mardi 30 juin 2020

Désinformation, manipulation, peur, décérébration

Entre d’une part les informations triées, biaisées, ou fausses, de la grande majorité des médias parce que copiées à partir des mêmes sources, puis passées à l’aulne de la doxa du pouvoir, et d’autre part les informations des réseaux sociaux où l’on trouve tout et son contraire sans aucun recoupement permettant de les valider, le citoyen même averti est pris dans un tourniquet de l’information. Il finit par le décérébrer ou le pousser dans un dégoût d’en savoir plus car il se dit que de toute façon la vérité lui échappe. Cet enfumage permanent a trouvé son symbole dans le port du masque complété désormais d’une visière qui est le prisme de la vision du monde à laquelle on veut lui faire croire.
 
« Nous voulons dénoncer cette décérébration française, ce manque de cerveau-chef par quoi sont annulées les meilleures énergies de notre malheureuse nation enrossée de parlementaires » (Barrès, Scènes et doctr., t. 2, 1902, p. 96)

Cette phrase est toujours d’actualité à l’exception du fait que le cerveau-chef pratique intentionnellement ce gaspillage d’énergie et fait tout pour décérébrer les français. La gestion de la crise sanitaire en est un exemple criant dans la décision tardive de confinement à résidence généralisé sur tout le territoire et même sur la phase de déconfinement où la gestion de l’enseignement des enfants tourne au ridicule.

L’information sur l’épidémie du COVID-19

Anxiogène en permanence l’information du pouvoir se contredit tout au long du déroulement de l’épidémie : « Rentrez chez vous, ne bougez plus », « Le masque est inutile, voire nocif », « Sortez mais vous devez vous y autoriser sous peine d’amende », « Gardez vos distances si vous n’avez pas de masque », « Portez un masque, c’est un geste salutaire pour les autres », « Le virus se répand toujours et peut vous contaminer, sortez le moins possible », « Les rassemblements de plus de 10 personnes sont interdits », « Les enfants sont plus vulnérables, gardez-les chez vous », « Les enfants ne sont pas souhaités dans les EHPAD », « Les enfants sont contaminants, mais peu vulnérables », etc. La litanie des décès par jour et du nombre grandissant de cas martèle la dangerosité du virus dont on s’est vite aperçu que cela ne dépendait que de la façon dont l’épidémie était gérée. Puis le déconfinement avec la restriction de déplacement à 100 km, suivi rapidement de sa disparition sans que le nombre de décès et de cas n’ait vraiment varié, montre l’amateurisme des décisions. La seule distanciation ayant un sens est celle physique entre les individus. Se déplacer à moins de 100 km mais ne pas respecter cette distanciation, pratiquée naturellement pour une grippe ordinaire, est plus disséminant que de le faire à 500 km en la respectant.

Désormais c’est le retour de la peur à cause d’un rebond maintenant ou plus tard sous forme saisonnière. Au nom du principe de précaution, principe on ne peut plus paralysant sur la liberté d’observer, d’analyser, et de décider sur des informations acquises, contrairement au principe de prévention, on sème la peur du lendemain menaçant d’autant plus que l’avenir est inconnu. Si cette peur était inculquée de la sorte à l’automobiliste, plus personne ne s’aviserait de conduire. La peur du nucléaire, peur non raisonnée vu l’expérience de sûreté acquise en France contrairement à l’industrie chimique, conduit à l’arrêt de réacteurs nucléaires non pour dangerosité pour donner un salaire à la peur. Evidemment des forces puissantes ont leur intérêt dans l’épandage de la peur et de la fébrilité pour persuader qu’il faut attendre le vaccin qui est le révélateur des intérêts financiers.

L’information factuelle correcte sur les décès du COVID-19

L’information sur le nombre de cas donne un effet spectaculaire sur l’épidémie, mais peu de personnes en meurent soit 0,006% de la population mondiale et 0,13% de cas y sont recensés le 26/06/20 en moyenne. En France ce même jour 99,95% de la population n’en est pas morte et 99,76% de la population n’est pas comptée dans les cas d’hospitalisation. Ceci mérite-t-il une panique générale et une destruction de notre économie ? La question n’est même pas posée, seule l’émotion que suscite la peur sert de réflexion. Quel but a atteint le pouvoir, est-ce la santé des citoyens ? La réponse se trouve dans ce graphique qui montre que nos pays voisins ayant appliqué la même gestion de la crise sanitaire ont obtenu des résultats très supérieurs à l’Allemagne, dont la France avec 4,2 fois plus de décès/million d’habitants. Si nous avions aussi bien géré que l’Allemagne nous aurions sans doute eu plus de 22 000 morts de moins. Pire la Belgique, frontalière de la France et de l’Allemagne, en est à 7,8 fois plus de décès. Ceci ne peut pas être à un facteur virale différent mais à une gestion humaine différente. La comparaison finale avec la Suède va être intéressante puisque ce pays n’a pratiquement rien fait d’autre que de prôner une discipline de distanciation physique et n’a pas voulu utiliser le protocole du Pr Raoult. Cela montrera ce que la France a gagné en décès par sa politique de gestion sanitaire mais au prix d’une destruction partielle de son économie.

