mercredi 9 septembre 2020

 


L’épidémie cessera quand Macron le décidera mais non pas quand le virus disparaîtra, le virus court toujours. On note 25 décès le 7 septembre et 4203 cas confirmés, et 39 décès le 8 septembre avec 6544 cas confirmés avec un taux de positivité (cas/tests) de 5,2%. Cet indicateur utile pour des spécialistes demande des précisions supplémentaires non fournies pour pouvoir informer le public. Il faut par exemple savoir si les tests sont pratiqués sur la place d’un village, tests ouverts à tous ou dans un foyer de contamination, ce qui va changer la valeur du taux sans que cela soit représentatif d’une dangerosité. On peut dire la même chose du nombre de cas dont il faut distinguer les asymptomatiques, les hospitalisés, les patients en réanimation. Pour un même nombre de cas la proportion d’asymptomatiques peut varier et l’on sait qu’il s’agit alors de patients totalement ou partiellement immunisés dont certains même ne sont plus contaminants ou sous une forme atténuée assimilable à un vaccin qui va participer à l’immunisation collective. Notons avec plaisir que le nombre de cas confirmés est en diminution avec un maximum de 8475 cas le 4 septembre. Il est normal que le nombre des hospitalisations (entrées-sorties) augmente immédiatement et le nombre de décès ensuite pendant une quinzaine de jours.

C’est de cette façon que le pouvoir joue la transparence en inondant l’information d’indicateurs plus ou moins complexes ou demandant des informations complémentaires pour ne pas aggraver l’anxiété du public : taux de mortalité, de létalité, de positivité, d’incidence, R0, foyers de contamination, hospitalisations et réanimations entre autres. Un reportage sur la montée des cas de COVID-19 et les hospitalisations croissantes a été fait sur les Bouches-du-Rhône et sur l’hôpital de la Timone à Marseille. Il nous montre la saturation des lits de réanimation en association implicite avec l’épidémie. Il faut rester attentif jusqu’au bout pour comprendre que cette saturation est due principalement aux retards pris dans le traitement des malades hors COVID-19. En réalité c’est la peur de ne plus pouvoir être traité en réanimation qui va rester comme information retenue par le public et elle est de type anxiogène.


Or la réalité de la dangerosité reste dans le monde entier le taux de mortalité (décès/habitants). Depuis le 15 avril le nombre de décès/jour n’a cessé de baisser jusqu’au 15 juillet, après une montée spectaculaire en mars et début avril, pour atteindre 1438 décès le 15 avril. Depuis cette date du 15 juillet, le nombre de décès/jour oscille autour d’une valeur moyenne de 12,1. Cette période se décompose en deux sous-périodes, la première de 29 jours du 15/09 au 13/08 avec une oscillation autour de 9,8, la seconde de 25 jours du 13/08 au 08/09 autour de 20,3 décès/jour. La différence de décès entre ces deux sous-périodes reste faible mais elle est sensible. Si la 1ère période est non-évolutive, la seconde l’est moins clairement. Elle va nourrir la propagande du risque de rebond. Comme dit plus haut elle n’est pour l’instant que le résultat de l’augmentation du nombre de tests générant plus de cas confirmés et plus de décès. Dans un si petit nombre de décès on peut penser que cela est peut-être dû à la tendance d’envoi à l’hôpital de certains cas dont le décès ne serait pas lié au COVID-19 mais à une pathologie antérieure. Néanmoins la situation est à surveiller. On peut assister à un nouveau palier non évolutif comme entre les deux périodes, ou à un commencement d’évolution en accélération lente, ou rapide. Seule une accélération rapide peut faire penser à une deuxième vague de l’épidémie, mais on en est encore très loin. Hormis l’Espagne, aucun des autres pays européens ne présente une situation d’alerte de rebond. Il faut pour l’instant y voir la conséquence de la montée en puissance d’une politique de tests et d’une contamination collective nécessaire à l’immunisation en cours après le manque de contact chez les personnes jeunes et âgées durant la 1ère phase de l’épidémie. Cette évolution qui va encore durer quelques semaines n’est pas à proprement parler une deuxième vague de l’épidémie mais un reliquat de faible ampleur de la première phase de l’épidémie et après une période estivale de brassage de population…


Avec un taux de mortalité depuis 25 jours rapporté à l’année de 0,007%, soit 0,8% du nombre total de décès toutes causes confondues
, on n’a aucune raison de continuer une information anxiogène et des contraintes sur la liberté de circuler, de se voir entre nous d’une façon normale, de risquer à tout moment d’être verbalisés pour un manquement à des contraintes sanitaires poussées au-delà du nécessaire dans le cas des maladies infectieuses et tout cela d’une façon, autoritaire, désordonnée, souvent illogique et tenant plutôt du fait du Prince plutôt que d’un plan d’action s’appuyant sur une réalité. Ceci est d’autant plus choquant que tous nos pays voisins, en dehors peut-être de l’Espagne, sont aussi en phase terminale de l’épidémie et que plusieurs pays en Europe n’imposent pas ces contraintes sans que la moindre alerte vienne d’une augmentation évolutive et significative des décès se produise chez eux. Le graphique ci-dessus montre les pays en phase terminale avec un taux de décès/jour/million en dessous de la ligne rouge indiquant un taux 10 à 11 fois inférieur à la moyenne d’une bonne grippe saisonnière. Au-dessus de cette ligne les pays sont de façon permanente ou récente en phase évolutive à surveiller comme l’Espagne.

