samedi 5 octobre 2019

Impéritie du gouvernement et dictature écologique


L’impéritie du gouvernement
 
L’incendie avec explosion de contenants dans l’entreprise dangereuse Lubrizol, classée Seveso haut, qui s’est déclenché en pleine nuit pour une raison encore inconnue, a laissé la population dans l’inquiétude du spectacle dantesque de flammes, de fumées noires et d’odeurs âcres et irritantes sans la moindre information sur les mesures personnelles à prendre. L’arrivée des pompiers et celle de la police n’a consisté que dans le travail habituel d’extinction de l’incendie et de fermeture de l’accès aux abords du sinistre à toute personne non habilitée. La défection d’action des autorités locales, départementales, et régionales, si utiles dans les premières heures, puis l’arrivée tardive des ministres dans une communication sans consistance et contradictoire, montrent l’impéritie gouvernementale. On peut pointer une communication désastreuse, un manque de coordination des services à tous les échelons administratifs, le manque de plan concerté avec toutes les unités publiques et privées expertes en danger chimique et entraînées à répondre le plus rapidement possible aux besoins de prélèvement et d’analyse des épandages de produits chimiques dans l’air et dans l’eau. Le mot « transparence » devient un leitmotiv censé calmer les populations et demandé par les écologistes, mais c’est une manière de masquer la réalité car les infos qui sont données sont brutes et ne sont pas vulgarisées comme la liste des produits stockés.  La population dans sa très grande majorité est incapable d’en déduire quoi que ce soit sur le danger qu’elle craint. De plus nous sommes devant un énorme incendie et une série d’explosions, donc la création de produits issus de réactions chimiques à haute température, donc principalement des formations d’oxydes divers dont la plupart sont agressifs sur l’homme et l’environnement. En réalité l’officialisation d’une transparence sans faille cache une volonté de minimiser l’importance de cette catastrophe. C’est d’ailleurs le refus de classement du gouvernement dans les catastrophes technologiques en se basant sur l’absence de morts et de blessés à ce jour. Par ailleurs le soi-disant refus du préfet de permettre l’enquête d’un expert indépendant est très révélateur.

Le fait de ne même pas donner des informations sur la dangerosité des produits cités est le signe d’une incompétence ou d’une impréparation des services et des autorités publiques. En effet les renseignements sont à la disposition sur la toile et il suffit de les chercher. C’est ainsi qu’un économiste, spécialiste des banques de données, donc non expert, a pu les publier sur Agoravox. La Préfecture de Seine-Maritime s’est contentée de minimiser les conséquences de l'incendie des entrepôts de Lubrizol Rouen sur la santé des populations. Dans la liste des produits ayant brulé dans les entrepôts de Lubrizol fournie par la Préfecture de Seine-Maritime, vous trouverez toutes sortes de produits chimiques comprenant des degrés de dangerosité variable. Il aura fallu attendre près de 6 jours pour disposer de cette liste. J'attire votre attention sur le fait que certains de ces produits chimiques sont répertoriés selon la nomenclature européenne dans les termes suivants :

   H302 : Nocif en cas d’ingestion ou de contact cutané
   H304 : Peut être mortel en cas d'ingestion et de pénétration dans les voies respiratoires
   H314 : Provoque des brûlures de la peau et des lésions oculaires graves
   H315 : Provoque une irritation cutanée
   H318 : Provoque des lésions oculaires graves
   H317 : Peut provoquer une allergie cutanée
   H360F : Peut nuire à la fertilité
   H361FD : Susceptible de nuire à la fertilité. Susceptible de nuire au fœtus
   H400 : Très toxique pour les organismes aquatiques
   H410 : Très toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets à long terme
   H413 : Peut entraîner des effets néfastes à long terme pour les organismes aquatiques

Concernant les classifications H400, H410, H413, rappelons que la Seine se jette dans la mer et que nous consommons de très nombreux produits dits de la baie de Seine ! Il faudra être extrêmement prudent sur la consommation des poissons, des mollusques et des crustacés issus de cette zone de pêche dans les prochaines semaines, dans les prochains mois, dans les prochaines années. Quelles protections ont eu les pompiers et les policiers stationnés autour des dépôts en feu de Lubrizol Rouen au cours de la journée du jeudi 26 septembre ? Pourquoi une information n'a pas été mise en place auprès des femmes enceintes dès les 1ères heures de l'incendie, au nom du principe de précaution ?

La récupération des catastrophes par l’écologisme

Olivier Cabanel est un militant anti-nucléaire de toujours, et se dit à l'origine (avec 2 autres militants), de la première centrale photovoltaïque reliée au réseau ... mais c’est aussi un artiste, chanteur, compositeur, peintre, et journaliste citoyen publiant sur Agoravox. Il se répand depuis toujours dans des propos anti-nucléaires avec force chiffres sur les taux de radioactivité censés montrer la dangerosité de cette production d’énergie électrique. Son dernier article est une récupération de la catastrophe de Rouen pour publier une diatribe contre le nucléaire ! Je donne donc ici mon sentiment sur cette utilisation systématique de la peur par des personnes en réalité peu ou mal informées malgré les apparences et qui sous le couvert désormais de défense de la planète répandent une désinformation systématique. 

