Macron
a fait une tournée nordique apparemment sans grand intérêt pour notre économimais dont le but réel est plus proche des intérêts personnels du Président que
de ceux de la Gaule, puisque selon lui nous ne sommes pas français, ni par le
mélange d’invasions diverses, de Romains d’Ostrogoths, de Wisigoths, de
Vikings, de Maures et même d’apports asiatiques. D’ailleurs le clivage entre le
Sud de l’Europe, chrétien catholique, et les pays protestants luthériens, reste
un clivage de l’Union Européenne, dont Macron aurait pu s’abstenir de le mettre
en lumière. Macron sent qu’Angela Merkel passe par une période de contestation,
et, en toute amitié du couple franco-allemand, il veut profiter de l’occasion
pour avancer ses pions en grand leader d’une UE fédéralisée.
Des choix vont
devoir être faits pour remplacer le Président de la Commission Européenne,
Jean-Claude Juncker, et celui de la BCE, Mario Draghi. L’Allemagne sait qu’elle
ne peut pousser un candidat allemand pour ces deux postes et semble pencher
pour la Présidence de la Commission, sachant que de toute façon le Président de
la Bundesbank a un poids prépondérant au sein de la BCE. Macron ambitionne de
trouver un appui au sein de la BCE pour ses grandes vues européennes et il
cherche des appuis dans les pays de l’UE, appuis qui se font de plus en plus
rares. Dans six mois la Finlande prendra la présidence de l’UE, et Macron vient
leur dire qu’il soutiendra la candidature d’un Danois ou d’un Finlandais à ce
poste. Tout va bien entre l’Allemagne et la France.
Alors Macron a fait
sa cour dans les pays nordiques, fustigeant son peuple pour mieux encenser ses
hôtes. En dehors de cette faute diplomatique grave, Macron veut donner aux
français l’image d’un Danemark de la réussite. Il oublie d’abord que ce pays
est en lien économique direct avec l’Allemagne et partage sa réussite, et que
la monnaie n’y est pas l’euro mais la couronne danoise. Macron mène une
politique de régression sociale, d’ouverture affichée au multiculturalisme et à
la migration, même si les actes ne suivent pas. C’est donc avouer qu’il est
partie prenante de la régression de notre pays sans se rendre compte encore
vraiment qu’il se rapproche dangereusement d’une situation socioéconomique
italienne, voire grecque. En effet le graphique ci-dessus montre que le
Danemark a fait mieux que nous pour la croissance. Mais pourquoi ne pas aller
demander à nos amis suisses ou à ce pays vraiment nordique, l’Islande, le
secret de leur réussite ? Il aurait pu aussi se rendre en Irlande pour les
féliciter d’avoir négocié la tenue d’un second référendum sur la Constitution
Européenne moyennant l’autorisation de pouvoir avoir l’impôt sur les sociétés
le plus bas d’Europe.
Heureusement nous ne
sommes pas seuls à montrer notre incapacité, les italiens, les espagnols et les
grecs nous permettent de parader encore. Mais au fait est-ce le refus du
changement qui bloque notre pays ? Le graphique ci-contre nous chante
plutôt le fiasco de nos entreprises qui n’exportent pas assez et nous obligent
en plus à acheter à l’étranger faute d’avoir les fabrications chez nous. Alors
Macron pourrait se poser la question de l’utilité des dizaines de milliards
déversés sur les entreprises sans résultat sur le chômage et avec une balance
commerciale non seulement en déficit mais en déficit grandissant de 2016 à
2017. Est-ce nos entreprises qui sont mauvaises ou lui ?
Le
Danemark, mis sur un piédestal par Macron, est-il le pays de cocagne ? Si
l’on en croit le graphique ci-contre des données OCDE de 2013, ce n’est pas le
cas et nos retraités apparaissent privilégiés. Entre ces deux pays il y avait
une différence de poids annuel sur les dépenses retraites/retraité de 1855
euros/an, soit compte-tenu de l’inflation de l’ordre de 1950 € en 2017.
Les français et les Italiens sont-ils prêts à perdre cette somme ? J’en
doute. On peut y trouver une raison de baisser les retraites, ce que demande
d’ailleurs l’UE conformément à la politique allemande. Mais cette politique
française date de longtemps et depuis une époque où la France était prospère. Ce
n’est pas seulement un choix économique mais un choix politique. La baisse des
retraites ne justifie en rien une politique de son reversement sur les grandes
entreprises qui organisent des fuites de capitaux à l’étranger. Mais les retraites apparaissent nettement comme
une variable d’ajustement budgétaire puisque l’on note une dépendance chez
les grands pays de l’UE entre le montant des retraites/retraité et celui-ci par
rapport au PIB.
