La France est amazonienne et le sauveur de la planète le fait savoir urbi
et orbi dans un grand show médiatisé au prix de 32 millions d’euros soit plus
d’une fois et demie le coût du soutien proposé au Brésil pour stopper ses
incendies. Macron sur son coursier, les deux jambes pendantes du côté du
mondialisme et de l’européisme, ressemble de plus en plus à un nouveau Don
Quichotte, plus féminin mais tout aussi mégalomane et déjanté. Les 20 millions
pour Bolsonaro ont dû faire plaisir à nos collectivités territoriales qui se
trouvent privées de 300 millions dans le budget en cours de finalisation pour
2020. Cette affaire de la forêt amazonienne n’est qu’un artifice de
communication pour parader devant les pays les plus riches du monde et faire
valoir sa politique intérieure comme étant écologique alors qu’il n’a aucune
envie d’aller très loin dans ce domaine en dehors de discours enflammés sur
l’importance du sujet. Il a réussi à nous fâcher avec un pays de plus, le
Brésil, en pratiquant sans retenue une ingérence qui devient une pratique
normale de sa conception de la diplomatie. Derrière les Etats-Unis la France
s’est arrogé le droit d’intervenir partout dans le monde. En prétendant nous
représenter il donne des leçons au monde entier, fustigeant les Etats-Unis pour
le climat, les pays de l’Est pour leurs travailleurs détachés, les italiens
pour leur résistance aux injonctions de Bruxelles sur leur budget et leur
politique migratoire, les hongrois pour leur refus d’immigration massive, les
britanniques pour leurs exigences de sortie de l’UE, et dernièrement le Brésil
pour son inefficacité sur les incendies.
Tout ceci se fait de plus dans la plus grande
incohérence ou impudence. Il veut sauver la forêt amazonienne mais n’interdit
pas sans détour la mine d’or en Guyane, ni les permis miniers qui sont source
de déboisement. Il met en lumière la déforestation amazonienne sans parler de
celle endémique et plus importante de l’Afrique subsaharienne qui a fait
avancer le désert avant que l’on s’en inquiète. Il parle de crime et d’urgence
pour la planète et le climat en Amazonie, sans évoquer que globalement la
planète reverdit comme le montrent à l’évidence les vues satellitaires. Le
conflit avec le Brésil est particulièrement ridicule, car il fallait s’attendre
à une réaction vive de ce pays et à une volée de bois vert de son Président à l’encontre
du nôtre. Il n’est pas jusqu’à l’Iran où Macron doit être l’artisan d’une
rencontre avec Trump, lequel lui avait reproché de parler au nom du peuple
américain. Trump n’a pas eu besoin de Macron pour discuter avec la Corée du
Nord et n’a pas plus besoin de lui pour l’Iran. Cette fatuité de se vanter
d’être l’artisan d’une rencontre avec l’Iran est d’un ridicule avéré.
Finalement, si l’on se laisse prendre à ses discours, on se demande comment la
planète pourrait encore ne pas sombrer dans la catastrophe climatique et la
guerre mondiale sans lui. Il est l’image du coq déplumé qui veut encore péter
plus haut qu’il n’a le derrière. Il croit encore qu’il va damer le pion à
l’Allemagne, certes en difficulté économique, mais toujours habitée par son
désir d’une Europe germanique d’autant plus que le Royaume-Uni va lui laisser
le champ libre… pendant un temps. En effet ce pays a toujours fait en sorte
qu’aucune grande coalition européenne puisse survivre.
Il est absurde d’affirmer que le Royaume-Uni sera le
grand perdant du Brexit quand la France exporte 28 milliards de marchandises
dans ce pays et est le 5ème exportateur en importance avec un solde
du commerce extérieur de 3,5 milliards d’euros. Mais globalement le Royaume-Uni
est un pays importateur de biens en provenance de l’UE, en particulier pour
l’Allemagne qui a un solde extérieur de plus de 33 millliards. Il est évident
que la position de l’Allemagne sera toute autre devant le Brexit et qu’elle
fera tout pour maintenir ce solde positif qui représente 13% du total de son
solde extérieur. Le grand perdant du Brexit c’est l’UE avec son solde
positif de 96 milliards actuellement et qui perd de plus la contribution du
Royaume-Uni au budget européen. Celui-ci dispose d’un atout considérable : ses
échanges commerciaux avec l’UE. Bien sûr, en prenant en compte les services,
le décalage est moins important, mais Boris Johnson a en main des points de PIB
de plusieurs pays et arrive en force pour négocier des avantages en posant la
possibilité d’une sortie sans accord le 31 octobre. Les commentaires
médiatiques français sur le Brexit sont donc affligeants de propagande en coupant
leurs lecteurs ou auditeurs des réalités.
