Les
slogans sur le catastrophisme démographique sont de mise dans les associations
et les médias à tendance écologique. Cette vision inculque le fait que la
démographie est la cause d’une autodestruction de l’humanité en donnant pour preuve
le réchauffement climatique, soi-disant évalué à +5°C en 2080, rendant la
planète invivable. Elle le sera d’autant plus que la montée des eaux qui en
résultera aura fait disparaître une bonne partie des terres immergées, que nous
aurons détruit la faune et la flore, détruit les forêts pourvoyeuses d’oxygène,
épuisé toutes les ressources naturelles et répandu partout des déchets non
destructibles. Ce vent de catastrophisme trouve un écho dans la jeunesse qui se
voit investie du rôle de sauvetage de la planète dans une urgence telle qu’elle
occulte toute réflexion ultérieure.
Le temps n’est plus à la réflexion, l’avenir
est clairement identifié, l’action doit être mise en œuvre de suite et en
urgence, les non-voyants doivent être ridiculisés et leurs propos mis aux
oubliettes. Cette attitude pousse en plus aux extrémismes les plus impactants
sur la vie de chacun. Les pesticides sont à proscrire sans tenir compte que
leur nocivité pour l’homme et l’environnement a été diminuée d’un facteur 20
depuis leur apparition grâce à la recherche. L’air parisien est insupportable
alors que le taux de particules fines et ultrafines a été diminué de 40% à 48% depuis
2000, donc il faut empêcher les voitures de circuler, poussant les gens à
utiliser le métro qui passe en surcapacité et devient l’endroit le plus pollué
de Paris où les logements sont eux aussi plus pollués que l’air extérieur.
Cerise sur le gâteau nous payons tous pour les subventions à la voiture électrique
qui s’avère au moins aussi polluante sur sa durée de vie et beaucoup plus difficilement
recyclable, et qui aggrave encore notre dépendance aux terres rares chinoises.
La
course effrénée au bio devient un secteur de vente où les marges des grandes
surfaces explosent, il envahit les rayons et bon gré mal gré augmente le coût
du panier de la ménagère. Seuls les produits bio vendus sur leur lieu de
production trouvent grâce devant ceux qui militent pour un écologisme qui prend
des allures dictatoriales. Les « Vegan » devraient pourtant affronter
les vendeurs de viande hallal au lieu d’agresser le boucher qui vend de la
viande du Nivernais ou de Salers. En fait nous entrons dans une « hystérie
boboïste » où le bon sens doit s’effacer devant le message de sainte Greta
Thunberg. Alors si le problème du CO2, de la pollution, de l’épuisement
des ressources naturelles, doit être combattu par les éoliennes moyenâgeuses sur
lesquelles l’Allemagne vient pourtant de faire le constat de leur coût
exorbitant et de l’impasse due à la nécessité de faire croître en même temps
les centrales à énergie fossile. Mais l’important, la cause première c’est la
décroissance démographique qui sauvera la planète nous dit-on.
Alors, comme charité bien
ordonnée commence par soi-même, jetons un œil sur la démographie française.
Après la seconde guerre mondiale, on a assisté à un babyboom qui s’est
renouvelé avec la période faste des trente glorieuses. Avec son taux de
natalité et l’apport de l’immigration la démographie française a permis à la
France de faire croître sa population jusqu’ici. La France peut donc être mise
au banc des accusés et alimenter la politique de décroissance des populations. Toutefois
j’ai montré dans un article précédent que depuis 7 ans l’effet de peur instillé
dans la population et l’abandon d’une politique familiale soutenue, crée une
régression des nouveau-nés par an. En 2018 la France avait encore une
croissance de la population de 0,18%/an mais qui diminuait de 0,0309%/an depuis
l’an 2000. Toutes choses égales par ailleurs (ce qui n’est jamais vrai mais
sert d’hypothèse valable de calcul), on peut calculer l’évolution de la
population jusqu’à la fin du siècle. Evidemment les valeurs sont d’autant moins
probables que l’on s’éloigne de l’origine mesurée soit 2018, comme on peut
faire la même remarque pour les prévisions climatiques pour lesquelles en plus les
modèles mathématiques sont pris en défaut par les mesures réelles comparées aux
prévisions. Néanmoins les valeurs à 10 ans plus sûres nous montrent que la France
atteindra l’apogée de sa population en 2023-2024 avec 67,3 millions d’habitants.