« Arrêtez Monsieur Cabanel de militer d’une façon obsessionnelle contre le nucléaire en maniant la peur et le catastrophisme pour annihiler toute réflexion de bon sens chez vos concitoyens. Cessez de vous servir d’un accident chimique à Rouen pour alimenter votre catastrophisme du nucléaire. De plus vous argumentez avec une floraison de chiffres dont visiblement vous ne connaissez pas leur impact sur la santé et l’environnement. J’ai travaillé la plus grande partie de ma vie professionnelle sur une installation nucléaire classée Seveso au plus haut niveau dans une région de France référencée à l’époque comme le plus grand site nucléaire du monde par la concentration d’installations d’industries publiques et privées travaillant pour cette énergie. En ce qui concerne l’installation que je connais plus particulièrement elle était soumise à trois dangers, chimique, électrique, et radioactif par irradiation et contamination. De plus nous étions station météorologique et point de contrôle national de la radioactivité de l’air et de l’eau. Les craintes des exploitants sur ces dangers étaient dans l’ordre décroissant de dangerosité suivant : chimique d’abord pour les produits dangereux manipulés, ensuite électrique pour l’utilisation généralisée de la haute tension, et enfin radioactif pour raison d’irradiation et de contamination. La crainte du danger chimique voit son illustration à Rouen et à Toulouse.

Ceci pour dire que le passage du nuage de Tchernobyl n’a pas échappé à nos mesures de radioactivité que nous avons transmises à l’organisme national de collecte et de contrôle de l’époque. Celui-ci a donné son avis au gouvernement lequel en a fait une communication politique et technocratique qui jette désormais l’opprobre sur la confiance envers leurs gouvernants, mais aussi sur le nucléaire avec cette phrase « Le nuage radioactif s’est arrêté à la frontière » ! Ce qui a été transmis au gouvernement c’est à peu près ceci « Selon notre maillage de points de surveillance du territoire, la radioactivité mesurée ne nécessite pas de mesures d’urgence de protection de la population ». Ce qui est très différent et d’ailleurs le responsable scientifique, auteur de ce communiqué, a néanmoins été traduit en justice, sous la pression de la peur populaire alimentée par la propagande écologique. Il a fallu finalement reconnaître qu’aucune charge ne pouvait être retenue contre lui, il avait fait son métier et donné la bonne information au gouvernement qui en avait fait un usage ridicule, pour prendre finalement des mesures inutiles sans éteindre la crainte populaire. A ce propos je tiens à signaler que les mesures du « nuage » étaient ridiculement faibles par rapport à celle mesurées lors des essais nucléaires à ciel ouvert dont la radioactivité a fait le tour de la terre pendant plusieurs années. Madame Rivasi s’est empressée de collecter le thym, produit naturel de cette région, et de donner des chiffres de radioactivité en Becquerel, unité infiniment petite de radioactivité, qui permet de peser sur l’imagination populaire par la grandeur des chiffres publiés. Les calculs effectués par un chimiste, spécialiste reconnu de ces mesures, ont montré qu’il fallait absorber 3 tonnes de thym par an pour atteindre la dose d’alerte, et non la dose léthale. Cette désinformation frappe et tue toute notion de relativité. Huit jours avant Tchernobyl j’ai subi une scintigraphie après une injection d’iode radioactif. D’une part je suis toujours vivant, d’autre part les instruments de mesure du site ont détecté ma radioactivité lors de mon passage en voiture à l’entrée du site pendant 4 jours soit la moitié de la demi-période de vie radioactive de cet iode. Huit jours plus tard les mêmes instruments de mesure n’ont pas vu le nuage, nos autres instruments plus sensibles oui. 

Arrêtez Monsieur Cabanel votre scénario catastrophe qui oublie la relativité des chiffres, le principe de précaution des normes, et le ciblage sur le nucléaire qui n’a pas fait de morts en France et très peu d’une façon certaine dans le monde, hors les 2 bombes sur le Japon. Concentrez-vous sur l’industrie chimique dont je sais que les protocoles de sécurité sont plus laxistes et que le danger chimique est beaucoup plus difficile à éviter que le danger nucléaire. Pensez aux catastrophes de Bhopal de 1984 qui a fait probablement plus de 20000 morts en Inde et à l’explosion de l’usine AZF à Toulouse en 2001 avec ses 31 morts et ses 2500 personnes blessées. Militez pour en diminuer les risques et vous ferez œuvre utile. Laissez l’Autorité de Sureté Nucléaire faire son travail, voulue indépendante et missionnée comme tel, et empêchez les gouvernements de prendre les décisions d’arrêts de centrales à leur place ou alors demandez de supprimer cet organisme dans le pays le plus nucléarisé du monde par habitant, et sans accident au sens de l’échelle internationale de mesure classant toutes les anomalies en incidents sans effet humain ou environnemental (niveaux 0 à 3) et accidents avec ces effets (niveaux 4 à 7). La Sûreté nucléaire en France reste encore une référence dans le monde. »

Sur ce sujet des catastrophes technologiques, force est de constater que nous nous trouvons devant l’impéritie caractérisée du gouvernement d’une part, et une utilisation outrancière de la peur en exagérant les effets constatés ou en saisissant n’importe quel prétexte pour induire celle d’une période de l’existence humaine menaçant sa survie dans une urgence qui ne fait que grandir. Les civils qui ont sauté dans les fossés pour échapper au regard des avions de chasse, et couru dans les abris pour échapper à leurs tirs, ont vu une réalité brute et brutale qui leur a donné une conscience de ce qu’est vraiment l’urgence à laquelle on ne peut échapper.
 
Impéritie grave du gouvernement sur la catastrophe de Rouen

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Où est l’urgence ?

Claude Trouvé 
05/09/19

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