jeudi 1 août 2013

Une sortie de crise avec le pire devant nous ?

Les déclarations de notre gouvernement, tout comme celles de la BCE, ne sont que des enfumages de l’opinion publique. Cet enfumage est nécessaire car le système économique et financier que nous vivons est en équilibre sur un fil, la confiance des citoyens. La confiance perdue est synonyme de chaos. Imaginez un instant que le citoyen prenne peur en apprenant que la situation des banques européennes est des plus fragiles, qu’il ait peur pour son argent puisque désormais celui-ci sera impliqué dans les « recapitalisations », joli mot pour ne pas parler de faillites. Ce serait la course de nous tous vers les banques pour retirer nos économies, mais au mieux moins d’un sur vingt d’entre nous pourrait être servi !

Le monde, l’Europe, la France, et nous, nous vivons à crédit. Le gouvernement, comme le précédent, bâtit sciemment son budget sur des prévisions optimistes préférant devoir ensuite le réviser. Ceci permet ainsi d’étaler dans le temps, l’aveu de la vérité et de ses conséquences sur les citoyens qui sont toujours ceux qui devront payer la note. L’économie mondiale vit dans la spirale infernale de l’économie américaine où la Fed déverse de la monnaie de singe qui engraisse la spéculation en majeure partie et maintient une faible croissance pour le reste. Le patron de la Fed le sait mais il n’a pas d’autre solution, sinon de quitter son poste en janvier 2014 pour ne pas voir l’effet catastrophique de sa politique. 

Les Américains comme les Grecs vivent au-dessus de leurs moyens, créant moins de biens qu'ils n'en consomment, mais les premiers compensent la différence avec des "morceaux de papier vert" sans valeur, tout comme les colonisateurs de jadis achetaient de vraies ressources avec des morceaux de verre. Il n'y a qu'une seule différence entre Washington et Athènes : le premier peut imprimer de l'argent, le second pas.  Cela signifie qu'il ne vit pas en conformité avec ses revenus, aux dépens d'autres pays qui ne consomment pas autant qu'ils le pourraient, et n'empruntent pas.

Dès l’automne le plafond de la dette américaine va revenir en discussion au Congrès. Le krach du dollar peut arriver à n'importe quel moment, car toutes les conditions sont réunies. Une grande partie des dollars est absorbée par les marchés financiers, où ils viennent gonfler différentes bulles. Comme en 2008 mais  avec une force destructrice beaucoup plus grande, les marchés vont s’effondrer. L’économie américaine est droguée. 

D’ailleurs les Américains ont prévu une issue de sortie. Le plus probable est qu'ils feront défaut sur leur dette, se renfermeront sur le NAFTA (Etats-Unis, Canada, Mexique qui intègrera la Grande-Bretagne), mettront en place une nouvelle devise, l'Amero, sur lequel un accord a été trouvé avec le Canada et le Mexique dès 2007, puis ils panseront leurs plaies. C’est-à-dire que les citoyens américains paieront la note avec des baisses de niveau de vie de 25 à30% jusqu’à une reprise vers 2019-2020. 

Mais tout cela n’est pas sans impact sur une Europe en phase descendante de croissance qui met en lumière tous les défauts de sa construction.  Les gouvernements et les banques centrales sont depuis à court d'idées. Le chômage élevé, la faible utilisation des capacités de production, la faible demande de logements, la construction en berne montrent que l’économie européenne est en état de dépression. 

Le gouvernement français vient d’avouer que sa prévision de croissance pour 2014 à 1,2% était trop optimiste, comme d’habitude. Il tablerait sur 0,8% alors que de nombreux économistes parlent plutôt de 0,5%. C’est 8 milliards de plus à trouver, comme d’habitude en majorité en rognant les subventions, les dégrèvements, les taxes et les impôts. Ceci dans les prévisions mais dans la réalisation, un multiplicateur plus réaliste, donnerait 12 milliards à trouver soit 4 de plus. 

Vera-t-on notre Président, escorté des pays du sud demander une autre rallonge de temps sur le respect du 3% du PIB pour le déficit budgétaire ? Une chose est sûre est que nous ne maîtrisons plus notre budget. Hollande peut bien inaugurer un emploi franc (nouveau dispositif discriminatoire à faible portée de 10.000 sur 3 ans mais avec l'argent public) dans une ville d’immigration, pendant ce temps Air France va supprimer 2500 à 3000 emplois. La crise est derrière nous disait-il, mais le pire est à venir. Achetons de l’or, cultivons notre jardin car demain il faudra manger, et surtout ne les écoutons plus, ils nous empêchent de réfléchir ! 

Il va nous falloir nous serrer la ceinture pour en sortir mais on ne veut pas nous dire de combien de crans tout-de-suite, on nous le dira cran par cran. En attendant, en période de crise, on nous calme par des propos en guise de suppositoire… (Mode d’emploi : Introduire au moment de la crise. Sa forme torpille assure une introduction particulièrement heureuse. Remboursé par la Sécurité sociale) 

"J'ai l'espoir que les gens ne prendront pas ce qui est dit comme la vérité, mais la découvriront par eux-mêmes, parce que la vérité n'est pas dite, elle est réalisée." Peter Joseph 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon