L’impéritie du gouvernement
L’incendie avec
explosion de contenants dans l’entreprise dangereuse Lubrizol, classée Seveso
haut, qui s’est déclenché en pleine nuit pour une raison encore inconnue, a
laissé la population dans l’inquiétude du spectacle dantesque de flammes, de
fumées noires et d’odeurs âcres et irritantes sans la moindre information sur
les mesures personnelles à prendre. L’arrivée des pompiers et celle de la
police n’a consisté que dans le travail habituel d’extinction de l’incendie et
de fermeture de l’accès aux abords du sinistre à toute personne non habilitée.
La défection d’action des autorités locales, départementales, et régionales, si
utiles dans les premières heures, puis l’arrivée tardive des ministres dans une
communication sans consistance et contradictoire, montrent l’impéritie
gouvernementale. On peut pointer une communication désastreuse, un manque de
coordination des services à tous les échelons administratifs, le manque de plan
concerté avec toutes les unités publiques et privées expertes en danger
chimique et entraînées à répondre le plus rapidement possible aux besoins de
prélèvement et d’analyse des épandages de produits chimiques dans l’air et dans
l’eau. Le mot « transparence » devient un leitmotiv censé calmer les
populations et demandé par les écologistes, mais c’est une manière de masquer
la réalité car les infos qui sont données sont brutes et ne sont pas
vulgarisées comme la liste des produits stockés. La population dans sa très grande majorité
est incapable d’en déduire quoi que ce soit sur le danger qu’elle craint. De
plus nous sommes devant un énorme incendie et une série d’explosions, donc la
création de produits issus de réactions chimiques à haute température, donc
principalement des formations d’oxydes divers dont la plupart sont agressifs
sur l’homme et l’environnement. En réalité l’officialisation d’une transparence
sans faille cache une volonté de minimiser l’importance de cette catastrophe.
C’est d’ailleurs le refus de classement du gouvernement dans les catastrophes
technologiques en se basant sur l’absence de morts et de blessés à ce jour. Par
ailleurs le soi-disant refus du préfet de permettre l’enquête d’un expert indépendant
est très révélateur.
Le fait de ne même
pas donner des informations sur la dangerosité des produits cités est le signe
d’une incompétence ou d’une impréparation des services et des autorités
publiques. En effet les renseignements sont à la disposition sur la toile et il
suffit de les chercher. C’est ainsi qu’un économiste, spécialiste des banques
de données, donc non expert, a pu les publier sur Agoravox. La Préfecture de
Seine-Maritime s’est contentée de minimiser les conséquences de l'incendie des
entrepôts de Lubrizol Rouen sur la santé des populations. Dans la liste des
produits ayant brulé dans les entrepôts de Lubrizol fournie par la Préfecture
de Seine-Maritime, vous trouverez toutes sortes de produits chimiques
comprenant des degrés de dangerosité variable. Il aura fallu attendre près de 6
jours pour disposer de cette liste. J'attire votre attention sur le fait que
certains de ces produits chimiques sont répertoriés selon la nomenclature
européenne dans les termes suivants :
H302 : Nocif en cas d’ingestion ou de
contact cutané
H304 : Peut être mortel en cas
d'ingestion et de pénétration dans les voies respiratoires
H314 : Provoque des brûlures de la
peau et des lésions oculaires graves
H315 : Provoque une irritation cutanée
H318 : Provoque des lésions oculaires
graves
H317 : Peut provoquer une allergie cutanée
H360F : Peut nuire à la fertilité
H361FD : Susceptible de nuire à la
fertilité. Susceptible de nuire au fœtus
H400 : Très toxique pour les organismes
aquatiques
H410 : Très toxique pour les organismes
aquatiques, entraîne des effets à long terme
H413 : Peut entraîner des effets néfastes à
long terme pour les organismes aquatiques
Concernant
les classifications H400, H410, H413, rappelons que la Seine se jette dans la
mer et que nous consommons de très nombreux produits dits de la baie de Seine !
Il faudra être extrêmement prudent sur la consommation des poissons, des
mollusques et des crustacés issus de cette zone de pêche dans les prochaines
semaines, dans les prochains mois, dans les prochaines années. Quelles protections ont eu les
pompiers et les policiers stationnés autour des dépôts en feu de Lubrizol Rouen
au cours de la journée du jeudi 26 septembre ? Pourquoi une information n'a pas
été mise en place auprès des femmes enceintes dès les 1ères heures de
l'incendie, au nom du principe de précaution ?
La récupération des catastrophes par
l’écologisme
Olivier Cabanel est un militant anti-nucléaire de
toujours, et se dit à l'origine (avec 2 autres militants), de la première
centrale photovoltaïque reliée au réseau ... mais c’est aussi un artiste, chanteur,
compositeur, peintre, et journaliste citoyen publiant sur Agoravox. Il se
répand depuis toujours dans des propos anti-nucléaires avec force chiffres sur
les taux de radioactivité censés montrer la dangerosité de cette
production d’énergie électrique. Son dernier article est une récupération de la
catastrophe de Rouen pour publier une diatribe contre le nucléaire ! Je
donne donc ici mon sentiment sur cette utilisation systématique de la peur par
des personnes en réalité peu ou mal informées malgré les apparences et qui sous
le couvert désormais de défense de la planète répandent une désinformation
systématique.
« Arrêtez Monsieur Cabanel de
militer d’une façon obsessionnelle contre le nucléaire en maniant la peur et le
catastrophisme pour annihiler toute réflexion de bon sens chez vos concitoyens.
