samedi 21 septembre 2019

Quand la science tourne au charlatanisme


Cet article est un article de circonstance qui est la réponse à l’information diffusée le 17/09/19 sur France 24 et à la publication le lendemain de la température globale d’août 2019 par la NOAA, organisme de référence des mesures satellitaires. Selon France 24 un groupe de chercheurs (dont on ne donne ni les noms, ni l’organisme dont ils dépendent) prévoient une augmentation de +7°C de la température du globe en 2080 ! Evidemment cette prévision tombe à point nommé pour la réunion mondiale sur le climat. Mais cette information est suivie d’un court-métrage présentant des images apocalyptiques sur les évènements extrêmes devant augmenter en intensité et en fréquence, et sur les désormais traditionnels ours dérivant sur des ilots de glaces.

Cette propagande se sert d’images dont on ignore réellement l’endroit exact et la date où elles sont prises, et utilise des chiffres qui frappent l’imagination par leur importance. Mais ils ne sont souvent que très peu représentatifs de la réalité du sujet. J’en veux pour preuve les chiffres qui sont annoncés sur les volumes, les surfaces, les masses glacières avec des milliers de km2, de mètres-cube et de mégatonnes. On se garde bien de les rapporter en pourcentage par rapport à la totalité de l’entité concernée, ce qui aurait pour effet de faire perdre à l’information donnée toute son importance. Pour persuader la meilleure méthode est d’insuffler la peur. Pour cela on n’hésite pas à utiliser des boniments, des images truquées, et des chiffres dont l’importance tient au nombre de chiffres ou à la grandeur de l’unité choisie. Enfin on n’hésite pas à s’appuyer sur n’importe quelle publication du moment qu’elle va permettre d’enfoncer le clou de la peur dans des esprits crédules par manque de temps pour s’informer ailleurs, ou par manque de curiosité ou de culture scientifique. Le climat est un sujet idéal pour y développer le charlatanisme car notre vision est limitée à notre souvenir bien réduit par le temps qui passe, et par notre vue géographiquement locale. Même nos informations météorologiques régionales ou nationales ne sont qu’un pourcentage très faible de l’information sur notre globe, vu la surface couverte par notre pays.

Il y a pourtant des réflexions simples qui démontent des assertions pseudo-scientifiques utilisées par ceux qui tirent profit de l’alarmisme du réchauffement climatique. L’information de France 24 est justement une de celles-là. Il suffit de poser la question suivante : « Comment peut-on faire part de prévisions catastrophiques pour 2080, soit dans 62 ans, alors que tous les modèles mathématiques prévisionnels actuels ont donné des prévisions sur 20 ans non validées ensuite par les mesures ? ». Un modèle mathématique, construit pour refléter les mesures sur lesquels il s’appuie, ne trouve sa validation que dans le fait de la coïncidence de ses prévisions sur une période de temps avec les mesures effectuées ensuite pendant celle-ci. Il n’y a pas d’exception à cette règle de bon sens. Il faut rappeler qu’Al Gore a fait connaître au monde en 2003 sa prédiction d’un Arctique sans glace en 2013 ! La plupart de nos concitoyens l’ont oublié, mais l’image de l’ours à la dérive est toujours dans les mémoires même si l’on sait que la dérive sur une plaque de glace est une technique de pêche des ours et que leur population n’est pas en déclin. Alors il est salutaire d’en revenir à la réalité des chiffres et, pour les non-climatologues soit nous tous, à la mesure de la température du globe. Car c’est bien de cela qu’il s’agit dans le réchauffement climatique. Or on ne nous parle de la température pour nous citer ses extrêmes mais on ne présente jamais son évolution sur une longue période. 