Une
baisse de 1% des retraites/PIB pourrait être corrélative avec une baisse de 264
euros par retraité en 2013 soit 1,73% sur la retraite moyenne/retraité.
Pour une baisse 2018 de 0,3% par rapport au PIB prévu donc reportable sur 2019,
le gouvernement annonce le gel des retraites. L’inflation à prévoir étant de
2%, on voit que Bruno Lemaire force de fait la ponction sur les pensions des retraités
avec 2% au lieu de 0,52% (1,73%*0,3). La baisse des pensions de retraite de 2% pour
raison de baisse du PIB n’est que de 0,52% et les 1,48% restants sont donc un
matelas que se constitue le gouvernement pour satisfaire le monde des
entreprises. Quelles sont les sommes en jeu en 2019 ? A démographie
constante, on peut en faire un calcul approximatif. La retraite n’a pas été
revalorisée et même a été ponctionnée d’une augmentation de la CSG. On va donc
prendre le montant moyen de pension à 15000 euros 2018/an et un nombre de
pensionnés de 19 millions. On arrive à la somme de 285 milliards dont le
gouvernement ponctionne subrepticement 2%, libérés par l’inflation, soit 5,7
milliards répartis en 1,482Mds€ destinés à compenser la perte de 0,3% de PIB, et 4,218
Mds€ à disposition pour prendre en compte le passage du CICE à une baisse d’impôt
pérenne sur les sociétés. Non seulement le retraité doit assumer sa part de
baisse prévisionnelle du PIB, mais servir de vache à lait pour les entreprises
et verra son pouvoir d’achat amputé de 300 euros en moyenne durant 2019… en
accord avec les directives de l’UE !
Puisque
le Danemark est la nouvelle référence pour Macron, on peut regarder les
dépenses sociales sur des données plus récentes de l’OCDE en 2016. Si la France
est pointée par l’UE comme un pays trop généreux envers ses retraités, elle ne
dame pas le pion au Danemark pour les dépenses sociales par habitant. Toutefois
nous sommes les premiers en ce qui concerne le niveau de dépenses/PIB. Nous réussissons la performance
de délivrer 31% de moins de dépenses sociales par habitant et de dépenser
presque 10% de plus par rapport au PIB que le Danemark ! De toute
évidence il y a là un dysfonctionnement majeur. Au passage on notera le choix
politique de l’Irlande qui ne fait pas bénéficier la population de dépenses
sociales en rapport avec l’excellence de son PIB/habitant supérieur de 75% au
nôtre ! Cette anomale empêche de mettre en lumière une dépendance entre le
pourcentage de dépenses sociales/PIB et les dépenses sociales/habitant. Hors Irlande
on peut en gros dire que cette dépendance existe et est de l’ordre de 1% de
plus de dépenses/PIB générant 1600 euros de plus par habitant. La France affiche
un net manque de retour vers les citoyens de l’ordre de 2000 euros compte-tenu
de son niveau de dépenses ou alors il y a des économies à faire de l’ordre de
130 milliards ! Cela mérite que l’on approfondisse le sujet car on ne peut
guère évoquer le chômage au vu de ce que donne et dépense l’Espagne avec un chômage
double du nôtre.
Prendre
le Danemark en exemple, quand on rogne les dépenses sociales mais en diminuant
les dépenses donc les prestations par habitant, montre une inefficacité notoire.
Cette parade danoise n’est que du vent. Seule la bonne gestion des dépenses
dans une compétitivité redonnant vie à la croissance reste l’objectif. Mais sur
le deuxième point déshabiller Pierre pour habiller Paul reste une stratégie qui
ne mène à rien de plus qu’un affaiblissement progressif de notre richesse
globale.
La France vit désormais au-dessus de ses
moyens
Mais ce n’est pas en réduisant la
carburation
Que le véhicule France ira plus rapidement.
Sans consommation les usines fermeront
Quelles que soient les aides apportées.
Sans le jeu d’une monnaie nationale,
Le contrôle des fuites de capitaux,
Les taxes douanières spécifiques,
Le peuple paiera pour sombrer !
Claude Trouvé
02/09/18
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