Il est intéressant de comparer plusieurs pays dans la phase terminale du 15 juillet au 8 septembre avec des pays ayant pris des stratégies différentes de lutte pour évaluer les rebonds et juger l’impact des décisions sanitaires sur le port du masque. Les 6 graphiques ci-dessous présentent sur cette période l’évolution des décès/jour/million d’habitants avec 3 pays à droite (Espagne, France, Allemagne) imposant largement le port du masque et à gauche 3 pays (Suède, Pays-Bas, Finlande) où il n’est pas imposé sauf circonstances particulières et très limitées. La ligne rouge symbolise un taux de décès 10 à  11 fois inférieur à une grippe saisonnière.

 


Le cas de l’Espagne est particulièrement intéressant car c’est le seul pays européen où se produit un rebond significatif. La montée depuis le 3 août est incontestable et significative. Toutefois depuis le 10 août, soit depuis 28 jours, son évolution ne l’est pas. On ne peut donc pas encore parler de commencement de deuxième vague en Espagne. Toutefois on peut voir ce qu’est un véritable rebond, qui peut être une alerte sans prendre encore la forme d’un commencement de nouvelle vague. En effet si l’on regarde le graphique du dessous, celui de la France, on perçoit visuellement toute la différence avec l’Espagne. Il n’y a à ce jour aucun signe de rebond inquiétant en France.

Mais la comparaison de l’Espagne avec la Suède est tout aussi intéressant. L’Espagne a depuis le début de l’épidémie un taux global de mortalité de 50% plus mauvais et une perte de croissance près de 3 fois plus élevée que la Suède sur le 1er semestre 2020. L’Espagne a pratiqué une politique autoritaire de confinement dans la 1ère période et de port de masques dans la seconde, tout le contraire de la Suède. On voit le résultat catastrophique de l’Espagne ! Mais dans le même ordre d’idée on peut comparer la France et les Pays-Bas. On voit que leur évolution depuis le 15 juillet est très comparable mais les Pays-Bas ont depuis le début de l’épidémie un taux global de mortalité meilleur de 20% et une perte de croissance près de 2 fois plus faible. Les Pays-Bas ont eu une politique moins contraignante dans la 1ère phase avec un appel plus marqué à la solidarité collective non contrainte et elle ne recommande pas le port du masque dans la 2ème phase représentée ici. Si l’on passe à la comparaison de la Finlande et de l’Allemagne, on constate que la valeur et l’évolution de leur taux de mortalité de la 2ème phase est comparable. Mais la Finlande a un taux global de mortalité près de 2 fois plus faible que l’Allemagne avec 60 décès/million d’habitants contre 112, et une perte de croissance, exprimée en dollars, presque 2 fois plus faible avec -6,3% au lieu de -11,5%. C’est le fruit d’une politique de contraintes sanitaires moins contraignantes et mieux ciblées et une nouvelle démonstration dans la 2ème phase que le masque n’est pas un facteur déterminant dans le taux de mortalité puisque, sans contrainte sur le port du masque, la Finlande fait au moins jeu égal avec l’Allemagne dans la 2ème phase de l’épidémie.


Le re-confinement annoncé comme possible en cas de rebond ne s’appuie sur aucune information alarmiste à ce jour pour la France
. Le nombre de décès dans la semaine du 2 au 8 septembre n’a plus rien à voir avec celle du 8 au 14 avril. Elle ne s’appuie même pas sur des constats alarmistes dans les autres pays européens. Il ne s’agit que d’une propagande politique en provenance des institutions internationales. Dans la semaine du 2 au 8 septembre on dénombre en moyenne par jour, 57,1 en Espagne, 16,7 décès en France, 10,4 au Royaume-Uni, 9,4 en Italie, 2,7 au Portugal, 2,6 en Suède, 2,0 en Allemagne, 1,9 en Autriche, 1,7 aux Pays-Bas, 1,6 en Belgique, 1,0 en Suisse, 1,0 en Hongrie, 0,3 au Danemark, 0,1 en Irlande, 0 décès en Finlande depuis 8 jours, 0 en Norvège depuis 17 jours, 0 au Luxembourg depuis 20 jours, 0 décès en Chine depuis 142 jours, etc… Si le taux de mortalité reste faible en France, celle-ci ne brille certainement pas par rapport aux autres pays européens. Elle était au 5ème rang des taux de mortalité les plus élevés dans les pays européens au 15 juillet, date de fin de sa 1ère phase épidémique, derrière la Belgique, le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Italie. Depuis un mois, du 9 août au 8 septembre, elle est, derrière l’Espagne et le Portugal, au troisième rang ex-aequo avec la Suède avec un surplus de taux de mortalité de 7 décès/million d’habitants durant cette période. Une fois de plus on voit que le port du masque ni obligatoire, ni même recommandé dans cette 2ème phase n’est pas un facteur influant sur le nombre de décès.

