Il est inutile de
vouloir relancer notre pays sans libérer la monnaie. Sortir au moins de l’euro
est un préalable pour une politique économique dynamique. La rigueur
budgétaire, ne signifie pas austérité sur les salaires principalement, mais au
contraire une politique d’investissement dans les infra structures pouvant
aider nos entreprises, le tourisme, l’accès commercial de nos ports, le développement
de nos aéroports, l’amélioration des réseaux routier et ferré, de nos canaux,
et d’une façon plus générale tout ce qui va dans le sens du soutien à l’activité
économique. C’est ce en quoi L’État peut dynamiser le pays, beaucoup plus que par
les différents avantages distribués pour créer de l’emploi. Celui-ci va souvent
ailleurs pour les grandes entreprises soit dans des investissements privés à l’étranger
suivi de délocalisations soit dans la spéculation.
La
rigueur budgétaire doit être globale en incluant les collectivités
territoriales dont l’appétit croit à chaque strate ajoutée. C’est d’abord un état
d’esprit qui doit se ressentir dans les émoluments distribués dans les plus
rouages de l’État, gouvernement et Parlement. Ces derniers sont les seuls qui
peuvent s’autofinancer sans contrainte par simple vote consensuel. Cela doit
cesser à cause du coût mais beaucoup plus pour le symbole. Les différents
artifices mis en place pour aider les entreprises sont complexes, donc peu
efficaces pour les petites et les moyennes entreprises. C’est dans l’allégement
des charges aux entreprises que se trouve la solution simple et efficace sans
circuits administratifs lourds qui rendent les entreprises tributaires du bon
vouloir de l’État. La diminution des charges sur les salaires et de l’impôt sur
les sociétés redonne de la compétitivité. Leur financement est à trouver dans
la rigueur budgétaire dont une bonne partie se trouve dans la limitation du
nombre de fonctionnaires. Celui-ci est pléthorique par rapport à la très grande
majorité des pays européens. Rien ne justifie un tel écart.
C’est du côté du millefeuille
administratif et de la complexité des circuits administratifs que doit porter l’effort
de simplification. Il y a beaucoup à gagner de ce côté-là tout en redonnant des
moyens humains et matériels aux secteurs de la santé, de la justice et de la recherche.
Pour l’enseignement ce n’est pas l’augmentation du nombre d’enseignants qui est
le plus important, l’Allemagne a plus d’enfants par enseignant, mais l’augmentation
de la qualité de ceux-ci qui doit être la cible. Cela passe par une augmentation
très importante des salaires qui peut s’accompagner alors d’exigences
supplémentaires sur les heures travaillées. Les aumônes ne servent à rien.
Cette profession est boudée par les jeunes et entraîne des difficultés de
recrutement qui ouvrent la porte à une baisse des niveaux requis. La dispersion
des enseignants dans des tâches annexes d’éducation est nuisible à la tâche d’enseignement.
La réforme tendant à faire du principal un gestionnaire pur, coupe les
enseignants de la compréhension nécessaire à leur support envers les enfants et
les parents. Tout ceci est à revoir. Un temps de stabilisation des horaires et
des programmes est nécessaire sur un quinquennat pour permettre un enseignement
de qualité.
Dans
le secteur bancaire, il faut aller jusqu’à une véritable séparation des banques
spéculatives de celles du crédit. La création de filiales ne suffit pas. L’aide
européenne aux banques nourrit beaucoup plus le secteur spéculatif que celui du
crédit à l’investissement, ce qui n’aide pas le secteur économique. Le retour à
la monnaie nationale doit remettre la création de la monnaie à la Banque de France
qui doit prêter directement à l’État à taux voisin de zéro. Il est
insupportable de voir l’Etat se servir dans des banques privées à taux plus
important sous prétexte que c’est un moyen de limiter son appétit de dépenses.
Il suffit pour cela qu’il soit mis dans la loi que le déficit primaire de l’État
doit être nul.
Il
faut revoir le fonctionnement du système des retraites. Premièrement l’État
doit provisionner les retraites de ses fonctionnaires, comme le font les
entreprises pour leurs salariés. L’État laisse cette dette aux générations
suivantes. Par ailleurs laisser aux syndicats représentant le patronat et les
salariés le soin de gérer les caisses de retraite n’est pas souhaitable dans la
mesure où c’est l’Etat qui doit prendre en charge le déficit qu’il entasse hors
budget et qui ne cesse de grossir. On n’a pas moins de 35 régimes de retraite
dont 13 régimes spéciaux particulièrement avantageux. Une grande concentration
est à faire et l’alignement des régimes spéciaux est à mettre en œuvre progressivement
chez les nouveaux arrivants. Il est malheureusement toujours plus facile de
penser à augmenter les cotisations ou de diminuer les retraites que de faire ce
travail de restructuration de l’ensemble des régimes sur un arbre commun. L’allongement
de la date de retraite est une simple façon de repousser le problème, mais est
globalement improductive, lorsque l’on est dans une période à chômage élevé, et
devient même un facteur aggravant.
L’État parle souvent de simplification mais
la situation globale de l’ensemble des problèmes gérés devient chaque jour plus
complexe. La loi Travail a oublié la simplification du Code du Travail qui
serait sans aucun doute d’une grande efficacité dans la dynamique des entreprises
et dans l’allègement des tâches de contrôle de l’État. Cette complexité dans le
Code du Travail et dans le Code des impôts est un boulet au dynamisme des
entreprises et un creuset à fabriquer des fonctionnaires. On peut y ajouter la
simplification administrative dans le millefeuille entre la commune et l’État.
Il faut clarifier le rôle et les domaines d’action des métropoles et des
communautés de communes. Ces dernières finissent par s’approprier non seulement
les tâches des communes mais à créer de nouvelles activités qui entraînent de
nouveaux fonctionnaires souvent recrutés dans les familles des élus communaux.
Les élus communaux participent à cette boulimie parce qu’ils y arrondissent
leurs indemnités (revenus) en participant aux deux, commune et communauté. On a
une confusion de rôles entre les métropoles, les communautés de communes, les
contrats de pays, les conseils généraux qui alourdit les dépenses et diminue l’efficacité.
De
toute évidence la création des régions va se traduire non seulement par un
surcoût de mise en place mais par un alourdissement des dépenses globales pour
les régions regroupées. Mais il s’agit d’un sujet en soi dans nous reparlerons
car il s’y cache des intentions nuisibles pour la Nation.
Lorsque la complexité est engraissée
pour être un écran de fumée
Alors pourquoi faire simple, quand on
peut faire compliqué.
D’où il y a moins d’actions dont on
puisse mesurer l’impact
C’est une méthode de gouvernement qui
perdure !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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