Panique à bord ! Tout avait été bien
huilé dans la campagne pour le « in ». Les ténors de l’Europe,
Merkel, Hollande, Renzi et même Obama, avaient manipulé sans pudeur le
catastrophisme le plus éhonté. L’assassinat de Joe Cox, députée européenne,
tombait à pic (trop à pic). Les bookmakers étaient à l’ouvrage pour le « in ».
Les places financières spéculaient sur le « in ». Cameron en appelait
à la destruction de la civilisation occidentale par le « out ». Le « in »
avait mis le « out » out. Les premiers résultats ont été annoncés
quelques minutes après la fermeture des bureaux de vote et donnaient les
partisans du "In" gagnants. Le camp des européistes triomphait et
avec lui tout le système du Nouvel Ordre Mondial qui rêve du contrôle d’un
grand marché mondial où les hommes ne sont que des machines à son service. Le Royaume-Uni
d’en haut, celui qui regarde la City, n’avait pas de mots assez durs pour cette
classe de paumés et d’analphabètes qui peuplent les banlieues pauvres des
grandes villes et l’Angleterre du Nord, ceux qui n’en peuvent plus d’être
laissés pour compte par des politiques et une technocratie politique aveugles.
Patatras le 24 juin 2016 à 8 heures du
matin, le verdict est tombé. Ce sera le « in » à 52% avec un record de
participation à 72%. Le choix est sans appel. Pourquoi ? Les raisons sont
multiples et les politiques commentent en prenant celles qui les arrangent le
plus, mais ils raisonnent pour leur propre camp et non en se mettant à la place
de ceux qui ont voté « out ». Quand vous faîtes parti du Royaume-Uni d’en
bas, vous avez l’œil plus critique que ceux d’en haut, c’est humain. Plus vous
êtes bas plus vous vous interrogez sur la raison de votre condition. Vous
réagissez d’autant plus que vous sentez que ce qui vous est imposé vient d’une
entité qui ne peut être un interlocuteur, sur lequel vous n’avez aucun pouvoir
et aucune possibilité de vous faire entendre. Vous ne pouvez pas leur dire que
les inégalités et la pauvreté progressent, ils ont les chiffres pourtant eux mais
ils ne leur prêtent aucune attention. Vous ne pouvez pas leur dire que cette
société multiculturelle vous effraie d’autant plus que vous réalisez que les
arrivants finissent par avoir plus de droits que vous.
En
un mot vous vous sentez esclave d’une entité étrangère, donc obligés d’accepter
les droits imposés de en plus limités, et des devoirs d’obéissance de plus en
plus grands. Votre liberté est de plus en plus rétrécie et votre voix de plus
en plus inaudible. Vous aspirez alors à plein poumon un air de démocratie, qui
seule vous permet de vous faire entendre, d’exister. Voilà le grand message du « out »,
il veut le retour à plus de démocratie. Brexit ! L’événement est
littéralement historique. Messieurs les anglais, chapeau bas ! Mais
attention, la rage s’empare du « Système » d’autant plus que la
victoire semblait acquise, le monde de l’argent s’apprêtait à continuer son
rôle de prédateur sur la voie tracée de l’UE et des banques centrales. Il n’est
que voir le ton vengeur de Juncker et de Hollande pour s’en convaincre. On
entend : « La sortie de l’UE
ne peut être un divorce à l’amiable » dit le représentant d’une UE
qui prône la paix. « Il faut aller vite et sans concession » déclare
Hollande. Les Ministres de la politique étrangères des principaux pays font
chorus. La guerre est déclarée, en tous cas il faut le faire savoir aux
peuples. On ne sort de l’UE que les pieds devant.
Tout
va être mis en œuvre pour faire payer cher au Royaume-Uni alors que le
Parlement britannique n’a pas encore voté et que David Cameron n’a pas encore
déposé sa demande de sortie de l’UE. Donc rien n’est fait. Nous avons bien voté
à 54% contre la Constitution Européenne, et on nous a refilé le traité de
Lisbonne, copie conforme, par un coup d’Etat parlementaire. Les grandes manœuvres
sont donc lancées, plus d’un million de signatures récoltées en 24 heures pour
demander… un nouveau vote ! La ficelle est grosse mais elle marche car la
déception des européistes britanniques est d’autant plus grande qu’on leur
avait fait croire à la victoire. On va donc utiliser la méthode qui marche pour
la déstabilisation des pays récalcitrants. On provoque et on appuie le
soulèvement des opposants tout heureux de voir que l’on prend en compte leur
ressentiment. Curieusement la demande des signataires de la pétition est la
copie d’une déclaration de Jean-Claude Juncker : « Toute décision ayant un impact lourd sur le sort des générations
suivantes, écrit-il encore, ne devrait pas pouvoir être prise par une majorité
de moins de 60% des votants, réaffirmée à trois reprises à au moins un an
d'écart.»
