J’ai
lu attentivement ou parcouru nombre de commentaires faits sur l’UPR, son
objectif du Frexit et son chef. Le premier constat est que leur intérêt et leur
niveau sont très différents mais leur nombre est assez impressionnant. Cela
montre que l’UPR ne laisse plus indifférent une partie de la population,
tout-au-moins celle des réseaux sociaux, c’est-à-dire une partie seulement de
la société. Le deuxième constat c’est que la bataille se circonscrit entre l’UPR
et FI et, qu’en dehors des critiques personnelles sur leurs deux leaders, elle
aborde deux sujets principaux. Il s’agit d’une part du faible score de l’UPR aux
élections précédentes et d’autre part l’utilité de se battre pour sortir de l’UE
par l’article 50. Je suis un rêveur qui n’a jamais exclu de le faire pour une
Europe de la paix et pour un monde meilleur protégé par l’homme, mais je suis
aussi un scientifique pragmatique astreint à observer des faits et non des
idées, et à en rechercher les causes plutôt que se perdre dans des discussions
hors sol sur leurs effets.
Je
me permets d’ajouter un petit commentaire mathématique sur le ridicule du score
de l’UPR aux élections qui sert d’argument à ceux qui n’ont pas l’intention de
voter pour lui de toute façon. L’UPR a fait près de 1% à l’élection présidentielle
et près de 1,5% aux élections partielles suivantes. C’est ridiculement bas pour
certains mais c’est conforme à la couverture médiatique de 1% dont il a bénéficié
et reconnaissons que 1,5% c’est 50% de plus. Ridicule est une appréciation mais
50% c’est un fait et si cela continue cela donne quoi ? S’il s’agit d’une
progression géométrique, comme nous l’avons appris au lycée, ce n’est que 2,25%
en 2019, mais 7,6% en 2022 et 25,6% en 2025. La couverture médiatique n’ayant
pas évolué depuis le début 2017 pour ce parti au vu de sa progression, on est
fondé de penser que les derniers scores auraient dû être de 2% soit une progression
de 100%. Cela donne 4% en 2019 et 32% en 2022. Tout ceci pour dire que le
ridicule non seulement ne tue pas mais peut réserver de mauvaises surprises à
ceux qui en rient.
Il est tout-à-fait sain,
et conforme aux principes démocratiques, que des opinions contrastées s’affirment
dans un contexte normal où les libertés, la sécurité, et la santé économique
sont garanties dans un climat de paix. Est-ce le cas aujourd’hui ? Toutes
les opinions politiques critiquent le fonctionnement de l’UE, même Macron. On
veut plus d’Europe, une autre Europe ou pas d’Europe du tout. Par ailleurs on
voit une UE qui n’est d’accord sur rien sauf sur la guerre au Royaume-Uni qui ose
prétendre sortir par un article 50 qui n’aurait jamais dû être inscrit comme celui
occulté sciemment pour ne pas pouvoir sortir de l’euro. Le carcan de l’UE est secoué
de toutes parts par la Pologne, la Hongrie, l’Autriche et même par l’Italie pourtant
menottée par sa dette de 250 milliards à la Deutch Bank. L’Union n’existe pas
puisque la Grèce, l’Italie passent des accords bilatéraux avec la Chine, et
finalement le Luxembourg et la France font de même. L’UE nous apporte-t-elle la
santé économique ? Non, le continent européen est à la traîne dans le monde,
c’est l’avis du FMI qui s’inquiète parce que c’est un grand marché pour le
reste du monde. La France bénéficie-t-elle au moins de l’UE et de l’euro ?