Dès le 1er novembre l’UE devra payer la note et la
France sera à contribution. Si BoJo, est réputé bouffon, fou, il est aussi
intelligent et machiavélique. Grand admirateur de Churchill, il a l’ambition de
redonner à son pays une partie de sa gloire passée. Si ce projet paraît
difficile dans le contexte actuel de récession à venir, au moins pour les
nations occidentales, il n’est pas impossible vu les relations restantes de
l’empire colonial et l’attirance pour des relations bilatérales multiples. En
un mois Bojo en est à la signature du 13ème accord bilatéral. Les
Etats-Unis ont tout intérêt à se montrer très conciliant pour leurs exportations
et l’Australie veut être le premier partenaire. BoJo pense qu’une grande chance
économique s’ouvre pour son pays. Le Royaume-Uni est maître de sa monnaie et va
recouvrir son entière souveraineté en dehors du regard inquisiteur de
Bruxelles. Il va pouvoir contrôler efficacement les entrées-sorties de son
territoire, sa position insulaire facilitant les choses. Le problème de
l’Irlande du Nord demande sans doute une phase intermédiaire sur la circulation
des biens et des personnes mais une si petite portion de frontière par rapport
à celle de l’UE ne peut pas être sans solution. Enfin ce pays donne une grande
leçon de démocratie, alors que la France a montré que cette valeur restait
surtout un slogan dont elle se parait sans en défendre les valeurs puisqu’elle
admet que ses dirigeants eux-mêmes ne la respectent pas. Les barrières mises à
l’expression directe de la nation, en dehors de l’élection présidentielle, en
sont la preuve. On ne fait pas voter, on consulte, on débat, on pousse la barre
si haut que le reférendum provoqué par le peuple est impossible, et on met aux
oubliettes le référendum d’initiative gouvernementale.
Les peuples européens, nourris médiatiquement de la difficulté britannique
à sortir de l’UE, de la bêtise de britanniques inconscients sur ce qui soi-disant
les attend, n’ont pas réalisé l’impact sur leur pays et ensuite sur leur niveau
de vie que la sortie effective va provoquer. Le jeu malsain de l’UE, avec la
connivence de Theresa May, a laissé croire que toute sortie était finalement
impossible ou alors sous une forme permettant à l’UE d’exercer son pouvoir
judiciaire et financier sur le Royaume-Uni. L’accord négocié était une fausse
sortie et le peuple britannique ne s’y est pas trompé en donnant un échec
électoral au parti conservateur de Theresa May, mais aussi au parti
travailliste. Les assertions sur la base de sondages prétendant que les
britanniques avaient changé d’avis sont les mêmes mensonges que ceux prodigués
lors du vote du Brexit en juin 2016. Il n’est que de regarder le score à 34% de
Nigel Farage, leader charismatique de la sortie, aux dernières élections pour
s’en convaincre. C’est d’ailleurs pourquoi l’idée d’un deuxième référendum a
fait long feu. Le score de 52% pour le Brexit serait certainement passé à 54%
au moins. Sauf coup de théâtre improbable, le Royaume-Uni va enfin sortir de
l’UE en force et avec des atouts pour une dernière négociation qui ne peuvent
que lui être favorables contrairement au précédent projet d’accord. La
tentative de renversement de la majorité gouvernementale signifiant le départ
de BoJo a peu de chance d’aboutir après la gifle électorale donnée par le
peuple, ces deux partis créeraient un chaos où ils auraient finalement tout à
perdre. Le Royaume-Uni va redevenir maître des entrées-sorties sur son
territoire, de sa justice, et développer des accords commerciaux avec le monde
entier sans contrainte.
Macron a fait preuve de pusillanime et n’a vu que l’intérêt de pouvoir
jouer son leadership sur le continent. Ses tentatives sont pour l’instant
restées lettre morte et son aura est fortement égratignée par les pays de l’Est
européen et par l’Italie. Il a cru pouvoir profiter de la baisse de performance
économique de l’Allemagne, mais celle-ci reste le grand pays européen le plus
solide financièrement avec une dette et un déficit rentrant dans les critères
de Maastricht, un taux de chômage moitié du nôtre, et un solde du commerce
extérieur positif de l’ordre de 250 milliards depuis plusieurs années alors que
nous tournons autour de 50 à 60 milliards de déficit dans le même temps.
L’Allemagne est donc toujours à même de réaliser son rêve d’une Europe germanique
et Angela Merkel le fait savoir. Sa demande d’inclusion de 6 nouveaux pays de
l’Est en est la preuve car ce sont des pays qui seront bénéficiaires, donc à
notre charge, mais qui sont dans l’orbite d’influence de l’Allemagne et
constituent le glacis d’une Europe centrée sur l’Allemagne. Après toutes ses
rodomontades sur le Brexit, Macron s’incline devant la détermination de BoJo et
va devoir prendre en compte l’ardoise laissée par le Royaume-Uni dans le budget
européen. Non seulement il a fait preuve d’irréalisme mais il veut imposer au
monde une vision personnelle dont on ne sait plus ce qu’elle est réellement.
Son discours mêle le mondialisme, le souverainisme dans un magma de recherche
d’identité comme lui a suggéré Trump. En réalité Macron suit ses mentors mais
n’a pas de vision personnelle sur l’avenir de notre pays et sur celui du monde.
Tout est contenu dans des discours à large spectre où chacun est sensé trouver
ce qui lui est agréable. Certains s’endorment dans le rêve du sauvetage de la
planète, d’autres sur les bienfaits de la colombe Europe, et les plus fanas
pensent qu’un cran supplémentaire à leur ceinture leur évitera de perdre leur
pantalon après une cure d’austérité indispensable. Macron pense
seulement : « Heureux les simples d’esprit ». Leur réveil
risque pourtant de ne plus se faire attendre longtemps après le Brexit.
L’enfumage de l’Amazonie est l’image même de Macron
Dont les discours peignent la réalité à son goût
Tantôt dans le catastrophisme imminent
Tantôt dans le vibrionisme débridé
Du touche-à-tout impulsif
Qui dit mais ne fait rien,
Fustige puis recule
De l’Ouest à l’Est
Sans boussole !
Claude Trouvé
28/08/19
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