Alors le rebond du COVID-19 ou de la peur ?

Le matraquage journalier des médias, en particulier télévisés, sur la probabilité de rebond en se servant de toute petite vaguelette de cas dans un quelconque pays du monde où l’épidémie était censée en voie d’extinction. On a parlé de rebond en Allemagne, en Chine et en Corée du Sud pour convaincre du danger. Or il y a eu 0 décès entre le 5 et 26 juin, soit trois semaines, et le nombre supplémentaire de cas est de 435. Ramené à la population française ceci correspond à 0 décès et 4 cas supplémentaires. En Allemagne durant cette période le nombre de cas a augmenté de 4,8% et de 5,8% en France, tandis que le nombre de décès était de 263 en Allemagne et de 667 en France. Avec aucun décès de plus en Corée du Sud, le rebond c’est chez qui ? le Brésil est dans une phase ascendante que nous avons traversée, mais il est trois fois plus peuplé que nous d’où des chiffres dont on se sert pour impressionner le téléspectateur. La France continue à manier la peur mais désormais le peuple, en particulier, réalise qu’il a eu peur pour rien dans beaucoup de régions de France et les gestes barrières de distanciation sociale ne sont plus écoutés. On obtient même l’effet inverse et la mascarade de précautions dans l’école et lors du deuxième tour des élections municipales qui apparaît en décalage complet par rapport au ressenti d’une grande partie de la population dont le défoulement sur la place des Invalides est significatif.

On observe la montée continue de l’abstention. Le peuple subit le maniement de la peur pour des buts qui ne se justifient plus ou qui apparaissent détournés vers le profit, et la montée d’un communautarisme, d’un « racialisme » sans qu’aucun signe d’évolution notable n’ait été observé sinon une captation de la montée de ce phénomène violent aux Etats-Unis. Ceci montre que la séparation entre le peuple et l’Etat s’agrandit très vite avec une masse populaire de plus en plus apathique. L’Etat est de moins en moins audible et se livre à des actions de mollesse devant cette agitation qui cherche le désordre et la perte d’identité du pays. Ceci ne fait qu’aggraver la montée de cette évolution et peut préparer dès octobre un soulèvement qui prendra le nom de guerre civile.

La relève économique cède aussi aux mensonges du pouvoir

1       1. Le PIB/habitant et les heures travaillées

L’Etat prépare le peuple au travailler plus, sous-entendu sans réel progrès du pouvoir d’achat, et là encore sort des arguments mensongers en surfant sur une logique apparente. Si je travaille plus je m’enrichis. Que nenni ces propos ne tiennent qu’en cas de demande sans réponse et en cas de plein emploi. Pour aller vers une demande supérieure à l’offre, il faut diminuer la part de l’importation soit par décision du pouvoir sur les taxes de douane, soit se montrer plus compétitif. L’augmentation des heures travaillées ne génère pas de la compétitivité sauf dans le cas d’importation de main-d’œuvre bon marché, ce qui a alors pour effet de ne pas résorber le chômage. Le travailler plus peut se justifier en cas de montée de la consommation intérieure mais elle suppose une augmentation des salaires ou une baisse des taxes. Dans un cas cela handicape la compétitivité, et dans l’autre cela réduit les recettes publiques dans un budget déjà endetté au maximum. Comme on peut le constater sur le graphique, à partir des données de l’OCDE en 2018 les pays qui travaillent peu dans l’année sont ceux dont le PIB/habitant est le plus élevé et la tendance de décrue du PIB/habitant en fonction des heures travaillées est très significative. La tendance linéaire est de 4827 dollars de perte de PIB/habitant pour 100 heures supplémentaires de travail annuel. Pour la France on constate qu’elle se trouve en dessous de la tendance générale d’environ 10% avec une perte de 5539 $. 