La réponse est non et jusqu’au début de 2018 c’était l’Allemagne qui en
profitait. Depuis l’Allemagne pique du nez et on assiste à un grand transfert
de richesse de l’ouest de l’UE vers l’est. J’en apporte la preuve dans le
dernier article de mon blog https://libererlafrance.blogspot.com/2019/04/le-premier-debat-national-sur-lue-en.html
Alors
la France ne vit plus dans un état normal quand nous guerroyons un peu partout
sous de faux prétextes en ingérence illégale derrière les Etats-Unis, et que la
liberté, la sécurité et la santé économique se détériorent à grande vitesse
contrairement aux allégations du gouvernement. La France est réellement en danger comme l’Italie et l’Allemagne
va entrer dans le dur. La mutualisation des dettes ne permettra qu’un naufrage
collectif. Il est temps d’abandonner les querelles idéologiques sur les valeurs
droite-gauche, ou sur le climat qui peut attendre un peu que l’on y voit plus
clair (température globale à +0,8°C en 2018 depuis 1880 et +0,7°C depuis 1978
selon les mesures satellitaires de la NOAA), contrairement au catastrophisme
répandu car +0,7°C en 40 ans cela nous laisse de la marge, même si cela se
confirmait préoccupant. La France peut disparaître en tant que nation
souveraine et même se disloquer comme une dépouille que les rapaces se
disputent. L’heure est au rassemblement pour survivre. Il faut rejeter tous les
clivages pour l’instant et avertir nos concitoyens des menaces qui pèsent sur
notre pays c’est une tâche urgente car le matraquage médiatique du « hors de l’UE point de salut » et « l’urgence du sauvetage de la planète »
(ce qui n’implique nullement le rejet de l’écologie raisonnable) détournent la
grande majorité de notre peuple de la réalité à laquelle nous ne pourrons pas
échapper, réalité qui va dans les mois qui viennent crever les yeux, non seulement,
des gilets jaunes mais d’une grande partie des peuples donateurs de l’UE.
Il
ne s’agit même plus de prouver que la sortie de l’UE est bénéfique à notre pays,
mais simplement de montrer que l’UE pousse notre pays à la catastrophe. Les
européistes veulent nous maintenir dans l’UE en prônant le catastrophisme d’une
sortie, situation non vécue pour laquelle tous les arguments ne peuvent pas s’appuyer
sur une réalité. A l’inverse les indépendantistes peuvent montrer que l’UE nous
mène à la catastrophe parce que les arguments sont alors factuels. D’ailleurs
on peut remarquer l’acharnement de l’UE, France en tête, pour torpiller les
négociations sur le Brexit dans l’espoir de faire revenir un nouveau référendum
au Royaume-Uni ou tout au moins de montrer à tous les pays européens qu’une
sortie n’est pas possible sans pleurs, grincements de dents et sans espoir d’arriver
au bout. La réalité pourrait bien pourtant servir le Royaume-Uni qui montre à
tous l’intransigeance d’une UE appuyant sur les difficultés comme celle de l’Irlande
du Nord pour contraindre le Royaume-Uni à accepter un accord sans sortie économique.
Evidemment le problème irlandais n’a rien d’insurmontable et le Royaume-Uni est
demandeur d’une union douanière du type de celle de la Zone de Libre Echange
dont il faisait partie avant d’entrer dans l’UE, union qu’elle est d’ailleurs
déjà en train de se reconstituer avec la Suisse, la Norvège et le Danemark. Le Royaume-Uni
va montrer au monde qu’aucun accord n’a pu être négocié malgré la multitude de
propositions qu’elle a faite, puis sortir sans accord et exiger ensuite de
renégocier les 44 milliards qu’elle s’était engagée à payer en supposant qu’elle
serait dans l’UEA jusqu’en 2022, ce qui ne sera plus le cas. Car le but final
du Royaume-Uni est de se désengager complètement des accords budgétaires avec l’UE
et de récupérer les 10 milliards nets par an versés au budget de l’UE.
Mais
revenons à la France et regardons les chiffres (croissance, PIB/habitant, taux
de chômage) qui montrent sa trajectoire de lent décrochage même par rapport à
la Zone euro et à l’UE pour comprendre que l’UE non seulement n’amène plus rien
à notre pays mais est en train de lui faire suivre la trajectoire de l’Italie qui
va vers la Grèce. Non seulement l’UE est une plateforme de redistribution des
richesses de l’ouest vers l’est mais elle prélève la dîme au passage vers les
grands lobbies qui guident sa politique dans le cadre des puissances hégémoniques
étatsunienne et allemande. C’est cela qui rend la France plus pauvre chaque
jour, la dette servant de cache-misère avec sa compagne, la dévaluation interne
sur le niveau de vie et les salaires. Une bonne manière de constater notre
pente descendante est de regarder l’un de ses effets sur le chômage. Les
graphiques ci-dessous montrent la place de la France dans le taux de chômage au
4ème trimestre 2018 et sa variation annuelle entre 2016 et 2018.