A titre indicatif on peut regarder ce que donne l’apport d’une immigration
supplémentaire par rapport à 2018 de 200 000 âmes comme semble se diriger
le gouvernement avec totues les conséquences sociétales qu'il génère. On voit que cela repousse l’apogée à 2033 avec 69,1 millions
soit un décalage de 10 ans dans le temps.
Si l’apport
migratoire peut être supérieur pendant un temps par suite d’une fécondité
supérieure à celle des assimilés et gonfler momentanément les valeurs présentées ici, on peut montrer que cette supériorité décroît
progressivement avec l’assimilation. La décroissance de la population est donc imminente
si les choses restent en l’état. Comme je l’ai montré, c’est là le véritable
problème des retraites à partir de 2025 et non l’augmentation de la durée de
vie qui est devenue stagnante voire en régression. Mais il est tout aussi
évident que la France n’a aucune raison de parler de nécessité de
décroissance pour elle-même, elle y va naturellement. La population
mondiale étant en croissance, la France perdra progressivement du poids dans la
lutte mondiale. N’oublions pas que c’est le fait que la France était le
pays le plus peuplé d’Europe qui a contribué à la magnificence du règne de
Louis XIV.
Pourtant la presse de
la « Décroissance » fait de plus en plus d’émules et la
démographie est pointée comme la source de tous nos maux. La « collapsologie »
devient une idéologie non violente qui menace de ne pas le rester. « Extinction
Rebellion », un « mouvement mondial de
désobéissance civile en lutte contre l’effondrement écologique et le
réchauffement climatique », restera-t-il non violent comme il prétend
l’être ? On peut en douter et il convient de porter le regard du bon sens sur l’évolution
de la démographie mondiale. Depuis 2000 la population mondiale a augmenté au
rythme de 1,21%/an, rythme 6,8 fois supérieur à celui de la France. Mais ce rythme
est décroissant sur cette période et perd 0,012%/an ce qui est beaucoup plus lent
que pour la France. D’ailleurs en effet la population mondiale va croître
bien plus vite et longtemps que la population française et atteindrait son
apogée vers 2110 avec 12,6 milliards d’habitants soit 2/3 de population en plus
de celle de 2018. Même si l'on sair que les arbres ne montent pas jusqu'au ciel, ce chiffre peut paraître énorme mais il amène deux
remarques. La première c’est que la croissance démographique mondiale ne se
poursuivrait que pendant un peu plus de 90 ans puis elle décroîtrait. La
deuxième c’est que la population mondiale de 2018 a augmenté de 2/3 de population
en plus de celle de 1988 et cela en 30 ans ! La croissance
mondiale ralentirait donc sensiblement toujours dans l’hypothèse prise de
toutes choses égales par ailleurs.
Ces chiffres
sont évidemment contestables mais restent néanmoins la meilleure prévision que
l’on peut faire aujourd’hui. Quelles chances ont-ils de se réaliser exactement en
2100 ou 2130 ? Elles sont faibles mais
sans doute plus probables que les prévisions climatiques pour la fin du siècle.
Néanmoins dans les prévisions à 10 ans on peut noter que la croissance de la
population mondiale va continuer, que la population française va y atteindre
son apogée et que pour les deux la vitesse de croissance a diminué aujourd’hui.
Ces prévisions ont beaucoup plus de chances de se réaliser car 10 ans c’est du
court terme pour les prévisions démographiques. C’est ainsi que l’impact sur
les retraites en 2025 demandera des actes politiques d’autant plus forts que l’on
aura ignoré ce problème jusqu’à cette date.