Ce résultat, qui présage une relation négative de cause à effet entre le nombre d’heures travaillées et le PIB/habitant, demande une autre explication. C’est l’économie du pays qui pèse sur le nombre d’heures travaillées. Autrement dit devant une économie faible l’ajustement se fait sur l’augmentation des heures travaillées. L’augmentation du nombre d’heures travaillées n’est pas un signe de richesse mais de pauvreté. Elle est le constat d’une économie en perte de vitesse. Elle n’est en aucune façon un moyen de relancer l’économie d’un pays comme on va nous le faire croire. La solution n’est pas là. Seule l’augmentation de la consommation intérieure et la compétitivité internationale de nos entreprises peuvent inverser la tendance.
 
2.      Chômage, taux d’emploi et heures travaillées

On peut penser que l’augmentation des heures travaillées peut générer du chômage à économie de niveau constant, ou à contrario que celle-ci donne un avantage économique et diminue le taux de chômage. En réalité l’étude statistique sur les pays de l’OCDE ne montre aucune tendance. Le taux de chômage est globalement indifférent au nombre d’heures travaillées. Notons que le taux de chômage au sens du Bureau International du Travail concerne en gros les demandeurs d’emploi à taux plein de la catégorie A en France. 

Il est donc important de regarder le taux d’emploi sur un grand nombre de pays pour savoir si cette indifférence du taux de chômage, en apparence curieuse, touche aussi le taux d’emploi qui couvre également les emplois partiels. Le constat est différent et significatif. Plus le nombre d’heures travaillées est élevé, plus le taux d’emploi est bas et baisse de 2 points pour 100 heures supplémentaires travaillées. Mais on constate trois groupes de pays distincts dans leur politique de l’emploi. Le premier groupe est celui des partisans de la flexibilité de l’emploi caractérisé par un fort taux d’emploi, un faible taux de chômage et une forte proportion de temps partiels. Le second est à l’inverse les pays à faible taux d’emploi, fort taux de chômage, et faible taux de temps partiels. Il est représenté par les pays du club Med, Portugal exclu. Le troisième est le groupe central le plus nombreux dont l’Allemagne, le Portugal, la Pologne et le Mexique. Ces trois groupes obéissent au même constat numérique sur la baisse du taux d’emploi avec l’augmentation des heures travaillées. De plus l’utilisation plus ou moins forte du temps partiel impacte directement sur le niveau du taux d’emploi. Si l’on regarde les deux groupes extrêmes cités plus haut, avec par exemple les couples France-Suisse et Espagne-Japon, on note une différence de 14 à 15 points sur le taux d’emploi, ce qui est considérable avec près de 20% sur une moyenne de 75 points du taux d’emploi.

Autrement dit, à nombre égal d’heures travaillées, la sécurité de l’emploi à plein temps diminue le temps de travail globalement offert et augmente le nombre de demandeurs d’emploi. C’est un choix politique fondamental. Si les 35 heures avaient été complétées par un assouplissement des conditions de licenciement ou d’aide aux CDD, l’impact économique aurait pu être nul. La France est un pays très attaché à la sécurité de l’emploi par rapport au Royaume-Uni, quitte à concéder un taux d’emploi plus faible et un taux de chômage plus élevé, donc une charge d’aide sociale plus importante, pour un PIB/habitant identique. Tout se paie.

Là encore on voit que le nombre d’heures travaillées ne peut être considéré comme un facteur influant directement sur le PIB/habitant, le chômage et le taux d’emploi, trois facteurs essentiels de la santé socioéconomique d’un pays. Ce nombre d’heures travaillées est une conséquence d’une situation économique donnée, plus elle est bonne plus le nombre d’heures travaillées à tendance à diminuer et inversement. S’en servir pour piloter l’économie est non seulement un leurre mais une erreur stratégique. Le fameux passage forcé à 35 heures ne pouvait se justifier que sur le constat d’une consommation intérieure en hausse, un solde positif du commerce extérieur, ou les deux, ce qui n’était pas le cas. On en revient à une notion de bon sens, la lionne ne peut dormir plus longtemps que si le gibier est plus abondant et plus proche. Le travailler plus demandé par le Medef n’est qu’une façon de peser sur les salaires pour diminuer le coût du travail et espérer gagner en compétitivité, ce qui jouera peu, mais surtout d’augmenter les profits dans les grands groupes internationaux. L’impact sur la richesse par habitant et l’emploi par ce facteur est nul ou négatif. 

Dans le prochain article je parlerai d’autres mensonges ou enfumages socioéconomiques du pouvoir et des stratégies payantes pour augmenter le PIB/habitant et l’emploi.
 
La manipulation des informations même chiffrées 

L’utilisation de raisonnements trop primaires

Le matraquage incessant par les médias 

L’intérêt général, soumis au profit,

Nous entraîneront vers le bas 

Et les puissants vers le haut

Inexorablement !

Claude Trouvé 
30/06/20

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