Je vous propose donc de cibler notre regard sur une période de près de 74 ans ce qui correspond presque à la durée de notre vie moyenne. Cette période a été choisie aussi parce qu’elle débute par une période de stabilité, entre 1945 et 1978, de la température autour d’une moyenne de température nulle par rapport à 1880. Alors que l’émission de carbone anthropique n’a cessé d’augmenter sur cette période par le chauffage urbain, les usines, et le transport, en particulier ferroviaire, mais aussi maritime et aérien, la température globale y est restée stable. Certains y voient une émission de carbone anthropique encore trop faible pour sortir du « bruit » des variations naturelles du dioxyde de carbone. Il faut savoir que l’accumulation de CO2 dans l’atmosphère supposé être à l’origine du réchauffement climatique est le résultat d’une part d’un phénomène d’émissions naturelles (volcans, respiration animale, etc.) et anthropiques à base de ressources énergétiques, et d’autre part à l’inverse d’un phénomène de captation par les océans et la végétation.

Pour compliquer le problème du taux de carbone dans l’atmosphère, les émissions et captations se font sur des longueurs de temps très différentes. Si l’émission de carbone anthropique est instantanée, celle de la captation par les océans est lente et sur un cycle évalué à 30 ans. De plus le CO2 anthropique et le CO2 naturel ont un marqueur isotopique qui permet de les différencier mais qui est perceptible par les plantes et leur permet un choix. En effet le carbone a trois isotopes, le 12C, l’isotope présent à 99% dans l’atmosphère, le 13C présent à 1%, et le 14C radioactif à l’état de traces permettant la datation des objets.

« Le CO2 produit par la combustion des combustibles fossiles ou du bois a une composition isotopique différente du CO2 de l’atmosphère, parce que les plantes ont une préférence pour les isotopes les plus légers [12CO2], ce qui abaisse le rapport isotopique carbone-13/carbone-12. Étant donné que les combustibles fossiles proviennent des plantes, ils ont tous à peu près le même rapport isotopique – environ 2% inférieur à celui de l’atmosphère. Comme le CO2 provenant des gaz de combustion se mélange au CO2 atmosphérique, il en abaisse le rapport isotopique ».

La prévision du taux de carbone dans les années à venir n’est donc par chose facile puisque le cycle du carbone s’étale sur 30 ans, autrement dit les atomes de carbone émis aujourd’hui n’auront complètement disparu que dans 30 ans. Néanmoins la quantité de carbone émis pouvant être estimée dans l’avenir, on peut calculer le taux futur  de carbone et modéliser la croissance indéniable du CO2 qui reste néanmoins à un taux très faible, même si l’on évoque ici et là des taux atteignant 0,04% dans l’atmosphère.

Je n’ai fait que lever un coin du voile sur une science climatique très compliquée et encore mal connue, mais un choix a été fait sur la causalité du réchauffement climatique, l’ennemi est le carbone. On oublie que la civilisation industrielle émet bien d’autre substances chimiques et certains pointent le doigt sur les CFCs qui pourraient être en cause. La certitude actuelle est basée sur le carbone. De ce fait dans tous les modèles mathématiques prévisionnels il faut introduire une relation entre taux de carbone et élévation de température avec un coefficient de sensibilité de la température au taux de carbone. Ceci pose le fait que toute augmentation du taux de carbone devrait induire une augmentation de la température globale. Force est de constater que ceci a été mis en défaut dans la période d’une trentaine d’années 1945-1978 puis de 1998 à 2013 comme représenté sur le graphique suivant. La certitude de causalité du carbone ne sait pas répondre à ces anomalies. Le graphique ci-dessous résume les mesures de température de la NOAA jusqu’en août 2019 en présentant des valeurs mobiles annuelles. La valeur d’août 2019 à +0,915°C est ainsi la moyenne des températures mensuelles de juillet 2018 à août 2019. Ceci permet de lisser la courbe et de permettre une vision plus claire des évolutions à long terme.