Cessez de vous servir d’un accident chimique à Rouen pour alimenter votre
catastrophisme du nucléaire. De plus vous argumentez avec une floraison de
chiffres dont visiblement vous ne connaissez pas leur impact sur la santé et
l’environnement. J’ai travaillé la plus grande partie de ma vie professionnelle
sur une installation nucléaire classée Seveso au plus haut niveau dans une
région de France référencée à l’époque comme le plus grand site nucléaire du
monde par la concentration d’installations d’industries publiques et privées
travaillant pour cette énergie. En ce qui concerne l’installation que je
connais plus particulièrement elle était soumise à trois dangers, chimique,
électrique, et radioactif par irradiation et contamination. De plus nous étions
station météorologique et point de contrôle national de la radioactivité de
l’air et de l’eau. Les craintes des exploitants sur ces dangers étaient dans
l’ordre décroissant de dangerosité suivant : chimique d’abord pour les
produits dangereux manipulés, ensuite électrique pour l’utilisation généralisée
de la haute tension, et enfin radioactif pour raison d’irradiation et de
contamination. La crainte du danger chimique voit son illustration à Rouen et à
Toulouse.
Ceci pour dire que le passage du
nuage de Tchernobyl n’a pas échappé à nos mesures de radioactivité que nous
avons transmises à l’organisme national de collecte et de contrôle de l’époque.
Celui-ci a donné son avis au gouvernement lequel en a fait une communication
politique et technocratique qui jette désormais l’opprobre sur la confiance envers
leurs gouvernants, mais aussi sur le nucléaire avec cette phrase « Le nuage radioactif
s’est arrêté à la frontière » ! Ce qui a été transmis au gouvernement c’est
à peu près ceci « Selon notre maillage de points de surveillance du
territoire, la radioactivité mesurée ne nécessite pas de mesures d’urgence de
protection de la population ». Ce qui est très différent et d’ailleurs le
responsable scientifique, auteur de ce communiqué, a néanmoins été traduit en
justice, sous la pression de la peur populaire alimentée par la propagande
écologique. Il a fallu finalement reconnaître qu’aucune charge ne pouvait être
retenue contre lui, il avait fait son métier et donné la bonne information au
gouvernement qui en avait fait un usage ridicule, pour prendre finalement des mesures
inutiles sans éteindre la crainte populaire. A ce propos je tiens à signaler
que les mesures du « nuage » étaient ridiculement faibles par rapport à celle
mesurées lors des essais nucléaires à ciel ouvert dont la radioactivité a fait
le tour de la terre pendant plusieurs années. Madame Rivasi s’est empressée de
collecter le thym, produit naturel de cette région, et de donner des chiffres
de radioactivité en Becquerel, unité infiniment petite de radioactivité, qui
permet de peser sur l’imagination populaire par la grandeur des chiffres
publiés. Les calculs effectués par un chimiste, spécialiste reconnu de ces
mesures, ont montré qu’il fallait absorber 3 tonnes de thym par an pour
atteindre la dose d’alerte, et non la dose léthale. Cette désinformation frappe
et tue toute notion de relativité. Huit jours avant Tchernobyl j’ai subi une
scintigraphie après une injection d’iode radioactif. D’une part je suis
toujours vivant, d’autre part les instruments de mesure du site ont détecté ma
radioactivité lors de mon passage en voiture à l’entrée du site pendant 4 jours
soit la moitié de la demi-période de vie radioactive de cet iode. Huit jours
plus tard les mêmes instruments de mesure n’ont pas vu le nuage, nos autres instruments
plus sensibles oui.
Arrêtez Monsieur Cabanel votre
scénario catastrophe qui oublie la relativité des chiffres, le principe de
précaution des normes, et le ciblage sur le nucléaire qui n’a pas fait de morts
en France et très peu d’une façon certaine dans le monde, hors les 2 bombes sur
le Japon. Concentrez-vous sur l’industrie chimique dont je sais que les
protocoles de sécurité sont plus laxistes et que le danger chimique est
beaucoup plus difficile à éviter que le danger nucléaire. Pensez aux
catastrophes de Bhopal de 1984 qui a fait probablement plus de 20000 morts en
Inde et à l’explosion de l’usine AZF à Toulouse en 2001 avec ses 31 morts et
ses 2500 personnes blessées. Militez pour en diminuer les risques et vous ferez
œuvre utile. Laissez l’Autorité de Sureté Nucléaire faire son travail, voulue
indépendante et missionnée comme tel, et empêchez les gouvernements de prendre
les décisions d’arrêts de centrales à leur place ou alors demandez de supprimer
cet organisme dans le pays le plus nucléarisé du monde par habitant, et sans
accident au sens de l’échelle internationale de mesure classant toutes les
anomalies en incidents sans effet humain ou environnemental (niveaux 0 à 3) et
accidents avec ces effets (niveaux 4 à 7). La Sûreté nucléaire en France reste
encore une référence dans le monde. »
Sur ce sujet des catastrophes
technologiques, force est de constater que nous nous trouvons devant
l’impéritie caractérisée du gouvernement d’une part, et une utilisation
outrancière de la peur en exagérant les effets constatés ou en saisissant
n’importe quel prétexte pour induire celle d’une période de l’existence humaine
menaçant sa survie dans une urgence qui ne fait que grandir. Les civils qui ont
sauté dans les fossés pour échapper au regard des avions de chasse, et couru
dans les abris pour échapper à leurs tirs, ont vu une réalité brute et brutale
qui leur a donné une conscience de ce qu’est
vraiment l’urgence à laquelle on ne peut échapper.
Impéritie grave du gouvernement sur
la catastrophe de Rouen
Alors que l’écologisme alarme et
amplifie des prévisions
Pour lesquelles les modèles
mathématiques
N’ont toujours pas eu de vérification
Par les mesures de températures
Globales depuis l’an 2000.
Où est l’urgence ?
Claude Trouvé
05/09/19
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