Le gouvernement a donné son premier plan de réduction de la dette publique. Il a admis que la croissance ne serait pas celle prévue, quelques jours après l’affirmation contraire de son ministre des finances. La vérité des chiffres est enfin bonne à dire mais la communication est souvent cacophonique.
Si le chiffre de 1,75% au lieu de 2% paraît pour 2011, il est moins sûr que le léger rabotage de ceux de 2012 et 2013 soient une prévision raisonnable. Il faut néanmoins remarquer que l’abaissement de 0,5% du PIB entraîne en gros 4,8Mds€ de PIB en moins et des recettes fiscales diminuées de 2,1Mds€. Ces dernières sont en effet de l’ordre de 46 à 47% du PIB.
Il y aura donc 1 milliard de plus de dette publique. Ce n’est pas un drame mais les « recettes de poche » et l’apport des gros revenus apparaissent comme une action assez dérisoire vu l’ampleur de notre dette qui va dépasser les 1700Mds€. Il s’agit donc d’un petit « bricolage » comme le dit Philippe De Villiers qui n’est pas à la hauteur des enjeux. La taxe sur les parcs d’attraction en est d’ailleurs l’illustration car on se demande, comme François Copé d’où vient cette idée assez incongrue. Pourquoi ne pas taxer alors les cinémas, les théâtres, etc. ?
Relèvement TVA parcs à thème : Philippe de Villiers (Puy du Fou) "révolté"
Le fondateur du parc du Puy-du-Fou (Vendée), Philippe de Villiers, s'est déclaré "révolté" et "indigné" jeudi après l'annonce du passage de 5,5% à 19,6% de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) des billets d'entrée dans les parcsà thème français.
Le fondateur du parc du Puy-du-Fou (Vendée), Philippe de Villiers, s'est déclaré "révolté" et "indigné" jeudi après l'annonce du passage de 5,5% à 19,6% de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) des billets d'entrée dans les parcsà thème français.
"En tant que créateur du Puy-du-Fou, je suis indigné par une mesure qui risque de briser une dynamique d'investissement remarquable", a déclaré M. de Villiers, également président du Mouvement pour la France (MPF), à l'AFP.
"Nous avons déjà fait nos catalogues pour envoyer nos tarifs, nous ne pourrons pas répercuter cette hausse sur nos tarifs de l'année prochaine", a-t-il indiqué. "C'est un véritable risque de mise à mort: nous allons devoir arrêter tout recrutement nouveau, ainsi que les investissements", alors que le Puy-du-Fou "est un moteur économique national, avec 3.200 bénévoles, 1.200 salariés et 5.000 emplois indirects", a ajouté M. de Villiers.
"Ce sont des rigolos, des bricoleurs", qui ont inventé cette mesure: "ce ne sont pas des gens riches qui viennent chez nous", a-t-il ajouté. "Ce gouvernement aux abois préfère écouter les spéculateurs des marchés que les Français moyens qui n'ont plus assez d'argent pour faire leur marché et demain, pour partir en vacances".
Sur l'ensemble des mesures annoncées mercredi par le gouvernement, M. de Villiers a jugé que "la France est gouvernée par +M. Bricolage+, alias François Fillon, qui est allé chercher quelques étagères pour faire un panier bricolé de petites économies et de recettes de poche".
Pour lui il s'agit de "taxer et retaxer les Français plutôt que de s'attaquer aux dépenses publiques".
"Naturellement le Puy-du-Fou se fait fort d'informer les 1,5 million de visiteurs qui sont venus cette année" de cette mesure, a-t-il ajouté »
Par contre l’année 2012 va être beaucoup plus difficile car l’engagement sur l’augmentation de la dette est porté à 4,6% avec une croissance ramenée à 2,25% au lieu de 2,5%. Une inflation de 1,5% ramène la croissance réelle à 0,75% au mieux. Le PIB, de 1932,8Mds€ en 2010, devrait s’établir donc vers 1971,5Mds€ en 2011 et la dette attendue à 118,3Mds€ (6%). Le PIB devrait être de 1986,2Mds€ en 2012 (+0,75% en euros constants 2011) et la dette limitée à environ 91,4Mds€ (4,6%). La dette prévue de 6% du PIB, objectif du budget de 2011, est attendue à 118,3Mds€ (6%).
Par contre l’année 2012 va être beaucoup plus difficile car l’engagement sur l’augmentation de la dette est porté à 4,6% avec une croissance ramenée à 2,25% au lieu de 2,5%. Une inflation de 1,5% ramène la croissance réelle à 0,75% au mieux. Le PIB, de 1932,8Mds€ en 2010, devrait s’établir donc vers 1971,5Mds€ en 2011 et la dette attendue à 118,3Mds€ (6%). Le PIB devrait être de 1986,2Mds€ en 2012 (+0,75% en euros constants 2011) et la dette limitée à environ 91,4Mds€ (4,6%). La dette prévue de 6% du PIB, objectif du budget de 2011, est attendue à 118,3Mds€ (6%).
Si de nouveaux impôts et taxes ne sont pas créés, la croissance ne donnera que de l’ordre de 6,8Mds€ de ressources supplémentaires. C’est donc, à euros constants 2011, une différence (118,3 - 6,8 - 91,4) d’environ 20Mds€ qu’il faut trouver en 2012 ! On voit mal comment les 11 milliards prévus peuvent suffire, à moins de ramener l’objectif de diminution de la dette à 5,6%, ce qui serait un aveu d’impuissance.
De plus ces chiffres pour 2012 sont conditionnés à une hypothèse de croissance et une inflation qui sont encore sujettes à interrogation, vu la conjoncture actuelle mais le challenge pour 2013 est encore plus difficile à tenir. Avec le même type de calcul, une inflation contenue à 1,5%, et une dette limitée à 3%, on aboutit à une dette annuelle de 60Mds€ (en euros constants 2011) à réaliser, à condition que l’objectif de 2012 ait été tenu. Malgré un apport fiscal supplémentaire de 6,9Mds€, c’est un effort de près de 25milliards supplémentaires pour 2013.
En euros 2011, 20 milliards en 2012, 25 milliards en 2013, 10 milliards en 2014 sont des efforts qui n’ont plus rien à voir avec la recherche des « recettes de poche ». Sans grande relance de notre compétitivité, ou (et) hausse des recettes fiscales, ou (et) baisse des dépenses budgétaires dans un vrai plan de rigueur, les objectifs ne seront pas atteints.
Il va falloir ouvrir très vite le grand chantier des réformes structurelles et se pencher sur la nécessité de maintenir le fonctionnement actuel de la sécurité sociale (+20,6Mds€ au premier trimestre 2011 !). De plus sur les 118 milliards de dette publique prévue en 2011, le premier trimestre 2011 a vu celle-ci s'augmenter déjà de 54,9 milliards. Il serait étonnant que l'objectif soit tenu avec seulement 63 milliards sur les trois trimestres restants et un chômage en hausse de 1,3% en juillet.
Le bricolage budgétaire n’est qu’un emplâtre électoral
La vraie rigueur est pour demain
La vraie rigueur est pour demain
Claude Trouvé