Il serait idiot de nier le réchauffement climatique mais il est tout aussi idiot de vouloir faire des prévisions à long terme quand les modèles mathématiques prévisionnels n’ont encore reçu aucune confirmation et que même certains sont soit désavoués par les mesures, soit visiblement irréalistes. Dans le premier cas je pointe le modèle retenu par le GIEC en 2010, et dans le second la prévision du +7°C pour 2080. La prévision du GIEC de 2015 ne peut se réaliser que si l’on a une accélération du réchauffement climatique par rapport à la tendance actuelle. On ne peut pas l’identifier pour l’instant. La prévision du GIEC 2018 est représentée en pointillé car la valeur de l’augmentation probable du réchauffement n’est pas donnée dans le rapport. Ce qui est calculé c’est le tonnage à ne pas dépasser si l’on veut rester sur un réchauffement de 1,5°C en 2050. Or le nouveau chiffre plus important fourni donne par une simple règle de trois la variation du coefficient de sensibilité de la température au taux de carbone. La valeur trouvée est inférieure à celle retenue dans le rapport 2015. Pour la première fois la croissance du réchauffement climatique est minorée.  il semble que le GIEC a tenu compte de la tendance mesurée depuis son rapport 2010 qui s’avère beaucoup trop pessimiste. La meilleure preuve est que la droite de tendance sur la variation de la température de 1998 à nos jours donne une valeur et une prédiction très proches. 

La prévision non avouée du GIEC de 2018 semble beaucoup plus réaliste mais aussi beaucoup moins pessimiste. C’est sans doute ce qui n’a pas plus au lobby climatique qui n’entend pas diminuer la pression catastrophique. C’est sans doute ce nouvel envoi d’une information encore plus alarmiste avec ce +7°C en 2080, tout-à-fait injustifiable sur les mesures collectées jusqu’à aujourd’hui mais qui peut l’être par des constats divers sur des évènements extrêmes de la nature étayés par des calculs « sur de puissants ordinateurs » selon France 24. Pour avoir été parmi les premiers utilisateurs des grands calculateurs d’avant 1960, je sais que ceci n’est pas un argument, car l’ordinateur ne fait que ce pourquoi il est programmé et Le Verrier a découvert Pluton avec des calculs manuels. La prédiction des +7°C est un exercice de communication propagandiste calée sur la date de la conférence mondiale sur le climat. 

Pour terminer je vous propose de rétrécir notre fenêtre de temps, celle où nos mémoires sont encore fraîches, en réduisant la période à celle allant du 1er janvier 2014 au 31 août 2019 avec la représentation en année mobile comme précédemment. Ceci pour montrer que la réduction de l’espace de temps peut mener aux plus hasardeuses prédictions.  Il y a plusieurs façons de regarder ce graphique. On peut tout bonnement s’en tenir à la valeur moyenne de cette période et constater que la température globale a varié de +0,608°C de la période 1998-2013 à +0,868°C soit une augmentation de +0,26°C. C’est un constat non contestable pas plus que celui des +0,608°C par rapport au -0.005°C de la période 1945-1978, ce qui nous donne d’ailleurs une élévation globale de la température de 0,873°C depuis 1978, avec l’atteinte d’un nouveau palier dont on ne sait pas s’il va continuer. La deuxième est de faire confiance aux mathématiques et de chercher la droite de tendance sur cette période. On trouve une variation de +0,0271°C/an, valeur statistiquement non significative mais située entre les prévisions des rapports 2015 et 2018 du GIEC. La troisième façon est de négliger l’apport calorifique du El niño et de s’en tenir à la période du 1er janvier 2014 au 30 septembre 2015. On trouve alors une croissance de la température qui pousse à la prédiction du +7°C pour 2080. Si l’on omet la période des courants marins du 30 septembre 2015 au 31 décembre 2018, soit plus de 4 ans, on retrouve une validation sur l’évolution des températures jusqu’en août 2019. 

Cette présentation de l’évolution des températures sur une courte période de temps, vu à l’horloge climatique, montre bien que l’on peut dire n’importe quoi à un instant donné si l’on ne prend pas le recul temporel nécessaire. En septembre 2015 la prévision des +7°C aurait été tout-à-fait vérifiée et on se serait estimé en droit de la poursuivre jusqu’en 2080. En septembre 2018 elle devenait hautement improbable. En août 2019 elle reprend de l’intérêt et pourrait se réaliser si l’on admet un hiatus, donc un simple décalage dans le temps, de 4 ans. Ce qui veut dire que si l’on réduit encore la période à celle de septembre 2018 à août 2019, on peut présenter la prévision des +7°C comme probable. Evidemment les tenants du réchauffement climatique lié au carbone passent pudiquement sur les périodes où température et carbone ne semblent plus liés. Si l’on regarde la période 1945-2019 il est évident que cette prédiction est hautement improbable où alors il faut justifier une brusque accélération de l’émission de carbone, contraire à l’évolution de ce phénomène, qu’il faudrait pour le moins expliquer.