Vu toutes les difficultés qu’il entraîne lorsque l’on voit dans quel état est la France avec ses directives sanitaires touchant à la vie des particuliers, des administrations, des entreprises, et en particulier de l’enseignement, sans parler des dégâts sanitaires et psychologiques dus au port du masque, on ne peut pas passer sous silence le fait que les pays ne l’imposant pas obtiennent au moins des résultats comparables sur le taux de décès, mais bien meilleurs sur le plan économique. On constate même tristement que nous faisons partie des pays européens qui gèrent le moins bien sur le plan sanitaire et économique cette phase terminale de l’épidémie. Même si c’est une trêve avant une deuxième vague saisonnière, inconnue jusqu’alors avec les coronavirus, nous n’en profitons même pas.

Les médias mainstream passent sous silence les manifestations de masse de plusieurs centaines de milliers de personnes qui ont lieu dans plusieurs grands pays européens, Italie, Allemagne, Royaume-Uni, et même au Québec. La passivité des français dans l’action et non dans le verbe en dit long sur le degré de lessivage de la contestation par la peur alors que les atteintes à notre liberté sont de plus en plus nombreuses. Cela me fait étrangement penser à 1939 où les français ont salué avec joie le retour illusoire de la paix avec Chamberlain puis ont accepté que les pleins pouvoirs soient donnés à Pétain par une majorité socialiste. Ils ont livré le pays à l’occupation et à un régime dictatorial. C’est ce qui se passe aujourd’hui car le musellement des français est en train de réussir. La peur replie le français sur lui-même et sur le chef comme au début des hostilités en 39-40. Mais cela devient une attitude qui s’incruste depuis la passivité contre le traité de Lisbonne qui n’était qu’un copier-coller du projet de Constitution Européenne qu’ils avaient refusé. C’est aussi le cas avec l’acceptation de l’UE avec le principal argument d’assurer la paix, paix sur laquelle l’UE n’a pas de poids puisqu’elle s’est voulu une puissance économique sans esprit de domination par la force. Là encore l’argument-massue de la peur a joué son rôle alors que la paix dont nous bénéficions n’est due qu’à l’équilibre de la terreur entre l’URSS et les Etats-Unis. C’est d’ailleurs parce que cet équilibre a été rompu que l’UE s’est emparé des pays satellites de l’URSS décadente… grâce à l’OTAN et à l’intérêt des Etats-Unis.

Lorsque l’on compare l’attitude des britanniques qui ont tenu à faire respecter leur décision de sortir de l’UE malgré la passivité du gouvernement de Theresa May pour la mettre à exécution, on se prend à douter de la capacité de notre peuple à savoir prendre des décisions pragmatiques en regardant la réalité en face. C’est toujours en majorité un peuple tétanisé qui demande toujours plus de protection et qui attend le secours de l’Etat et de son vaccin comme si la peste et le choléra s’étaient abattus sur notre pays. Depuis le 15 juillet le COVID-19 tue 10 fois moins qu’un grippe saisonnière, qu’attend-t-on pour reprendre une vie économique et sociale normale ? Que ce virus ait disparu ? Et les autres virus êtes-vous sûrs qu’ils ne courent pas toujours ? Quel epsilon de risque au-dessus de zéro estimez-vous acceptable ? Un nombre de décès d’un dixième de grippe normale c’est encore trop ? Laisserez-vous Macron le décider comme le fait du Prince ? Allez dire aux Suédois, aux Néerlandais, aux Finlandais, aux Norvégiens, « Pour vivre heureux, vivons masqués », vous ne convaincrez pas mais vous risquez que l’on se moque de vous et de ce pays qui se veut le chantre de la liberté des peuples et aliène la sienne par peur de son ombre médiatique.

Il y a vraiment deux façons de regarder la réalité

Soit pour y voir ce qu’on voudrait qu’elle soit

C’est la vision de Macron qui a ses raisons

Et en présente une image anxiogène

Soit on se fait sa propre vision

D’une réalité tangible

A l’aune du bon sens.

Claude Trouvé

09/09/20

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