lundi 8 avril 2019

L’urgence ? Sauver la France de ses errances


J’ai lu attentivement ou parcouru nombre de commentaires faits sur l’UPR, son objectif du Frexit et son chef. Le premier constat est que leur intérêt et leur niveau sont très différents mais leur nombre est assez impressionnant. Cela montre que l’UPR ne laisse plus indifférent une partie de la population, tout-au-moins celle des réseaux sociaux, c’est-à-dire une partie seulement de la société. Le deuxième constat c’est que la bataille se circonscrit entre l’UPR et FI et, qu’en dehors des critiques personnelles sur leurs deux leaders, elle aborde deux sujets principaux. Il s’agit d’une part du faible score de l’UPR aux élections précédentes et d’autre part l’utilité de se battre pour sortir de l’UE par l’article 50. Je suis un rêveur qui n’a jamais exclu de le faire pour une Europe de la paix et pour un monde meilleur protégé par l’homme, mais je suis aussi un scientifique pragmatique astreint à observer des faits et non des idées, et à en rechercher les causes plutôt que se perdre dans des discussions hors sol sur leurs effets.

Je me permets d’ajouter un petit commentaire mathématique sur le ridicule du score de l’UPR aux élections qui sert d’argument à ceux qui n’ont pas l’intention de voter pour lui de toute façon. L’UPR a fait près de 1% à l’élection présidentielle et près de 1,5% aux élections partielles suivantes. C’est ridiculement bas pour certains mais c’est conforme à la couverture médiatique de 1% dont il a bénéficié et reconnaissons que 1,5% c’est 50% de plus. Ridicule est une appréciation mais 50% c’est un fait et si cela continue cela donne quoi ? S’il s’agit d’une progression géométrique, comme nous l’avons appris au lycée, ce n’est que 2,25% en 2019, mais 7,6% en 2022 et 25,6% en 2025. La couverture médiatique n’ayant pas évolué depuis le début 2017 pour ce parti au vu de sa progression, on est fondé de penser que les derniers scores auraient dû être de 2% soit une progression de 100%. Cela donne 4% en 2019 et 32% en 2022. Tout ceci pour dire que le ridicule non seulement ne tue pas mais peut réserver de mauvaises surprises à ceux qui en rient. 

Il est tout-à-fait sain, et conforme aux principes démocratiques, que des opinions contrastées s’affirment dans un contexte normal où les libertés, la sécurité, et la santé économique sont garanties dans un climat de paix. Est-ce le cas aujourd’hui ? Toutes les opinions politiques critiquent le fonctionnement de l’UE, même Macron. On veut plus d’Europe, une autre Europe ou pas d’Europe du tout. Par ailleurs on voit une UE qui n’est d’accord sur rien sauf sur la guerre au Royaume-Uni qui ose prétendre sortir par un article 50 qui n’aurait jamais dû être inscrit comme celui occulté sciemment pour ne pas pouvoir sortir de l’euro. Le carcan de l’UE est secoué de toutes parts par la Pologne, la Hongrie, l’Autriche et même par l’Italie pourtant menottée par sa dette de 250 milliards à la Deutch Bank. L’Union n’existe pas puisque la Grèce, l’Italie passent des accords bilatéraux avec la Chine, et finalement le Luxembourg et la France font de même. L’UE nous apporte-t-elle la santé économique ? Non, le continent européen est à la traîne dans le monde, c’est l’avis du FMI qui s’inquiète parce que c’est un grand marché pour le reste du monde. La France bénéficie-t-elle au moins de l’UE et de l’euro ? La réponse est non et jusqu’au début de 2018 c’était l’Allemagne qui en profitait. Depuis l’Allemagne pique du nez et on assiste à un grand transfert de richesse de l’ouest de l’UE vers l’est. J’en apporte la preuve dans le dernier article de mon blog https://libererlafrance.blogspot.com/2019/04/le-premier-debat-national-sur-lue-en.html 

