les pays qui nous entourent. Sous l’effet de
l’augmentation des taxes, le pouvoir d’achat diminue. Les pensions de retraite
sont bloquées comme les salaires bruts du privé. Le tour de passe-passe sur la
CSG des retraités a seulement permis d’augmenter les salaires nets, mais cela
ne marche qu’une fois.
La
suppression de l’ISF sur les revenus de spéculation, les 40 milliards du CICE
et la pérennisation de l’aide aux entreprises, avec une ponction de l’argent
des classes moyennes et une taxation augmentée touchant les plus démunis, sont
compris comme une injustice sociale devenue insupportable. Le million d’emplois
promis par le Medef n’a accouché que de quelques dizaines de milliers d’emplois
au vu des statistiques du chômage, et la politique d’austérité à base de taxes
plutôt que de réelles économies sur le budget des administrations publiques, ne
peut être comprise de ceux qui voient leur pouvoir d’achat diminuer. N’osant
pas dire que la politique d’austérité est dictée par Bruxelles, Macron ment
effrontément en parlant de l’effort du peuple pour sauver la planète et en
profite pour ponctionner plus d’argent qu’il n’en faut pour cette action. Les
dernières promesses sur le recul des augmentations diverses prévues en 2019 ne
trouvent même plus l’oreille des gilets jaunes. D’ailleurs le patron d’Edf vient
de dire que ce report de l’augmentation du prix du kWh pendant l’hiver devra
être compensée après. Autrement dire c’est reculer pour mieux sauter. D’ailleurs
une partie de la production et de la vente d’électricité étant privatisée, l’Etat
ne peut en imposer le prix sans aucune concertation au niveau de la CRE, commission
de régulation de l’énergie. Ces compagnies peuvent se retourner vers le Conseil
d’Etat ou la Commission européenne.
Nous
sommes dans le tout et n’importe quoi. Macron promet de caresser demain pour
fouetter le peuple plus tard. La confiance est non seulement perdue mais elle a
toutes les raisons de l’être un peu plus chaque jour. L’abrogation de la taxe
sur les carburants par Macron, au moment même où Edouard Philippe vient de
défendre l’idée d’un moratoire sur cette taxe et cela sans l’en informer, est
un camouflet au Premier Ministre, à la Constitution et à la démocratie. La signature
prévue le 10 décembre à Marrakech d’un traité sur l’immigration sans véritable
débat parlementaire et en catimini est une nouvelle atteinte à la démocratie.
Les accrocs à la Constitution se multiplient dans un fonctionnement monarchique
qui bafoue les principes républicains de 1789. D’ailleurs nous entrons dans une
phase révolutionnaire, qui ressemble beaucoup plus à 1789 qu’à mai 68 et 58. Le
peuple s’attaque en fait au Système dont les représentants sont à Bruxelles et
dans les traités de l’UE, les TUE et TFUE, qui imposent aux peuples une politique
de circulation des richesses du bas vers le haut avec une destruction des
identités nationales.
Il
est temps de se rendre compte que Macron a gouverné en monarque avec une Assemblée
à sa botte, élue dans l’euphorie de la Présidentielle et l’apathie de la grande
majorité des citoyens. Mais il est urgent de noter que l’opposition est
complice du Système et fait barrage à toute remise en cause en profondeur. Les
propositions des uns et des autres de la question de confiance ou de
dissolution de l’Assemblée, ne visent que le Premier Ministre et la dissolution
de l’Assemblée comme la démission du Président ne dépend que de sa propre
volonté. En ne demandant pas le lancement de la procédure de destitution,
prévue dans la Constitution, le Chef de l’Etat n’est pas directement mis en
cause et n’a pas à se justifier devant une commission d’enquête sur ses actes personnels
et sa politique. François Asselineau et son parti, non représenté à l’Assemblée
et donc non consulté par le gouvernement, propose un dossier complet sur le
sujet dans les réseaux sociaux. Les Parlementaires de l’opposition qui n’utilisent
pas les moyens à leur disposition pour soutenir les gilets jaunes dans leur « Macron
démission » se mettent dans le camp du pouvoir et contre les gilets jaunes
qu’ils prétendent défendre. Ils seront responsables de la suite des évènements
conduisant à des affrontements de plus en plus violents si Macron ne capitule
pas.
J’en
appelle à la réflexion de tous ceux qui ont compris que Macron n’est qu’une
marionnette qu’il faut éliminer pour atteindre ceux qui veulent détruire la France
et asservir son peuple. Nous sommes devant un choix, soit laisser les gilets jaunes
aller jusqu’à un processus révolutionnaire forcément sanglant, soit forcer les Parlementaires
à prendre leur responsabilité et consentir à scier la branche sur laquelle ils
sont assis et à déclencher la foudre contre Macron en lançant la procédure de
destitution. Si celle-ci n’avait aucune chance d’aboutir il y a trois semaines,
celle-ci augmente depuis. La majorité présidentielle est en train de se
fracturer dans l’ombre car certains ne voient plus d’issue possible. Les
Parlementaires d’opposition, dignes de ce nom, doivent lancer la procédure de
destitution. Cela sera donner crédit aux manifestants et n’empêche en rien d’autres
actions dans le cadre des pouvoirs des Parlementaires. Préfère-t-on une fin à
la Louis XVI avec un processus incontrôlable où même les forces de l’ordre
peuvent lâcher le gouvernement ou calmer le jeu par une rébellion politique de
l’opposition en regard de la colère du peuple exprimée sur tout le territoire ?
Un citoyen respectueux de la démocratie doit
demander que tous les moyens démocratiques soient utilisés avant de voir les
piques et les faulx sortir contre les forces de l’ordre. Quand
les politiques d’opposition ont fait le jeu du gouvernement, les islandais ont
mis tout le monde dehors et les banquiers en prison par une révolution dite des
casseroles. Les gilets jaunes devraient bien en faire de même vis-à-vis de ces
parlementaires qui les bernent en protégeant Macron. C’est finalement eux qui
les poussent au pire. Honte aux partis d’opposition représentés à l’Assemblée !
Ce sont les enfants du Système qui mettent une chape de plomb sur le peuple qui
les nourrit.
Quand l’opposition est complice, la République
devient bananière.
Mettre un gilet jaune va devenir la
solution du pire
Si l’opposition ne joue pas son rôle
De ceux qu’elle représente
En en ne relayant pas
« Macron démission »
Par « Macron destitution » !
Claude Trouvé
06/12/18
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