vendredi 30 août 2013

La France des illusions, croissance, chômage, pouvoir d'achat, démocratie

Ce gouvernement, comme le précédent, affiche un optimisme qui ne s’appuie pas sur une réalité dans un enfumage permanent des citoyens. On se souvient des grandes promesses de Christine Lagarde et de François Baroin sur la sortie de crise, la reprise de la croissance et avec elle la baisse du chômage. Le choc de la crise a été amorti par un accroissement massif de la dette. Toutefois la croissance permettant de voir le chômage régresser n’est pas revenue et le pays a continué à se désindustrialiser.

Depuis plus d’un an une nouvelle équipe est à l’œuvre, alors que le plus gros de la crise de 2008 est passé. La croissance tourne à la récession même si le dernier chiffre de croissance nous en fait provisoirement sortir. Moscovici a dû redonner une fourchette de croissance de -0,1% à +0.1% pour 2013 dans laquelle sa prévision budgétaire de 0,1% est désormais le haut de celle-ci. D’ailleurs l’INSEE n’a pas modifié sa prévision de -01% et l’économiste Jacques Sapir, comme d’autres, prévoit entre -0,5% et 0%. 

Le chômage fin 2013 ne peut diminuer que grâce à des emplois aidés, c’est-à-dire de faux emplois, car  précaires, qui ne vivent que tant que les mesures d’allègement des charges pour les employeurs sont maintenues. C’est le pari du Président à coups d’argent public que nous n’avons pas, donc à coups d’aggravation de la dette. Cette solution pourrait s’avérer valable si nous pouvions espérer un retour de la croissance et de la compétitivité. Pour l’instant les entreprises ne savent plus à quelle sauce elles seront mangées. L’État ne cesse de changer la donne, d’un côté un crédit d’impôt, usine à gaz, de l’autre des prélèvements qui ne cessent de peser sur la rentabilité des entreprises avec en perspective la prise en compte de la pénibilité, autre usine à gaz. 

Les perspectives pour 2014 dans le monde ne cessent de se détériorer et 2014 sera au mieux une année de faible croissance, loin des 1,5% du PIB qui laisseraient entrevoir une stabilisation du chômage. L’embellie provisoire du chômage en juin 2013 n’est que la répercussion de celle de la croissance au début du deuxième trimestre. Le troisième trimestre ne s’annonce pas bon. Si l’on considère les catégories A, B et D de demandeurs d’emploi, actuellement sans emploi ou ne travaillant que moins de 78 heures par mois sans droit au RSA, comme de véritables chômeurs, par opposition aux catégories C et E, on fait le constat suivant : 

D’une part la proportion des chômeurs des catégories B et D par rapport à l’ensemble A-B-D a augmenté de 14% en 1996 à 27,5% en 2013 et d’autre part nous avons augmenté ce nombre de chômeurs de 420.000 entre mai 2012 et juin 2013 pour atteindre 4.191.100 en juillet 2013 au lieu de 3.285.700 pour la seule catégorie A. (Chiffres de la DARES) 

On constate aussi que la proportion dans les catégories C et E correspondant à des emplois aidés, par rapport au conglomérat A-B-D ne cesse d’augmenter. Ceci traduit la difficulté des demandeurs d’emploi de ces catégories à revenir vers un emploi normal, donc non aidé. La situation du chômage ne s’améliore pas et sa stabilisation éventuelle en fin d’année n’est qu’une aide sociale que doit supporter la nation toute entière, génération actuelle ou future. 

La troisième illusion c’est le pouvoir d’achat que le  gouvernement dit ne pas vouloir entamer plus mais dont le contribuable sait bien que les augmentations d’impôts, de l’électricité, des transports entre autres le grèvent un peu plus chaque jour. En 2014, le pouvoir d’achat va être touché par l’augmentation des impôts pour 9 millions de contribuables et par celle de la TVA pour tout le monde. A cela il faut ajouter l’augmentation de la cotisation retraite et pour les retraités le report d’avril à octobre de la réévaluation des pensions soit 0,5% à 0,6% de perte ou 120 à 144 euros sur l’année pour une pension de 2000€ par mois. 

Il faut prendre conscience qu’une croissance de 1,5% au plus est désormais le meilleur but à atteindre si nous avons une compétitivité qui nous permet d’équilibrer les importations et les exportations. Une croissance supérieure ne peut désormais s’obtenir que par un appauvrissement d’un ou d’autres pays, comme le fait l’Allemagne ou par le déversement d’argent par la planche à billets. Ceci ne dure d’ailleurs qu’un temps car un pays appauvri tarit ses achats et la planche à billets conduit à des déséquilibres monétaires mondiaux et des krachs par éclatement des bulles financières. Cette croissance, la vraie, la durable, est celle que procurent la recherche, l’innovation et l’automatisation qui agissent sur les produits eux-mêmes et leurs coûts de fabrication. 

La recette pour que ces trois illusions deviennent réalité, c’est en gros que la somme des dépenses publiques et des prestations sociales (santé, famille, retraite), soit au plus égale aux recettes publiques (impôts, taxes, cotisations) tout en préservant pour les  entreprises un niveau de bénéfice qui incite à entreprendre et à investir. L’Etat se doit de réduire ses dépenses de fonctionnement, en conservant un rapport qualité-prix compatible avec le service public, et de privilégier les dépenses d’investissement dans les infrastructures. 


Je vous fais grâce de la quatrième illusion, la démocratie, car notre Président en fait son affaire à l’intérieur, avec le refus du référendum pour le Mariage pour Tous, et à l’extérieur en nous faisant entrer dans l’OTAN, en bradant les fonctions régaliennes de l’Etat et en entraînant la France dans une opération punitive dans une zone explosive. 





Engluée dans l’euro et dans des batailles idéologiques, 

S’affirmant grande puissance dans les conflits, 

Mais jouant petit-bras sur son territoire, 

La France se meurt lentement 

Mais sûrement ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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