Alors la France ne vit plus dans un état normal quand nous guerroyons un peu partout sous de faux prétextes en ingérence illégale derrière les Etats-Unis, et que la liberté, la sécurité et la santé économique se détériorent à grande vitesse contrairement aux allégations du gouvernement. La France est réellement en danger comme l’Italie et l’Allemagne va entrer dans le dur. La mutualisation des dettes ne permettra qu’un naufrage collectif. Il est temps d’abandonner les querelles idéologiques sur les valeurs droite-gauche, ou sur le climat qui peut attendre un peu que l’on y voit plus clair (température globale à +0,8°C en 2018 depuis 1880 et +0,7°C depuis 1978 selon les mesures satellitaires de la NOAA), contrairement au catastrophisme répandu car +0,7°C en 40 ans cela nous laisse de la marge, même si cela se confirmait préoccupant. La France peut disparaître en tant que nation souveraine et même se disloquer comme une dépouille que les rapaces se disputent. L’heure est au rassemblement pour survivre. Il faut rejeter tous les clivages pour l’instant et avertir nos concitoyens des menaces qui pèsent sur notre pays c’est une tâche urgente car le matraquage médiatique du « hors de l’UE point de salut » et « l’urgence du sauvetage de la planète » (ce qui n’implique nullement le rejet de l’écologie raisonnable) détournent la grande majorité de notre peuple de la réalité à laquelle nous ne pourrons pas échapper, réalité qui va dans les mois qui viennent crever les yeux, non seulement, des gilets jaunes mais d’une grande partie des peuples donateurs de l’UE. 

Il ne s’agit même plus de prouver que la sortie de l’UE est bénéfique à notre pays, mais simplement de montrer que l’UE pousse notre pays à la catastrophe. Les européistes veulent nous maintenir dans l’UE en prônant le catastrophisme d’une sortie, situation non vécue pour laquelle tous les arguments ne peuvent pas s’appuyer sur une réalité. A l’inverse les indépendantistes peuvent montrer que l’UE nous mène à la catastrophe parce que les arguments sont alors factuels. D’ailleurs on peut remarquer l’acharnement de l’UE, France en tête, pour torpiller les négociations sur le Brexit dans l’espoir de faire revenir un nouveau référendum au Royaume-Uni ou tout au moins de montrer à tous les pays européens qu’une sortie n’est pas possible sans pleurs, grincements de dents et sans espoir d’arriver au bout. La réalité pourrait bien pourtant servir le Royaume-Uni qui montre à tous l’intransigeance d’une UE appuyant sur les difficultés comme celle de l’Irlande du Nord pour contraindre le Royaume-Uni à accepter un accord sans sortie économique. Evidemment le problème irlandais n’a rien d’insurmontable et le Royaume-Uni est demandeur d’une union douanière du type de celle de la Zone de Libre Echange dont il faisait partie avant d’entrer dans l’UE, union qu’elle est d’ailleurs déjà en train de se reconstituer avec la Suisse, la Norvège et le Danemark. Le Royaume-Uni va montrer au monde qu’aucun accord n’a pu être négocié malgré la multitude de propositions qu’elle a faite, puis sortir sans accord et exiger ensuite de renégocier les 44 milliards qu’elle s’était engagée à payer en supposant qu’elle serait dans l’UEA jusqu’en 2022, ce qui ne sera plus le cas. Car le but final du Royaume-Uni est de se désengager complètement des accords budgétaires avec l’UE et de récupérer les 10 milliards nets par an versés au budget de l’UE.

Mais revenons à la France et regardons les chiffres (croissance, PIB/habitant, taux de chômage) qui montrent sa trajectoire de lent décrochage même par rapport à la Zone euro et à l’UE pour comprendre que l’UE non seulement n’amène plus rien à notre pays mais est en train de lui faire suivre la trajectoire de l’Italie qui va vers la Grèce. Non seulement l’UE est une plateforme de redistribution des richesses de l’ouest vers l’est mais elle prélève la dîme au passage vers les grands lobbies qui guident sa politique dans le cadre des puissances hégémoniques étatsunienne et allemande. C’est cela qui rend la France plus pauvre chaque jour, la dette servant de cache-misère avec sa compagne, la dévaluation interne sur le niveau de vie et les salaires. Une bonne manière de constater notre pente descendante est de regarder l’un de ses effets sur le chômage. Les graphiques ci-dessous montrent la place de la France dans le taux de chômage au 4ème trimestre 2018 et sa variation annuelle entre 2016 et 2018. 