C’est
le coup du vote irlandais qui se prépare, il faut faire revoter, ça avait bien
marché. Etant donné que le choc du Brexit ne peut donner que des inquiétudes et
des pertes pour certains, ne serait-ce que la baisse de la livre, on a d’excellentes
chances de faire basculer 3% de l’opinion britannique. Il suffit de demander
aux médias d’égrainer toutes les misères réelles ou imaginaires qui vont s’abattre
dans les prochains mois, soit avant octobre où le parti conservateur réélit son
leader. C’est déjà parti dans les médias français. Déjà la pression est mise
sur le Parlement britannique. Dans les « catastrophes » qui seront
annoncées à venir, c’est l’éclatement du Royaume-Uni que l’on va mettre en
avant, argument fort pour un peuple qui redemande sa souveraineté. L’UE va
savonner la planche pour le maintien de l’Ecosse et de l’Irlande du Nord, l’Ulster,
rattachée à la République d’Irlande. Le Royaume-Uni, réduit à l’Angleterre et
au Pays de Galles perdrait beaucoup de puissance, de ressources pétrolières et
son économie interne serait bouleversée. L’UE qui travaille à la désintégration
des nations ne manquera pas de ce levier.
Il
est d’ailleurs symptomatique de voir naître une seconde pétition pour faire
renter Londres dans l’UE, Londres le fief de la City et de la puissance
financière britannique, la grande force de ce pays dans le monde. L’UE, pion
important du Nouvel Ordre Mondial, ne reculera devant rien pour manipuler les
citoyens britanniques comme ils l’ont fait pour l’Irlande et la France.
Pourtant cette fois, « le changement c’est maintenant » de François
Hollande s’applique pleinement. Rien ne pourra plus être comme avant, la marque
de ce référendum du deuxième pays européen laissera des traces indélébiles. L’UE
est malade et les peuples commencent à comprendre que sortir de la
centrifugeuse européenne devenue folle, pourrait bien être le seul moyen de
rompre avec quarante années d'impuissance et de rétrécissement. L’UE est
antidémocratique et « Il n’y a pas de pays libre sans la
démocratie » comme le disait très justement Philippe Seguin.
Victor Orban l’a compris en Hongrie, Geert Wilders en Hollande. Les hollandais
viennent de voter NON par deux fois, et Wilders écrit sur twitter : «
Il semble que les Néerlandais ont dit non à l’élite européenne et non au traité
avec l’Ukraine. C’est le début de la fin de l’UE ».
Big Brother avait énoncé : « La guerre c'est la paix, la
liberté, c'est l'esclavage, l'ignorance, c'est la force ». A ce triptyque,
on pourra désormais ajouter un ultime précepte : « La dictature,
c'est la démocratie ». Exit, donc, les référendums européens. Le terme
même de « communauté de destin » dit tout : interdiction de
faire des choix différents de ceux de la « communauté. Mais c’est le
quatrième bras d’honneur adressé à Bruxelles en moins d’un an après les
Grecs (juillet 2015), les Danois (décembre 2015) et les
Néerlandais (avril 2016) avaient déjà fait entendre un Non retentissant
lors des référendums portant sur l’Europe. C’est une lutte à mort qui s’engage,
entre les puissances de l’argent qui renient et détruisent la démocratie et les
peuples qui réalisent que c’est leur seule défense. Il n’est que d’entendre les
lamentations des chefs d’Etat complices pour se rendre compte que la guerre est
inévitable. Geert Wilders réclame un référendum sur l’UE. « Les
Néerlandais ont le droit à un référendum aussi ». Le Parti pour la
liberté demande ainsi un référendum sur un Nexit. Les français sont nombreux à
avoir compris que la loi El Khomri est une loi bruxelloise concoctée contre les
peuples. La révolution est en marche. Si vous n’avez pas encore compris, et ce
sera ma conclusion, allez sur le blog de Jacques Attali à propos du Brexit
:
« Un tel référendum
implique qu'un peuple peut remettre en cause toute évolution considérée
jusque-là comme irréversible, telle qu'une réforme institutionnelle, une
conquête sociale, une réforme des mœurs. (…) Selon notre conception occidentale
du Droit, il existe des progrès irréversibles, par exemple, la démocratie, la
liberté du culte, l'interdiction du travail des enfants, l'abolition de la
peine de mort) qu'un vote simple ne peut défaire. »
Référendum
exit ou Hollandexit, Vallsexit, Frexit et UExit ?
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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