Si on
revient vers les théories basées sur des prévisions alarmistes qui restent des hypothèses
sur le long terme, soit de l’ordre du siècle, on ne peut nier que la population
du globe va croître d’une quantité très importante d’êtres humains sauf guerre
mondiale ou épidémies généralisées… et encore. La théorie alarmiste s’appuie
alors sur l’affirmation que l’humanité ne pourra pas y faire face et s’autodétruira.
Est-ce si sûr ? Nous avons vu que la population mondiale a augmenté des
2/3 en 30 ans de 1988 à 2018 et que la meilleure prévision donne la même évolution
dans l’avenir mais en plus de 90 ans. L’humanité aurait donc trois fois plus de
temps pour s’y adapter. Alors la population de près de 13 millions d’habitants
pourra-t-elle encore se nourrir ? La réponse est oui si les progrès faits
dans la production alimentaire continuent. C’est donc oui si l’on croit au
progrès puisqu’on a su le faire en 30 ans, non si on le refuse. Dans ce dernier
cas la régulation par la famine fera son œuvre d’autorégulation comme cela s’est
toujours passé dans notre histoire. On peut reprendre tous les arguments
alarmistes et les traiter de la même façon par cette croyance ou non-croyance
au progrès. Tout progrès scientifique ou technique apporte avec lui des
nuisances qui sont prises en compte et corrigées ensuite par le progrès justement.
C’est ainsi que l’électricité, dont le monde ne pourrait plus se passer, a fait
des dizaines de milliers de morts dont la célèbre mort du chanteur Claude
François. Mais elle tue de moins en moins.
Il
est certain que, si l’on en revient à la charrue et au paysan retournant son
champ en enfonçant son soc dans la terre et en la poussant dans son layon, on
peut diminuer la population actuelle d’un facteur de plusieurs dizaines. La France
reste le pays le plus nucléarisé du monde et cette énergie a une puissance
énergétique beaucoup plus importante que les éoliennes et les panneaux solaires.
Si on supprime les centrales à énergie fossile polluante et les centrales
nucléaires dites dangereuses, la France sera sans énergie électrique la plupart
du temps et n’aura de l’électricité que d’une façon totalement aléatoire. Les
Français fuiront ailleurs ou mourront par manque de soins et de nourriture. L’alarmisme
actuel ne conduit qu’à des situations d’urgence qui ne prennent pas le recul
nécessaire pour être efficaces ou même contreproductives. La voiture électrique
pousse la production vers des quantités de véhicules auxquelles les énergies renouvelables
ne pourront pas faire face et résout moins bien le problème du recyclage des
déchets que les voitures à combustible fossile. La pression mise sur la
non-utilisation des voitures pousse les parisiens dans un métro non adapté et
en surcharge devenu l’endroit de loin le plus pollué de Paris alors que l’air
parisien n’a jamais été aussi pur avec la disparition des grosses industries
polluantes et la régression des chauffages au charbon et au bois.
Il faut
donc avoir une attitude visionnaire sur l’avenir de l’humanité non pas dans la
hantise de la surpopulation qui s’avère plus gérable que celle vécue depuis 30
ans que le siècle qui attend l’humanité, pour regarder les évolutions respectives
des continents et des grands pays puisqu’on a vu que l’évolution de la
population française était très différente de celle du monde. Il existe donc
des grandes disparités de croissance entre les pays. La démographie est le
facteur le plus influent sur la géopolitique avec les ressources énergétiques
et minières. Ce sera l’objet du prochain article sur les réflexions d’avenir
que cela induit.
En
toutes choses il faut raison garder.
L’alarmisme
fait perdre le bon sens,
Génère
précipitation et urgence.
C’est
le moyen le plus efficace
Pour
ceux qui le manipulent
Pour
en tirer leur profit
Sur
le dos des autres
Qui
voient le doigt
Mais
pas la lune
Qu’il
montre !
Claude
Trouvé
26/11/19
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