jeudi 22 août 2013

La République ? Une basse-cour de paons !

Il y a ceux dont on ne parle peu mais qui travaillent leurs dossiers, s’enquièrent auprès des experts, consultent les représentants du peuple, font discrètement des visites sur le terrain… ceux-là n’auront pas les grands éditoriaux, ni les plateaux TV. Et puis il y a les autres qui ne peuvent rester deux jours sans une apparition dans les médias soit par des déclarations emphatiques soit par des visites de terrain soigneusement annoncées. Dans cette dernière catégorie il y a des vedettes qui piaffent pour un poste élevé, 1er ministre ou président de la République et ceux qui courent après une renommée médiatique flattant leur égo.

Vous en connaissez sans doute beaucoup mais je vais m’attarder sur quatre cas, Fabius, Vals, Montebourg et Taubira. Ce qui les caractérise c’est d’une part la médiocrité des résultats par rapport à l’ampleur médiatique de leurs déclarations et d’autre part leur suffisance qui ne recule devant aucun accommodement de leur pensée pour arriver à leurs fins. Ceux-là sont au pouvoir mais rassurez-vous ils ont leurs pendants dans l’autre camp. 

Fabius, qui avait fait la campagne contre Maastricht et dit pis que pendre sur Hollande avant le 1er tour des présidentielles, encense la politique du président, s’accommode des traités de Nice et Lisbonne ainsi que de l’euro pour prix de son poste de Ministre des Affaires Etrangères. Son passage comme Premier Ministre avec l’affaire du sang contaminé et du Rainbow Warrior l’a laissé blanc comme neige même si son Ministre de la Défense Nationale a mis fin à ses jours… pour une raison inconnue. Fabius ne savait rien. Fabius est toujours là. 

Toutes les occasions sont belles pour montrer son importance, le Mali, l’Egypte, la Syrie. Il a sa place au Conseil de sécurité et brandit le bras vengeur de la France. Il prône la défense de la démocratie en Egypte et soutient ceux qui la bafouent pour finalement demander l’arrêt des violences sur ceux que la démocratie avait choisis et désormais dans l’illégalité. Fabius a toujours un avis, puisé auprès d’Obama. En Syrie il crie avant toute confirmation onusienne à la sanction militaire pour utilisation d’armes chimiques. Fabius est l’homme fort qui a l’armée à sa botte, armée bien impuissante sur la Syrie sans les américains. Peu importe il occupe les médias et roucoule. 

Vals, c’est le petit taureau qui court dans l’arène sur tout ce qui bouge. C’est aussi le matador qui fait le tour de l’arène en saluant la foule. Lui c’est le tour des plages. 2017 doit se préparer tôt, et parler des dangers (futurs) de l’immigration rapporte des voix de droite car il faut rester 1er dans les sondages. L’insécurité dans les banlieues ne faiblit pas mais Vals fait de Marseille et de la Corse une grande plate-forme médiatique. Chaque meurtre lui donne l’occasion de parader et d’annoncer quelques effectifs supplémentaires. Même s’il finit par indisposer le Président, c’est tout bénéfice car le français qui cherche toujours une droite protestataire trouve un homme qui ne s’en laisse pas compter. 

On ne peut parler de Vals sans parler de Taubira, car les deux se font la courte-échelle. Leur opposition (apparente) alimente les médias devant lesquels on s’embrasse. Elle oblige le Premier Ministre à courir derrière Vals jusqu’à Marseille et à mettre Taubira en avant. Celle-ci surfe sur sa victoire du Mariage pour Tous et fait le choix de l’électorat des banlieues et des étrangers. Elle prône la mansuétude pour les récidivistes afin de vider les prisons. Elle se pare de l’auréole d’une gauche libertaire, porte-drapeau des refondations de la société, attentive aux plus démunis (ceux que la société punit sans circonstances atténuantes et qui n’ont pas eu de chance de devoir trafiquer, violer, voler, blesser). La guyanaise est le contrepoids dont le Président a besoin. Elle parade et roucoule. 

Montebourg l’ineffable est le représentant de commerce qui  vend du Made in France en tee-shirt et voiture électrique. Que ne faut-il pas faire pour mettre un peu Vals sous l’éteignoir ! Il se prépare pour la VIème République dans la démondialisation dont il a fermé le livre en saucissonnant avec les licenciés d’Arcelormittal. Le redressement consiste déjà à regarder la France de haut, le productif suivra. Ses déclarations tonitruantes se nourrissent des usines qui ferment. A chaque fois l’Etat est là, et l’Etat en l’occurrence c’est lui. Montebourg c’est le paon parfait, grand et bien de sa personne. Il parade, ses idées ne sont plus sa priorité… ce sont les médias. 

Tous ces paons nous vendent une image fausse d’une France en péril, c’est pour cela qu’ils sont dangereux ! 

« Un malade a besoin du plus grand calme, 

Et non d’une parade incessante de faux culs 

Venus s’extasier devant sa bonne mine ! » 

Woody Allen 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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