Force est de constater que la France occupe respectivement la 5ème et la 4ème plus mauvaises places pour ce qui concerne le taux de chômage avec 9,0 points et sa variation annuelle avec seulement -4,9%. La Zone euro avec 7,9 et -9,3% et surtout l’UE avec 6,6 et -9,9% font nettement mieux que la France. Le lecteur doit comprendre que les % de variation affichés ici ne sont pas des % de taux de chômage mais des % sur la variation relative entre 2016 et 2018. Autrement dit -4.9% sur notre chômage à 9,0% veut dire que notre chômage en 2016 était 4,9% plus élevé soit à un taux de 9,9 points en 2016 soit deux ans avant 2018. On remarque d’ailleurs que le sort de l’Italie et de la France sont liés, même si l’Italie affiche encore un taux de chômage plus élevé. Si la Grèce bat encore des records de taux de chômage, elle le fait décroître de -11,8% par an, quoique moins vite que Chypre avec --21,8%. Il faut souligner les bons résultats du Portugal et de l’Espagne. Le taux du Portugal est inférieur à celui de la zone euro et il affiche une décroissance annuelle de celui-ci de -19,9%. S’il est moins spectaculaire, l’effort sur le taux de chômage espagnol à 14,5 points est diminué annuellement de -11,8%. Même l’Allemagne avec un taux de 3,3 points a néanmoins réussi une décroissance annuelle de -8,2%. Quant au Royaume-Uni le bas taux de chômage à 3,9 points est le résultat d’une décroissance annuelle de -8,0%. Si le Royaume-Uni va mal, c’est bien pire pour la France ! 

La messe est dite, la France devient un pays malade de l’UE et elle entre dans une phase où elle va perdre tous ses acquis sociaux qui en faisaient un pays admiré et jalousé. Son inadaptation économique avec un euro trop fort, sa dépendance commerciale avec l’Allemagne, ses dépenses militaires surgonflées par notre rôle de gendarmette du monde derrière les USA, et énergétiques par un irréalisme idéologique sur le climat, nous mènent tout droit vers la récession, le chômage, la baisse du niveau de vie, la régression sociale, la décroissance du service public, la vente de notre patrimoine immobilier et culturel, de nos infrastructures, de notre indépendance énergétique, une vulnérabilité plus grande de notre sécurité mal compensée par une restriction des libertés. La sortie de l’UE, la dévaluation externe sur un nouveau franc, la politique raisonnable et moins dispendieuse en matière énergétique dans un pays déjà grand exportateur d’électricité, le combat national pour une écologie raisonnable, la rupture du lien univoque avec l’Otan, le retour à une défense indépendante de notre territoire et de nos possessions outremer, le contrôle des mouvements de capitaux, la position géopolitique médiane entre l’Est et l’Ouest, et une nouvelle politique africaine de partenariat équilibré en particulier dans l’Afrique francophone, sont des axes incontournables de baisse des dépenses de gestio, de relance économique, et d’ouverture de notre pays sur son rayonnement mondial. Lentement mais sûrement la France doit se réveiller. Le défaitisme et le collaborationnisme qui veulent, une nouvelle fois, livrer notre pays à l’Allemagne et aux Etats-Unis n’est pas de mise. Il faut relever la tête et ouvrir les yeux, la France a toutes les cartes en main et c’est à sa jeunesse de croire en elle, et non aux miroirs aux alouettes, pour construire son avenir en son sein. Cet avenir est à portée de main, de confiance en soi et de volonté mais pas dans l’UE !
 
La France se délite, se meurt dans l’UE et cède à l’aveuglement 

Des dogmatismes européens et climatiques matraqués

Dans le but de détourner leur regard des dangers 

Et les bercer dans des illusions d’un avenir

Garanti par des lobbies manipulateurs 

Et des Etats toujours hégémoniques

Qui font de la France un terrain 

De captation des richesses

Sous les faux semblants 

De paix, de bonheur

Et de démocratie.


Claude Trouvé
08/04/19

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