dimanche 22 mars 2020

Coronavirus : Une panique inutile que l’on paiera cher


Macron a tergiversé avant de finalement choisir de paniquer son peuple avec le mot « guerre » qui a fait mouche dans un pays où l’on a vendu au peuple l’Union Européenne pour préserver la paix. L’homme de la rue, celui qui ne regarde que les jeux télévisés, et les infos médiatisées, celui qui doit faire face aux nouvelles contraintes que le confinement lui impose, celui qui fait confiance au chef parce qu’il espère en lui dans les moments difficiles, celui-là a réellement pris peur. Les chiffres lui parlent en milliers de morts en Europe et plus encore dans le monde. Il s’interroge dois-je ou non porter un masque ? Ne suis-je pas en train de prendre un gros risque en allant chercher mon pain ? Il apprend que le virus est « dans l’air », alors doit-il encore respirer ? Les hôpitaux sont débordés, donc si je l’attrape ce monstre couronné, je vais mourir. Le confinement est le seul credo qui me donne encore une chance de survivre, pense-t-il.

Alors je vais de nouveau reprendre à zéro mes propos d’apaisement en vous parlant des derniers chiffres connus sur les morts car in fine c’est bien cela le plus important. On va s’intéresser à la France et à l’Italie. J’ai fait des comparaisons avec 10 pays dans l’article précédent auquel vous pouvez vous reporter, je n’ai rien à y changer. On entend des contre-vérités en veux-tu en voilà de la part des politiques de tout poil mais surtout des gouvernants et de leurs porte-paroles. La dernière est que nous suivons exactement la trajectoire de l’Italie avec 8 à 10 jours de décalage. Je n’invente rien, cela vient d’être dit par le Pr Salomon. Quand on associe cela au fait que l’Italie a dépassé le nombre de 4.000 morts, cette annonce est particulièrement anxiogène et justifie derrière le maintien probable du confinement à 45 jours. Il y a là une désinformation inadmissible comme je vais le montrer tant sur le suivisme de l’Italie par la France dans la progression de la mortalité, que sur l’efficacité du confinement. 

Tout d’abord en ce qui concerne le confinement. Il suffit d’opposer les résultats obtenus en Corée du Sud à ceux de l’Italie. La Corée du Sud compte 52 millions d’habitants, l’Italie 60 millions. Ils sont donc comparables. La stratégie développée a été le dépistage le plus systématique possible en mettant des lieux provisoires au plus proche de l’habitant, le tri d’orientation suivant le résultat des tests, et le non-confinement, mais en s’appuyant sur des services de santé bien gréé en matériels, en lits, et en personnels qualifiés. Le résultat c’était 75 morts le 18 mars avec une épidémie en voie d’extinction. L’Italie a choisi finalement le confinement le plus total dans un pays démocratique, au prix d’une paralysie de son économie, et s’est contenté de ses moyens de santé dont on sait qu’ils étaient encore bien plus insuffisants en temps normal que ceux de la France. Le résultat à la même date du 18 mars c’est près de 3000 morts et 1000 de plus deux jours plus tard. C’est bien à ce pays de Corée du Sud, devenu démocratique et mondialisé, qu’il faut se comparer. Ne cédons à ce leitmotiv commode de la discipline asiatique opposée à l’indiscipline française. La Corée du Sud n’a pas ralenti son économie, n’a pas cloîtré sa population, et globalement les français apeurés suivent le confinement. La conclusion est claire : 

Si un pays ne pratique pas le dépistage systématique, ne dispose pas de services de santé largement non saturés avant une épidémie, le confinement non ciblé sert trop peu pour limiter le nombre de morts au regard de la paralysie économique du pays. 

L’Italie en fait une démonstration sans appel et la France fait la même erreur en plombant de plus son économie. Les services de santé français étaient en grèves répétées et manifestaient dans les rues avant le coronavirus pour dénoncer des manques de moyens et de personnels qualifiés. Les urgences en particulier ne répondaient plus décemment à la demande et rejetaient sur la médecine générale de ville. La décision gouvernementale est donc d’espérer diminuer le surcroît de malades pour le lisser au niveau des moyens disponibles… comme l’Italie, stratégie dont on voit le résultat. C’est un pis-aller mais dont l’efficacité est très faible par rapport aux dégâts dans l’économie qui se traduira d’ailleurs par un surcroît de morts de personnes de plus en plus en détresse financière. Mais il y a un autre inconvénient à ce confinement autoritaire, c’est le freinage de l’auto-immunisation de la population. Ceci prédit un retour en force à l’automne du virus si le vaccin n’est pas prêt.