Force est de constater
que la France occupe respectivement la 5ème et la 4ème
plus mauvaises places pour ce qui concerne le taux de chômage avec 9,0 points et
sa variation annuelle avec seulement -4,9%. La Zone euro avec 7,9 et -9,3% et
surtout l’UE avec 6,6 et -9,9% font nettement mieux que la France. Le lecteur
doit comprendre que les % de variation affichés ici ne sont pas des % de taux
de chômage mais des % sur la variation relative entre 2016 et 2018. Autrement
dit -4.9% sur notre chômage à 9,0% veut dire que notre chômage en 2016 était
4,9% plus élevé soit à un taux de 9,9 points en 2016 soit deux ans avant 2018.
On remarque d’ailleurs que le sort de l’Italie et de la France sont liés, même
si l’Italie affiche encore un taux de chômage plus élevé. Si la Grèce bat
encore des records de taux de chômage, elle le fait décroître de -11,8% par an,
quoique moins vite que Chypre avec --21,8%. Il faut souligner les bons
résultats du Portugal et de l’Espagne. Le taux du Portugal est inférieur à
celui de la zone euro et il affiche une décroissance annuelle de celui-ci de -19,9%.
S’il est moins spectaculaire, l’effort sur le taux de chômage espagnol à 14,5
points est diminué annuellement de -11,8%. Même l’Allemagne avec un taux de 3,3
points a néanmoins réussi une décroissance annuelle de -8,2%. Quant au Royaume-Uni
le bas taux de chômage à 3,9 points est le résultat d’une décroissance annuelle
de -8,0%. Si le Royaume-Uni va mal, c’est bien pire pour la France !
La
messe est dite, la France devient un pays malade de l’UE et elle entre dans une
phase où elle va perdre tous ses acquis sociaux qui en faisaient un pays admiré
et jalousé. Son inadaptation économique avec un euro trop fort, sa dépendance
commerciale avec l’Allemagne, ses dépenses militaires surgonflées par notre
rôle de gendarmette du monde derrière les USA, et énergétiques par un irréalisme
idéologique sur le climat, nous mènent tout droit vers la récession, le chômage,
la baisse du niveau de vie, la régression sociale, la décroissance du service
public, la vente de notre patrimoine immobilier et culturel, de nos infrastructures,
de notre indépendance énergétique, une vulnérabilité plus grande de notre
sécurité mal compensée par une restriction des libertés. La sortie de l’UE, la
dévaluation externe sur un nouveau franc, la politique raisonnable et moins
dispendieuse en matière énergétique dans un pays déjà grand exportateur d’électricité,
le combat national pour une écologie raisonnable, la rupture du lien univoque
avec l’Otan, le retour à une défense indépendante de notre territoire et de nos
possessions outremer, le contrôle des mouvements de capitaux, la position
géopolitique médiane entre l’Est et l’Ouest, et une nouvelle politique
africaine de partenariat équilibré en particulier dans l’Afrique francophone,
sont des axes incontournables de baisse des dépenses de gestio, de relance
économique, et d’ouverture de notre pays sur son rayonnement mondial. Lentement
mais sûrement la France doit se réveiller. Le défaitisme et le collaborationnisme
qui veulent, une nouvelle fois, livrer notre pays à l’Allemagne et aux
Etats-Unis n’est pas de mise. Il faut relever la tête et ouvrir les yeux, la France
a toutes les cartes en main et c’est à sa jeunesse de croire en elle, et non
aux miroirs aux alouettes, pour construire son avenir en son sein. Cet avenir est
à portée de main, de confiance en soi et de volonté mais pas dans l’UE !
La France se délite, se meurt dans l’UE et
cède à l’aveuglement
Des dogmatismes européens et climatiques
matraqués
Dans le but de détourner leur regard des
dangers
Et les bercer dans des illusions d’un
avenir
Garanti par des lobbies manipulateurs
Et des Etats toujours hégémoniques
Qui font de la France un terrain
De captation des richesses
Sous les faux semblants
De paix, de bonheur
Et de démocratie.
Claude Trouvé
08/04/19
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