Il en est malheureusement de toutes les prédictions climatiques actuelles dont aucune ne peut raisonnablement tenir la route de la certitude tant cette jeune science erre encore dans la détection et la compréhension des facteurs influents. La liaison de causalité avec le carbone n’est pas sans poser des interrogations avec des périodes où carbone et températures n’évoluent pas de concert. Mais ce qui est sûr c’est que l’on ne sait rien de certain pour l’avenir. Nos deux canicules ne nous renseignent pas car l’Europe du Nord subissait en même temps une période anormale de froid en Norvège, Suède, Finlande, et Russie. Seule l’indication de la température globale d’août 2019 à +0,92°C par rapport à 1880, peut nous faire réfléchir à condition de la remettre dans une étude sur une durée de la période commençant au début de l’ère industrielle jusqu’à aujourd’hui. On peut néanmoins penser que la comparaison des mesures avec les prédictions du GIEC 2015 et 2018 pourront être valablement faites d’ici quelques années, deux ans au mieux. Si les mesures valident l’une d’entre elles, les prédictions pour 2050 prendront du poids mais pas au-delà. Dans le cas contraire on aura affaire à une grande désillusion et à un grand gâchis de moyens financiers qui se chiffrent en centaines de milliards. 

Je termine avec un sentiment mitigé devant la mobilisation de la jeunesse pour le sauvetage de la planète. On ne peut nier son côté enthousiaste d’une jeunesse qui veut se rendre utile pour une cause planétaire de survie. Rien de pire qu’une jeunesse désabusée, c’est antinomique avec la notion même de jeunesse. Cela signerait l’abandon de toute volonté de survie, car l’homme ne peut exister en dehors d’un combat incessant contre la nature dont la puissance est pratiquement sans limite. Mais le combat de cette jeunesse est contre l’homme lui-même et ses turpitudes mortifères. D’une part l’émission carbone de la France ne représentant que 1% des émissions totales, la jeunesse française ne pourra donc rien changer localement. Son espoir de mobiliser la jeunesse de la planète entière est vouée à l’échec devant les grands pollueurs que sont déjà la Chine, les Etats-Unis et l’Inde, dont de plus la croissance des besoins énergétiques sont sans commune mesure avec les nôtres, et qui affecteront d’abord la consommation de charbon, sans oublier que le bois représente actuellement la principale source d’énergie. Mais je suis triste de constater que cette jeunesse est manipulée et va suivre le même sort que les chinois avec leur petit livre rouge avant de basculer dans une nouvelle version du capitalisme. L’ampleur du battage médiatique, politique, pédagogique, sur le climat détruit toute velléité de réflexion et de doute salutaire. On baigne cette jeunesse dans la peur et dans l’espoir de sortir par eux-mêmes d’une situation présentée comme de plus en plus catastrophique et urgente. Il en est de même pour les voix qui l’élèvent ici et là pour dénoncer le mythe de l’UE heureuse, protectrice des plus démunis, vade-mecum de la paix, et creuset de la fraternité. On les fait taire par le catastrophisme que ce serait une sortie pour la France… et même  pour le monde entier selon certains. L’avenir pour le climat est sombre parce que si le réchauffement s’accélère, nos jeunes ne pourront pas grand-chose sur un phénomène mondial, et si le réchauffement se calme la désillusion s’emparera de cette jeunesse qui représente un trésor inestimable pour un pays.
 
Charlatanisme et propagande du climat croissent 

Avec l’inquiétude de ceux qui les propagent

Devant la fragilité des prédictions. 

Ils ne peuvent plus reculer,

Car la jeunesse y croit.

Claude Trouvé
20/09/19

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