J’ai
beaucoup écrit sur ce sujet dans mon blog libererlafrance.blogspot.com où vous
pourrez retrouver une série d’articles basés sur des études personnelles à
partir des données publiées mondialement sur le COVID-19. Ces articles sont
longs à lire et souvent pénibles ou abscons pour beaucoup d’entre vous. S’il me
fallait démontrer mes propos, je peux désormais présenter des textes plus
courts basés sur mes publications précédentes. Cet article sera un résumé des
constats que j’ai pu faire en toute indépendance, celle du statisticien qui ne
doit pas avoir d’idée préconçue du résultat mais savoir faire parler les nombres
des bases de données pour étayer ou réfuter des affirmations anciennes ou nouvelles. Mais
avant je vais revisiter l’historique de ce désastre. Commençons donc par le début
de cette tragi-comédie avec l’historique sur des faits confirmés.
Il
est maintenant acquis que le premier cas d’un virus inconnu a été constaté le
17 novembre 2019 dans la ville de Wuhan dans la province chinoise du Hubei.
Un
mois plus tard, fin décembre, les chinois avaient informé les ambassades
des pays du monde entier alors que les cas graves se multipliaient. L’institut
de virologie de Wuhan, subventionné par la France, était au cœur du début d’épidémie
et le mari d’Agnès Buzin y est notre représentant.
Le 3
janvier 2020, un article de la BBC est le premier au
monde à faire état d'infections en Chine. Il est alors question d'un "virus
mystère" et de 44 cas de personnes touchées, dont 11
"graves".
Le 5
janvier 2020, concernant celle qui est toujours qualifiée
de mystérieuse maladie, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) écrit :
"Sur la base des informations préliminaires fournies par l'équipe
d'enquête chinoise, qu'aucune preuve de transmission interhumaine significative
et aucune infection par des agents de santé n'ont été signalées".
Le
12 janvier 2020 l'OMS déclare l'existence d'un nouveau
coronavirus en Chine. Nommé "2019-nCoV", il est confirmé comme
agent responsable des "mystérieuses pneumonies". À cette date,
il est question de 59 personnes infectées en Chine. Les scientifiques
chinois partagent la séquence complète du génome du nouveau coronavirus avec
l'ensemble de la communauté scientifique mondiale.
Le
13 janvier 2020, un premier patient de 61 ans décède à
Wuhan, et un premier cas est découvert hors des frontières de la Chine, en
Thaïlande, sur une femme en provenance de Wuhan.
Le
15 janvier 2020 : les autorités chinoises effectuent
l'annonce d'une transmission entre humains "faible" mais pas
"exclue". Ce même jour un 2ème patient meurt à
Wuhan et 60 malades ayant des troubles respiratoires sont hospitalisés à Hong-Kong.
Ce même jour notre Ministre de Santé Agnès-Buzin déclare avoir informé le
Président de la République d’un risque de pandémie.
Le
22 janvier 2020, les autorités chinoises mettent la ville de
Wuhan en quarantaine. Plus aucun train, ni avion, ne doit quitter la capitale
de la province du Hubei. 555 personnes sont déclarées contaminées, 17 ont perdu
la vie.
Le
vendredi 24 janvier 2020, la Chine entre dans son long congé du
Nouvel An chinois, et des milliers de personnes quittent la ville dès l’annonce
faite dans la nuit d’un bouclage de la ville. Des contrôles de température sont
réalisés sur les autoroutes. Une dizaine d'autres villes chinoises sont
bouclées. Des millions de personnes sont assignées à résidence. A l’annonce
d’épidémie faite par le Président XI Jinping, de Pékin à Shangaï les masques
commencent à apparaître dans les lieux publics et le métro. L'Organisation
Mondiale de la Santé (OMS) confirme pour la première fois que la transmission
du virus peut se faire d'humain à humain. Elle ne recommande pas de
restriction de voyages mais d'établir des dépistages dans les aéroports.
L’OMS demande aussi "à tous les pays" de mettre en place des
mesures pour détecter les cas de coronavirus. On en est à 25 morts déclarés
sur un total de 830 personnes contaminées.
Ce même 24 janvier 2020 au
soir, en France, le ministère de la Santé confirme que trois premiers
patients sont atteints par le Coronavirus et sont hospitalisés dans l'Hexagone.
Ils sont présentés comme "les premiers cas européens". Deux
revenaient de Chine et le 3ème était un proche. En Chine, le nouveau
bilan officiel fait désormais état de 26 morts et 1287 contaminés. La
plupart des patients décédés ont plus de 65 ans.