Alors revenons sur cette contre-vérité du suivisme de l’Italie par la France dans la propagation du virus. Laissons de côté les contaminés dont le nombre ne recouvrent que les contaminés recensés, comme les demandeurs d’emploi qui s’inscrivent à Pôle emploi. Revenons au nombre de morts. Les courbes d’évolution des morts ci-contre sont déjà une illustration de la différence entre les deux pays. Au passage la seule différence désormais entre ces deux pays, c’est l’état de leurs services de santé puisqu’ils ne pratiquent pas le dépistage systématique et confinent tous les deux, ce en quoi évidemment nous nous suivons. Le nombre de morts à deux dates éloignées de 10 jours n’évolue pas du tout dans les mêmes proportions. Le 8 mars on comptait 254 morts en Italie, et en effet 267 le 18 mars, 10 jours plus tard en France, soit deux nombres identiques. Mais deux jours plus tard on enregistrait 631 morts en Italie le 10 mars et 450 morts le 20 mars en France. 

Non l’évolution des morts en France et en Italie n’est pas comparable fort heureusement et on peut se poser des questions sur l’acharnement mis par le gouvernement pour confiner de plus en plus la population en souhaitant même sa prolongation à 45 jours. Les prévisions portées sur ce graphique sont des estimations non officielles. Celle de l’Italie est le résultat d’un calcul simple. Le surplus de morts entre l’augmentation de morts du 18 au 18 et du 19 au 20 est de 200 morts. C’est l’augmentation de l’augmentation dans une trajectoire exponentielle qui traduit le fait que l’Italie n’est pas au plus fort des effets de l’épidémie virale. On trouve ainsi 4859 morts pour aujourd’hui et 5886 pour demain. Il semblerait que cette prévision soit corroborée par le nombre officiel d’aujourd’hui. Les prévisions ne servent que pour les ajuster en permanence. La prévision pour la France est beaucoup plus optimiste. On peut désormais espérer voir diminuer le nombre de morts par jour.

Que vise Macron ? Pense-t-il secrètement que le fait que nous soyons mieux lotis que l’Italie va lui permettre de reprendre en main son peuple en évoquant la superbe stratégie française du confinement magistralement menée en France grâce à lui. Les sondages semblent lui donner raison. Une grande partie de la population lui remet de la confiance alors qu’il a détruit sciemment les services de santé dont il ne cesse de louer le dévouement et la professionnalité. L’entourloupe paraît réussir pour l’instant. 

Toutefois à l’heure du bilan lorsque les peurs auront disparu, les esprits de nos concitoyens vont constater ce qui reste sur le champ de bataille : Déjà la ruine de notre économie, un déficit qui explose, des ressources publiques qui s’affaissent, des remboursements des avances faites par l’Etat qui ne sont pas honorées, des pertes de marchés, des usines qui ferment, des professions libérales qui cessent leur activité. Cela c’est du chômage, des suicides et des pleurs en perspective. Ce sera le grand désenchantement devant une Europe inutile sauf pour les grands lobbies et la spéculation avec les 750 milliards de la BCE que les petits entrepreneurs ne verront pas. La question de l’Europe que l’on veut va se poser. Plus d’Europe ou Frexit mais la solution bâtarde actuelle devient injouable. Le Royaume-Uni est parti laissant un trou énorme dans le budget européen qu’il va falloir combler tout en accueillant des pays demandeurs d’aide comme l’Albanie, la Macédoine du Nord.

L’Union européenne va forcément être mise en cause dans l’esprit des français. Mais c’est aussi le mondialisme qui va faire réfléchir sur l’utilité de disposer des moyens nécessaires pour faire face à une crise sanitaire ou agressive par un pays étranger puissant, une vraie celle-là au danger fortement mortel comme le subissent actuellement la Russie, l’Iran et le Venezuela. La possibilité d’un pays de pouvoir résister le plus possible par lui-même ne passe pas forcément par l’UE qui veut tout le monde dans le même moule. Être le plus possible autonome redeviendra un sujet de réflexion qui va changer la façon de voir l’avenir. Nous reparlerons très vite de ce vaste sujet. Car le monde va vite en Orient laissant sur place une France empêtrée dans ses fausses avancées, sans horizon mobilisateur et fragilisée par une perte économique et une dette croissante. La mascarade morbide du coronavirus va laisser des traces indélébiles qui vont transformer le paysage politique et la vision des français.

La France ne sait pas qu’elle perd pied dans le monde 

Car l’enfant-roi qui nous dirige masque la réalité

Par ses longs discours mais celle-ci va exploser 

Aux yeux de français ébahis, assommés,

Réalisant qu’ils s’acheminent déjà 

Vers le Tiers-Monde des Grecs,

Toutes illusions perdues.

Claude Trouvé 
21/03/20

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