Le
26 janvier 2020, les autorités chinoises déclarent "que
le virus n'est pas aussi puissant" que celui du SRAS à
l'origine d'une épidémie meurtrière en 2002-2003, mais qu'il est "plus
contagieux". Les autorités françaises se préoccupent du
rapatriement des ressortissants français de Wuhan.
Le
28 janvier 2020, dans une impressionnante opération de
communication, les autorités chinoises annoncent à Wuhan, la construction
d'un hôpital en un temps record. En France, un 4e cas de contamination est
détecté.
Le
30 janvier 2020, en Chine, le nombre de patients décédés
s'élève à 38 morts pour cette seule journée, faisant un bond sans précédent
depuis le début de l'épidémie. Il porte le bilan total des décès à 170 et 7700
personnes contaminées. L'Institut Pasteur partage toute la séquence du génome
du virus sur le site Global initiative on sharing all influenza data (GISAID).
Ce même jour la France totalise 6 personnes touchées. L'OMS change alors
totalement d'attitude et appelle cette fois "le monde entier à agir".
Le 6
février 2020, en Chine continentale, le bilan des décès
s'élève à plus de 560 morts avec 28.018 cas de contamination. L'OMS annonce le
décès du Dr. Li Wenliang, ophtalmologue à l'hôpital central de Wuhan, où il est
hospitalisé depuis 3 semaines. Ce lanceur d’alerte avait averti les autorités
chinoises d’un risque de pandémie avec 7 de ses collègues dès décembre.
Celles-ci craignant que cela suscite un vent de panique l’avait emprisonné.
Voilà
tout est dit sur la prise de conscience du monde sur cette épidémie, classifiée
pandémie, mais qui devrait être déclassée car elle touche très inégalement les
différents pays et même les différents continents. En effet nous n’en sommes pas
à des millions de morts, et même si le coronavirus a tué 252000 personnes à la
date du 4 mai, ceci ne représente que 0,003% de la population mondiale.
Mais en Europe les 142143 décès représentent
0,019% de la population européenne. Toutefois ce taux de décès est très différent
entre les pays européens comme on peut le voir sur le graphique ci-contre. On voit que la France fait partie des pays les plus touchés du monde et qui sont
tous ses voisins. Les politiques des pays sur la gestion de l’épidémie sont
très différentes dans leurs modalités, mais elles ont toutes un point commun c’est
la distanciation sociale et les gestes élémentaires de protection individuelle. Néanmoins la plupart des pays ont opté très rapidement pour le confinement à
domicile sur la plupart des habitants avec ou non port du masque et dépistage. Trois
pays au moins se singularisent, la Suède, les Pays-Bas et la Biélorussie. Ils
ont prévilégié la responsabilité individuelle et l’immunité collective
laissant le virus « vivre sa vie » jusqu’à extinction naturelle comme
les épidémies grippales.
Un premier constat est que les pays les plus touchés ont finalement opté
pour un confinement strict. On note que l’Allemagne qui a confiné mais avec des
modalités plus lâches réussit à avoir 4,5 fois moins de morts/million d’habitants
que la France, et 8,3 fois moins que la Belgique, pourtant pays voisins. On
note aussi que les trois pays n’ayant pas confiné, donc avec de faibles
dommages à leur économie, se rangent derrière les 5 pays les plus touchés. Si
nous avions le taux de décès de la Suède, ce n’est pas 25201 morts que nous
aurions eu le 4 mai mais 18215 soit près de 7000 décès en moins. Enfin on
notera que la Belgique et les Pays-Bas démographiquement et géographiquement comparables,
et frontaliers, montrent des résultats étonnament divergents avec 2,4 fois plus
de décès/million en Belgique qu’au Pays-Bas, alors que les taux sont très
proches entre la Suède et les Pays-Bas.
J’arrête là le prmier volet de ce nouvel article qui pose de
nombreuses questions à partir d’un historique où toutes les nations ont dès
janvier bénéficié d’informations précises sur le nouveau virus et pu constater
ce qui se passait en Chine, puis en Corée du Sud qui reste la championne du
traitement de l’épidémie sans rebond pour l’instant. C’est à ces différences de
politique de gestion dans les modalités et dans le temps que se consacrera le prochain
article qui permettra de cibler les meilleures actions de gestion de cette
épidémie et d’y comparer celles de notre gouvernement. On peut toutefois déjà
avancer cette première conclusion.
La sonnette d’alarme a sonné très tôt dans le monde.
Elle n’a pas réveillé tous les pays au même moment.
La politique a été plus ou moins claire et rapide
Plus ou moins autoritaire et paniquante
Avec des résultats très différents
Et une Europe très touchée !
Claude Trouvé
05/05/20